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Love Me
26 mai 2007

Love me - Chapitre III

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Shuuji (de Nobuta wo Produce).. Et référence à un nouveau J-rockeur.. Mais maintenant pour savoir qui, il faut lire niéhéhé..
Genre : Yaoi. Bah oui, encore et toujours.. Avec pleurage et tristage en option.
Disclamer : Ils ne nous appartiennent toujours pas.. Mais miyavi vient en Allemagne en fin juillet, alors je ne perds pas espoir en ce qui le concerne '__'...

Déclarations des auteurs : Holala, nous sommes baaaaad ! *o*... Nan, la vérité c'est que, nous ne contrôlons absolument rien XD Mais après tout, c'est ça qui est drôle quand on écrit ! ^__^ Et puis finalement ce que ça donne rend mieux que notre idée de départ, alors tout le monde est content (sauf les lecteurs ._.) !

***

Lentement, mais sûrement, le petit brun montait les escaliers. Un grand sourire aux lèvres, il portait minutieusement une grande et grosse boîte entre ses mains. Lorsqu’il arriva devant la porte de l’appartement de Miyavi, il souffla un bon coup, et vérifia une dernière fois sa présentation -pantalon de vinyle noir et chemise de soie rouge-, avant de sonner grâce à son coude.

Il espérait fortement que sa venue ferait plaisir au grand brun, d’autant plus qu’il s’agissait d’une surprise. Dansant d’un pied sur l’autre, le haut des joues déjà rouge, il attendait patiemment que le bel étalon qu’il venait voir ne vienne lui ouvrir.. Ce qui arriva après quelques minutes d'attente. La poignée s'actionna et la porte s'ouvrit sur un Miyavi visiblement occupé.
Le jeune homme ne portait qu'un short en jean noir aux boutons à moitié défaits, si court qu'on aurait dit un string, et des looses socks blanches aux pieds. À son cou, un collier à clou était relié à une longue chaîne dont il tenait l'extrémité à la main. Son corps était parsemé de marques rouges, de toute évidence récentes. Son visage maquillé de façon féminine, dissimulé partiellement par de longues mèches noires tombant de sa coiffure relevée, était marqué par la surprise. Il n'eut même pas la force de penser à essayer de réfléchir pour se souvenir du prénom du petit brun.

-Heu.. J-je suis avec quelqu'un là..

Le paquet que Meguru tenait dans ses bras l'intriguait néanmoins. Le petit brun cligna des yeux en découvrant la tenue dans laquelle son hôte l’accueillait et rougit jusqu’aux oreilles. Il se mit bêtement à bégayer : 

-A-ah ! J-je.. d-désolé !! C-c’est vrai que tu dois.. forcément avoir.. des amis, le jour de ton anniversaire.. pour le fêter.. pardon..

Miyavi écarquilla les yeux.

Et ce ne fut qu’après coup que le plus petit remarqua les innombrables traces sur la peau qu’il savait pertinemment douce du grand brun. Sans réfléchir, il fit un pas en avant, ne soutenant plus son paquet qu'à une main, et posa celle désormais libre sur sa peau rougie.

-M-Miya.. que.. qu’est-ce que.. ? T-tu.. tu n’avais pas ça la dernière fois !

Un sourire naquit sur les lèvres du prostitué comme toute trace de surprise s'effaçait subtilement. Sa façade le voilait de nouveau. Ca devait être Shuuji qui avait donné sa date d'anniversaire au jeune homme, ça ne pouvait être que lui. Ce boulet. À moins que son client de la semaine dernière n'ai fait joué ses relations, si il appartenait à la famille Uchiwa, cette famille Uchiwa, il devait pouvoir obtenir toutes les informations qu'il désirait. Même si, à bien le regarder, il n'avait vraiment pas l'air de ce genre de personne.. Peu importait, il était là maintenant, et il fallait s'occuper de lui.
Avec douceur, Miyavi attrapa la main de Meguru dans la sienne pour l'éloigner des zones douloureuses. Et il commença à parler par un mensonge.

-C'est rien, ça fait pas mal. Tu as pensé à mon anniversaire, c'est mignon ! Mais là, en fait je suis avec deux clients.. j'ai été vilaine..
-T-tu rigoles.. ?! fut les deux seuls mots qui arrivèrent à franchir les lèvres entrouvertes du petit brun en guise de réponse.

Un léger déhanché et une moue adorablement sexy. Meguru resserra ses doigts sur ceux du tatoué et secoua vivement la tête pour effacer la vision de Miyavi avec deux autres hommes qu’il venait d’avoir. Mais elle était malheureusement bien ancrée dans son esprit..

-Peut-être que tu veux nous rejoindre.. Tu sais, plus on est de fous, plus je cris !

À ces mots, les joues du jeune homme devinrent grenat en moins d’un dixième de seconde, alors que ses yeux devenaient aussi ronds que des soucoupes.

-N-n-n-n-n-n-n-nooon !! J-je… j-j-jeee..

La réaction du tatoué fut immédiate. Un éclat de rire. Spontané, clair, franc. Trop surpris par un tel enthousiasme et une telle gène à le repousser, son masque tomba l'espace de quelques courts instants, pour lui laisser la liberté d'exprimer une émotion soudaine.

Les lèvres de Meguru bougeaient désespérément dans le but de trouver une réponse. Et Miyavi se calma rapidement, gardant sur son visage un beau sourire amusé.

-J-j-je préfère attendre ! Ê-être seul.. avec toi.. pour ton anniversaire.. e-est-ce que c’est possible.. ? E-est-ce que je peux t’attendre ?

Il n’avait toujours pas lâché ses doigts, resserrant sa prise sur le paquet qu’il tenait toujours d’une seule main. Et le grand brun pouvait sentir qu’il n’était pas habitué à faire ce genre de requêtes.. Son sourire mua en un nouveau, un peu plus doux.

-Tu peux m'attendre oui, j'ai pas de rendez-vous aujourd'hui ! Tu te souviens des tarifs ?
-O-oui.., bredouilla le petit brun sans le regarder en face.

Le grand brun s'effaça pour laisser son invité surprise entrer puis referma la porte. Il se dirigea vers le salon et lui montra la petite baie vitrée qui menait à un tout aussi petit balcon un peu abimé.

-Si on fait trop de bruit tu peux aller sur le balcon.. Mais si t'as trop froid, ce sera sur le palier..
-L-le balcon sera parfait ! s’exclama Meguru en pénétrant dans l’appartement précédé par son hôte.

Il ôta rapidement ses chaussures, et déposa le gâteau sur la table basse du salon. Il regarda un court instant autour de lui, gêné, avant de s’avancer vers le grand brun et de lui voler un rapide baiser, le laissant ensuite repartir vers le couloir. Dehors, il ne faisait pas si froid..

Sans un mot de plus, il sortit son paquet de cigarettes de sa poche, et alla se caler sur le balcon, son regard se perdant rapidement dans ses pensées, comme dans le vide...

***

Un moment plus tard, la porte de la chambre qui était restée close depuis que Miyavi s'y était à nouveau engouffré s'ouvrit. Deux hommes au sourire satisfait en sortirent, leurs yeux brillants et complices se croisant comme pour se féliciter l'un l'autre. À leur suite, Miyavi apparut en attachant le bouton du short et réajustant une loose socks qu'il venait de remettre à la hâte. Les marques s'étaient multipliées sur sa peau et il se tenait comme si le poids du monde s'était abattu sur ses maigres épaules. Pourtant un petit sourire demeurait sur ses lèvres, ainsi qu'une petite lueur coquine dans le regard.

Le grand brun raccompagna ses deux clients à la porte et soupira fortement après avoir refermé derrière eux. Il passa sa main sur son visage, effaçant toute trace de luxure et rouvrit des yeux tristes et las. Yeux qui se posèrent sur le paquet qui reposait toujours sur sa table basse. Dans un sursaut, il se redressa et se dirigea vers la baie vitrée qu'il ouvrit doucement, comme un frisson secouait son corps à moitié dénudé.

-Hey.. T'as pas trop froid ? Désolé de t'avoir fait attendre, c'est ton tour..

Il avait retrouvé son air suffisant et charmeur en un clin d'oeil. Sur le petit balcon, Meguru s’était recroquevillé, sa tête enfouie au creux de ses genoux. Et il ne sursauta que lorsqu’il entendit la voix du grand brun. Sans plus réfléchir, il sauta sur ses pieds devant lui, et fit la moue à la découverte de son corps martelé de marques, ainsi qu’à ses traits fatigués.

-Ca va, j’ai pas froid nee..

C’était faux. Il se caillait légèrement et la chair de poule visible sur ses avant-bras le trahissait. Il repoussa gentiment à l’intérieur de l’appartement son compagnon qui risquait d’attraper froid, et referma la fenêtre derrière lui. Puis, comme si de rien n’était, il vint se blottir contre son torse en fermant les yeux. Le bras de Miyavi se posa machinalement dans son dos alors qu'il frissonnait de nouveau, doucement.

-T'es tout froid.

Grâcieusement, il se pencha un peu pour pouvoir lui souffler à l'oreille alors que sa main glissait lentement sur le tissu de sa chemise.

-Il faut que je te réchauffe, petite chose..?

Pensant à un câlin des plus anodins, le jeune homme hocha doucement la tête, se bouinant un peu plus au creux des bras du tatoué. Ses mains glissèrent autour de son cou et il soupira d’aise en commençant à le serrer tendrement contre lui. Le tatoué le laissa faire. Sa main descendit jusqu'au bas du dos du petit brun, l'autre s'installa sur sa hanche. Un baiser sur la tempe. Un autre sur la joue. Ses lèvres dérivèrent jusqu'à son cou en une douce caresse. Avec toujours autant de légèreté, ses doigts en vinrent à s'attarder sur les fesses rebondies de son client.

Un soupir de plaisir passa les lèvres pleines du petit brun, et il tenta de se fondre encore plus contre Miyavi.

-Hm.. Miya.. qu-qu’est-ce que tu fais, nee.. ? demanda t-il d’une toute petite voix en rougissant.

Il resserra encore son étreinte, et déposa un baiser des plus doux dans son cou.

-Je te réchauffe..

Ce fut la réponse du grand brun. Sur le coup, il ne tiltait pas à la question de son client. Pour lui, agir de cette manière était une évidence. Toute personne voulant passer du temps avec lui désirait et achetait son corps. Alors le petit bout d'homme qu'il tenait dans ses bras n'échappait pas à la règle de sa logique. Cette logique qui s'était imposée à lui au fil de ces années. Un sourire amusé naquit sur les lèvres de Meguru et il le traita doucement de pervers, avant de se décoller le plus délicatement possible de lui. Il prit sa main dans la sienne, et alla s’agenouiller devant la boîte posée sur la table basse, en faisant signe à son compagnon d’en faire autant. Enfin, il l’ouvrit, découvrant un gâteau aux fraises des plus attirants, un coulis rose foncé traçant un joyeux « Happy Birthday Miyavi-kun ! » sur la chantilly blanche.

-Tadaaaaaa !! ^o^

Le "Miyavi-kun" en question souleva les sourcils en découvrant la pâtisserie avant de tourner des yeux surpris sur son client. Il voulait certainement "jouer" avec de la nourriture.. Miyavi posa une main sur sa cuisse et la remonta lentement en direction de son entrejambe, tout en s'approchant.

-Ca va compter comme un "extra", ça..

Après avoir susurré cette phrase, sa bouche se posa sous l'oreille du petit brun. Un frémissement, suivit d’un léger soupir. Les joues de Meguru rougirent délicatement, et il posa sa main sur celle du jeune homme à ses côtés.

-U-un extra.. ? M-Miya.. t-ta main.., soupira t-il.

Il ne comprenait pas du tout de quoi il parlait. Et puis, était-il obligé de lui parler de cette manière, de laisser traîner sensuellement ses mains sur son corps ? Il n’était pas venu pour ça, mais si Miyavi continuait ainsi, il allait tout bonnement craquer..

Sentant comme une sorte de réprobation, comme s'il n'était pas prêt, le grand tatoué stoppa la course de sa main sans pour autant la déloger. Un fin sourire toujours sur les lèvres, il se décala pour regarder le jeune homme aux joues rouges.

-Oui, tu te souviens, douze mille yens pour les extras.. La nourriture c'est un extra.

Le rouge toujours aux joues, le petit brun planta son regard dans celui de Miyavi. Une lueur plus que surprise y brillait.

-T-te faire un gâteau et le manger avec toi est un extra ? demanda t-il sans comprendre.

Ce fut au tour du prostitué d'afficher un air surpris. Sans le quitter du regard, il retira sa main et s'écarta doucement de lui.

-Tu ne veux faire que ça, manger le gâteau ? On ne couche pas ensemble ? Alors tu veux qu'on sorte après ?
-B-bah.. c’est.. c’est ton anniversaire.. non ? O-on est pas obligés de coucher ensemble, ou de sortir, nee.. m-même si j’en ai envie.. e-et puis tu as l’air fatigué, j-je ne voudrais pas que tu tombes malade à cause de moi.. Je.. j’ai juste envie de passer du temps avec toi..

Tout en parlant, il s’était légèrement replié sur lui-même, vu que le grand brun s’était reculé. Est-ce que ce qu’il désirait était mal ? Bien sûr qu’il savait que Miyavi était un prostitué, mais ça ne l’empêchait pas de pouvoir passer de bons moments de temps en temps, de véritables moments, dont les actions étaient rythmées par la tendresse, la gentillesse, et la sincérité.. si ? Et puis..

-Mais, si ça te prend sur ton temps de travail, je peux te payer nee ! L’argent, c’est pas un problème ! Je te paierais ! s’exclama t-il soudainement en relevant la tête, les larmes aux yeux.

Alors le jeune homme voulait le payer pour passer un peu de temps avec lui à ne rien faire. Est-ce qu'il n'avait pas d'amis ? Il fallait vraiment qu'il soit seul pour vouloir payer un inconnu afin rester avec lui aussi simplement. Avec douceur, Miyavi posa sa main sur la joue de son client et sourit. À vrai dire, il était soulagé de ne pas avoir à coucher avec lui, son corps était à la limite de tomber en miettes. Mais ça le troublait tout de même. Que fallait-il faire ? Quel genre de chose fait-on lorsqu'on passe du temps avec quelqu'un ?

-Ne pleures pas. On peut juste.. rester tous les deux si c'est ce dont tu as envie.

"Je ne voudrais pas que tu tombes malade à cause de moi." C'était bien la première fois que quelqu'un se souciait de ça. Parfois il avait droit à des "T'as l'air fatigué, je voudrais pas que tu me refile ta saloperie !", jamais quelqu'un ne s'était occupé de lui. À part "lui", lorsqu'il le voyait.

-Tu as combien sur toi ?

Reniflant, Meguru sortit son porte feuille de sa poche et l’ouvrit. Il y avait trente mille yens et des poussières.

-Trente mille. Com.. combien tu veux ? Je.. on pourrait.. manger une part, et aller s’allonger un peu, nee.. ?

Il se frotta rapidement les yeux du revers de la main, et vint se blottir contre son torse. Dans une autre de ses poches, son portable vibrait furieusement depuis plusieurs minutes, à intervalles réguliers. Mais il ne répondrait pas. La blessure était encore trop fraîche..

-Huit mille yens ça suffira. Et on fait ce que tu veux, c'est toi qui décides.
-T-tu es sûr, ça ira ? demanda t-il en les lui posant sur la table basse.
-Bien sûr.

Machinalement, Miyavi posa une main sur l'épaule du petit brun comme il se bouinait contre lui.

-Dis, tu réponds pas ?

C'était une question posée tout à fait innocemment. Ca ne le dérangeait pas outre mesure de sentir le petit mobile vibrer contre sa cuisse. Il était juste intrigué de ne voir aucune réaction de la part du jeune homme. Meguru releva la tête, une expression plutôt neutre sur ses traits enfantins.

-Non. Je sais qui c’est.., soupira t-il. Et je n’ai pas la moindre envie de lui répondre.

Un long silence s’installa, avant qu’il ne se décide à sortir son portable qui vibrait encore et toujours. Lay était vraiment d’une insistance à toute épreuve, des fois. Et il le tendit au grand brun.

-Tu.. tu veux bien répondre à ma place, nee ? Peut-être que comme ça, il comprendra..

Son visage était tout à fait sérieux, malgré la tristesse qui y pointait. C’était méchant, ce qu’il allait faire là. Il savait très bien qu’il allait le blesser. Mais c’était juste en contrepartie des choses. Juste ça. Miyavi baissa les yeux sur l'objet qu'il lui présentait et le prit sans réfléchir plus longtemps. On lui disait, il faisait. Avant de répondre, il jeta un oeil au nom qui s'inscrivait à l'écran et ouvrit le clapet, menant le téléphone à son oreille.

-Lay-san ?

À l’autre bout du fil, un soupir de soulagement se fit entendre, mais les excuses qui auraient dû être rapidement énumérées se bloquèrent dans la gorge du jeune homme. Meguru détourna les yeux, posant sa tête contre l’épaule de Miyavi. Surprise !

-Eto.. qui est à l’appareil ? demanda Lay en faisant la moue. Ce n’était pas la voix de Meguru.
-Je m'appelles Miyavi..
-Euh.. ouais, et ? Z’êtes qui ?
-Pourquoi ? Vous êtes jaloux ? Il ne faut pas..
-Bah, vous répondez quand même au portable de mon meilleur pote ! J'ai tout de même le droit de vous demandez qui vous êtes, non ?
-Je suis juste une pute qu'il s'est payé une fois.
-Une pu.. hein ?!!!

À côté, Meguru releva à nouveau la tête, et lui demanda machinalement de raccrocher. Cela suffirait. Toujours aussi docile et obéissant, Miyavi s'exécuta sans aucun commentaire et lui rendit son portable.

-Pourquoi tu n'veux pas lui parler ?
-Ca lui servira de leçon. Je veux qu'il comprenne combien il m'a blessé, en réagissant comme ça, ce soir là.

Il éteignit carrément le téléphone, Lay ayant certainement entendu des bribes de leur conversation. Mais il devait sûrement se douter que c'était à cause de "ça" que Meguru refusait de lui adresser à nouveau la parole. Même si ça lui faisait du mal aussi. Le grand brun ne s'immissa pas plus dans la vie privée de son client. Il supposait que s'il avait voulu lui en dire plus, il n'aurait pas été si mystérieux. Et puis, en vérité, ça ne l'intéressait pas tant que ça.

-Tu voudras aller te coucher dans ma chambre ? Il faudra que je nettois un peu avant.

Meguru hocha doucement la tête, après avoir rangé son portable.

-Dis.. on mange un peu..?

Déjà, la dernière fois, il n'avait pas vu Miyavi avaler quoique ce soit. Ce gâteau, il l'avait préparé spécialement pour lui, après tout. Un peu comme le déjeuner qu'il avait finalement partagé avec Shuuji. Le tatoué acquiesça en détournant le regard vers le gâteau, dissimulant une légère grimace de dégoût. Il ne doutait pas que ça devait être très bon, seulement lui qui ne supportait pas de manger "trop".. Il allait devoir faire un passage dans les toilettes après ce petit encas.

Le petit brun sourit doucement. Les parts étaient déjà prédécoupées, pas trop grosses. Il aimait les gâteaux, mais n’en mangeait pas énormément. Juste à des occasions spéciales, comme celle-ci. Il détacha une fraise avec un peu de chantilly, et la fit toucher le nez du grand brun en étouffant un petit rire enfantin.

-Nee ! Say « aaah » !

Miyavi regardait Meguru avec des yeux légèrement ronds de surprise. Comme un chat titillé, il fronça l'arête du nez avant de s'essuyer du revers de la main en grimaçant doucement. Après quoi, il avança un peu la tête et ouvrit la bouche.

-Aaaah..

Un léger rire enfantin s’éleva dans la pièce. Meguru déposa délicatement la fraise dans la bouche du grand brun, et pencha la tête sur le côté, attendant une réaction. Normalement, la fraise n’était ni trop sucrée, ni trop amère. Il avait tout préparé en se rapprochant du plus qu’il pouvait de la perfection.

-Nyah ! T’es vraiment trop chou Miya-chan ! s’exclama t-il en lui volant un bisou sur la joue, avant de se bouiner comme un enfant contre son torse chaud.
-Tu trouves ? demanda le "Miya-chan" en question en mâchant sa fraise. Tu es chou aussi !
-Naaa, moi chuis pas chou nee ! Chuis même pas mignon ! répliqua le petit brun en caressant machinalement quelques traces fraîches sur le torse du tatoué. Tu aimes ?

Pourquoi niait-il l'évidence ? Bien sûr qu'il était mignon, pourquoi était-il si modeste.. Le tatoué laissa son client le toucher à sa guise et avala le fruit rouge.

-Oui j'aime bien. J'aime bien la fraise.
-C’est vrai ?

Un petit sourire s'était dessiné sur les lèvres pleines et persistait apparemment à s'y imprégner.

-Tu veux goûter le gâteau en lui même? J'espère que ça ne sera pas trop sucré à ton goût.., murmura t-il plus pour lui-même, affichant subitement une petite moue songeuse. C'était qu'il ne connaissait pas vraiment les préférences de Miyavi..

Un sourire naquit également sur les lèvres de Miyavi. Un petit sourire doux, calculé. Il commençait à s'ennuyer et rêvait désespérément à rester au calme, au silence.

-Je veux bien oui.

La satisfaction du client avant tout. Et malgré le sourire offert, Meguru s'arrêta dans son geste, alors qu'il allait servir une part à son hôte.

-Tu es sûr ? Je.. je ne t'en voudrais si tu n'as pas faim, tu sais.. moi-même, je ne compte pas en manger maintenant..

Ca, c'était parce qu'il l'avait fait pour le brun en premier lieu. Mais il n'allait pas le lui avouer comme ça. Et puis, il ressentait pertinemment la fatigue qui émanait du corps blessé de Miyavi. Il resta donc à genoux à côté de la table basse, n'osant pas se redresser pour s'allonger sur le canapé et inviter l'autre jeune homme à l'y rejoindre. Il n'était pas chez lui, après tout..

Le prostitué, lui, hésitait à présent. On lui laissait le choix. Manger du gâteau ? Ce n'était pas vraiment une proposition alléchante, à vrai dire. Ne pas le manger ? Mais, et s'il le vexait ? Après tout.. Meguru disait ne pas en vouloir non plus, peut-être qu'en retardant l'échéance, Miyavi arriverait à lui faire oublier l'idée de manger.

Ne laissant rien transparaître de son doute, il répondit.

-Je n'ai pas très faim, en fait. Ca ne me dérange pas de manger plus tard.

Mensonge.

-D'accord..

Un léger sourire triste apparut sur le visage du petit brun, et il se força littéralement à bouger, pour s'asseoir sur le canapé.

-Ano.. on.. on s'allonge un peu, alors..?

Sur la fin de sa phrase, quelques sanglots avaient été audibles, mais ils furent vite ravalés, comme le regard du petit brun se faisait fuyant. Délicatement, le plus grand s'installa à ses côtés, réprimant un soupir.

-On peut s'allonger oui, mais ma chambre est en désordre...
-O-on peut rester ici, non..?
-Si ça ne te dérange pas de rester sur le canapé, on peut oui. Qu'est-ce que tu as ?

Il fronça les sourcils, la tête toujours tournée à l'opposé de son interlocuteur. Il était mal à l'aise. Il sentait que quelque chose n'allait pas, chez Miyavi. D'une toute petite voix, il osa :

-C-c'est toi qui a quelque chose.. s-si tu veux que je m'en ailles, s-si tu veux être seul, il suffit de me le demander.. j-je m'en irais..

Ses lèvres tremblaient, tout comme sa voix. Et il priait intérieurement pour que ça ne se voit ni ne s'entende. Marquant une légère pause, son le tatoué s'arma d'un sourire tendre le plus convainquant qui soit.

-Je suis un peu fatigué.

Il n'allait tout de même pas renvoyer un client, ce n'était pas possible, c'était interdit. De plus, le jeune garçon ne semblait pas content.. et ça n'avait rien à voir avec la gêne qu'il arborait la première fois qu'ils s'étaient vus. Miyavi s'envoya une claque mentale. C'était de sa faute si son client n'était pas satisfait. C'était de sa faute, il n'était pas assez avenant, il n'était pas assez charmant, il n'était pas assez tentant.. Il était trop épuisé.

-C-c'est pas vrai.., renifla Meguru. Tu dois être tellement crevé que tu voudrais que je m'en ailles..

Il ramena ses genoux contre son torse, et y cacha un instant son visage, juste avant que son pied ne glisse du bord du canapé et qu'il ne tombe contre Miyavi, dévoilant à sa vue quelques larmes qu'il aurait voulu cacher, et qu'il s'empressa d'essuyer, plus que de se relever.

Et voilà qu'il pleurait maintenant.. Mais pourquoi diable était-il venu chez lui ? Pour se venger de la quelconque crasse de son meilleur ami ? Un soupir s'échappa doucement des lèvres de Miyavi. Il était une pute, pas une baby-sitter. Ce n'était pas son rôle de s'occuper des enfants qui chouinent. Et la fatigue n'aidant pas..

-Pourquoi tu me poses la question ? Pourquoi tu t’entêtes à rester si c'est pour pleurer parce que je suis fatigué ? Je peux te dire tout ce que tu as envie d'entendre, je peux te faire croire que pour toi je décrocherais la lune si tu veux, mais si tu me demandes de mettre de la sincérité là-dedans, ce n'est pas la peine. Et tu le sais.

La bouche entrouverte sous la surprise, plus de larmes se mirent à rouler sur les joues du petit brun. Subitement raidi comme un piquet, il se redressa et sauta sur ses pieds. Sans un mot, il se dirigea vers la porte pour remettre ses chaussures, emportant au passage, dans sa précipitation, la boîte dans laquelle trônait le gâteau.

Miyavi observa son interlocuteur sans aucune réaction extérieure si ce n'est une légère, très, vraiment très légère surprise. Il pensait se faire disputer, gifler à la limite. C'était rare qu'il parle de cette manière à un client, cela n'arrivait que dans ses moments de lassitude extrême. Quand ses nerfs lâchaient. Parce que mine de rien, lui aussi était humain. Mais lorsque ça arrivait, il se faisait réprimander. Toujours. Soit par le client en question, soit par son "protecteur". Mais pas là. Là, le petit brun s'était mis à pleurer plus fort, et s'enfuyait littéralement. Finalement, ce n'était pas une si mauvaise chose. Meguru n'était pas du tout le genre de personne qui devrait connaître un milieu si malsain.

Pendant que le petit bonhomme mettait ses chaussures, le prostitué se redressa et attrapa l'argent oublié sur la table. Il le lui tendit après l'avoir rejoint.

-Ce n'est pas la peine de payer pour si peu. Je suis désolé de ne pas pouvoir répondre à tes attentes. Tu ne devrais pas perdre ton temps.. et ton argent avec moi. Et je m'excuse de t'avoir blessé.

Cette fois, tous les moindres mots prononcés étaient pensés.

-Je..  je me fiche.. de l'argent..! sanglota le petit brun en reprenant les billets, puis les relançant entre les mains de Miyavi.

Un dernier tour de lacet autour de ses chevilles. Toujours ces grosses chaussures compensées. Il devait vraiment ressembler à un enfant pourri gâté. D'autant plus que s'il partait maintenant, il passerait la fin de la semaine complètement seul..

-C-c'est moi.. qui suis.. idiot.. ! T'excuse pas !

Il appuya sur la poignée, essuyant rapidement ses yeux pour tenter d'y voir plus clair. La porte s'ouvrit.

-Désolé.. d'avoir gâchée.. ta journée.. d'anniversaire.. ! Repose toi bien.. quand même !! s'exclama t-il, avant de s'enfuir aussi vite que ses chaussures le lui permettaient.

D'un geste lent, Miyavi allongea le bras pour pousser la porte et la regarda se refermer tout aussi mollement que bougeait son corps. Sa journée d'anniversaire. Pour lui c'était une journée comme une autre, à la seule différence qu'à cette date, immanquablement, il recevait une carte de la seule personne qui s'était occupée de lui depuis toujours. "Joyeux anniversaire ma jolie mine d'or."

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 17.04.07. Fin de rédaction du chapitre : 27.04.07.

Woaw on fait des progrets phénoménaux ! Le premier chapitre nous a pris quatre mois et demi, le second un mois, et le troisième dix jours ! Bon par contre, ne rêvez pas, le quatrième ne s'écrira pas en 24h, ce serait trop beau XD..
La fin de ce chapitre a été rédigé en une soirée et ça ne devait absolument pas ce passer comme ça ! 8D Mais au final, quand bien même ce sont les personnages qui ont tout fait tout seuls, nous éprouvons une certaine fièreté quant à la clotûre de cette partie ^____^ Et j'aimerais vous dire que nous sommes désolées de les faire souffrire autant.. Mais ce serait mentir..
À présent que vas-t-il se passer ? Est-ce que Meg est allé se plaindre à Shuuji ? Est-ce que Shuuji va rapidement réprimander Miya ? Est-ce que Miya a empoché les 8 000 yens ? Tout ça, vous le saurez (ou pas) en lisant le chapitre 4 ! *musique des feux de l'amour*

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Commentaires
I
On dirait un petit chiot, Megu *_*<br /> Et Lay, je connais pas... ^^"<br /> Vivement la suite, j'aime :p<br /> <br /> [Han... Et le gâteau aux fraises...]
C
.....................<br /> o_0<br /> Méchant Miyavi!!! Enfin en même temps je le comprend!! Mais quand même!! Pour une fois qu'on vient le voir pour autre chose que du cul!!lol<br /> Idiot de Meguru!! Il est trop chou mais trop naïf?! je sais pas si c'est le mot que je cherchais!!lol Le pauvre!!<br /> Ah j'aime beaucoup la fin!<br /> Ca montre encore plus combien la vie de Miya est pourrie..."Mine d'or"...Non mais je vous jure!!! >_<<br /> *s'énerve toute seule après l'inconnu*<br /> Bref j'aime toujours autant et je veux une suite!!<br /> *fais un caprice*<br /> *pleure comme Meguru*<br /> *se sauve* (sauf que j'ai pas de gâteau moi!T_T * veux des fraises* lol)
A
j'ai lu tous les chapitres d'un coup, pour les remettre en mémoires, et j'ai plein de choses à dire:<br /> meguru est a-do-ra-ble, même si il est super naif par moment mais c'est ce qui fait qu'il est plus adorable encore!<br /> Et c'est qui cette fameuse famille Uchiwa? ça m'intrigue beaucoup!!<br /> Miya...ben c'est Miya, je l'aime lol<br /> par contre j'ai pas vu qui était le nouveau J-rockeur dans ce chapitre?<br /> <br /> Allez les filles AU BOULOT!!!<br /> bisou <3
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