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Love Me

15 septembre 2007

Love Me - Chapitre XIII

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Yasu (de Acid Black Cherry), Aoi (de Ayabie), Lay (de Fatima), et Shuuji (de Nobuta wo Produce).
Genre : Yaoi, romance, perversités !
Disclamer : Toute cette ribambelle de visualeux ne nous appartient malheureusement pas.....

Déclarations des auteurs : Une page est tournée, c'est la fin d'une ère, mais le roman est loin d'être terminé. Une nouvelle vie a commencé pour nos charmants boulets qui savourent leur tranquillité avec innocence.....

***

Plusieurs semaines étaient passées depuis le jour qui changea littéralement la vie de Miyavi. À présent, il était totalement installé chez Meguru, tous ses effets personnels lui avaient été remis, et son grand cousin avait même eut la grâce d’esprit de lui offrir un nouveau téléphone portable sur lequel aucun de ses anciens clients ne pouvaient le joindre, symbole d’une nouvelle existence qui commençait. Kazuhiko avait tenu parole en rompant le lien qu’avait le tatoué avec ses fréquentations passées et il le laissait vivre tranquillement.

Miyavi se compressa contre la paroi pour laisser une femme se déplacer jusqu’aux portes du métro, comme ils arrivaient à une station. Peu rassurée de devoir passer si près d’un grand jeune homme couvert de piercings et de tatouages, elle avança aussi vite que la foule le lui permettait, rentrant presque sa tête dans ses épaules en chuchotant des petits « Excusez-moi » à l’adresse des voyageurs. Une fois les portes refermées, le grand brun soupira de soulagement et revint se bouiner contre son petit ami.

-Y a trop de monde nee.. j’ai chaud…
-Oui.. moi aussi j’ai chaud, nee.., sourit Meguru.

Mais cela ne l’empêchait en rien de se coller contre son amant, loin de là. Il releva ses grands yeux innocents sur ce dernier, et vint lui caresser la joue du bout des doigts.

-Tu te souviens, de la dernière fois.. ? Juste quand j’avais fais mon piercing.., chuchota t-il.

Cela pouvait aussi ramener de mauvais souvenirs, mais il souhaitait que la tatoué se cantonne au moment où ils roucoulaient tous les deux ici même. Juste ça.

-Hm.. Oui je me souviens.., se contenta de répondre Miyavi en se souvenant justement de ce qu’il ne fallait pas.

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de Meguru, et il se hissa sur la pointe des pieds pour venir chaudement lécher ses lèvres sous les yeux effarés des autres voyageurs.

-Pas ça, nee.. Juste quand on était collés..

Un doux frisson remonta le long du dos du tatoué, et il se mit à sourire.

-Oui, je me souviens de ça aussi…

Le sourire du petit brun s’élargit, sa langue jouant toujours sur les lèvres et le menton de son homme. Sensuellement, il se mit à se frotter à lui. Depuis quelques temps, il était de plus en plus libéré côté sexe.. Les mains de Miyavi se posèrent sur ses hanches pour glisser vers le bas de son dos, comme il lui rendait son « baiser » de la même manière, sans prêter attention aux manifestations diverses d’indignation de la part de leurs voisins. Un soupir prononcé, et il cambra le dos, collant son bassin au sien.

-J’ai envie de toi.., souffla t-il. Ici, tout de suite..

Les mains du plus grand descendirent davantage jusqu’aux fesses de son amant qu’il pressa délicatement entre ses doigts, accentuant le contact de leur deux virilités.

-Pervers…

Un léger gémissement passa dans l’air, et Meguru fut parcouru d’un immense frisson.

-Je sais.., murmura t-il, une de ses mains effleurant la boucle de la ceinture de Miyavi.

Une lueur pleine de luxure passa dans les yeux du tatoué qui échangea les positions, tournant de façon à ce que ce soit son petit ami qui se retrouve contre le mur. Ses mains passèrent entre leur corps et il entreprit de défaire le pantalon du plus petit en le fixant au fond des yeux. Le regard de Meguru s’embruma et il écarta de suite les cuisses en le sentant faire.

-Tu m’excites tellement.., susurra t-il en lui rendant son regard.

Il ne savait pas comment il faisait, mais c’était à chaque fois pareil. Sans répondre, Miyavi baissa juste assez ses vêtements pour pouvoir découvrir son membre, avant de s’attaquer à son propre pantalon. Une petite plainte de désir échappa au petit brun, et il passa ses mains dans les cheveux longs de son amant, son désir brûlant mis à découvert. Les lèvres entrouvertes, il n’attendait plus que la délivrance. Ce n’est que lorsque le tatoué eut également découvert juste assez sa virilité qu’il consentit à recoller leurs bassins, plus chaudement que précédemment.

Une nouvelle plainte trancha l’air brûlant, et le plus petit se mit à se frotter plus fort contre lui, enivré par l’excitation. Ses mains descendirent sur le torse du grand brun, et il pinça délicatement ses grains de chair dressés. Petit à petit, le wagon se vidait, les voyageurs fuyant cette scène dégradante.

Au bout de quelques instants, Miyavi attrapa une cuisse de son amant pour l’écarter légèrement et ainsi diriger ses doigts vers son intimité.

-Mi-Miya.., gémit Meguru en fermant les yeux, des petits cœurs dans la voix.

Il avait relevé les mains, les laissant tout bonnement de chaque côté de son visage contre le pan de la rame intérieure. Et les doigts du grand brun ne cessaient de le titiller vivement, avant de s’insinuer plus en profondeur, avec sensualité et discrétion. Il vint embrasser pleinement sa petite victime, autant pour étouffer ses plaintes futures que pour ravir ses lèvres. Le petit corps se raidit, se tendit, se mit à trembler contre le sien. De petits couinements furent étouffés entre leurs lèvres, comme les petits poings se serraient dans le vide.

Miyavi accéléra d’un coup le rythme de ses phalanges, se frottant toujours aussi fort contre son sexe dressé. De profonds soupires se perdaient entre leurs bouches. Meguru ne broncha pas, son dos s’arquant un peu plus, ses doigts venant enserrer son col avec force. Complètement éperdu, il détacha sa bouche de la sienne pour le supplier de le prendre au plus vite. Ce que son amant fit sans se faire plus prier.

Il retira vivement ses doigts et agrippa de nouveau la cuisse du petit brun pour l’écarter un peu plus et ainsi venir placer son membre contre son intimité offerte. Après encore quelques secondes de frottement, il le pénétra lentement, allant au plus profond qu’il pouvait, avec toujours cette éclat sexuel qui brillait dans ses prunelles noires. Meguru ne retint pas le moindre gémissement. Que ce soit celui qui lui fut arraché comme son amant lui écartait les cuisses, ceux dus aux frottements, ou celui dû à la pénétration. Il entoura fermement le cou de Miyavi, les yeux à moitiés clos, la bouche entrouverte. Totalement offert.

Le tatoué commença de lents et profonds vas et viens, accentuant son mouvement de hanches sans pour autant faire des gestes trop amples comme ses mains empoignaient les fesses de son petit ami. Il enfouit son museau dans son cou, étouffant de cette manière les petites plaintes qu’il laissait échapper un peu malgré lui.

-Ooh.. Miya.., gémit le petit brun en resserrant encore plus sa prise sur son cou.

Il posa sa tête contre son épaule, laissant libre court à tout ce qu’il lui inspirait, du frisson au cri. À ce moment là, le wagon était vide depuis plusieurs minutes déjà. Mais ça, les deux amants étaient trop enfermés dans leur bulle pour s’en apercevoir.

Doucement, la cadence augmenta, et la respiration de Miyavi devenait plus forte, plus folle. Celle de son amant s’affola de même, insistante. Sous le plaisir qui le saisissait, le jeune homme finit par renverser sa tête contre la paroi, gémissant de plus belle.

-Aah.. Aaaah.. Aa-aah.. !!

Et le rythme ne cessait d’aller crescendo. Lâchant un long gémissement, le grand brun donnait des coups de reins tels que le dos de Meguru heurtait le mur à chaque poussée. Bientôt, il s’immobilisa comme ses muscles se figeaient et sa main se crispait sur la cuisse charnue du jeune garçon. Et il se libéra en lui vivement, émettant un râle rauque dans le cou de son amant. Meguru poussa un cri défiant toute concurrence féminine, et se libéra à son tour, salissant sans le vouloir leurs deux hauts. Le souffle court, il resta tout tremblant entre les bras finement musclés de son amant, pas traumatisé pour un sou de s’être fait prendre aussi violemment.

-Je.. t’aime.., articula t-il, un sourire apparaissant sur ses lèvres pleines et rougies par les baisers.

Miyavi soupira d’aise sans relâcher le jeune garçon, et il articula sans son un petit « moi aussi », ses lèvres caressant la peau brûlante de son cou par la même occasion. La voix féminine enregistrée leur indiqua le prochain arrêt, et il releva les yeux.

-On a loupé la station…
-Ouais.. va falloir recommencer alors, dans l’autre sens.., soupira le jeune homme, une main fouillant les cheveux de son amant.
-Sale pervers… On va la re-louper si on fait ça nee…

Meguru pouffa de rire, et déposa un baiser claquant au creux de son cou.

-Je rigole ! s’exclama t-il avec un grand sourire. Mais il faut qu’on descende à la prochaine station nee, pour reprendre le métro dans l’autre sens. Shuuji va râler si on est encore en retard..
-Mais on est déjà en retard…
-Tu voudrais l’être encore plus.. ? souffla son amant en donnant un long coup de langue dans son cou.
-C’est à toi de voir si tu veux rester en vie encore quelques temps… répondit le plus grand en lui caressant machinalement une fesse.
-Tu insinues que Shuuji pourrait me tuer, ou que tu pourrais m’achever en me baisant une fois de plus de cette manière.. ? frissonna le petit brun.
-Les deux…
-Pervers.., murmura Meguru en venant ravir ses lèvres. Ne faisons pas plus attendre Shuu-chan, nee, il est déjà si patient avec nous.

***

Gémissant d’aise, le petit brun s’étirait gracieusement sous l’eau chaude qui coulait à flots sur son corps. La porte de la salle de bain s’ouvrit doucement sur un Miyavi nu comme un ver. Le grand brun se dirigea vers la cabine de douche qu’il ouvrit juste assez pour pouvoir se glisser à l’intérieur et venir enlacer son petit ami.

-Je veux prendre ma douche aussi neeee… ronronna-t-il d’une voix douce et grave, presque dans un soupire.

Meguru pouffa doucement de rire, se retournant pour lui faire face. Il déposa un baiser mouillé sur ses lèvres.

-Mais bien sûr nee, chaton ! s’exclama t-il en caressant sa hanche du bout des doigts.

Un sourire naquit sur les lèvres du tatoué et il se plaça bien en dessous du jet d’eau, tenant toujours le petit brun dans ses bras. Le jeune homme glissa tendrement ses doigts dans ses longs cheveux bruns pour les démêler sous l’eau chaude.

-Ca fait du bien, nee.. ? demanda t-il, tout innocemment.

Miyavi répondit par un hochement de tête, laissant son petit ami caresser ses cheveux autant qu’il le désirait. Meguru se bouina contre lui en soupirant profondément.

-Nee, Mi-chan.. ? demanda t-il timidement. Je peux te parler de quelque chose.. d’étrange ?
-Eh.. ? Beh oui, si tu veux ! répondit l’ex-prostitué un peu intrigué.
-C’est à propos.. de Shuuji.. Tu sais, quand on l’a fait à trois, avec lui, c’était bon, et.. de.. de plus en plus, maintenant, quand je le vois, je.. j’ai envie de lui, parfois.., avoua le petit brun, tête baissée et joues rougies.

Le jeune homme posa une main caressante sur la tête du plus petit.

-Tu veux recommencer encore un plan à trois ?
-Je.. je sais pas.. i-il.. il serait d’accord, tu crois.. ? Mais, et si j’ai encore envie de lui, après nee.. ?

Cela faisait déjà deux personnes desquelles il était amoureux, alors penser qu’il avait envie d’une troisième le perturbait pas mal. Par contre, cela ne semblait pas perturber Miyavi outre mesure… Tout au plus, ça aiguisait sa curiosité.

-Il serait sans doute d’accord oui, il faudrait lui demander… Et si t’as encore envie.. on pourrait recommencer de temps en temps.. non ?
-Et.. si ça s’aggrave.. ? Si j’en viens à avoir envie de lui au même point que j’ai envie de toi.. ?

Sa voix était basse, toute faible. Il avait honte de demander de telles choses à son petit ami.

-Ce serait si grave.. ? Moi je pense que ça lui ferait plaisir, à Shuuji. répliqua Miyavi sans réfléchir, avec toute la candeur qui sied à son personnage, dans certains moments.
-Mais.. et toi.. ? Ca ne te dérangerait pas.. ? demanda Meguru en relevant les yeux sur lui.
-Non ça va.. Il est gentil Shuuji, alors ça me va !

Le petit brun le fixa un instant, surpris de cette remarque, avant de se pendre amoureusement à ses lèvres.

-Je t’aime, Miya..

Comme il en avait pris l’habitude, le grand brun répondit par un nouveau baiser, ses mains caressant lentement les hanches de son compagnon. Savourant leur étreinte, le jeune homme entre ses bras se laissa faire en ronronnant, sa peau frôlant délicieusement celle de son amant. Et doucement, de petits frissons apparurent. Miyavi approfondit le baiser en soupirant, se collant un peu plus à lui. Meguru ne broncha pas le moins du monde, s’offrant à lui de bonne grâce, relevant lentement un genou sur sa hanche. Une main descendit lentement vers la cuisse relevée pour glisser dessus sensuellement, du bout des doigts, comme le baiser se faisait un peu plus enthousiaste.

Légèrement, la virilité de Miyavi s’éveillait. Un soupir, et son amant relâcha ses lèvres, pour le fixer au fond des yeux. Il venait de sentir son membre se gonfler lentement contre le sien.

-Je t’excite.. ? souffla t-il chaudement contre sa bouche, un brin de langue venant l’attaquer.
-Non.. c’est le pommeau qui me rend dingue nee… susurra tout aussi chaudement le plus grand avec un sourire coquin sur les lèvres.

Meguru parut d’abord étonné d’une telle réponse, avant de comprendre qu’il le charriait. Il pouffa alors de rire et revint ravir ses lèvres.

-Prends moi toute, grande folle..

***

Ce soir là, l’appartement du petit brun était rempli à craquer. Tous les invités attendus pour la grande fête qu’avait organisé le propriétaire étaient présents. Collé à Miyavi, Meguru sirotait gaiement un cocktail léger, riant doucement et roucoulant avec son amant comme s’ils étaient un jeune couple récemment marié.

Le tatoué se tourna légèrement pour attraper un petit canapé au fromage. Il ne savait pas combien il en avait déjà mangé, mais si ça ne tenait qu’à lui, il serait prêt à ne se nourrir que de petits fours, tellement il trouvait ça délicieux. Et alors qu’il savourait son énième petit toast au pain moelleux et au doux goût de fromage, ses yeux se posèrent sur deux jeunes garçons qui se dirigeaient indéniablement vers eux, un grand sourire peint sur le visage de chacun.

-Megu-chaaannn !! cria celui qui marchait en tête en tenant la main du deuxième, tout en agitant celle qui était libre. Comme s’ils étaient de l’autre côté de l’appartement.

A l’appel de son nom, le jeune garçon tourna la tête et se mit à sautiller sur place. Il sauta à pieds joints juste devant Miyavi et agita les deux bras en l’air comme une gamine du collège qui retrouve sa meilleure amie.

-Ya-chaaan !! Aoi-chaaaan !! s’écria t-il, trépignant de joie.

Après avoir bousculé quelques invités dans son excitation, Yasu parvint à la hauteur de Meguru et se mit à sautiller en face de lui, exactement de la même manière. Aoi, lui, lâcha la main de son ami et afficha un énorme sourire juvénile en s’approchant du petit brun, venant l’enlacer tendrement pour lui coller un gros bisous sur la joue.

-Megu-Meguuuuu ! s’écria-t-il, des cœurs dans la voix.
-Kyaaah !! répondit simplement le jeune homme, venant lui rendre la pareille.

Il sautillait encore sur place, et tendit la main en arrière pour faire signe à Miyavi de revenir contre lui.

-Comment vous allez ?! Vous avez pu venir ?! Haaan, c’est génial, je suis suuuupeeeer content !!

Alors qu’il était resté en retrait jusque là, préférant observer l’étrange scène qui se déroulait sous ses yeux, Miyavi aperçut la petite main de son petit ami qui semblait l’inviter à se joindre à lui en compagnie de ses petits camarades.. Avec un joli sourire sur le visage, il s’avança et enlaça leurs doigts ensemble.

-Ca va neeee ! répondait Yasu pendant ce temps là. On a pu venir, c’était pas trop difficile ! Mais on a du demander notre chemin quand même parce qu’Aoi-chan avait peur qu’on se trompe ! Haannnn ! C’est ton copain ?? Il est beau nee !
-Il est grand neeee… ajouta Aoi en levant les yeux sur Miyavi comme s’il était une montagne infranchissable.
-Haaan !! s’exclama le petit brun à ce qu’il lui racontait.

Il amena sa main jointe à celle de Miyavi sur son ventre et se tortilla dos à son torse comme un coq dans une basse-cour.

-Ouiiiii !! Il est beau et il est grand !! J’vous présente Miyavi ! Yasu, Aoi ! Aoi, Yasu, Miyavi ! clama t-il tout haut et tout fier.
-E-enchanté ! hésita légèrement Miyavi.

Ce n’est pas que la situation le laissait perplexe -quoi que si un peu..- mais il n’avait l’habitude de se présenter qu’en tant que prostitué. Là, il fallait ranger le numéro de charme, et les œillades suggestives, il fallait rester simple… Et parfois, c’est ce qui est le plus dur..

-Yasuuuu ! se présenta justement Yasu en levant la main comme pour répondre à l’appel.
-Et.. et bin moi c’est Aoi ! continua ledit Aoi en riant doucement, les joues rouges et son énorme sourire de Barbie toujours scotché au visage.

Puis il se tourna vers Meguru.

-Megu-Megu ? Lay-Lay est là neee ? Qu’est-ce qu’il est devenu ? Il va bien ?
-Euh.. oui, enfin j’imagine.. Il doit venir, mais je ne l’ai pas encore croisé, alors peut-être qu’il n’est pas encore arrivé.. mais il va bien ! sourit le petit brun, donnant un léger coup de coude à son camarade, sachant très bien pourquoi il demandait déjà des nouvelles de son meilleur ami.

Puis il leva la tête vers Miyavi, tendant les lèvres pour quémander un baiser.

-Shuuji t’as dit qu’il arriverait à se libérer, au fait.. ?
-Il a dit qu’il essaierait d’être là pour 21h30 ! répondit le tatoué avant de se pencher pour lui offrir le baiser réclamé, sous les yeux attendris de Yasu et Aoi.

Meguru sourit en hochant la tête, resserrant sa prise sur les doigts fins de Miyavi. Et c’est ce moment que choisit Lay pour entrer en scène, un bras autour du cou d’un jeune homme aux cheveux clairs. Il relâcha doucement son accompagnateur, sans bruit, et passa ses bras autour de la taille fine d’Aoi, lui glissant à l’oreille pour le faire sursauter et rougir.

-Salut, toi.. ça fait longtemps, dis moi..

Et cela ne manqua pas, Aoi frissonna violement, les joues subitement rouges et son sourire –si c’était possible- encore plus grand.

-Lay-Laaaay ! s’écria-t-il en se retournant pour passer ses bras autour de son cou et le serrer à l’en étouffer.

Un rire ravi s’éleva dans les airs, et une main baladeuse s’évada vers les délicieuses petites fesses du jeune homme. Derrière lui, celui que Meguru venait de présenter comme étant Mizuha, un ami proche de Lay, fit une moue jalouse digne d’un feuilleton télé.

-Comment tu vas, Aoi-chan ? Tes petites fesses sont toujours aussi merveilleuses.. tu ne veux toujours pas qu’on le fasse dans l’ascenseur.. ?

Yasu se mit à rougir à son tour, un sourire débile affiché sur la face, tandis qu’Aoi qui avait laissé échappé un petit miaulement à la main de Lay, sauta sur ses pieds pour pouvoir attacher ses jambes autour de sa taille en riant joyeusement.

-Arrêêête de dire des choses comme ça neeee ! gémit Yasu en détournant les yeux.

Le grand brun passa sa main un peu plus bas entre les jambes d’Aoi pour le maintenir contre lui de cette manière. Il lui vola un baiser rapide, avant d’attraper Yasu par le col de sa chemise, rapprochant dangereusement son visage du sien.

-Ca t’a manqué, hein ? Avoue.., murmura t-il en glissant un brin de langue sur son oreille.

Meguru leva les yeux au ciel, habitué à de telles retrouvailles, et soupira, avant d’embrasser son homme avec passion pour prouver que lui aussi pouvait être chaud bouillon. Et Miyavi ne chercha pas à comprendre, répondant au baiser en se disant qu’il poserait des questions plus tard.

De leur côté, Aoi étouffa un petit couinement en resserrant ses prises autour du cou et de la taille de Lay, en se faisant violence pour ne pas cambrer ses reins. Yasu, lui, se contentait de rougir en faisant la moue.

-Naaaannn ! T’es toujours un gros pervers, moi j’aime pas !

Même lui, n’y croyait pas…..

-C’est ça, c’est ça..

Il relâcha le jeune homme, n’y croyant pas une seule seconde, et reporta son attention sur Aoi. Un sourire pervers se dessina sur ses lèvres, et il arbora son piercing à la langue ; les dents serrées.

-T’allais te cambrer, nee.. ?

Le joli sourire innocent d’Aoi mua doucement, devenant un peu moins candide, comme une lueur passa dans ses yeux à la vue du piercing.

-Nan.. C’pas vrai…
-Et un deuxième petit menteur.., susurra Lay, laissant sa main aller encore plus loin entre les cuisses d’Aoi.

Ceci fait, il pencha son visage tout près du sien, et donna un coup de langue aguicheur sur ses lèvres. Le petit brun ne put résister plus longtemps et laissa son dos s’arquer doucement, la bouche entre ouverte.

-N-N.. S-Sale.. … Neeeeee ! finit-il par couiner en enfouissant son visage dans son cou.
-T’aime ça, hm, Aoi-chan.. ? sourit Lay en bougeant délicatement ses doigts.

Il lança un regard en coin à Meguru, une de ses phalanges effleurant l’intimité du jeune homme entre ses bras à travers le tissu. Et un nouveau couinement lui répondit.

-Lay-Lay.. Ne fais pas ça nee…
-T’es sûr.. ? La chambre d’amis est encore inoccupée, à cette heure-ci..
-Lay, bailla Mizuha sans le regarder. Pendant que tu t’amuses à touche-pipi avec tes anciennes connaissances, moi, j’vais boire un coup.., annonça t-il, se dirigeant ensuite aussitôt vers la foule.
-T-tu.. tu m’emmène visiter la chambre d’amis de Megu-Megu nee ? demanda suavement Aoi en relevant ses joues rouges, n’ayant même pas entendu la remarque de Mizuha.
-Ca te tente ? Ok.

Un clin d’œil à la petite assemblée, et Lay se mit en route vers la chambre d’amis, son petit paquet dans les bras. Meguru soupira, ne pouvant se retenir de gonfler ses joues. Pure jalousie.

-Aoi-chan abuse, nee, Ya-chan.. Se taper Lay dès l’début d’la soirée.. Il aurait pu attendre..
-Mais ça fait au moins un an qu’il l’a pas vu nee ! C’est pas grave Meguru-chan, toi t’as ton copain maintenant nee ! répondit joyeusement Yasu qui goûtait un peu à tous les alcools.
-Heureusement.., consentit le petit brun, en levant les yeux vers un Miyavi qui se gavait encore de petits fours au fromage. Tu vas tous les manger, nee ? J’en ai préparé beaucoup, mais à ce rythme là c’est toi qui va les finir..

Un sourire, pour lui montrer que ce n’était en rien un reproche, et il passa ses bras autour de son cou pour venir l’embrasser avec amour, goûtant à son tour aux petits fours.

-Bin… Si t’avais un goût de fromage, je te mangerais aussi… mais pas ce soir apparemment, alors tant pis… sourit Miyavi en posant un bras sur sa taille.
-Moi je vais aller voir si y a pas d’autres verres de cocktail rose là-bas ! lança Yasu en pointant une autre table du doigt et de disparaître dans la masse des invités.
-Ok. Nee, tu veux me tartiner du fromage sur le corps.. ? demanda le petit brun en relevant ses grands yeux innocents sur son amant.
-Du fromage ? C’est pas très sexy nee…

A ce moment là, Shuuji fit son apparition. Un sourire un peu fatigué sur les lèvres, il vint saluer les deux seules personnes qu’il connaissait.

-Salut ! Désolé de n’arriver que maintenant… et heu, de vous interrompre dans vos futurs projets sexuels….
-Shuuji !! s’exclama Meguru, faisant subir à l’arrivant le même sort qu’Aoi à Lay. Naan c’rien nee ! Miya dit des trucs et après il les réfute tout seul.. Tu vas bien ?? J’peux t’embrasser ??

Et il colla sa bouche à la sienne sans plus de cérémonie.

-Je réfute rien ! râla Miyavi en reprenant un autre petit four, pour la peine.

Un peu décontenancé, le mannequin n’eut pas le temps de refuser la proposition que le jeune garçon l’embrassait déjà. Avec autant de délicatesse qu’il put, il le repoussa en fronçant les sourcils.

-Je vais bien oui. Non, ne m’embrasse pas. T’as bu combien de verres dis moi ?
-Je sais pas.., répondit Meguru en faisant la moue. Je les compte pas, nee.. J’conduis pas, chu déjà à la maisooon !!
-… Heureusement.. soupira doucement Shuuji, l’air un peu blasé.

Le petit brun se détacha totalement de lui, l’air boudeur.

-T’es pas drôle, nee.. J’vais rejoindre Ya-chan, on va danser un peu..
-« Ya-chan » ? Qui est-ce ? se risqua le grand brun, ayant déjà peur de la réponse étant donné l’état de Meguru.
-Un ami, on était dans la même classe au lycée..

Il tira la langue au mannequin, et tira sur le col de son amant pour lui voler un baiser fromagé. Puis il s’éloigna, laissant aux deux hommes une vue parfaite sur son mini short.

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 29/07/07. Fin de rédaction du chapitre : 29/07/07.

Muhuhuhuuu ! Cette nouvelle étape apporte aussi ses nouveaux personnages, et oui, sinon on tournerait en rond... Vous aussi, profitez de la tranquillité, ça ne durera peut-être pas....

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5 septembre 2007

Love Me - Chapitre XII

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, et Shuuji (de Nobuta wo Produce).
Genre : Yaoi, romance, et un peu de glauquitude..
Disclamer : Comme d'habitude, il n'y a que les personnages fictifs qui nous appartiennent lol ^^"

Déclarations des auteurs : Ce chapitre est la continuité de l'action du chapitre précédant. "Logique ! èé" vous allez me dire.. Mais cette fois, c'est bien plus vrai qu'à certains moments, vous en conviendrez ^^ *la fille qui n'a rien à déclarer* Ne nous tapez pas é_è...

***

Le soleil commençait à peine à vraiment éclairer la ville, ses rayons se faufilant entre les immeubles et bâtiments plus ou moins usés par le temps. Ce couloir peu rassurant le soir, était un peu plus présentable le matin, peut-être l’ambiance nocturne le rendait plus glauque, et l’innocence matinale plus abordable. Et puis, il y avait beaucoup moins d’allées et venues le matin, à part les honnêtes personnes qui partaient travailler.

Ces murs avaient vu bon nombre de personnes louches, mais rares étaient les personnes aussi louches que ces trois hommes. Le premier, qui marchait en tête, était vêtu d’un costume blanc, son allure était digne de celle d’un lion à la crinière noire plaquée en arrière roulant des mécaniques sur son territoire. Ses yeux fins étaient perçants, ils donnaient l’impression de vous déshabiller entièrement du regard et de lire en vous comme dans un livre ouvert. Ses pas claquaient sur le sol, une main dans la poche, l’autre se balançant au rythme de la marche qu’il ouvrait. Derrière lui, le suivaient de près deux autres hommes, en costume noir, le regard masqué par des lunettes de soleil. Deux colosses, et sans aucun doute, des gardes du corps. Le numéro 18. Nul besoin de sonner, l’homme en blanc sortit des clés de sa poche et ouvrit la porte sans complexe.

En entendant le verrou de sa porte d’entrée, Miyavi sursauta brusquement dans le lit. Son cœur fit lui aussi un bond monumental dans sa poitrine et il se redressa sur le matelas, sur le qui-vive, les yeux grands ouverts dans le vide. Des pas se firent entendre dans le salon, se dirigeant vers la chambre, et sa respiration s’affola. Encore enroulé dans les draps, à ses côtés, le petit corps bougea et finit par se redresser sur les coudes, l’air tout endormi.

-Miya.. ? Ca va pas.. ? demanda t-il en baillant, sa main se posant délicatement sur la sienne.

Le regard effrayé du prostitué se posa sur le petit brun à l’adorable bouille ensommeillée. Il aurait voulu lui dire de se taire. Il aurait voulu lui dire de se cacher. Il aurait voulu lui dire qu’il s’excusait. Il aurait eu mieux fait de le repousser la veille… Miyavi n’eut pas le temps de répondre, les trois hommes apparurent sur le seuil de la pièce. La voix grave du premier s’éleva, froide.

-Bonjour jeune homme.. Miyavi. Qui est-ce ? C’est avec lui que tu te crois en vacances ?
-K-Kazuhiko-sama.. C’est, c’est pas…
-Ne mens pas, la personne qui m’a informé avait une photo sur laquelle tu roucoulais joyeusement dans une rame de métro. Et tu crois que je n’ai pas remarqué que tu ramènes moins d’argent ? Alors, c’est lui ?

Meguru se frotta rapidement les yeux, s’efforçant de paraître plus éveillé.

-Je ne vous permet pas, dit-il en intimant à Miyavi de se taire d’un signe de la main. Ceci sont nos histoires. Je le paie, j’en dispose.

Ca lui arrachait la bouche de sortir des mots pareils, mais jamais il ne se laisserait rabaisser par un type dans son genre.

-Vraiment ? Vous le payez aussi pour qu’il soit votre petit ami ? Ou pour qu’il vous tienne compagnie de temps en temps ?

Ce n’était pas une question piège, juste de la curiosité. L’homme voulait savoir de quoi il en retournait exactement. Sa source était peut-être sûre, les informations données étaient tout de même assez floues..

-C’est aussi vous apparemment qui avez fait irruption chez lui sans prévenir pour aller pleurer dans ses jupons alors qu’il était occupé avec un client… Il est payé pour ça aussi ?
-Et alors ? répliqua froidement le petit brun. En quoi ça vous dérange ? Il ne remplit pas assez vos poches bourrées d’argent sale ? Il vous fait perdre de l’argent, peut-être ? Je le paie pour ce dont j’ai envie, et ce n’est pas forcément pour coucher, non.

D’un geste machinal, il se passa une main dans les cheveux pour tenter de les démêler, et vint se caler contre son amant. Du regard, il défiait pleinement l’homme face à lui.

-Foutez-nous la paix, ou vous aurez affaire à mon père.
-Tiens donc, un gosse de riche… Je me demandais si cette arrogance était due à de l’inconscience juvénile ou à l’assurance que donnent des papas et mamans influents… C’est donc papa, qui te rend si fier. Tu sais mon petit, si ton père est si important, j’ai sans doute déjà affaire avec lui. Et tu n’as pas à me dire ce que je dois faire. Je gère mes putes et mon argent comme bon me semble, et Miyavi n’est pas une hôtesse, c’est une putain. Si je décide qu’il couche avec plusieurs clients au lieu d’un pour que ça rapporte, c’est ce qu’il fera.
-Mon père ne me rend pas fier ! s’exclama Meguru en serrant les poings. C’est un salop fini qui ne s’occupe de moi que parce que je porte son nom ! Miyavi est peut-être une putain, mais j’en veux l’exclusivité, finit-il par trancher.

Miyavi observait la scène en silence, comme Meguru lui avait commandé de se taire et qu’on ne lui adressait plus la parole. Les bras légèrement tremblants, il n’essayait même pas d’ignorer les battements douloureux de son cœur. Il savait que sa vie n’était pas un compte de fée, et le fait d’entendre le petit brun parler de lui comme ça le troublait.

-L’exclusivité, voyez-vous ça ! Les jeunes vous êtes tous pareils ! On tend la main, et vous prenez le bras ! Miyavi, tu es pareil, je t’ai laissé plus de liberté parce que je pensais pouvoir te faire confiance. Tu retourne à la maison, prends tes affaires en vitesse j’enverrais quelqu’un chercher le reste plus tard. Au moins là-bas je pourrais te surveiller de près.
-M-mais..
-Ne discute pas !
-Ka.. Kazuhiko-sam’…

Le prostitué n’eut pas le temps de finir sa phrase, il tressaillit violement quand l’homme sorti un revolver pour le pointer sur Meguru.

-Tu prends tes affaires.

Etouffant un sanglot au fond de sa gorge, le tatoué se défit des draps pour sortir du lit. Meguru déglutit à la vue du revolver. Il n’était pas aussi habile que Lay pour désarmer ses adversaires, et rattrapa simplement la main de son amant au vol, pour le forcer à se rasseoir sur le lit.

-Votre prix sera le mien ! s’écria t-il, le cœur battant.
-Meguru ! gémit Miyavi, sa voix brisée par le désespoir et ses yeux larmoyants et suppliants.
-Pour qui tu te prends ?! Pourquoi crois-tu que je voudrais céder à un morveux mon meilleur prostitué ! Est-ce que tu connais au moins, le prix d’une pute de luxe aussi talentueuse et demandée que lui ? … Et puis, je n’ai pas envie de le vendre parce qu’il fait parti de ma famille et que sa place est auprès de moi. Miyavi.. tes affaires.

Son cœur battait à tout rompre ? C’était sa dernière chance. Les lèvres légèrement tremblantes, il resserra sa prise sur le poignet de Miyavi, le regard pas moins déterminé.

-Uchiwa, Meguru. Vendez le moi, je me fiche du prix. Je le veux.

Uchiwa ? Cet avorton, ce gamin fluet, c’était ça l’enfant Uchiwa ? Un gosse capricieux oui.. ! Mais maintenant Kazuhiko savait d’où venait ce caractère déterminé et têtu comme un âne. Il abaissa son arme.

-Uchiwa.. Effectivement, je connais bien ton père.. Miyavi le connaît aussi, mais plus en profondeur. Hein Miyavi ?

Le tatoué ne put que baisser ses yeux humides, toujours prisonnier de la poigne de Meguru. Et à vrai dire, maintenant que le révolver n’était plus braqué sur le petit brun, ce contact le rassurait légèrement.

-Bon. Mais dis-moi pourquoi est-ce que je te vendrais mon tendre, adorable, et ô combien sexy petit cousin ?
-Parce que c’est l’argent qui vous intéresse, le profit. Je vous l’ai dis, je me fiche du prix, je le veux. Donnez moi un chiffre.

Il s’était efforcé de rester calme, à la remarque ô combien fine de Kazuhiko par rapport à son père. Sans faire de geste brusque, il vint se coller au tatoué, et déposa un baiser sur son épaule, sans lâcher l’Homme des yeux. Miyavi frissonna doucement, et son grand cousin étira un sourire pervers.

-Et pourquoi lui en particulier ? S’il s’agit d’argent pour moi, qu’est-ce qui t’intéresse toi ?
-Vous me trouvez déjà assez ridicule comme ça, je ne vais pas m’enfoncer encore plus de moi-même.., le menaça le petit brun d’un regard lourd de sens.
-Tu penses vraiment que je vais te le céder comme ça, juste parce que ton nom de famille est joli ?
-Je l’aime, céda le petit brun en enfouissant son visage au creux du cou du prostitué pour cacher les rougeurs apparues sur ses joues.
-« Tu l’aime »… C’est mignon. Et tu crois qu’il t’aime lui ? Tu crois l’aimer parce qu’il t’amène au septième ciel, mais quand tu l’auras vraiment, tu t’en lassera au bout de quelques semaines. Comme tous les gosses pourris gâtés !
-Je connais mes sentiments !! s’écria Meguru en lui lançant un regard des plus noirs. Je l’ai déjà véritablement, vous êtes le dernier obstacle, et je ne m’en lasserais jamais ! L’innocence pure, vous, vous ne connaissez pas ! Vous ne jurez que par les immondices et autres déchets qui habitent ce monde !!
-L’innocence pure, ça n’existe pas chéri. Et tes sentiments tu les connais peut-être, mais les siens tu ne peux pas. Une pute, ça n’a de sentiment que pour l’argent.
-Vous ne connaissez même pas votre propre cousin, cracha Meguru. Vous dites de belles paroles, comme si j’étais le méchant de l’histoire, l’idiot du village, mais vous ne vous êtes même pas rendu compte de ses changements ! Donnez moi votre putain de prix !
-Ses changements ? C’est toi qui lui fais croire qu’il peut être autre chose qu’une paire de fesses !
-Mais il peut ! Si vous voulez parier, faisons le pari ! Vous verrez qu’il peut être une personne totalement libre et différente, s’il reste à mes côtés. Nous parlons là d’amour, bien entendu, et j’ose espérer que vous en connaissez au moins la définition.
-Voyons… tu me prends pour un sans cœur ? Bien sûr que je sais ce que c’est..
-Bien sûr, le coupa le petit brun. Votre prix.. ?

Kazuhiko se tourna vers Miyavi, ignorant deux secondes le petit brun.

-Tu aimes ce gamin ?
-… hn.. O-Oui.. avoua-t-il en baissant ses joues roses.
-Vraiment, ou pour lui faire plaisir ?
-Heu.. J-je.. Je…

A son tour, Meguru se tourna vers son amant, enlaçant fermement ses doigts aux siens. Sans un mot, il vint déposer un baiser tout tendre au creux de son cou, puis sur son menton, et enfin, ses lèvres.

-La vérité.., souffla t-il, le cœur prêt à exploser.

Les joues du prostitué rosirent davantage.

-J-je sais.. pas..

Le petit brun crut qu’il allait mourir.

-T-tu ne sais pas.. ? Mais.. quand.. quand je te fais plaisir.. c’est pas pour me faire plaisir, que tu gémis, nee.. ? Je veux dire, maintenant, enfin.. comme cette nuit.., rougit-il.

Miyavi secoua doucement ses longues mèches brunes. Il ressentait réellement du plaisir, et ce n’était pas pour faire plaisir à Meguru qu’il gémissait ainsi… Mais, Shuuji aussi, était capable de le faire gémir…

-Et-et puis.. hier soir.. tu étais excité, juste en me serrant dans tes bras.. Ce.. c’était la première fois, que tu avais envie de moi, sans que je ne te le demande..

Ses joues étaient rouge vif, et il parlait tout bas, honteux de devoir exhiber leur vie intime aux oreilles inconnues.

-Je ne vous dérange pas ? Vous voulez du thé et des petits gâteaux ? siffla Kazuhiko.
-Je ne vous ai pas sifflé. Laissez le penser à tout ça, lança Meguru d’une voix soudain plus froide.
-Parce qu’il doit réfléchir pour te dire qu’il t’aime ? S’il n’est pas capable de te le dire spontanément, pour moi c’est qu’il ne t’aime pas. Arrête de lui remplir la tête.
-Vous le troublez ! Vous me troublez, moi aussi, mais moi, ce n’est pas de la peur ! Miyavi, s’il te plaît, une réponse.., murmura t-il en serrant ses doigts sur les siens. Laisse moi te sauver..
-… J-je..

Les joues du prostitué s’empourprèrent subitement comme il n’arrivait pas à articuler sa pensée. Ca devenait trop irréel pour lui, de dire ça. Soudainement, il avait peur d’un rejet qui pourtant n’était, de toutes évidences, pas d’actualité.

-Bon, on va faire plus simple. Trancha Kazuhiko qui s’impatientait. Tu veux partir avec lui ou pas ?

Miyavi releva la tête, les yeux grands ouverts de surprise. Ce n’était pas une blague, il lui laissait réellement faire ce choix ? Vraiment ? Ou peut-être que c’était juste pour connaître son avis, pour le sport…

-Je.. J’ai le droit.. d-de choisir ?
-Oui, je te le donne.
-J-je peux vraiment choisir de partir.. ?
-Oui, s’il t’achète je te laisserais partir. Tu veux y aller ?

Les yeux de Meguru voguèrent de l’homme à son petit ami, qu’il finit par fixer d’un air de chiot battu, attendant son verdict. Ses doigts caressaient machinalement les siens. Ses mains étaient moites. S’il te plaît.. Le tatoué lui, se mettait à douter sérieusement, à hésiter. Il était rare qu’on lui laisse le choix, de ce fait, il était devenu de nature indécis. Mais là, sa réponse, sa seule réponse orchestrerait toute sa vie future. Il devait décider de lui-même, ce qui allait advenir de son corps, de sa personne.

-Tu réfléchis ? se moqua son cousin, un sourire narquois sur les lèvres. J’imagine que c’est un choix difficile pour toi.. Tu préfères suivre ce gosse avec qui tu auras un avenir incertain, et quitter le doux cocon que je t’ai construit ? Tu ne seras libre que partiellement, plus personne ne pourra te protéger si tu as des problèmes, je ne te soignerais plus si tu es blessé ou malade.. Ce sera une vie que tu ne connais pas, une vie que tu devras reconstruire tout seul sans que je t’aide. Tu t’apprêtes à te plonger dans le néant de l’inconnu…

Miyavi dirigea son regard peu rassuré vers celui, suppliant, de son amant.

-Je t’aiderais, assura aussitôt le petit brun. Je serais là, moi, chaque fois que tu auras besoin de quelque chose. Tu peux venir habiter avec moi, nee, c’est bien assez grand, et je serais ravi de ne plus y vivre seul.. Et puis, si tu as des problèmes, je m’en occuperais. Tu ne seras pas seul, nee.. Je te soignerais, je préparerais de bons petits plats, comme tu les aimes, nee.. Je t’aime, Miyavi..

Sa voix était tout aussi suppliante que son regard, et il ne le quittait pas des yeux, accentuait le contact physique de leurs peaux toujours nues. Miyavi frissonna doucement, et une larme roula sur sa joue. Quelques instants, il s’était perdu dans le noir des prunelles de son petit ami, ses mots, ses promesses flottant gracieusement dans son esprit comme une tendre prière. Une douce mélodie rassurante. À nouveau, il leva des yeux timides vers son cousin.

-J-j’ai.. j’ai le droit.. d’aller avec lui.. ?

Il y avait autant de larmes dans sa voix que dans ses yeux.

-Si tu crois ce qu’il dit et que tu veux y aller, oui tu as le droit.
-J-je… Je… Je veux.. Je veux aller avec Meguru… finit par murmurer le prostitué à la naissance d’un sanglot.

Deux bras possessifs passèrent immédiatement autour de son cou, et le petit brun joignit rapidement leurs lèvres dans un profond soupir. Autant pour tenter de tarir ses larmes, que pour lui montrer la joie d’avoir été choisi. Sans le faire exprès, il renversa le grand brun sur le dos, le drap se faisant la malle et dévoilant à l’assemblée sa jolie petite paire de fesses pâles. C’était tout comme si Miyavi avait accepté le mariage.

-Je ne te décevrais pas.., lui souffla t-il en souriant, les yeux embrumés de larmes.

Et alors que le tatoué allait consentir à lui rendre son étreinte, il le vit s’éloigner sans comprendre. Ce n’est qu’en se redressant qu’il vit les deux gardes du corps, qui jusqu’à présent étaient restés de marbre, écarter le corps effeuillé du petit brun du sien tout aussi effeuillé. Un ordre muet de Kazuhiko, très certainement. Ils n’avaient pas été brusques non, juste secs.

-Bon, maintenant prends tes affaires Miyavi, on a assez perdu de temps.

En une simple phrase, l’homme en blanc avait fait s’écrouler l’univers sur les épaules du prostitué. Etait-il possible qu’il ai rêvé pouvoir choisir, ou alors la cruauté de son cousin n’avait pas de limite.

-M-m-mais.. Vous.. Vous..
-Arrête de geindre, tu ne crois tout de même pas que je vais te laisser ici, tu es encore à moi jusqu’à preuve du contraire. Puis il s’adressa à Meguru. 200[…]000 yens. Tu as deux jours pour réunir cette somme et Miyavi sera à toi. Je m’occuperais de rompre tous liens avec ses anciens clients, libre à toi de le remettre sur le trottoir après, je m’en fiche. Une condition indiscutable, je veux pouvoir le joindre à ma guise, pour prendre des nouvelles… C’est mon petit cousin, quand même…

Le petit brun se débattit un court instant, serrant les cuisses pour cacher un tant soit peu sa nudité. Il secoua la tête dans l’espoir que ses mèches rebelles lui permettent d’y voir un peu mieux.

-Va pour la condition, mais je suis assez grand pour me lever tout seul ! Je veux savoir où te joindre, ton fric, tu l’auras dès ce soir, j’te le laisse pas une nuit de plus, siffla Meguru entre ses dents. Et j’veux lui faire un câlin, c’pas un crime, que je sache, si ?
-Tu lui feras « un câlin » quand tu auras l’argent. Pour le moment il est à moi, et je décide que tant qu’il m’appartient, il n’a plus le droit à aucun contact avec toi.

Alors que Miyavi commençait enfin à s’habiller, Kazuhiko rangea son arme et ressortit sa main et une petite carte qu’il tendit à Meguru.

-Voilà mon adresse, tu n’auras qu’à te présenter à l’entrée, je préviendrais de ta venue.

Subtilement, le jeune homme se dégagea de la poigne des deux gardes du corps en leur tirant la langue –vieille habitude-, et prit la petite carte plastifiée qu’on lui tendait.

-D’accord.., maugréa t-il en lançant un regard penaud vers son petit ami.

Mais il avait obtenu ce qu’il voulait, alors il n’était plus question de rechigner en leur présence. Sans trop se presser, il fouilla la pièce des yeux à la recherche de ses vêtements, et se mit à se rhabiller à son tour. Une fois prêt, il se tourna vers le tatoué et lui envoya un baiser.

-Je viendrais te chercher avant la nuit, lui promit-il.

Miyavi lui répondit par un hochement de tête. Il avait l’impression qu’on lui arrachait le ventre, mais ne disait rien, rassemblant ses affaires plus ou moins rapidement et les fourrant dans son sac. Quelques vêtements -de toutes façons il en avait plein dans la résidence de son cousin-, des bloc notes, ses crayons de couleurs, et quelques autres petites affaires, sans oublier sa guitare, offerte un jour d’extrême générosité par Kazuhiko il y avait déjà plusieurs années de cela. Il releva la tête et ses yeux tristes se posèrent instantanément sur le petit brun. Mais rien ne lui vint à l’esprit, il était incapable de lui dire quoi que ce soit.

***

-Shuuuuuujiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!

Le mannequin se précipita vers la fenêtre pour s’y pencher, et ses yeux s’écarquillèrent en découvrant Meguru en bas de son immeuble, à moitié débraillé, qui l’appelait en faisant de grands signes. Les joues rouges de hontes, le jeune homme fronça les sourcils en se demandant où est-ce que le petit brun avait bien put passer cette nuit pour revenir dans un état pareil.

-Monte, je t’ouvre !!

Sans plus attendre, le jeune homme se précipita vers les grandes portes en fer forgé, trépignant jusqu’à ce qu’il puisse tirer sur la poignée. Il ne prit même pas la peine de monter dans l’ascenseur et grimpa les marches des escaliers quatre par quatre, avant de débouler dans l’appartement de son ami, essoufflé.

-Je..j’étais.. ch..chez Miya.., commença t-il sans plus attendre.
-Ah ?! Comment ça s’est passé ?? s’empressa de demander Shuuji.
-O-on.. on a baisés.. toute.. toute la nuit.., sourit-il bêtement, avant de se reprendre.

Il tenta un pas en avant, mais trébucha et se rattrapa au mannequin dans un petit cri très peu viril. Grâce à cette géniale invention -remercions le Seigneur…- qu’est le réflexe, le grand brun réussi à stabiliser l’appuie du plus petit et garda sauve leur dignité. Oui, parce que quand bien même ils étaient seuls dans cet appartement, il en allait de leur fierté personnelle.

Et Shuuji fut tellement surpris par cette révélation, qu’il ne savait plus s’il devait se réjouir ou se morfondre à l’entente d’une telle nouvelle. Il fallait dire qu’il ne s’attendait pas à recevoir ce genre d’information, en posant la question. Petite moue pour la petite fraise tagada, qui reprit :

-Mais, ce matin, trois gars se sont ramenés nee.. -oh, c’est mignon ta petite couette, j’adore ! Ca te va bien.. Hem..- Oui donc, c’était son cousin nee ! Et il a finit par accepter de me vendre Miya !!
-A-a-attends ! tempéra le mannequin en retirant vivement l’élastique qui maintenant une mèche de ses cheveux en un gracieux palmier sur sa tête. S-son cousin ? C’est son propre cousin qui l’emploie ? Et toi t-tu l’as.. C-comment on peut acheter une personne ?
-Oui, c’est répugnant nee ! Je l’ai acheté pour le sauver ! Je veux plus qu’il se prostitue, ça le détruit ! Seulement..

Son regard se posa sur la grosse mallette qu’il avait à la main depuis qu’il était entré.

-Il me manque un peu d’argent, nee..

Le temps que les informations soient enregistrées par le cerveau et digérées par l’esprit. Meguru avait acheté Miyavi.. Ca voulait dire à présent qu’il était libre, que sa vie changeait. Jamais le jeune homme n’aurait cru qu’il puisse être aussi heureux.

-Heu… I-il te manque combien.. ?
-Un peu plus de 100 000 yens.. J’ai pas le droit de toucher aux autres comptes de mon père, sinon ça se verrait.. mais j’te rembourserais le mois prochain nee !!

Le mannequin ne se donna pas la permission de se demander comment cela se faisait que Meguru soit si riche, et réfléchit à toute vitesse.

-100 000 yens.. C’est faisable oui.. Je te fais un chèque ?

Oui c’était faisable, parce que même s’il n’était pas aussi riche que le petit brun, Shuuji aussi, était issu d’une famille fortunée. D’autant plus que son travail lui rapportait beaucoup également. L’argent n’était pas un souci pour lui.

-Plutôt en liquide, si c’est possible.. Mille fois merci !!

Il passa ses bras autour de son cou et souda ses lèvres aux siennes pour lui prouver sa gratitude, sa langue venant suavement s’enrouler à la sienne. Trop surpris par ce geste, le grand brun répondit au baiser sans y penser, avant d’y mettre fin, déployant une force mentale phénoménale. Délicatement, il repoussa le jeune garçon, les joues de nouveau rouges.

-H-heu, ça va… En liquide… il faut aller retirer alors.

Meguru hocha simplement la tête, tout sourire. Il se recolla lentement à lui, déposant un nouveau baiser sur ses lèvres.

-Oui !!

***

Vers environ dix-sept heures, le petit brun se présentait devant la porte de l’adresse indiquée sur la petite carte plastifiée. Se retrouvant devant un colosse de deux fois sa taille que ça soit en hauteur ou en largueur, il esquissa un sourire maladroit.

-Uchiwa Meguru, je suis attendu, dit-il en exposant sa mallette sous le nez du géant.

Le garde du corps lui fit signe de patienter et passa un coup de téléphone rapide avant et lui ouvrir la porte, l’invitant à entrer comme s’il était un prince.

-La secrétaire va venir vous chercher dans le hall pour vous emmener au bureau de M. Kazuhiko.
-Merci.., répondit Meguru par pure politesse.

Il entra dans le hall et jeta un coup d’œil aux alentours. On aurait dit n’importe quel hall, comme lorsqu’il se rendait chez le médecin ou le dentiste. Il resta debout, planté et patientant. Une jeune femme apparut alors que les portes d’un ascenseur s’ouvrirent dans un petit bruit distingué. Ses talons claquaient sur le sol tellement propre qu’on aurait pu manger dessus autant qu’il était possible de manger sur le corps de Miyavi. Si elle avait voulu, elle aurait pu se maquiller en regardant son reflet.

-M. Uchiwa, bonjour. Dit-elle d’une jolie voix en arrivant au niveau de Meguru.

Ses boucles blondes un peu cuivrées tombaient de chaque côté de son visage de sa coiffure relevée et maintenue par une pince en forme de papillon. Derrière ses fines lunettes, de jolis yeux verts rieurs inspiraient la sympathie. Et lorsqu’elle parlait, un charmant accent résonnait dans ses mots comme une petite mélodie étrangère.

-Je suis Carla Beckett, la secrétaire de M. Kazuhiko. Je suis chargée de vous conduire à lui, veuillez me suivre. Invita-t-elle le plus poliment et gentiment du monde avant d’ouvrir le chemin.
-Bon-bonjour.., balbutia le jeune homme, un peu perturbé par la différence entre l’assistante et le patron.

Sa mallette toujours à la main, il lui emboîta le pas, se concentrant uniquement sur le bruit de ses talons sur le sol carrelé.

-Est.. est-ce que ça va être long.. ? demanda t-il tout bas.
-Pardon ? demanda la jeune femme en se retournant, un joli sourire contrit sur son visage angélique.

Non seulement Meguru n’avait pas parlé assez fort et distinctement, mais en plus, il avait parlé trop vite. Le petit brun s’éclaircit la gorge, et répéta plus distinctement :

-L’entrevue.. ça va durer longtemps.. ? Je.. J’aimerais retrouver Miyavi rapidement..
-Ah… Je ne sais pas. M. Kazuhiko ne m’a pas dit de quoi il s’agissait. Veuillez m’excuser. Sourit-elle toujours de façon contrite.
-Ah.. désolé..

Le petit brun s’empressa de regarder ailleurs, priant pour que tout se passe vite et bien. Ils sortirent de l’ascenseur et longèrent deux couloirs dont la moquette adoucissait l’ambiance en étouffant les pas, avant d’arriver devant deux grandes portes. Carla adressa un nouveau sourire à Meguru pour lui indiquer qu’ils étaient arrivés, et tapa deux coups avant d’obtenir la permission d’entrer et de se le permettre.

-M. Kazuhiko, M. Uchiwa est arrivé.
-Merci Mlle Beckett, vous pouvez disposer.
-Bonsoir.., murmura le petit brun entrant lentement dans la pièce, sa mallette en vue.

La secrétaire sortit du bureau en refermant la porte derrière elle, toujours aussi gentille. Kazuhiko releva le nez de ses dossiers.

-Approchez.

Meguru obéit, venant se placer juste devant le bureau, et posa sans trop de délicatesse la lourde mallette au dessus des dossiers. Son visage restait fermé. Alors que l’homme en face de lui laissa un sourire étirer ses lèvres.

-Elle est charmante, n’est-ce pas ? demanda-t-il sans prêter attention à la mallette.
-Si vous le dites.., répliqua Meguru en ouvrant son bien. Je n’ai pas pour habitude de côtoyer les femmes.. Maintenant, si vous voulez bien compter..

Kazuhiko soupira doucement et fit signe à un de ses gardes du corps de compter pour lui.

-Comment cela se fait-il ?
-Toutes des traîtresses.., souffla le jeune homme en levant les yeux au plafond pour n’avoir à fixer personne.
-Il ne faut pas dire ça… répondit l’homme sur un ton presque doux.

Meguru haussa les épaules, comme peu concerné.

-Quand pourrais-je voir Miya ?

Le colosse finit de vérifier le contenu de la mallette et approuva d’un signe tête avant de retourner à sa place. Kazuhiko sourit en se levant de son fauteuil.

-Je vais vous amener à sa chambre, mais d’abord signez ce contrat.

Meguru jeta un œil sur la feuille que l’homme lui tendait. Un peu sur le qui-vive, il lu exclusivement tout ce qui était écrit dessus, avant d’y apposer sa signature.

-Je vous suis.

Kazuhiko sortit du bureau, Meguru à sa suite, et l’amena dans un long périple à travers la résidence. Ils traversèrent plusieurs « quartiers » avant d’arriver dans ceux réservés à Miyavi, et peut-être d’autres personnes… Encore plusieurs minutes de marche, ils arrivèrent dans un couloir au bout duquel se trouvait une grande porte.

-Je vous en pris, il est à vous. Sourit le cousin du prostitué, l’œil brillant.

Suspicieux, le petit brun le fixa un moment, avant de marcher vers la porte de plus en plus vite. Porte qu’il ouvrit au final à la volée, en oubliant de frapper.

-Miyavi !! appela t-il en entrant. Miyavi !!

Le tatoué tressaillit violement en entendant la voix de son petit ami si soudainement. Sans réfléchir, il tenta en vain de repousser l’homme qui se tenait au dessus de lui en lui maintenant les jambes écartées.

-M-M-Meguru ! N-ne.. Ne regarde pas !!!

Suivant la voix de son amant, le jeune homme se précipita et ni une, ni deux, poussa violemment l’homme qui se permettait de toucher son précieux trésor à cet instant précis.

-Dégage !! cria t-il. Le touche plus !! Il est plus sur le marché !!

Il attrapa Miyavi par l’épaule, et l’aida délicatement à se redresser.

-On peut partir, nee.., susurra t-il en cherchant son regard.

Le grand brun se raidit subitement entre les bras du plus petit, et il essaya de le repousser avec de misérables forces.

-N-ne me.. touche pas nee.. J-je veux pas que tu me touche.. pas maintenant..

C’est à peine s’il avait entendu ce qu’il lui avait dit. Mais Meguru n’écoutait pas plus que lui.

-Ca va aller, nee.. C’est pas grave, calme toi.. Rhabille toi nee, allons-nous-en d’ici..

Il jeta un regard noir à l’homme qui surplombait Miyavi à son arrivée, et tira son petit ami hors du lit en le tenant par la main. Et alors que Kazuhiko demandait à ses hommes de main de retenir le client, le tatoué continuait de protester, comme s’il ne comprenait pas ce que Meguru lui disait.

-A-arrête.. Ne me tiens pas.. J-j’ai.. j’ai.. plein de sperme partout..
-Où est la douche ?! s’écria le petit brun, perdu dans une telle résidence.
-La porte sur votre droite donne à une salle de bain. Indiqua nonchalamment le cousin. Mais ne tardez pas trop.. Vous repasserez dans mon bureau après, Miyavi connaît le chemin.

Et il s’en alla avec ses gardes du corps et le client mécontent. Le petit brun hocha la tête et tira son petit ami jusqu’à la douche. Il le laissa s’engouffrer dans la cabine et actionna rapidement l’eau qu’il régla à une température convenable, lâchant enfin son poignet. Accroupi devant la cabine ouverte, l’air inquiet, il attendait à présent que Miyavi daigne lui adresser à nouveau la parole.

Après s’être douché avec des gestes extrêmement lents, comme s’il avait été drogué, le grand brun sorti de la cabine, et chercha une légère seconde son petit ami des yeux. Son cœur s’apaisa lorsqu’il l’aperçut et il vint s’accroupir à côté de lui sans prendre la peine de s’essuyer. Son regard était vague et fixe à la fois, et ses cheveux dégoulinaient d’eau. Il ressemblait à un chat mouillé. Au bout de quelques instants, il se mit à susurrer..

-Meguru, je vais rester avec toi nee.. ?

Dans le but de ne pas l’effrayer, le jeune homme n’avait pas bougé, se retenant de lui sauter au cou. A sa question, il tourna lentement la tête vers lui et esquissa un sourire légèrement triste. Ses mains se tendirent en avant, ramenant quelques mèches éparses à leur place habituelle.

-Oui.., répondit-il sur le même ton. Oui, on va rentrer à la maison, nee.. Ta toute nouvelle maison.. chaleureuse et acceuillante..

Des larmes vinrent poindre au fond des yeux sombres de Miyavi et son visage mua doucement. Un reniflement.

-Je veux y aller maintenant…

Meguru se redressa sur la lancée, lui caressant les cheveux avec tendresse.

-Viens nee.. Sèche toi un peu, rhabille toi.. On va rentrer tout de suite.. mais il faut que je repasse voir ton cousin nee, il m’a dit de revenir à son bureau..

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 28/07/07. Fin de rédaction du chapitre : 28/07/07.

On pourrais croire que la fic arrive à sa fin... Mais non ! Il y a encore un tas de mystères, et on vous réserve encore quelques surprises..... Muhuhuhuhuuuuu.... :3

25 août 2007

Love Me - Chapitre XI

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, et Shuuji (de Nobuta wo Produce).
Genre : Yaoi, romance, apocalypse (si si !), terreur et folie.
Disclamer : Seuls les personnages fictifs nous appartiennent ! Même si c'est pas eux qu'on veut =o=......

Déclarations des auteurs : Mettez vos ceintures de sécurité ! La fic prend un nouveau tournant, un tournant brutal. Mais que serait une fic, sans retournement de situation hein ? ^___^

***

C’est d’un pas nonchalant que Miyavi montait les marches qui le menaient jusqu’au quai du métro. Il le sentait. Il le savait. La personne derrière lui avait le regard fixé sur son divin postérieur, mais il faisait mine de ne pas s’en rendre compte. Il ne travaillerait pas aujourd’hui non plus, alors autant ne pas attiser les flammes du désir qui brûlaient en cet inconnu.

Arrivé en haut, il jeta un rapide coup d’œil à l’horloge pour s’assurer qu’il avait assez d’avance, et se dirigea vers le distributeur de boissons. Une pièce dans la fente, la commande, et il se baissa pour récupérer sa petite bouteille, offrant ainsi à la vue de qui n’aurait pas encore posé les yeux dessus, son charmant arrière train… On est un objet sexuel, ou on l’est pas…..

Une petite tape gentille y fut assenée, et le petit brun sauta à pieds joints à côté de Miyavi, tout guilleret.

-Coucouuuu !!
-Rwoaarw ! fut la réponse du prostitué, alors qui se redressait en faisant face à son petit ami.

Sans attendre, il se pencha sur lui pour déposer sur ses lèvres pleines un baiser furtif avant de lui montrer la bouteille de Pokari.

-T’en veux ? On va où alors ?
-C’est quoi ? demanda Meguru en passant son bras sous le sien.

Il avait sourit sous le baiser, et attendrait encore un peu pour lui montrer pleinement son piercing.

-On va chez moi ? J’te fais à dîner !! s’exclama t-il ensuite en se dandinant sur place.
-Ouaiiis ! Et tu vas faire le truc de la dernière fois ? C’était bon nee ! s’excita le plus grand, des étoiles dans les yeux au souvenir du met succulent dont le nom lui échappait que lui avait préparé le jeune garçon.
-Tout ce que tu voudra !

Le métro arriva et Miyavi entraîna son compagnon à l’intérieur en se frayant un chemin dans la foule constituée essentiellement d’hommes d’affaires, de lycéens et de lycéennes. Prendre les transports aux heures de pointe se révélait être du pur masochisme, ou du suicide, mais ils n’avaient pas eu le choix cette fois.

Se calant dans un coin, Meguru tout contre lui, le tatoué ouvrit sa bouteille dans un petit « pchiit ! » charmant et but une gorgée.

-C’est du Pokari, c’est sucré, c’est déééélicieux !

Le retour des étoiles dans les yeux…

-Je veux bien ! se mit à rire le plus petit, pressé de goûter à quelque chose que Miyavi adorait et qu’il lui proposait si gentiment.

Il but une petite gorgée, et savourée effectivement le goût fruité sur sa langue percée, avant d’écarter la bouteille pour embrasser pleinement son petit ami sous le regard outré de certaines personnes. La main libre de Miyavi se posa doucement sur la naissance des fesses du petit brun, comme il répondait au baiser dans un léger soupire. Quelques minutes passèrent, et lorsque le petit brun sépara enfin leurs lèvres, lentement, par manque d’oxygène, il demanda :

-Tu l’as senti.. ?

Son corps tout chaud était pressé contre le sien.

-Quoi donc Princesse.. ? répondit le prostitué en caressant doucement le bas de son dos d’un geste suave.
-Mon érection.., souffla Meguru avec un drôle de sourire sur les lèvres, qui était sensé révéler à son partenaire qu’il ne s’agissait pas vraiment de ça.
-Tiens donc… murmura-t-il en descendant sa main un peu plus bas pour appuyer sur ses fesses, pressant ainsi son bassin contre le sien.

Juste pour sentir ce qu’il savait ne pas être. Evidement, qu’il s’était rendu compte que Meguru n’était pas en érection, il entrait simplement dans son jeu.

-Je sens rien entre tes cuisses ma puce… Par contre, dans ta bouche il y a un truc intéressant nee…

Ses yeux s’ancrèrent dans les siens, comme s’il essayait de l’hypnotiser pour le convaincre de se déshabiller. Tout dans le regard, des années d’expériences. Frissonnant, Meguru soupira et lâcha même un léger gémissement. S’il n’y avait pas encore d’érection entre ses cuisses, elle risquait d’y apparaître bientôt, avec un comportement pareil.. Le jeune homme esquissa un sourire, et sortit sa langue pour lui lécher ouvertement les lèvres.

-« Intéressant », tu dis.. ?
-Très « intéressant », chaton..

Malgré les exclamations étouffées d’autres voyageurs, Miyavi laissa sa langue passer la barrière de ses lèvres pour aller rejoindre son homologue. Il joua quelques instants avec le bijou qui l’ornait, son nouveau jouet, avant de se figer au son d’une voix connue.

-« Charmant » spectacle !

Il releva la tête pour découvrir celle d’un client plus ou moins important. Mais quelque soit le client, il fallait toujours se méfier. Ce qu’il n’avait pas fait, la fois où Meguru avait débarqué chez lui en les interrompant, le faisant fuir.

-J’avais de gros doutes la dernière fois, mais je me suis dit que c’était peut-être juste un client stupide qui avait cru ton baratin et espérait plus que tes fesses… Aussi je n’ai rien dit. Mais apparemment… vous avez l’air bien proches…

La voix de l’homme était assez basse pour n’être entendue que d’eux trois, mais elle sifflait comme le font les serpents, sinistrement. Et il arborait un sourire pervers, sadique. Meguru avait simplement relevé la tête, se collant un peu plus au tatoué en se rendant compte que l’homme en question s’adressait à eux. Il fit un énorme effort pour se souvenir de « la dernière fois », et s’agrippa vivement à Miyavi en comprenant.

-Tu.. tu pourrais avoir des problèmes.. ? demanda t-il à voix basse, la mine inquiète. A cause de moi.. ?
-Je.. je crois que..
-Evidemment, qu’il en aura ! Je ne sais pas s’il est écrit dans ton contrat que tu as le droit de batifoler gratuitement, mais si ça te fait perdre de l’argent, de la valeur, ça ne doit pas être en ta faveur… Et je doute qu’il te laisse faire ça..
-N-ne lui dites pas ! sursauta Miyavi.
-Quand les enfants font des bêtises en cachette, les adultes finissent toujours par découvrir la vérité. Tu me négliges depuis quelques temps, et j’ai trouvé pourquoi. Je ferais en sorte que tu redevienne aussi disponible et baisable qu’avant.

La porte du wagon s’ouvrit à une station, et le client s’engouffra dans la masse pour sortir. Laissant Miyavi pétrifié d’effroi, les yeux humides. Meguru releva les yeux sur son petit ami, complètement affolé. Etait-il question d’argent ? Devait-il poursuivre l’homme qui venait de parler de manière si vulgaire, et lui en proposer ? Non, il ne pouvait pas laisser Miyavi, aussi, il fit la seule chose dont il était capable..

-Pa-pardon.. ce.. c’est ma faute nee.. ? J-je.. je suis désolé.. j’aurais dû t’attendre chez moi.. m-mais..

Il renifla, s’accrochant plus fort que jamais à lui. Les mains tremblantes, le tatoué se détacha de lui, une boule énorme dans la gorge.

-J-j-je.. Je dois rentrer chez moi ! Je dois rentrer chez moi nee ! Je sais pas ce qu’il va se passer maintenant ! I-il faut que je rentre ! Si.. si.. si jamais il.. si il vient…

Une nouvelle station, et Miyavi s’enfuit littéralement hors du métro. Il avait peur pour lui, mais il avait bien plus peur pour Meguru. Et le petit brun resta planté là, tendant la main en avant, regardant le dos de son amant disparaître dans la foule. La bouteille de Pokari à peine entamée toujours dans sa main droite, le bouchon envolé -certainement avec son homme.

Il laissa passer sa station, la bouche entrouverte et les yeux gonflés, humides. Les larmes prêtes à en jaillir au moindre mot qu’on lui offrirait. Sans savoir véritablement où il allait, il sortit du métro quelques kilomètres plus loin, et se laissa guider par ses pieds traînants, jusqu’à rester le doigt appuyé sur une sonnette..

La porte s’ouvrit sur un jeune homme décoiffé à l’air ahuri, habillé d’un pantalon de jogging et d’un t-shirt trois fois trop large. Il sortit la tête dans le couloir et détacha délicatement la main du petit brun du bouton de la sonnette, pour la prendre dans la sienne et l’entraîner dans l’appartement.

-Qu’est-ce qu’il se passe Meguru ? Tu t’es disputé avec Miyavi ? 

Les yeux hagards, le regard fixe, vide. Les doigts toujours serrés sur le goulot de la bouteille. Il ne releva même pas la tête, les lèvres entrouvertes, et les larmes coulèrent d’elles-mêmes, tout à coup. Sans un hoquet, sans rien. Juste des larmes, chaudes, avides de peine. Les jambes tremblantes. Etait-il parti ? Ne reviendrait-il pas ? C’était pire encore qu’une  dispute.. Et il restait là, muet et tremblotant, pleurant comme s’il était seul, entouré de Ténèbres.

Sans plus insister, Shuuji entoura le petit brun de ses bras dans une douce étreinte, refermant la porte avec son pied. Une main passa dans ses cheveux et descendit jusqu’à attraper la bouteille et la poser sur un meuble, à l’abris. Lentement, il commença à bercer le petit être fragile contre son torse, fermant les yeux, le cœur battant douloureusement.

Ses doigts s’étaient crispés sur le plastique juste un instant. Comme s’il ne voulait pas lâcher l’objet, comme s’il ne voulait pas laisser Miyavi s’en aller. Mais au final, il n’en avait pas le droit. Alors il l’avait laissé s’échapper, tout comme la bouteille qui laissait un vide entre ses doigts. Un espace froid. Les yeux toujours ouverts, il se laissa aller contre Shuuji, tandis que les sanglots prenaient peu à peu possession de son corps. Ce n’était pas le moment de faire une crise, et pourtant.. il la sentait le posséder de plus en plus, incontrôlable et pervertie par la douleur.

La main du mannequin revint se poser, caressante, dans le dos de son invité surprise. Puis il le serra délicatement, mais fermement, assez pour qu’il puisse sentir sa présence, sa compassion, et peut-être, juste un tout petit peu, son amour.

-Calme-toi Meguru.. Ca va aller..

Il répétait ses phrases comme une litanie, tant mentalement qu’oralement, d’une voix tendre et rassurante. Mais la respiration du jeune homme s’accélérait, tout comme il serrait son tee-shirt plus fort entre ses doigts. Shuuji n’était pas Lay, il n’était pas habitué à ses crises d’angoisses fréquentes, et il ne savait même pas pourquoi il s’était réfugié ici plutôt que chez son meilleur ami. Peut-être parce que le grand brun était plus proche de son amant. Ou peut-être parce qu’il ressentait un peu plus que de l’amitié profonde pour lui, depuis sa nouvelle expérience. En tous cas, il n’était pas apte à réfléchir à tout ça, et, alors qu’il commençait à manquer d’air, il se laissa consciemment quitter la réalité, plutôt que de lutter.

Le sentant partir, le jeune homme le retint dans ses bras et attrapa ses genoux pour le transporter jusqu’à sa chambre. Il ne paniquait pas, non. Ce n’était pas la première fois qu’il était témoin d’une crise qui aboutissait à ce résultat. Même si ce n’était pas exactement la même chose, il savait garder son sang froid dans ce genre de situations depuis bien longtemps. Lorsque Meguru fut installé sur son lit, Shuuji alla chercher un gant humide et l’appliqua sur son front en l’appelant doucement pour le faire revenir à lui.

Il n’en avait pas envie. Dans sa léthargie, le petit brun fuyait. L’obscurité, tout comme la réalité. Couché sur les draps, il s’agita un peu, comme s’il faisait un mauvais rêve, avant de rouvrir brutalement les yeux, le souffle court.. et de se remettre à pleurer comme un bébé.

-Sh.. Shu.. Sh-Sh..

Le jeune homme vint s’installer à ses côtés pour le prendre à nouveau dans ses bras.

-Shhh.. Je suis là Meguru, ça va aller… Tu t’es évanoui, tu as besoin de quelque chose ?
-M-M.. M-Mi.. Mi-Mi.., hoqueta le petit brun en venant se lover contre son ami.

« Mi » ? « Miyavi » ? C’était sûrement ça.. quoi d’autre ? Il caressa sa joue inondée de larmes.

-Miyavi ? C’est ça ? … Dis-moi ce qu’il s’est passé…
-Au.. au.. autre cli.. cli-client.. v-vu.., renifla t-il en tentant de respirer un peu plus. D-dit.. en-ennuis.. M-M.. Mi-Mi..

Shuuji écoutait attentivement et réfléchissait à toute vitesse en même temps.

-… Heu.. Vous avez croisé un client.. et Miyavi va avoir des ennuis ? C’est ça ? Le client l’a emmené ?

Meguru hocha d’abord la tête avant de la secouer.

-Pa..parti.. seul..

Il releva ses grands yeux mouillés sur Shuuji, les lèvres béantes. Et le jeune homme lui caressa à nouveau la joue.

-Calme-toi.. J’vais l’appeler.

Sans être brusque, il se redressa et attrapa son téléphone. Que Miyavi parte avec un client ou seul, dans cette situation, ça revenait quasiment au même. Il devait sûrement être retourné à son appartement. Seulement, au bout de longues secondes et de plusieurs tentatives, il ne semblait pas vouloir répondre… Ou alors il ne pouvait pas… Le regard inquiet de Shuuji se posa sur Meguru. Les yeux du petit brun s’affolèrent à nouveau, et il serra encore plus fort le tee-shirt du grand brun.

-I-il ré.. I-il répond pas.. ?! I-il veut.. i-il veut plus.. il veut plus me voir.. !! s’affola t-il en se crispant à nouveau, comme sa crise revenait le titiller.
-Non ! Ce n’est pas de ta faute Meguru, calme toi ! tenta de le convaincre Shuuji en attrapant son visage entre ses mains. Il n’est pas forcément censé savoir que tu es avec moi, alors s’il ne répond pas, ce n’est pas forcément à cause de toi ! E-et puis peut-être qu’il ne peut pas pour l’instant, o-ou, je sais pas moi.. P-peut-être que..

La voix du mannequin se stoppa net comme il sursautait en sentant son portable vibrer. Aussi rapidement que la loi de la gravité le lui permit, il répondit d’une voix pressante.

-Miyavi !

Mais seul un sanglot déchirant lui répondit. Meguru allait se remettre à pleurer et à chouiner, mais il stoppa tout mouvement, les oreilles grandes ouvertes quand Shuuji dégaina son portable pour répondre à son amant qui le rappelait. Le regard inquiet, il attrapa la main libre du mannequin entre les siennes et la serra fortement, souhaitant savoir ce qui se passait à l’autre bout du fil.

-Hn.. hn.. M-M-Meguru…
-Il est avec moi…

Nouveau sanglot, la gorge de Shuuji se serra.

-M-Meguru.. Je.. J’ai peur.. Shuuji.. J’ai peur..
-Miyavi, calme-toi, respire… Tu ne veux pas que je vienne te chercher ?
-Non !! J-je dois être là.. S-si.. si jamais.. il passe…

Un soupire.

-Tu préfères attendre sagement qu’on t’inflige ta punition… Comme la dernière fois.. ?
-Ca sera pire, si je pars !
-Meguru est terrorisé Miyavi..
-Je.. je-je.. Je veux pas.. je veux pas qu’il lui fasse du mal…

Le petit brun fixait Shuuji sans dire un mot, tremblant encore un peu contre lui. Il se rapprocha du téléphone portable, et posa son front contre le poignet du grand brun comme s’il était directement collé à son homme.

-Ne.. ne pleures pas.. nee.., souffla t-il à son intention.

Un blanc lui répondit, comme si Miyavi avait même cessé de respirer en entendant la voix du jeune garçon. Puis un nouveau sanglot dans lequel se glissa difficilement entre deux respirations maladroites, quelques mots irréfléchis mais pas moins sincères.

-J-.. Je t’aime.. Princesse…

Le cœur du jeune homme fit un bond dans sa poitrine, et il releva la tête, fixant bêtement le téléphone. Lentement, il tendit la main, le caressant du bout des doigts. Sa bouche se rapprocha à son tour, de celle de Shuuji par la même occasion, et il souffla dans le combiné :

-Je t’aime aussi, Miya..

Rougissant subitement, Shuuji décolla le mobile de sa joue et le tendit au petit brun. Son cœur battait anormalement fort, et anormalement vite, et tout ça était un peu trop qu’il ne pouvait en supporter. Ses yeux se détournèrent doucement, et une personne qui ne sait rien de ses sentiments pourrait aisément penser que c’est de la pudeur.

À l’autre bout du fil, Miyavi restait silencieux. Délicatement, Meguru s’empara du mobile, et passa un bras autour du cou de Shuuji, se bouinant contre lui.

-Miya.. j’ai envie d’être dans tes bras.., murmura t-il tout bas, en bénissant Shuuji d’être là pour lui.
-C’est pas possible.. répondit le prostitué dans un même murmure mélancolique. J-je.. Je sais pas.. Je sais pas.. si on pourra.. se revoir… J-je suis désolé.. P-peut-être que.. je n’aurais pas dû me laisser aller.. comme ça..
-P-pourquoi.. ? Pourquoi tu dis ça.. ? demanda Meguru, sa voix se brisant sur la fin de sa phrase. Je veux pas.. je veux pas te perdre.. j-je me battrais.. 
-Je veux pas qu’il t’arrive quelque chose… Tu.. tu devrais rester avec Lay…
-N-non.. ! couina le petit brun. Il ne m’arrivera rien nee ! Il ne peut rien m’arriver !! Reste avec moi.., le supplia t-il.
-Meguru ! C’-c’est déjà assez difficile comme ça ! Arrête de faire l’enfant gâté !
-C-c’est.. p-pas par téléphone, nee.. ne me fais pas ça comme ça..
-Si on se revoit encore, ça risque d’empirer les choses.

Meguru pinça les lèvres, secouant négativement la tête contre Shuuji.

-Je veux pas !! Je veux pas, je veux pas !! s’écria t-il, lâchant le téléphone portable, avant de se retourner dans le but de s’enfuir.

Mais le grand brun le retint par le bras, récupérant son portable.

-Miyavi, tu as bien réfléchi à ce que tu fais ?!
-Pas besoin de réfléchir ! Je ne veux pas qu’il lui arrive quelque chose !

Shuuji se retrouvait impuissant. À cet instant plus qu’à n’importe quel autre, il désirait avec force que tout soit différent. Il ne pouvait rien faire, ce n’était pas à lui de décider. Et même Miyavi et Meguru ne contrôlaient rien.. Comme si leur couple était voué à mourir de cette manière horrible, les déchirant chacun.

-Je veux pas !! continuait de vociférer la petite fraise tagada en se débattant de toutes ses  faibles forces. Laisse moi !! Lâche moi !! Je veux pas !! Il comprend rien !! Laisse moi !!

Sa voix faiblissait, ses forces le quittaient, et les sanglots revenaient. Jamais il ne s’était senti aussi misérable et futile. Le grand brun lui, tenait bon. Il était hors de question de laisser Meguru partir dans cet état, pas comme ça. Une larme coula sur sa joue, et d’un geste soudain, il tira sur le poignet du jeune garçon pour le faire revenir sur le lit.

-Arrête un peu de t’agiter ! Tu crois que ça va arranger les choses ? Tu vas t’enfuir, et après hein ? Bordel, vous me faites chier !

Il craquait enfin, le mannequin. Et comme d’autres gouttes salées roulaient sur ses joues, il reporta son attention sur le téléphone dans son autre main.

-Et toi ! Sale petit con, arrête de faire comme si tout n’était que fatalité ! Merde, bas toi un peu ! T’es pas un animal de compagnie Miyavi ! Si tu veux rester avec Meguru, fais en sorte de pouvoir le faire au lieu de chialer au téléphone sur ton sort ! Si jamais tu le perds, tu ne pourras t’en prendre qu’à toi-même ! Mais si tu le gardes, tu pourras continuer à avancer !

Meguru s’effondra sur les draps, les cheveux défaits, le visage criblé. Il hoqueta doucement, la réplique de Shuuji l’ayant frappée de plein fouet. Il ramena ses genoux contre son torse et ses mains devant son visage, se roulant en boule à ses côtés. De toutes façons, il n’aurait pas fait deux pas sans tomber.. Les mains tremblantes, il chercha à tâtons celle de son ami, comme pour lui demander pardon. Ses doigts vinrent se mêler aux siens pour le rassurer, et les serrèrent avec tendresse.

-Avancer où ça ?! Je suis une putain Shuuji ! C’est tout !
-Vas te faire foutre. Tu fous tout en l’air au moindre obstacle. T’envoies balader Meguru, tu reste là comme un mollusque. Tu vas tout perdre si tu continues à reculer farouchement à chaque bosse sur ton chemin.

Et il raccrocha sans un mot de plus. Mais ça ne voulait pas dire qu’il abandonnait son ami. Certainement pas. A côté de lui, plus un bruit, même pas le moindre sanglot. Le petit brun avait fermé les yeux, respirant peut-être encore un peu fort. Doucement, il attira Shuuji vers lui, et rouvrit les yeux pour le fixer avec insistance. Le jeune homme passa une main sur sa joue humide.

-Ca va aller…
-Tu me voudrais, toi.. ? demanda faiblement le jeune homme en guise de réponse.

Shuuji resta interdit quelques secondes. Son cœur avait recommencé à faire des siennes, et ses joues avaient considérablement rosi. Que fallait-il dire.. ? Que fallait-il dire ? Surtout pas la vérité. Ce n’était absolument pas le moment d’en rajouter en remuant tout ça un peu plus. Il fallait qu’il reste celui qu’il était. L’ami présent.

-Meguru, à quoi tu penses.. ? Tu abandonnes déjà Miyavi ?
-C’était bon, avec toi, nee.., souffla t-il en le fixant toujours.

Certes, il divaguait. Il avait envie d’oublier. De tout oublier pour le moment. Tout envoyer paître. Et si Lay lui avait enseigné quelque chose, c’était que le sexe était la meilleure des solutions pour ça. Le partenaire dans ces moments là importait peu, mais il avait envie d’une personne qui l’appréciait encore un tant soit peu.

-Arrête. Il ne se passera rien. Quand bien même j’aurais envie de toi, tu crois que c’est le moment ?

Tout ça lui arrachait la langue, mais s’il se laissait aller maintenant, il le regretterait amèrement, il le savait. N’y avait-il que lui, qui était capable de rester mature dans ce genre de situations ?

-Oui, justement, ça l’est.. J’en ai besoin, nee.. Si tu veux pas, j’irais voir ailleurs..

Il était bon à gifler, des fois..

-Te fous pas de moi, tu vas pas me la jouer à la Miyavi. « Si tu veux pas de moi, j’irais baiser n’importe qui d’autre » c’est ça ? C’est quoi ce chantage ?

Shuuji se redressa en poussant un soupire exaspéré. Il en avait marre de faire les mamans. Vraiment marre de devoir rester raisonnable et ainsi blesser son cœur fragile alors que les autres faisaient n’importe quoi autour de lui, le blessant encore plus. Meguru le rattrapa par le poignet, le forçant à se rallonger avant de l’enjamber. Il pencha son visage juste au dessus du sien, les yeux humides.

-Aide moi.. Shuu-chan, je t’en supplie.. aide moi.., susurra t-il en serrant ses doigts sur le col de sa chemise.

Un frisson parcouru le grand brun. Le frisson désagréable du « il ne faut pas ». Avec la force du désespoir, il se redressa, redressant Meguru par la même occasion, et fit claquer sa main sur sa joue. Elle était partie toute seule, sans qu’il ne s’en rende compte, et le bruit sec qui résonna dans la chambre lui trancha le cœur bien plus que la gifle avait pu faire mal au petit brun.

-Ca suffit. Répondit sèchement Shuuji, la voix un peu tremblante. Arrête de faire la nymphomane, ça ne t’aidera absolument pas parce qu’une fois que j’aurais finit de te baiser et que t’auras jouit, tes problèmes te ressauteront en pleine face ! …Et c’est pas ça que j’aime chez toi.

Le visage tourné sur le côté, ses cheveux cachant ses yeux mouillés, Meguru ne bougeait plus. Il lâcha progressivement son ami et se laissa tomber en arrière, sur le dos, avant de se rouler en boule sans dire un seul mot. De toutes manières, il n’y avait plus rien à dire depuis un petit moment déjà. Le jeune homme porta sa main à sa joue rougie et garda les yeux clos, à présent immobile et silencieux. A ce moment précis, il aurait voulu disparaître.. Shuuji le regarda faire, ses battements cardiaques semblant meurtrir sa poitrine. Et il vint s’allonger délicatement contre le dos du petit brun, une main timidement posée sur sa hanche. Un léger murmure près de son oreille.

-Il ne faut pas que tu craques Meguru.. Tu lui as dit que tu te battrais..
-Mais.. s’il n’essaie pas non plus.. ça n’a pas de sens.. Pourquoi a-t-il dit qu’il m’aimait, si c’était pour me larguer juste après.. ? C’est pas logique..
-Il a peur qu’il t’arrive quelque chose, c’est pour ça qu’il t’éloigne… Et tu as beau penser qu’il ne peut rien t’arriver, ses peurs sont largement fondées…
-Mon père ne le permettrait pas.. les gens qui l’emploient sont peut-être puissants, mais je sais que je ne crains pas grand-chose..
-On ne sait jamais. Et tu peux tout de même comprendre qu’il ai peur et qu’il ne se contentera sans doute pas de cette simple affirmation pour être rassuré..
-Je sais.. mais ça ne veut pas dire qu’il ne faut plus qu’on se voit.. s’il s’agit de le voir pendant ses heures de travail, je peux le payer à nouveau, je m’en fiche, de l’argent..
-Tu ne trouve pas que ça rendrait votre relation un peu glauque.. ? Et ça mis à part, même si tu le paies, il doit quand même être disponible pour une tranche de clients précise, il ne s’agit pas que d’argent.. Il fait ce qu’il pense être le mieux pour toi…
-Mais c’est loin d’être le mieux pour moi.. ! couina le jeune homme en se recroquevillant un peu plus sur lui-même.
-Je le sais… répondit doucement Shuuji en passant sa main sur son ventre pour le serrer doucement contre lui.

Lentement, le petit brun se retourna, venant se blottir contre son torse en rallongeant les jambes.

-Je suis désolé, Shuu-chan.., murmura t-il.

***

Dans un tout autre quartier, dont l’ambiance est la parfaite opposée de celle qui règne dans celui de Shuuji ou Meguru, la nuit tombée depuis bien longtemps rendait l’atmosphère encore plus pesante. Des sachets en plastiques, des bouts de journaux et autres détritus virevoltent à chaque brise un peu forte, comme les canettes qui roulent dans les caniveaux en un vacarme sinistre.

Enfermé dans son appartement seulement éclairé par la lumière de la lune et celle des lampadaires, Miyavi avait finit de pleurer. Petit à petit ses larmes s’étaient taries alors qu’il s’endormait lourdement sur son lit, la tête et le cœur emplis de peine et de crainte. Mais son sommeil fut de courte durée, et il s’éveilla dans un sursaut, son visage ayant à peine eu le temps de sécher. Ses yeux se posèrent sur son portable qu’il tenait toujours dans sa main, comme s’il avait attendu qu’on le rappelle… Mais cette fois ci, personne ne lui avait ordonné de rester. Il était seul. Horriblement seul face à sa faute et son impertinence d’avoir cru pouvoir mener une vie autre que la sienne.

Abandonnant le petit appareil silencieux, il se redressa malgré ses muscles engourdis et marcha lentement jusqu’au balcon. Dans un geste las, il ouvrit la baie vitrée et posa les pieds nus sur le béton abimé. Le vent froid vint fouetter sa peau pâle, il ferma les yeux, laissant ses longs cheveux caresser ses joues. Ses pas les menèrent jusqu’à la rambarde où il posa les deux mains et ses paupières se rouvrirent, découvrant de jolies prunelles humides. Le jeune homme ne songea même pas à retenir le faible murmure qui franchissait ses lèvres entre ouvertes, le regard flou perdu dans l’horizon sombre.

-Meguru.. je..

Un long coup de sonnette strident. Peu importait l’heure, il ne le lâcherait pas comme ça. Il avait dit qu’il se battrait, et c’était ce qu’il était en train de faire.

Miyavi sursauta brusquement en entendant le bruit retentir dans son appartement, mais il se calma partiellement en se disant que ça ne pouvait pas être lui puisqu’il avait la clé… D’abord, il avait voulu ignorer ce visiteur nocturne, mais la personne semblant persister, il se décida à sortir de sa torpeur. Les traits tirés, et à pas toujours lents, mais à présent craintifs, il se dirigea vers la porte, défit le verrou, et ouvrit.

Le regard déterminé, une main se tendit dans la pénombre du couloir et de l’appartement. Du petit corps émanait peur et courage mélangés.

-Vingt neuf mille yens, annonça une petite voix, entre hésitation et désarroi.
-…Vingt neuf… Tu veux que j’écarte les cuisses.. ?

Rapide, la main du prostitué vint enserrer fortement le poignet du jeune homme. Miyavi était un peu brusque, comme si quelque part, il avait peur qu’il ne s’enfuit. Il l’entraîna sans plus de cérémonie dans l’appartement, refermant la porte derrière lui en la faisant claquer, et vint lui offrir un baiser où brûlaient une passion et un désespoir que jamais il n’aurait pensé vivre.

Son cœur battait vite, trop vite. Meguru sursauta en le sentant faire, mais en fut plutôt rassuré au fond de lui. Il n’aurait pas à faire le premier pas. Il se laissa aller sous le baiser, joignant sa langue à la sienne dans une danse des plus torrides.

-Qu’importe.., souffla t-il en descendant ses lèvres au creux de son cou, s’imprégnant de son parfum.

Le tatoué poussa un profond soupire. Désir et excitation. Jamais ça ne lui était arrivé, aussi vite. Comme un besoin immédiat à assouvir. La nécessité de sentir le corps ardent de Meguru contre le sien, de le sentir se frotter contre sa peau, sur lui, sous lui, en lui. Sans plus réfléchir, il l’agrippa par le haut des cuisses pour le soulever et se dirigea à l’aveuglette jusqu’à la chambre avant de le laisser tomber sur le lit.

Un gémissement prononcé, et il lui griffa non intentionnellement le haut du dos. Il le désirait tout autant, était déjà raide dingue d’excitation. En sentant les draps du lit dans son dos, il attrapa le bas du tee-shirt de Miyavi et le releva, dans la ferme intention de le lui enlever. Le prostitué s’installa vivement à cheval au dessus de lui, posant ses fesses sur son érection, pour commencer à bouger dessus pour l’attiser encore plus. Il leva les bras, permettant à son tee-shirt de se faire la male et posa ses deux mains de chaque côté de la tête de son amant.

-Tu vas me baiser Meguru.. Montre moi que je t’appartiens… 

Pas de réponse, mais son regard en disait tout aussi long. Il n’allait pas lui refuser ça. Son membre se gonfla un peu plus et il arqua doucement ses reins. Sans plus attendre, il le renversa à son tour sur les draps fins, et se mit à se mouvoir vivement contre lui pour lui faire sentir toute l’ampleur de son désir.

Il effleura sa lèvre de sa langue, de son piercing, lui promettant les étoiles muettement. Et Miyavi soupira de nouveau, commençant à bouger ses hanches en cadence avec les siennes, frottant leur virilité l’une contre l’autre. Les mains fébriles, il défit quelques boutons de la chemise du petit brun, avant d’abandonner tout bonnement et de la lui retirer d’un seul coup. Cela fait, ses mains s’attaquèrent directement à sa ceinture. A son tour, Meguru fit de même. Sa langue traînait ça et là, s’attaquant à la chair pâle tout comme aux boutons de chair dressés. Les mordillant, les suçotant avec hargne. Une main s’égara, relevant une cuisse, pour un coup de rein plus brutal.

-Tu m’baiseras aussi, n’est-ce pas.. ?

Un soupir dans le vent, et la ceinture s’envola. Miyavi émit un gémissement, son bas ventre le titillant subitement plus fort.

-J’te baiserais.. comme jamais t’as été baisé Princesse..

Le bouton, la braguette, et le tatoué tira sur le pantalon pour faire comprendre à son propriétaire qu’il était temps de s’en débarrasser. Ce que le petit brun comprit rapidement. Une fois tous les vêtements envolés, il se dressa à quatre pattes au dessus du corps bouillant de son amant, et commença une danse que tous les deux ne connaissaient que trop. Sa langue atteignit son ventre, et descendit plus bas, toujours plus bas.

Sans plus réfléchir, le jeune homme lui releva une jambe, sa main coincée sous l’articulation de son genou. Un coup de langue. Un second, plus long, plus appuyé. Et il se mit à suçoter goulûment, impatient, le torturant.

-C’est bon.. ? Ca te plaît.. ? demanda t-il tout bas.
-T’arrête pas ! lâcha Miyavi sans y penser, la voix haletante et presque suppliante.

Il écarta davantage les jambes en signe d’invitation, et laissa ses mains parcourir son propre corps, s’électrisant par ses caresses. Meguru obéit sans plus tarder. Sa langue s’insinua plus bas encore, juste pour le faire gémir, lui faire ressentir combien il le désirait. Combien il l’aimait. Durant un long moment, guettant chacune de ses réactions, même les plus minimes.

Le tatoué s’agitait de plus en plus, la respiration courte et les yeux perdus sur le plafond. Ses plaintes de plaisir envahissaient facilement la pièce plongée dans la pénombre. Et le petit brun finit par se redresser, le souffle court. Du bout de sa langue « magique », il remonta tout le corps en sueur de son amant jusqu’à ses lèvres entrouvertes et l’embrassa avec fougue.

-Renverse moi.., chuchota t-il en relâchant sa bouche. Chevauche moi.. j’vais t’montrer comment tu m’appartiens.. j’vais t’baiser avec tout l’amour que j’ai pour toi..

Sans se faire prier, le prostitué inversa la position, s’installant gracieusement avec des mouvements félins, sur son amant. Il n’attendit pas pour attraper son sexe dans sa main et le diriger vers son intimité humide et sensible. Il insinua d’abord le bout délicatement, avant de s’empaler purement et simplement dans un râle rauque, les yeux mis clos.

-Hn.. hn.. Meguru.. saute moi nee ! cria-t-il presque en commençant à aller et venir au dessus de lui, les mains posées sur son ventre.

Les joues rougies, le corps du petit brun se tendit instantanément, et il agrippa fermement les hanches de son homme pour se mettre à bouger à son tour.

-Ou-oui !! s’exclama t-il, fermant à demi les yeux, mais gardant néanmoins un contact visuel avec Miyavi -sa délicieuse et authentique putain.

Un long et sensuel gémissement passa outre les lèvres du grand brun qui accélérait et accentuait le rythme des coups de reins. Ses chairs se resserraient de temps à autres autour du membre durci de son petit ami, comme il ondulait suavement au dessus de lui. Son souffle s’accélérait en même temps que ses mouvements, son corps tremblait de plus en plus fort, comme il se sentait glisser en lui avec de telles facilités. Il rouvrit les yeux, frémissant de plaisir, accentuant toujours la pression de ses hanches contre les siennes. Et il arqua son dos, un petit cri lui échappant.

Miyavi ferma les yeux progressivement, se laissant porter par le plaisir qui inondait son corps tout entier. Il se pencha légèrement, la bouche entre ouverte, et écarta un peu plus les cuisses en cambrant les reins. Une de ses mains glissa sur le ventre puis le bas ventre de Meguru pour aller rejoindre le sexe avide du tatoué et le ravir de caresses vives et frénétiques. Soudain, sa respiration devint saccadée.

Ragaillardi, son amant poussa encore un peu, le prenant encore plus fort. Ses mains étaient collées dans le creux de ses reins, et il se redressa subitement en position assise, venant empoigner à pleines mains les fesses de Miyavi pour le baiser plus fort encore, faisant frotter son membre contre son ventre.

-Aaa-aah ! P-p-putain ! gémit justement la putain en rouvrant les yeux.

Sa main libre vint agripper les frêles épaules du petit brun, et son autre main s’activa avec plus d’enthousiasme.

-Ah ! Ah ! O-oui ! B-baise moi encore ! Plus fort ! Plus fort ! D-démonte moi !!
-J-je.. !

J’essaie ? Je fais ce que je peux ? Oui, en quelques sortes. Une réponse affirmative, en tous cas. Son bas ventre en feu le démangeait inconsidérablement. Et il continuait, plus fort, encore plus fort, toujours plus fort. Brutalement, presque violemment. Pour sûr qu’ils étaient loin d’avoir terminé..

Le prostitué se crispa subitement entre les bras de Meguru et cessa tout mouvement, sauf celui de sa main, qui, au contraire, redoubla d’ardeur. Il rejeta la tête en arrière, quelques mèches collant à son front, et cambra son dos vivement, les cuisses tremblantes, alors qu’il jouissait sur le ventre de son amant, criant son nom. Meguru le rejoignit rapidement dans l’extase, les cuisses moites, ses mains resserrant sa prise sur le divin postérieur de son amant. Le souffle quasiment coupé, il lécha lentement et longuement le visage de Miyavi, avant de se laisser mollement tomber sur le dos.

Epuisé, mais pas moins excité qu’à son arrivée dans cette même chambre, il fixait le grand brun d’un œil embué et brûlant de luxure. Affalé sur le corps du plus petit, le tatoué bougea mollement pour se retirer, tout aussi épuisé. Avec la force du désir, il se redressa au dessus de lui et refit glisser ses doigts sur son ventre, récupérant de la semence qu’il avait projeté sur lui. Deux de ses doigts descendirent sensuellement jusqu’à son intimité pour la pénétrer avec une aisance déconcertante, aidés par l’humidité. Et sans plus attendre, il se mit à le doigter férocement.

-C’est ça qu’tu voulais hein.. ?!

De suite, Meguru se tendit, attrapant vivement les draps entre ses doigts. Il écarta les cuisses au maximum, de longs râles rauques de plaisir franchissant le seuil de ses lèvres.

-Aaah.. !! O-oh oui !! Ouii !! Aa-aah.. !!

Avec gourmandise, Miyavi laissa sa langue parcourir le corps brûlant de son petit ami, enfonçant ses doigts aussi profondément qu’il était possible à chaque mouvement. Sa langue poursuivit son chemin sur son ventre, son bas ventre, puis vint s’attarder sur son sexe dressé, le goûtant avec un appétit non feint. Bientôt, il l’engloba entièrement entre ses lèvres sans pour autant mettre en congé sa langue, et adopta un rythme tout aussi vif que celui de ses doigts.

Sous ces attentions, tout son corps tremblait. Meguru se tortillait sur le lit, le plaisir le rendant de plus en plus fou. Il griffait les draps, tout comme son propre torse, jusqu’à ce que ses doigts en finissent par s’entortiller dans les longs cheveux bruns du prostitué.

-B-baise.. bai..se.. moi !! articula t-il difficilement en relevant la tête pour le voir faire.

La réponse du tatoué fut immédiate, toutes ses actions s’amplifièrent. Il s’était mis à le sucer plus fort, ses doigts bougeant plus vivement comme s’ils cherchaient à forcer un passage. Le dos du petit brun se cambra d’autant plus, son souffle devenant de plus en plus saccadé.

-M-Miyaviiii !!! hurla t-il, au bord de l’extase. Prends-moi, bordel !! BAISE MOI !!

Tout d’un coup, sans prévenir, Miyavi releva la tête et retira ses doigts. Il se redressa et se plaça entre les cuisses de son petit ami en posant ses chevilles sur ses épaules. Son membre le pénétra et reprit exactement la même danse que ses doigts auparavant, comme il venait chercher ses petits poignets pour les maintenir prisonniers au dessus de sa tête, sur le matelas. Un cri de pur plaisir déchira la pénombre de la chambre et Meguru jura en sentant son amant le faire prisonnier. Dieu, qu’il adorait ça !

-O-oh oui !! Co-comme.. comme ça !! hoqueta t-il en tentant de se dégager, le fait que Miyavi le retienne lui faisant doublement d’effet.

Et elle le savait, la pute, ce qui faisait monter au paradis le petit brun ! Le tatoué gardait fermement ses poignets dans ses mains, risquant de lui faire des marques tellement il serrait sous le plaisir qui l’assaillait lui-même. Et il gémissait follement au rythme des vas et viens. Et elle s’en fichait totalement, la petite fraise tagada, d’être marquée de cette manière. Le dos arqué comme jamais, Meguru couinait à présent sous les assauts de son homme, les yeux clos. Un puissant frisson le traversa de part en part, et un cri muet se coinça au fond de sa gorge, comme il explosait entre leurs ventres.

La chambre fut remplie par un râle rauque échappé de la bouche de Miyavi, provoqué par son puissant orgasme. Il se libéra violement au creux de l’intimité de son amant, avant de se laisser choir sur son corps, totalement éreinté. Malgré son souffle extrêmement court, il parvint à susurrer quelques mots, reflets de ce qui flottait dans les méandres de son esprit embrumé par le plaisir.

-Je t’aime..
-Je t’aime.., répondit Meguru, tout aussi essoufflé.

Et il l’entoura de ses bras fins et pâles, au beau milieu de l’obscurité de la nuit.

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 27/07/07. Fin de rédaction du chapitre : 27/07/07.

Je vous l'avais dit, que ce chapitre est plus palpitant que le précédent 8D...
Ne nous tapez pas hein, il en était ainsi et c'est tout ! Vous croyez tout de même pas qu'ils allaient continuer à couler des jours heureux si facilement.... niehehehe.. c'était sans compter notre sadomasochisme ! :3

15 août 2007

Love Me - Chapitre X

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Shuuji (de Nobuta wo Produce), et Lay (de Fatima).
Genre : Yaoi, romance, du blabla !
Disclamer : Personne ne nous appartient...

Déclarations des auteurs : J'ai l'impression que l'action est retombée, que c'est redevenu un peu plat... J'espère que ça reste tout de même intéressant à lire, même si les choses ne s'enclanchent que lentement.

***

-Putain, t’es vraiment amoureux de lui, hein..

Meguru, qui était en train de plier du linge, se figea un instant, rougissant jusqu’aux oreilles. Aucune réponse.

-Et moi, dans tout ça, hm ? Qu’est-ce que je deviens.. ? reprit Lay.
-T-t’es un peu gonflé quand même, nee.. c’est toi qui n’a jamais voulu qu’on se mette en couple..

Cette fois, le silence se fit de l’autre côté, comme le grand brun détournait les yeux. Meguru reposa la chemise qu’il tenait, et se retourna pour aller s’agenouiller face à son meilleur ami.

-Lay-chan.. à quoi tu penses.. ? Tu sais très bien que je serais toujours là pour toi, voyons..

Le jeune homme pinça les lèvres, levant ses yeux mouillés vers le ciel.

-Arrête.., murmura Meguru. Ne pleures pas.. Ne pleures pas, nee..

Il attrapa tendrement son visage entre ses mains, venant délicatement lécher les larmes qui avaient roulées, du bout de la langue. Lay se laissa faire, venant ensuite enfouir son museau au creux de son cou.

-Shhh, je suis là, je suis là..

Le petit brun se redressa, et s’assit gentiment à cheval sur ses cuisses, pour plus de commodité. Et il entoura ses épaules de ses bras fins pour le rassurer.

-Calme toi, je suis là.. Je suis là..

***

Il ne s’était assoupi qu’une heure, mais Miyavi s’éveilla en sursaut sur le canapé. Un coup d’œil furtif à ce qui l’entourait lui rappela qu’il était chez Meguru. Poussant un soupire ensommeillé, il se redressa, les sourcils froncés sous l’effort et s’étira légèrement avant de regarder sa montre. Cela faisait une heure et demi maintenant qu’il attendait que le petit brun rentre. « Tu peux m’attendre chez moi nee, je rentrerais directement ! ». Il aurait déjà du être là, mais peut-être qu’il avait eu un empêchement.

Le tatoué sortit son portable de sa poche et composa le numéro de son petit ami. La sonnerie, la sonnerie, la sonnerie… mais pas de Meguru qui répond. Un nouveau soupire retentit et le jeune homme se leva en glissant le mobile dans la poche de sa veste. Tant pis, il n’allait pas attendre indéfiniment, et il était trop fatigué pour avoir de la patience. Trop cassé.

D’un pas nonchalant, il se dirigea vers la porte pour l’ouvrir, les yeux toujours à demi ouverts et les cheveux légèrement en bataille. Surpriiiiise ! Deux corps enchevêtrés, étonnés par l’ouverture soudaine de la porte contre laquelle ils étaient appuyés, tombèrent à la renverse. Et Lay ne put qu’échanger les places, pour permettre au petit brun un atterrissage plus délicat que le sien, leurs lèvres se détachant enfin. 

Avachi contre le torse de Lay, Meguru reprit peu à peu ses esprits, et se redressa lentement, son regard remontant le corps de son petit ami.

-Mi-Miya.., bredouilla t-il, la bouche entrouverte, avant de tilter. Ah !! I-il est quelle heure ?!!
-Il est 20h24… Je vais rentrer.

La fatigue rendait le visage de Miyavi encore plus fermé. Le fait d’avoir attendu plus d’une heure tout seul dans ce grand appartement une personne qui ne venait pas l’avait mis de mauvaise humeur. Et apprendre que la raison pour laquelle cette même personne était en retard était parce qu’elle préférait faire des mamours sur le pallier avec un autre au lieu de rentrer l’irritait d’autant plus. Un peu comme la goûte d’eau qui fait déborder le vase.

Sans un regard pour Lay, le prostitué enjamba les deux corps et s’engagea dans le couloir.

-A-attends !! s’exclama le petit brun en tentant de se relever.

Il manqua retomber sur son meilleur ami, qui venait de le retenir fermement par la manche. Mais il ne comptait pas le laisser partir comme ça.. Il se débarrassa rapidement de sa veste, et rattrapa Miyavi par la main.

-Pa-pardon !! Je-je suis désolé !! J-je ne pensais pas.. qu’il était déjà si tard.. ! rougit-il, le regard fuyant.

Un peu plus loin, Lay se redressa en position assise, la veste de son ami entre ses bras. Et il s’essuya lentement le coin des lèvres, fixant le prostitué avec un mini sourire de vainqueur. Sourire que Miyavi ne manqua absolument pas. Il préféra reporter son attention sur le petit brun, le regard un peu dur à cause du manque de sommeil.

-J’ai essayé de t’appeler, mais tu répondais pas alors j’ai préféré ne pas rester. Quitte à pioncer, autant le faire tranquillement chez moi. Mais bon, au moins je suis rassuré, il t’est rien arrivé, t’étais juste en train de te faire explorer la bouche..

Délicatement, il retira sa main de celle de son petit ami, réprimant un soupire de lassitude. Le cœur du petit brun cessa un instant de battre, tandis que les larmes lui montaient rapidement aux yeux. Il avait fait une bêtise. Les mots de Miyavi étaient durs et froids, intentionnellement cette fois, à son égard.

-J-je l’ai pas entendu.., renifla t-il, en portant ses mains à son visage, comme un enfant perdu. Désolé.. pardon.. je l’ai pas entendu.. désolé.. t’en va pas.. Miya.., chouina t-il, les épaules tremblantes.
-Ordonne-le moi.

Meguru releva lentement les yeux vers lui, les lèvres tremblotantes.

-M-mais.. je.. je peux.. je peux pas.. faire ça.., se mit-il à sangloter, son regard s’accrochant au sien.
-Ordonne-moi de rester, sinon je pars nee.. redemanda Miyavi, le visage de marbre. Je rentre chez moi, et demain j’me tape tous les mecs qui se trouveront sur mon passage. Tu veux ? Si tu n’veux pas, t’as qu’à ordonner, et je resterais.

Des larmes encore plus grosses roulèrent sur les joues rondes du petit brun, et il fit un pas en avant, tendant la main vers son petit ami.

-N-non.. j-je veux pas.. que tu fasses ça..

Ses doigts se refermèrent lentement sur son tee-shirt, qu’il serra très fort.

-R-reste..
-C’est un ordre ?

Un silence, et Meguru baissa la tête, venant se blottir tout contre lui. C’était la première fois que ce mot lui arrachait la gorge.

-Oui.., souffla t-il.

Les traits de Miyavi s’adoucirent et il posa son bras sur les épaules du plus petit, sans pour autant lui rendre son étreinte. Certains hématomes le lançaient un peu comme Meguru se serrait contre son torse, mais il ne dit rien, se contentant de supporter en silence. Au bout de quelques secondes, il attrapa une de ses petites mains pour le reconduire à l’intérieur de l’appartement. Toujours reniflant, le plus petit semblait abattu, complètement penaud. Lay était parti en catimini, laissant juste sa veste accrochée à la poignée de la porte. Mais ça, ce n’était qu’une constatation.

Il se laissa guider à l’intérieur, muet et les entrailles nouées. Il n’aimait pas donner des ordres, encore moins à ceux qu’il aimait. De son autre main, il s’efforçait d’arrêter ses larmes, en se frottant les paupières d’un geste machinal et habituel. Et une fois dans l’appartement, Miyavi referma la porte derrière eux avant d’enfin consentir à embrasser le jeune garçon.

-Il m’aime pas.

Meguru cessa de se frotter les yeux, restant tout bête sous le baiser qu’il venait de recevoir. La voix rauque de larmes, il demanda :

-Tu parles de Lay.. ? Il est jaloux..
-C’est de la jalousie déplacée. S’il veut t’avoir, il n’a qu’à le dire clairement.. Moi je lui laisserais la place.
-Mais tu n’as pas à lui laisser la place ! s’exclama Meguru en fronçant les sourcils, sa voix déraillant légèrement.
-Mais tu le veux toi aussi non ? Si tu le voulais pas, tu saurais le repousser quand il te fait des avances. Rien que tout à l’heure, t’étais tellement absorbé par le baiser que tu t’es même pas rendu compte que ton téléphone sonnait, et tu m’as oublié. Donc, si jamais un jour Lay veut que vous vous mettiez ensemble, ce serait mieux pour toi que je vous laisse faire. Après tout, apparemment t’attends ça depuis des années non ?
-..Il fuirait sûrement encore, si je décidais de te laisser t’effacer, pour me mettre avec lui.., marmonna le petit brun en détournant lentement le visage.

Le tatoué s’écarta doucement, pas parce qu’il était vexé, mais ce n’était pas la peine de rester dans le hall toute la soirée.

-Alors on va supporter ça jusqu’à ce qu’il en ai sa claque de te faire languir ? Si tenté qu’un jour il en ai marre.. Ca a l’air de l’faire jouir apparemment, de te rendre dépendant à lui.

Les larmes lui remontaient aux yeux. Sur ce point, il n’avait jamais compris Lay. Et il avait encore moins envie d’en discuter avec son petit ami officiel. Sans répondre, Meguru ôta lentement ses chaussures, perdant pas mal de centimètres. Et il s’avança dans le salon, allumant la lumière.

-Tu.. tu restes dormir.. ?

Sans plus de commentaire, Miyavi fit de même avant de suivre le petit brun.

-… Ouais..

***

Un soupire s’éleva dans la chambre et le prostitué bougea mollement sur le matelas. Ses yeux s’ouvrirent lentement et il étouffa un bâillement, comme il découvrait la bouille sereine de son petit ami qui dormait encore entre ses bras. D’un geste doux, il passa une main dans ses cheveux et approcha son visage du sien, frôlant sa peau de ses lèvres.

-Hey…

Un léger frémissement, et les yeux du petit brun papillonnèrent, tandis qu’un sourire éclairait ses traits.

-Hey.., répondit-il, venant chercher ses lèvres pour un tendre baiser matinal. Tu as bien dormi.. ? Bien récupéré.. ?

C’était bête à demander, mais il voulait savoir si son petit ami était en forme ou non.

-J’ai bien dormi ouais..

Récupérer, c’était une autre histoire. De toutes façons, c’était impossible de vraiment récupérer avec la vie qu’il menait. Meguru afficha un sourire ravi, et se serra un peu plus contre lui en soupirant d’aise. Ses mains se faufilèrent sous son tee-shirt dans son dos pour caresser sa peau veloutée.

-Nee.. hier, si je t’avais pas retenu, tu l’aurais fais.. ?

Le temps pour le tatoué de se souvenir des évènements de la veille.

-Oui, sinon je l’aurais pas dit.

Le jeune homme entre ses bras fit la moue, et enfouit son museau dans son cou, cette réponse ne le satisfaisant pas le moins du monde.

-T’étais jaloux.. ? demanda t-il d’une toute petite voix.
-… J’étais énervé. J’avais l’impression que tu t’en fichais, que tu m’avais fait déplacer pour rien alors que j’étais fatigué. Tu préférais rester avec Lay en me zappant..

Meguru secoua doucement la tête. Ce n’était pas vraiment ça.

-Non nee.. À la base, c’était même pas prévu que je le croise. J’étais au karaoké avec Yasu et Aoi, et il y était aussi.. Donc on a passé la journée à faire les imbéciles, et il a voulu me raccompagner.. Je pensais pas que tu serais déjà là, il était même pas dix-neuf heures quand on est arrivés devant la porte.. Je.. je ne le préfère pas à toi, nee.. Je t’aime..

Miyavi réprima une grimace. Ils étaient là depuis plus d’une heure et demi, c’était encore pire. Ca voulait dire que le temps n’avait d’autant plus pas compté pour Meguru, s’il ne s’était pas aperçu d’être resté aussi longtemps devant la porte. Ca voulait dire qu’il l’avait vraiment oublié, alors qu’il était avec Lay.

Cette fois, il n’y eut pas de bisou en réponse à la déclaration d’amour, mais plutôt une légère moue.

-Oui oui, c’est ça…

Il le taquinait plus qu’autre chose, là. La petite chose se décolla lentement de lui, ancrant son regard dans le sien, la même moue présente sur ses traits.

-Tu ne veux plus de moi.. ?

Un sourire fleurit doucement sur les lèvres du prostitué qui empêcha son petit ami de s’enfuir trop loin, le retenant par la taille.

-Je t’embête nee.. C’est pas grave, mais fais attention la prochaine fois.. « Quand on aime quelqu’un, on en prend soin, en théorie. »… C’est Shuuji qui m’l’a dit ! rajouta-t-il avec un sourire plus large.

Un petit sourire idiot et gêné se dessina sur les traits ronds de son amant, et il revint se bouiner contre son torse.

-Idiot.. Shuuji a raison nee.. tu m’as manqué..

Miyavi resserra son étreinte, doucement pour ne pas trop éveiller ses blessures, et entremêla ses jambes avec les siennes d’un geste machinal.

-Toi aussi.. j’crois. J’ai pensé à toi.. j’me suis inquiété. J’ai un peu peur, quand t’es triste…
-Tu as peur.. ? Peur de quoi.. ?

Intérieurement, il était tout miel et voyait des étoiles bleues pourvues d’ailes qui voletaient autour d’eux. Il lui avait manqué !

-Je sais pas trop.. J’aime pas. Quand t’es triste, ça veut dire que t’es déçu, non ? … Et si tu es déçu, tu préfèreras quelqu’un d’autre, qui te conviendra mieux.. Je suppose.

Le grand brun avait toujours eut une façon de penser assez primaire pour certaines choses. Il n’avait pas l’habitude des relations sociales, et Shuuji avait toujours été concilient avec lui dès que leur lien dépassait celui de prostitué à client. Et forcément, quand on a coutume d’être utilisé comme objet sexuel chaque jour que Dieu fait, on a un peu de mal avec la psychologie humaine, lorsqu’il ne s’agit pas de sexe.

-Non, pas forcément, sourit Meguru en se recouchant en arrière, l’amenant lentement à le surplomber. Tu peux être triste et avoir de la peine, bien sûr qu’il y a de la déception, mais ça ne signifie pas que l’on préférerait quelqu’un d’autre nee !

Il passa une main tendre dans les longs cheveux de Miyavi, et posa son autre main en plein sur un bleu qu’il ne pouvait pas deviner, sur sa hanche. Le prostitué pinça les lèvres et retint une légère plainte.

-Mais, normalement quand ça ne va pas avec quelqu’un, on change.. Sinon, quel est l’intérêt d’être avec une personne qui ne peut pas te satisfaire.. ?

Ce n’était pas logique. Les sentiments humains n’ont rien de logique, mais il ne s’était pas réellement rendu compte à quel point. Il ne comprenait pas.

-Mais tu me satisfais.., sourit la petite fraise, avant de retirer sa main comme il avait perçu que le jeune homme se crispait. Tu as mal ? Je t’ai fait mal ?? s’enquit-il en relevant délicatement le tee-shirt du tatoué.

Miyavi se crispa très légèrement en sentant la petite main le dénuder, mais ne fit aucun mouvement pour l’en empêcher. Ca aussi, c’était quelque chose avec laquelle il avait du mal : refuser. À part de rares fois, ça ne lui venait même pas à l’esprit. Tellement persuadé qu’il ne s’appartenait pas à lui-même… Du coup, il en oublia de répondre à la conversation qu’ils avaient à la base.

-Ca fait pas trop mal, enfin, c’est juste quand on appuie un peu. Mais c’est supportable. Quand j’ai des vrais blessures, je n’ai pas le droit de sortir jusqu’au rétablissement, c’est trop dangereux sinon.

Il se redressa sur un coude, toujours au dessus de Meguru, et posa une main délicatement sur la sienne.

-Là, c’est un bleu, j’en ai d’autres aussi un peu ailleurs.. Et j’ai quelques petites coupures…

Sa main dirigea celle de son amant un peu plus vers le dos, lentement, comme une caresse.

-Ici nee…

Meguru frissonna fortement. Plus par peur de lui faire mal qu’autre chose. Il cligna doucement des yeux, et se sortit de sous le corps de son amant, le laissant allongé sur le ventre, pour se joncher à cheval sur son délicieux derrière. Et il remonta son tee-shirt jusque dans le haut du dos.

-Han.., souffla t-il à la vue des bleus et diverses égratignures. Je vais te soigner, nee..

On aurait pu croire qu’il allait se lever, aller chercher du coton et de l’alcool, ou n’importe quoi qui aurait servi dans ce genre de cas.. mais, au lieu de cela, il se pencha simplement sur le dos de son homme, laissant sa langue faire tout le travail.

-C’est pas la…

Miyavi s’arrêta au milieu de sa phrase en sentant une douce caresse humide glisser sur sa peau, s’attardant sur ses blessures. Il se laissa aller, insinuant ses bras sous l’oreiller sur lequel il installa sa tête. Ca lui faisait du bien, qu’on s’occupe de lui avec autant de tendresse. Il prenait goût à la douceur. Il soupira doucement d’aise, se détendant lentement sur le matelas.

-T’as une langue magique.. petit chaton brun..

Un sourire se dessina sur les lèvres pleines du petit chaton brun en question qui ne trouva qu’à émettre un faible miaulement en guise de remerciement. Et il continua sur sa lancée, ses longs doigts fins effleurant la peau meurtrie qu’il adorait.

***

Trois coups distincts frappés à la porte. Dansant d’un pied sur l’autre, vêtu d’un mini short et d’un tee-shirt à manches trois quarts, Meguru attendait patiemment que Shuuji ne vienne lui ouvrir. Ce soir, il dînait chez lui !

Après quelques secondes, la porte s’ouvrit sur le grand brun à l’habituel et adorable sourire un peu gêné. Ce sourire s’élargie avec tendresse en découvrant la tenue de son invité. Décidément, Meguru ne lui simplifiait jamais la tâche.

-Bonsoir ! Je t’en pris, entre. Dit-il avec son éternelle politesse en s’effaçant.

Contrairement à ce qu’il pensait il y avait encore quelques jours, il était vraiment content de pouvoir voir le petit brun. Il aurait cru être plus embarrassé que cela, plus mélancolique aussi. Mais non, il était juste heureux de le recevoir. Peut-être que l’épisode récent y était pour quelque chose. Après cet évènement et quelques jours seul, il se sentait un peu plus serein.

-Merci !

Il lui passa devant, enlevant ensuite ses chaussures à semelles compensées. Et dans sa petite tête, une question subsistait. Devait-il le lui montrer, ou juste le lui faire sentir.. ? Un dernier instant d’hésitation, et le petit brun attrapa délicatement le col de Shuuji, pour l’attirer vers lui, et poser ses lèvres sur les siennes. Comme si c’était naturel..

Sauf que ça ne l’était pas, du moins pas pour Shuuji qui sentit ses poils se hérisser en un long frisson remontant sa colonne vertébrale. Ce n’était absolument pas désagréable, mais ce n’était absolument pas correct non plus, à ses yeux. La seule personne que Meguru pouvait embrasser était Miyavi, et nul autre. Même si ça lui fendait le cœur de devoir renoncer à ces jolies lèvres pleines et douces. Les joues rouges, le mannequin repoussa délicatement son invité, rompant le baiser dans un petit bruit fruité.

-Qu-qu’est-ce que tu fais.. ?
-Tu l’as senti ?? demanda avidement le petit brun en le fixant de ses grands yeux pleins d’étoiles.
-Senti quoi ? répondit le jeune homme, de plus en plus étonné.

Et Meguru lui tira la langue dévoilant son nouveau piercing, fièrement dressé au milieu de sa langue. Il émit ensuite un petit rire des plus mignons et entoura la taille de Shuuji de ses bras.

-Miya n’est pas encore au courant ! sourit-il en rajoutant un clin d’œil.

Le mannequin se détendit doucement en comprenant que le jeune garçon ne l’avait embrassé que pour lui montrer sa nouvelle acquisition. Si si, c’était rassurant. Il doutait que le petit brun soit capable d’embrasser n’importe qui pour montrer son bijou. Il l’avait sans doute fait parce que c’était lui et qu’il lui faisait confiance, tout comme la raison pour laquelle il l’avait choisi pour sa nouvelle expérimentation sexuelle.

Se laissant enlacer en tentant d’empêcher son cœur de battre trop vite, il répondit le plus naturellement possible et avec curiosité.

-Ah, tu t’es fait percer ! Tu l’as fait quand ? Ca te fait pas mal ?
-Je l’ai fait jeudi nee ! Comme ça, ça a pu dégonfler ! C’était horrible ! J’ai pu manger que de la bouillie à la paille ce week-end ! chouina t-il en se collant contre lui. Mais maintenant ça va ! Tu l’as vraiment pas senti ? Tu veux que je recommence ??
-Non non, c’est bon ! Je le vois, ça me suffit ! Hm…

Ne sachant pas trop comment le dire, ni quelle réaction cela allait susciter, Shuuji se retint d’ajouter la recommandation d’éviter de l’embrasser comme ça, même si c’était tout à fait innocent. Meguru arbora quelques secondes une petite moue déçue, comme s’il avait voulu tester son nouveau piercing-jouet avec le grand brun.

-Dommage.. ! susurra t-il, aguicheur.
-Hum…

Ca devenait un peu trop tentant pour lui, le grand brun se décolla délicatement de Meguru, s’écarta, et l’invita à aller s’installer au salon.

-Au fait, la dernière fois j’ai croisé un gars bizarre en partant de chez toi..
-Ah bon ? demanda le petit brun, redevenant sérieux. De quoi il avait l’air ?

Il le suivit au salon et se laissa tomber sur le canapé, les jambes en tailleur. Il était tout sourire, radieux, à l’idée d’exhiber sa dernière nouveauté devant Miyavi, le jour suivant.

-Grand, pas moche, il avait un piercing sous la bouche justement… Mais la façon dont il m’a dragué, c’était ignoble… Il a du croire que parce que j’suis un peu connu j’appartiens à tout l’monde.. J’aime pas les gens comme ça, ils croient que tout leur est dû…

En parlant, il s’était installé sur le canapé. Meguru cligna des yeux. Cette description collait parfaitement avec l’une des personnes de son entourage proche.

-Euh.. il t’a donné son nom.. ? demanda t-il, penchant la tête sur le côté.

Le fameux piercing au labret de Lay.. il était pas mal, pour certaines choses.

-Si, il m’a même filé sa carte, mais je l’ai jetée.. Heu.. Na.. Nakayume je crois.. Lay. Pourquoi tu veux savoir son nom ?

Un rire clair échappa à la petite fraise tagada, comme il devinait aisément comment son meilleur ami avait dragué Shuuji.

-C’est mon meilleur ami, nee ! Un ami d’enfance ! On est très proches.. Ca plaît pas trop à Miya d’ailleurs.., acheva t-il en faisant la moue.
-Hein ? Lui c’est ton ami ? Et il drague toujours aussi mal ? Pourquoi ça plaît pas à Miyavi ? Il s’est passé quelque chose ? 
-C’est sa façon de faire du rentre-dedans nee ! sourit Meguru.

Il se tenait les pieds, bougeant les orteils comme au rythme d’une musique inaudible, à l’intérieur de ses bas en résilles blancs.

-Eh bien.. il faut dire, Lay a une fâcheuse tendance à m’embrasser et à me tripoter en sa présence.., avoua t-il, gêné.

Shuuji ouvrit de grands yeux surpris à cette révélation, s’il avait été en train de manger, il se serait étouffé. Bien étonnant d’ailleurs, qu’il ne se soit pas étouffé quand même, à cause de sa salive.

-Ah bon ? Il faut lui dire d’arrêter de faire ça parce que t’es pris ! C’est complètement irrespectueux envers Miyavi !  -léger temps de réflexion-… Hm, Miyavi est jaloux.. ?

Mine de rien, le mannequin suivait de près l’évolution sociale de son ami. Et si Miyavi commençait à être jaloux, c’est qu’il avait fait un grand pas, au niveau des émotions.

-Je lui ai déjà dis ! Deux fois !! Mais il n’écoute pas, nee.. il n’en fait qu’à sa tête..

Il fit une légère pause, se penchant en avant vers lui.

-Miya a dit qu’il était énervé.. et il m’a obligé à lui ordonner de rester.., continua t-il en gonflant ses joues d’un air outré. Et puis, il a dit qu’il aimait pas quand j’étais triste.. et que je lui avais peut-être manqué..

Shuuji sembla réfléchir quelques secondes. Le fait que ce Lay n’en fasse qu’à sa tête ne l’étonnait pas. Le fait que Meguru n’ait pas assez de volonté pour tenir tête à une personne pareille ne l’étonnait pas non plus. Mais il trouvait cela totalement injuste. Pas uniquement pour Miyavi, mais pour Meguru aussi.

-Tu sais, il faut savoir te faire respecter. N’importe qui ne doit pas pouvoir disposer de toi comme ça à tout bout de champ.. même si c’est ton ami d’enfance. Si tu décides quelque chose, il faut que ta décision soit respectée, sinon, selon moi, ça signifie que ton ami n’a pas autant de considération pour toi que ça…

Un sourire.

-Pour ce qui est de Miyavi.. il fait des progrès, je suis content. Lui qui se fichait royalement de tout et de tout le monde à part moi il y a quelques mois. S’il t’apprécie assez pour pouvoir s’énerver, avoir de la peine quand tu es triste, ou même avoir envie de te voir, c’est qu’il a fait de grands pas en avant depuis qu’il te connaît.. Et puis.. tu sais, je pense que s’il t’as demandé de lui ordonner de rester, c’était parce qu’il avait besoin d’être rassuré. Après une dispute, je peux t’assurer que s’il veut vraiment partir, il ne fait pas de manière pour le faire. Là s’il t’a demandé de le retenir, même si c’est une façon maladroite de faire, je pense qu’il voulait inconsciemment se rassurer en voyant si tu voulais vraiment toujours de lui ou pas.

Le petit brun l’écouta attentivement, se mordant patiemment l’ongle peint en noir de son petit doigt. Bien sûr, Shuuji avait raison. Enfin, par rapport à Miyavi, c’était sûr..

-Lay est jaloux, nee.. mais Miya a dit que c’était de la jalousie déplacée.. Moi, je comprends pourquoi il agit comme ça envers moi. Je pense qu’il sait très bien ce qu’il fait. Ce n’est pas qu’il ne me respecte pas, ou qu’il n’a pas assez de considération pour moi, mais juste.. tu sais.. enfin..

Il se tut un moment, rougissant.

-Je.. je suis amoureux de lui depuis longtemps.. mais il n’a jamais voulu qu’on se mette ensemble, comme s’il fuyait quelque chose.. des fois, j’ai l’impression que c’est moi, qu’il fuit..

Le cœur de Shuuji fit un bond dans sa poitrine à cette révélation. Ses joues rougirent et il resta à fixer Meguru quelques instants, osant à peine croire ce qu’il avait entendu.

-Tu es.. amoureux de Lay ? Et Miyavi alors ? C’est pour passer le temps, en attendant que l’autre veuille bien enfin de toi ?

Vraiment, il avait du mal à y croire. Meguru, son petit Meguru ne pouvait pas se servir des gens et de leurs sentiments de cette manière.

-M-mais non !! s’exclama le petit brun, rougissant de surcroît, et vexé d’une telle remarque. J’aime Miyavi ! Je l’aime tout autant que Lay ! L’amour que je lui porte n’a rien à voir avec celui que j’éprouve pour Lay.. d’ailleurs, il ne l’a ni effacé, ni ébranlé, ou surpassé.. ils sont.. tous les deux différents, nee..

Il avait baissé la tête, à présent honteux, et commençait à se dire qu’il n’aurait peut-être pas dû avouer ce secret à Shuuji.. Shuuji qui s’était calmé en entendant l’explication de son interlocuteur. Une tout autre personne que le petit brun lui aurait raconté ça, le mannequin l’aurait envoyé se faire voir, mais ce n’était pas une autre personne. C’était Meguru. Il ne pouvait pas ne pas lui faire confiance, parce qu’il savait que le petit brun avait des sentiments purs et donc peu communs, et aussi parce qu’il l’aimait.

Il s’approcha très légèrement, un peu intrigué et désireux de comprendre, sans plus aucune animosité dans sa voix.

-Tu.. tu es amoureux des deux.. ? En même temps ?

C’était possible une chose pareille ? Même si ce n’était pas le même amour, il y en avait forcément un qui n’était pas de l’amour à proprement parlé, dans ce sens précis du terme.. Si ? En l’entendant lui parler à nouveau gentiment, le jeune homme osa relever ses yeux humides.

-Ou-oui.., murmura t-il tout bas.

Il savait que peu de gens pouvaient le comprendre. Mais il était bel et bien amoureux de deux personnes différentes, qui prétendaient au même titre d’Amour. Il remonta lentement ses genoux contre son torse, et les entoura de ses bras, se demandant intérieurement s’il ne ferait pas mieux de s’en aller.

Cette fois, Shuuji s’avança franchement, venant s’installer juste à côté de lui et passa une main qui se voulait rassurante dans ses cheveux, puis dans son dos. Il laissa un ange passer, caressant ainsi son invité d’un geste apaisant.

-J’imagine que tu ne peux pas choisir entre les deux alors… Mais tu sais, si tu ne fais pas attention à Miyavi, il va partir. Il est très docile, mais il reste un chat sauvage quand il n’a pas de lien qu’il contrôle avec les gens. Je pense que même s’il tombait amoureux de toi, si jamais tout ça le pèse trop, il s’en ira.. Fais attention hein..

Sa main remonta jusqu’à sa nuque pour la gratter tendrement. C’était dur, mais il mettait ses sentiments de côté, pour pouvoir être le plus objectif possible.

-Quant à Lay, il doit comprendre que tu es libre de tes choix, et que s’il ne veut pas se mettre réellement avec toi, il doit te laisser tranquille. Sinon vous n’allez pas être vraiment heureux, tous.

De petites larmes étaient apparues dans les yeux du petit chaton brun, et il finit tout bonnement par venir se blottir contre le torse de son ami, hochant la tête. Il avait raison. Mais lui ne laisserait ni Miyavi ni Lay s’éloigner de lui.

-Je le laisserais pas partir, nee.., murmura t-il en s’accrochant doucement à son haut.

Il enfouit son nez dans son cou et inspira grandement comme il menaçait de mouiller son col.

-Tu sens bon, Shuu-chan.., soupira t-il, avant de déposer sur sa peau un baiser tout mignon.

Le mannequin garda son petit trésor tout contre lui, le berçant doucement. Meguru lui faisait vraiment l’impression d’un enfant dans le corps d’un adulte, comme Miyavi parfois. Une main se posa dans ses cheveux, toujours caressante. Il se fichait éperdument que ses vêtements soient mouillés, tout ce qu’il voulait, c’est que le petit brun aille mieux.

-Merci… Tu as faim ? Le dîner est prêt, je l’ai laissé au chaud, mais ça risque de refroidir un peu quand même..
-Oui, j’ai faim..

Ramenant doucement ses cheveux en arrière d’un mouvement sensuel, le jeune homme esquissa un petit sourire timide, et pinça les lèvres. Sans savoir pourquoi, sur le coup, il avait eu envie de l’embrasser à nouveau. Mais au vu de son entrée en la matière, tout à l’heure, il préférait ne pas recommencer. Shuuji était peut-être un peu trop coincé pour recevoir des baisers en toute amitié.. ? Non, il n’était pas trop coincé.. quoi que. Mais là, c’était plus sa conscience qui lui dictait de ne pas tenter le Diable. Outre le fait que Shuuji était un peu terre à terre, il était un peu trop émotif.

Sur ce, il se leva doucement, invitant Meguru à faire de même, et l’installa à la table déjà dressée, avant de disparaître dans la cuisine pour aller chercher les plats. Une vrai petite femme d’intérieur, quand il s’en donnait la peine…

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 26/07/07. Fin de rédaction du chapitre : 26/07/07.

Si vous êtes arrivés jusque là, c'est que c'était tout de même un minimum intéressant... Ou alors que vous avez lu en espérant que le prochain chapitre soit plus palpitant... Ou encore, vous n'avez même pas lu et vous êtes passés directement par là... Dans le troisième cas, retournez au début et lisez, bande de sagouins ! èé
Promis, le chapitre 11 est haut en couleurs, et des plus passionnants sur tous les plans ! X3

5 août 2007

Love Me - Chapitre IX

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Shuuji (de Nobuta wo Produce), et Lay (de Fatima).
Genre : Yaoi, romance, et encore du sexe "lol"... Mais non ce n'est pas une fic PWP ! ... Enfin, presque pas 8D.
Disclamer : Ils ne sont pas à nous officiellement......... mais pour ce qui est d'officieusement.... :3

Déclarations des auteurs : Promis, ce n'est pas un chapitre de dialogues comme le précédent XD... Avec un lemon dans la première partie, et l'histoire qui continue son court dans le deuxième... M'enfin, lisez hein lol... (C'est pas vrai, j'ai pas la flemme de faire cette partie.....) 

***

Son cœur battait aussi fort que résonnaient ses pas dans le couloir désert et silencieux de l’immeuble. Arrivé devant la porte de l’appartement, son rythme cardiaque tripla littéralement, menaçant de percer un trou dans sa poitrine. Il tenta en vain de vider son esprit de toutes pensées pessimistes, de toutes pensées tout court même, mais la peur lui balançait inlassablement des images de ce qui allait se produire dans quelques minutes.

Shuuji prit une inspiration pour se calmer à peu près, et se décida au bout de quelques minutes qui le mirent en retard, d’appuyer sur la sonnette. Il déglutit difficilement, la main tremblante, et les jambes en coton. Pourquoi avait-il accepté la proposition de Meguru et Miyavi… ?

La porte s’ouvrit sur un Meguru orné d’un peignoir court, qui laissait entrevoir des dessous apparemment assez affriolants. Il sourit, les joues un peu roses, et s’écarta pour laisser le passage à son ami.

-Konban wa, Shuu-chan.. Entre, nee..
-M-merci..

Plutôt intimidé, Shuuji entra sans trop faire attention à la tenue de son hôte. Il retira ses chaussures, le cœur battant toujours autant la chamade, et hésita à s’aventurer davantage dans la demeure.

Tranquillement installé sur le canapé, Miyavi avait relevé la tête en entendant la sonnette et attendu patiemment que le propriétaire des lieux aille ouvrir au dernier invité. En distinguant la voix de Shuuji, il abandonna la feuille sur laquelle il griffonnait une sorte de démon dépourvu de vêtement, et se leva pour aller l’accueillir avec le sourire.

Meguru resta un instant en retrait, avant de se placer juste derrière Shuuji, dans le but de le débarrasser de sa veste. Ses petites mains glissèrent dans le col, amenant le vêtement vers l’arrière. Le jeune homme eut un tressaillement mi-figue, mi-raisin en se sentant déshabiller de la sorte, mais se força à rester le plus impassible possible. Jusqu’à ce que Miyavi s’approche dangereusement de lui, avec ce sourire qu’il ne lui connaissait que trop. Celui d’un gamin qui s’apprête à faire une bêtise.

Un timide baiser fut déposé sur l’épaule mise à nue, et le petit brun alla poser la veste de son invité, avant de revenir à nouveau vers eux. Son peignoir aussi, avait disparu.. Il jeta un œil sur son amant habituel, se demandant comment il se devait d’agir à présent. Miyavi, qui étouffait Shuuji dans un câlin plus meurtrier qu’autre chose, releva la tête vers son petit ami en sentant son regard se poser sur lui. Il lui fit un sourire et lui tendit une main comme une invitation à s’approcher un peu plus.

-On va dans la chambre ? Shuu-chan, t’as pas soif, c’est pas l’moment ! décida le tatoué pour faire avancer un peu la situation.

Meguru hocha doucement la tête, sa main définitivement scellée dans celle de son petit ami. Son cœur commençait à battre un peu plus fort contre sa poitrine, entre excitation et hésitation. Son autre main se glissa délicatement dans celle de Shuuji, et il la serra, relevant un regard terriblement timide et sexy sur lui.

Tandis que Miyavi, devenu maître des opérations par la force des choses et la timidité de ses amants, menait la troupe jusqu’à la chambre, Shuuji serra tout aussi délicatement la main de Meguru dans la sienne. Comme un précieux trésor qui ne lui appartiendrait jamais. Il baissa la tête vers lui, et son cœur fit un bon monumental comme leurs yeux s’étaient croisés. Rougissant à l’expression de la petite fraise, le grand brun décida de reporter son attention sur le dos du prostitué.

Pourquoi Shuuji réagissait-il ainsi ? Oui, enfin, ce ne fut qu’une brève pensée du jeune homme à ses côtés, jusqu’à ce qu’ils entrent dans La Chambre.. Meguru se laissa amener jusqu’au lit, et rougit fortement en se disant qu’il devrait peut-être embrasser son invité avant toute chose. Alors, tout timide qu’il était, il se hissa sur la pointe des pieds, tendant bêtement ses lèvres sous le nez de Shuuji, les yeux clos.

Ledit invité écarquilla légèrement les yeux devant cette vision, son cœur cognant encore plus contre ses côtes. Il s’interdit de bloquer sur la pensée Meguru me réclame un baiser… Meguru me réclame un baiser… et se pencha pour lui offrir ce fameux baiser. La façon dont agissait le jeune garçon le rendait de plus en plus amoureux, et il s’autorisa à poser sa main libre contre sa hanche. Et il savourait. Parce que ça n’avait plus rien à voir avec le petit bisou volé involontairement dans ce parc d’attraction, où le sulfureux baiser au goût d’alcool qu’il lui avait apparemment donné lorsqu’il avait trop bu. Non, cette fois c’était tout autre chose.

Un soupir s’éleva dans la pièce, alors que Meguru relâchait doucement les doigts de Shuuji, pour aller les poser contre sa nuque. Lentement, il approfondit le baiser, laissant ses hanches venir se coller contre les siennes, aguicheuses. D’un autre côté, il tenait toujours la main de Miyavi, étroitement serrée, et attendait patiemment qu’il les amène à passer à autre chose qu’un simple baiser.

Le tatoué les laissa s’embrasser, se doutant bien que Shuuji devait apprécier tout particulièrement ce premier contact. Jusqu’à ce que ce même Shuuji ne rompe le baiser par soucis de manque d’oxygène. D’une légère pression, il attira Meguru vers lui pour lui voler deux petits baisers bien plus chastes, s’installant sur le bord du lit sans pour autant le prendre sur ses genoux, pour le moment.

Alors que son précieux petit trésor s’éloignait de lui, Shuuji remarqua enfin la tenue dans laquelle il était. Tout de résilles, le haut comme les bas, seul son mini short noir était en cuir, ce qui n’était pas pour refroidir l’atmosphère pour autant. Il déglutit rapidement, presque subjugué par le fait de voir le petit bonhomme tout chou qu’il connaissait, dans un accoutrement aussi suggestif.

Et le petit brun de soupirer à nouveau, totalement enivré à la seule pensée que les deux hommes présents avaient apparemment envie de lui. Il esquissa un petit sourire, posant son délicieux popotin sur les cuisses de Miyavi, écartant lentement les jambes sous le regard de Shuuji. Une main vint fouiller les longs cheveux bruns de son amant, et il tourna à nouveau la tête pour l’embrasser encore. Plus pleinement. Plus sensuellement. Alors qu’une bosse visible s’était formée dans son mini short en cuir.

Sur le coup, le cœur de Shuuji s’était alourdi à ce spectacle, mais Miyavi, éternel meneur, l’invita à ce joindre à eux d’un geste de la main, sans décoller sa bouche de celle de son petit ami. Le grand brun obtempéra et s’approcha fébrilement des cuisses écartées de Meguru, comme celui-ci semblait lui offrir son entre jambe déjà gonflée sur un plateau d’argent. De plus en plus excité, il s’agenouilla entre leurs genoux pour être à peu près à leur hauteur et vint timidement baiser le cou de l’objet de ses désirs.

Des frissons parcoururent la peau pâle du petit brun. Et un gémissement lui échappa, cette fois. Il relâcha les lèvres de son koibito, plus à l’aise qu’il ne se l’était imaginé, et pencha un peu plus la tête pour offrir un peu plus son cou à Shuuji. Une main se glissa également dans ses cheveux, les caressant, désireux de connaître leur douceur.

-Shuu-chan.., souffla t-il -avec des cœurs dans la voix- en arquant ses reins.

Shuuji s’enhardit dans son embrassade, encouragé par les manifestations de la petite fraise. Ses mains se perdirent sous le haut pour aller redécouvrir la chaleur de son torse, tandis qu’au même moment, les mains de Miyavi se dirigeaient vers un tout autre endroit. Habiles, les doigts du tatoué détachèrent en vitesse le mini short pour pouvoir se plonger à loisir dans la couche de tissus, venant ravir de caresses le membre tendu du petit brun.

Le dos du jeune homme se cambra soudainement, comme il gémissait plaintivement aux attentions dont il était la cible. Ses doigts se crispèrent dans les chevelures de ses partenaires, et ses cuisses se mirent doucement à trembler, sa respiration s’accélérant de concert. Il rouvrit précautionneusement les yeux et les tourna vers Shuuji, entièrement soumis à leurs volontés.

Pendant que Shuuji prenait un coup de chaud, les mains de Miyavi s’activaient de plus en plus entre les jambes de Meguru. Le prostitué colla son bassin contre ses fesses et poussa un soupire au creux de son oreille.

-H-hhnnm..

Ses yeux se refermèrent dans un petit cri de plaisir, et il relâcha complètement les cheveux de Shuuji, pour enfouir son autre main dans ceux de Miyavi. Ses hanches se mirent en mouvement, comme il peinait à respirer correctement, se forçant à rouvrir les yeux pour fixer le jeune homme face à lui qu’il ne touchait plus.

-Aah.. Mhh.. Nh.. Aaah.. !!

Il ne savait pas si c’était la position où le fait d’avoir un spectateur qui participait tout autant qui lui faisait un tel effet..

Le bassin de Miyavi se mit également en mouvement, en cadence avec celui de son amant, comme s’il était déjà entrain de le pénétrer sensuellement. Son membre frottait contre les petites fesses rebondies de Meguru et une main remonta jusqu’à son ventre pour le maintenir contre lui, alors que l’autre augmentait l’intensité de la masturbation. Shuuji lui, resta quelques instants soufflé par l’érotisme brûlant de la situation avant de se reprendre en main, et de commencer à se déshabiller sous le museau de la friandise. Friandise qui déglutit, les joues enflammées. Son souffle se fit encore un peu plus court, comme il tremblait de plus en plus entre les bras du tatoué. Son regard, quant à lui, restait fixé, embrumé par le désir et le plaisir, sur ce que l’autre garçon offrait à ses yeux.

-Sh-Shu..u-cha..n.., sourit-il, relevant les jambes pour poser la plante de ses pieds sur le bord du lit et ainsi écarter encore plus les cuisses.

Le chat effronté qu’était Miyavi délaissa quelques instants le membre de Meguru pour lui retirer vivement son short. Shuuji revint s’installer entre leurs jambes et entreprit de parsemer de baisers suaves la hampe dressée du petit brun, comme s’il avait attendu ce moment depuis des siècles. De son côté, le prostitué glissa ses doigts à présent vers l’intimité dévoilée de son petit ami, pour aller la titiller du bout des phalanges.

Une plainte mi-frustrée, mi-surprise s’était d’abord échappée des lèvres du petit brun, avant qu’il n’affirme vivement sa prise sur la nuque du prostitué, sa respiration en venant à se saccader soudainement sous l’effet intensif du plaisir trop puissant. Il serra ses orteils sur le bord en fer forgé de son perchoir et se mit tout bonnement à couiner, comme chaque fois qu’il ne contrôlait absolument plus rien.. et qu’il adorait ça.

Shuuji finit par prendre le sexe dans sa bouche, continuant à le ravir de sa langue, tandis que deux doigts pénétrèrent lentement l’intimité du petit bonhomme soumis. Un lent va et vient fut entamé, la bouche et les doigts, involontairement au même rythme. Un léger spasme agita le corps soumis aux actions des deux jeunes hommes. Meguru avait refermé les yeux, beaucoup trop occupé à ressentir pleinement le plaisir trop prenant que ses amants lui procuraient. Il respirait maladroitement, hoquetant de temps à autre, tentant de murmurer qu’il en voulait plus, toujours plus..

Shuuji redoublait de sensualité, Miyavi accélérait graduellement la vitesse et l’intensité de son mouvement. Avec sa main libre, il tenait fermement relevée une cuisse couverte de résille, l’empêchant subtilement de changer de position. Et les gémissements redoublèrent avec l’augmentation du rythme des choses, le faisant se cambrer à l’extrême entre les bras du tatoué, luttant pour ne pas lui enfoncer ses ongles trop profondément dans la peau.

Soudain, le tatoué retira ses doigts et s’écarta de son amant pour se déshabiller à son tour. Shuuji passa à ce moment là un bras autour de la taille de Meguru et s’activa avec un peu plus d’ardeur. Meguru passa immédiatement ses bras autour du cou de Shuuji, frissonnant grandement à ce qu’il lui faisait subir.

-O-ooh Shuu-chan.. ! C-c’est bon.. ! C’est booon, nee.. !!

Tandis que Miyavi souriait, Shuuji poussa un profond soupire d’excitation. Le prostitué, nu, revint à sa place et empoigna cette fois les deux cuisses de son petit ami pour les lui relever, et ainsi présenter plus suggestivement son intimité au troisième participant. Le jeune homme relâcha le membre et fit dériver ses lèvres plus bas, insinuant sa langue dans des contrées encore inconnues. Et son autre main ? Celle qui ne tenait pas la taille de Meguru, s’activait sur son propre membre, le faisant respirer de façon des plus incertaine.

-Aa-aaah.. !! hoquetta Meguru, se crispant contre Miyavi.

La tête renversée en arrière, la petite friandise supportait le plaisir qui inondait de plus en plus ses veines, totalement fébrile. Ses mains s’étaient posées sur les avant-bras du tatoué ; et il y plantait cette fois volontairement ses ongles sans se retenir, au bord du gouffre. Ils allaient le rendre fou, à eux deux..

Après s’être attardée à l’entrée de l’univers inexploré, la langue de Shuuji partit délicatement visiter l’intérieur de Meguru, avec douceur et sensualité. Un gémissement lui échappa, comme il se crispait de plaisir qu’il s’infligeait lui-même en y allant plus fort entre ses jambes écartées. Et les jambes s’écartèrent à leur maximum, d’elles-mêmes, sans demander son avis à leur propriétaire. Propriétaire qui semblait complètement perdu dans un autre monde, ses lèvres bougeant dans le vide, sans qu’aucun mot ne sorte, jusqu’à ce qu’il ne s’écrie :

-P-prends-moi !! Baise moi !! Baise moi !!

Sans plus attendre, et surtout sans plus réfléchir, Shuuji se redressa sur ses genoux et amena son sexe tendu à l’extrême vers l’intimité de Meguru pour le pénétrer profondément, se contrôlant tout de même un minimum pour tenter de ne pas le blesser. Derrière le soumis, Miyavi souriait perversement, venant frotter doucement son sexe tendu lui aussi contre le haut de ses fesses, lui promettant ainsi quelques délices après que Shuuji ai finit de s’occuper de lui.

Les mains du dominé se tendirent en avant, venant à nouveau entourer le cou de Shuuji, la respiration momentanément coupée. Il finit par lâcher un long gémissement soumis, resserrant comme il pouvait ses cuisses contre les hanches de son nouvel amant. Et sa bouche vint se perdre contre celle du grand brun, recommençant à goûter ses lèvres, beaucoup plus goulûment que lors de leur premier baiser.

Miyavi lâcha les jambes de son petit ami pour lui laisser le loisir d’en faire ce qu’il voulait, posant simplement ses mains sur ses hanches afin de les guider subtilement. Bientôt, il imposa son rythme suave et sensuel à Meguru, bougeant son bassin contre le sien, tandis que Shuuji allait toujours aussi profondément. Le jeune homme avait fermé les yeux, envahi par une sensation particulièrement prenante. Les lèvres tremblantes, la petite chose coincée entre leurs deux corps se laissa totalement guider, hoquetant à chaque mouvement de Shuuji, couinant à ceux de Miyavi.

-M-Miya.. S-Shuuji.., gémit-il, la voix envahie par la jouissance qu’ils lui insufflaient.

Shuuji intensifia soudainement ses vas et viens, et se mit à gémir plus fort, les yeux toujours clos et une expression de profond plaisir peinte sur le visage. Déjà, il perlait délicatement au creux de l’intimité de son amant, alors que sa respiration se faisait de plus en plus irrégulière. Et il n’était pas le seul à être au bord de l’orgasme..

-T-t’arrête.. t’arrête.. t’arrête pas.. !! hurla subitement le petit brun en se laissant aller en arrière, le sentant ainsi encore mieux se mouvoir au plus profond de son être.

Loin de Shuuji l’idée de s’arrêter ! Le jeune homme ne cessait d’augmenter la cadence de ses coups de reins, guidé par la puissance du plaisir qui inondait chaque parcelle de son corps. Jusqu’à ce que l’orgasme explose au fond du petit brun dans un grand râle rauque. Meguru se crispa, lâchant un cri des plus significatifs, tandis qu’il se laissait aller entre leurs deux ventres pâles. Le souffle court, encore des plus tremblants, il laissa son dos retrouver le torse frais de Miyavi.

A peine leurs ébats terminés, le tatoué attrapa son petit ami contre lui l’emporta vers le centre du lit pour l’installer sur les genoux, les cuisses toujours écartées. Puis il le pénétra aussitôt en poussant un gémissement, les mains à nouveau posées sur ses hanches. Et sans attendre, ses reins commencèrent un ballet sensuel. La respiration encore légèrement courte, Meguru se laissa manipuler gentiment, son regard lâchant au bout d’un moment celui de Shuuji. Il posa ses mains contre les draps, entre ses cuisses, et gémit sensuellement en sentant le membre coutumier de Miyavi entrer en lui.

-M-Miya.., couina t-il. T-tu as envie de moi.. ? J-j’aime.. quand.. quand tu agis.. comme ça..

Le prostitué préféra ne pas répondre, accentuant ses mouvements en soupirant suavement à l’oreille de son amant. Une fois qu’il se fut remit de son orgasme et ai pu retrouver un peu de force, Shuuji grimpa sur le lit pour venir embrasser le visage rouge de Meguru. Le jeune homme remonta une main sur la joue du brun face à lui, soupirant tout aussi sensuellement que son autre partenaire. Il vint déposer un baiser sur ses lèvres, un couinement lui échappant sous les mouvements de Miyavi. Il avait l’air totalement épuisé, mais le sourire qui illuminait ses traits montrait qu’il adorait ça plus que tout.

Les mains du tatoué partirent de nouveau voyager sur le corps fluet de la petite friandise vivante. Il caressait son torse avec douceur et lenteur, alors que ses coups de reins se faisaient de plus en plus forts et de plus en plus profonds. Parcourut de délicieux frissons, Miyavi se crispait petit à petit contre le dos de son petit ami, et soufflait contre son oreille :

-C-c-c’est.. hn.. bon.. C’est bon.. nee.. Aah..
-O-Oui.. Ou-ouiii..

Des frissons parcouraient tout son corps, une main toujours contre les draps. Son regard restait figé dans celui de Shuuji, alors qu’il se faisait prendre par son homme. Depuis quelques temps, Miyavi se laissait de plus en plus aller durant leurs ébats, semblant prendre de plus en plus son pied. Effectivement, il laissait tomber de plus en plus de barrières en compagnie de Meguru. Sans trop s’en rendre compte, le prostitué changeait. Il devenait plus humain, laissant parler ses sensations et ses émotions davantage.

Un gémissement s’éleva plus haut que les autres, tandis que Miyavi fermait les yeux sous l’effet du plaisir qui se concentrait essentiellement dans son bas ventre. Il commençait à s’écouler doucement au creux de l’intimité du petit brun, mais ne ralentissait pas, au contraire. Frémissant, le petit brun arqua un peu plus ses reins. Il se pencha en avant, posant sa tête contre le ventre de Shuuji, appuyant ses mains sur ses cuisses. Et il donna un coup de langue sur son membre encore dressé en fermant les yeux.

Shuuji frissonna grandement, en sentant la petite langue humide de l’homme qu’il aimait passer furtivement sur son sexe. Gémissant sensuellement, il lui tendit son bassin pour l’encourager à recommencer, alors que Miyavi tentait de retenir ses cris dans sa gorge, les mains crispées sur les hanches de Meguru. Une nouvelle fois, la langue du petit brun passa sur le membre tendu. Et les petits bras pâles vinrent entourer la taille de Shuuji, alors qu’il se sentait à nouveau mourir de plaisir.

Miyavi parvint à son tour jusqu’à l’orgasme et explosa dans l’intimité de son petit ami, poussant un couinement digne de son amant, les muscles figés et les cuisses tremblantes. Il se laissa lourdement tomber sur le matelas moelleux, le souffle court et vidé de toutes forces. C’est alors que Shuuji passa ses mains délicatement dans les cheveux du petit brun, le fixant avec des yeux brillants d’amour.

Meguru lança un regard attendri vers le prostitué et, même s’il était véritablement épuisé, il releva la tête vers Shuuji, et esquissa un petit sourire.

-Tu veux qu’j’te suce, Shuu-chan.. ? Tu veux, nee.. ? souffla t-il, donnant encore deux autres coups de langue sur le membre offert.

Le jeune homme rougit jusqu’aux oreilles à cette proposition et resta quelques instants interdit, avant de hocher la tête, la respiration légèrement saccadée par le désir.

-O-oui.. oui !

Il déglutit et avança encore son bassin un peu tremblant, ses mains toujours dans la chevelure noire. Un sourire espiègle se dessina sur les lèvres pleines, le petit brun se mit à suçoter le bout de sexe sensuellement, ses hanches bougeant dans le vide. Sans le lâcher du regard, il continua sur sa lancée, comme libéré de toute timidité. Et le ventre de Shuuji se crispa sous le plaisir, découvrant les fines lignes de ses abdominaux, sa bouche restant ouverte sur de légers gémissements sexy. Il ne pouvait détacher son regard du visage de Meguru, le trouvant horriblement beau dans cette situation.

Les fesses toujours en l’air, les jambes légèrement écartées, le petit brun sentait les semences mélangées de ses deux amants couler le long de ses cuisses. Son regard était toujours fixé sur Shuuji, qu’il suçait de plus en plus voracement, comme doté d’un appétit soudain pour le sexe et la débauche. Un profond gémissement s’éleva comme le grand brun rejetait la tête en arrière, les yeux clos. Ses doigts lissaient les cheveux de son amant, sa respiration s’accélérait considérablement.

Après quelques instants, il se pencha en avant, faisant glisser une main sur le dos de Meguru, alors que l’autre s’insinuait à l’aveuglette vers son bas ventre, venant chercher sa virilité qu’il devinait toujours dressée. Shuuji entreprit de le masturber avec le rythme exact qu’avait adopté sa bouche. Meguru frissonna fortement, un peu troublé dans sa concentration, mais ne tarda pas à réagir aux attouchements de son partenaire, couinant de manière étouffée. Sa main partit à l’aveuglette, allant rechercher les doigts de Miyavi, certainement pas loin d’eux.

Il ne se reconnaissait pas vraiment, sur le moment. Quasiment à quatre pattes, suçant le meilleur ami de son amant avec voracité, en redemandant encore et encore, plus, toujours plus.. Bientôt, les doigts de son petit ami vinrent se lier doucement aux siens, et il pouvait sentir par cette simple et faible étreinte que le tatoué était entre conscience et inconscience. Les yeux à demi ouverts, il voyait tout ce qu’il se passait, mais son esprit était amorphe, absent.

Le corps de Shuuji fut secoué par un spasme, et il se crispa délicatement comme sa respiration se bloquait quelques secondes, avant de revenir par saccades. Un semblant de lucidité le fit de mordre la lèvre durement pour garder enfouis dans sa gorge les mots d’amour qu’il aurait voulu hurler au petit brun. D’autant plus que le jeune homme soumis ne se doutait toujours de rien, complètement absorbé par sa tache et le plaisir. Il releva un peu plus les fesses, resserrant sa prise et sur la taille de Shuuji, et sur les doigts de Miyavi, tandis que son corps se contractait. Et il mouilla les doigts de son partenaire avec sa semence.

Deux légers cris retentirent dans la pièce, et il se crispa plus fort, complètement abandonné à l’adorable bouche qui le tenait prisonnier. Sa main glissait plus facilement sur le membre de son partenaire, aidée par l’humidité soudaine, ainsi, elle allait et venait plus rapidement. Trois nouveaux spasmes, et Shuuji repoussa subtilement le visage de Meguru, avant de se déverser dans un râle sensuel, les muscles figés par le plaisir. La bouche entrouverte, les yeux mi-clos, le petit brun regarda son partenaire flancher sous la jouissance. Un sourire pervers naquit sur ses lèvres, et il se rapprocha à nouveau de son sexe, venant suçoter à nouveau le bout. Juste pour goûter. Juste parce qu’il en avait envie. Le faisant frissonner grandement, ses yeux demeuraient clos.

Le jeune homme laissait son trésor récupérer ce qu’il voulait, se laissant bercer par l’assommante vague de jouissance qui l’avait traversé. Et il ne s’était pas arrêté de le caresser, sa main semblait agir d’elle-même, indépendante du reste. Lentement, le jeune homme releva la tête, posant sa main libre sur celle qui le faisait encore frémir entre ses cuisses. Il s’avança, délaissant Miyavi, pour pouvoir l’enjamber en soupirant d’envie pure.

-Shuu-chan.. si tu continues, j’en aurais encore et toujours envie, nee.., murmura t-il en venant s’amuser à mordiller ses lèvres.

Soupirant doucement, Shuuji ordonna à sa main de s’arrêter et la récupéra sous son contrôle, laissant tranquille le sexe de son amant. Dans un nouveau soupire, il enlaça légèrement le petit brun et s’allongea délicatement sur le lit, pas très loin de Miyavi qui les observait d’un œil plutôt neutre mais un brin attendri. Il tenait Meguru contre lui précieusement, sans aucune force, pour le cas où le jeune garçon voudrait retrouver les bras de celui qu’il aimait.

Le petit brun ferma simplement les yeux, se laissant aller contre le torse chaud et accueillant. Il n’y voyait pas d’inconvénients, même s’il en avait encore envie. Alors, sans aller trop vite, il tendit la main vers le tatoué, revenant nouer ses doigts aux siens, tentant doucement de l’attirer vers eux pour un câlin à trois. Et docilement, Miyavi rampa jusqu’à arriver contre le dos de son petit ami, pour s’y bouiner en serrant sa main dans la sienne, et enfin fermer les yeux.

***

Préférant ne pas trop s’attarder, Shuuji avait gentiment refusé l’invitation de Meguru, prétextant du travail en retard à rattraper chez lui. Arrivé en bas de l’immeuble, il avança la main vers la poignée de la grande porte vitrée du hall, au même moment où une autre personne l’ouvrait. Sans prêter y plus attention, Shuuji remercia d’un signe de tête poli, et passa la porte.

Le même signe poli lui répondit, avant que le regard ne se déporte, au passage du jeune homme, sur son auguste postérieur.

-Saa-luut.. ! siffla t-il de façon admirative en se mordant la lèvre.

Soulevant un sourcil perplexe, Shuuji se retourna vers l’inconnu. Il savait pertinemment que c’était à lui qu’il s’adressait, le hall étant totalement vide, même de son hôtesse d’accueil. Qu’est-ce que c’était que cette manière d’aborder les gens.. ? Déjà, il était grillé. Parce que le jeune homme l’avait reconnu.

-Kiritani Shuuji, n’est-ce pas.. ? Damned, c’est encore plus excitant vu de cet angle !
-Pardon ?! s’insurgea le brun.
-Kiritani Shuuji, le mannequin ! s’exclama t-il en se rapprochant. Je disais que quand tu poses sur les magazines, de face, c’est déjà bandant, mais avec la vue que tu viens de m’offrir, c’était encore mieux !

Un grand sourire idiot. C’était pas vraiment de la drague. Enfin, oui et non. Plutôt du rentre-dedans puissance mille. Et le mannequin ne put s’empêcher de rougir. Ce n’était pas que le « compliment » lui faisait plaisir, mais plus cette façon crue de parler, qui l’embarrassait.

-Hum.. C’est.. ouais, merci, c’est gentil…..

Vite, dégager de là au plus vite. Il se retourna aussi sec, et commença à s’en aller, en oubliant même de le saluer

-Eh ! Attends !

Une grande enjambée, et le jeune homme était à nouveau à ses côtés, avant de lui passer devant pour lui bloquer le passage. Il lui tendit la main.

-Nakayume Lay, enchanté !

Shuuji marqua un temps d’hésitation avant de consentir à offrir une poignée de main au jeune homme qui semblait sur le coup se montrer un peu plus… civilisé.

-De même.

Même si c’était faux, ces mots étaient sortit presque automatiquement, par pure politesse. Ses doigts toujours serrés sur ceux du mannequin, Lay continuait de sourire bêtement. Il ne savait pas vraiment quoi dire de plus, et pensait que « J’peux prendre une photo d’ton cul ? » n’était pas la meilleure phrase à prononcer. Aussi restait-il connement face à son interlocuteur, ayant certainement l’air de plus en plus abruti.

-Lâchez ma main… marmonna Shuuji en tentant de rester calme. Je dois rentrer chez moi, j’ai des choses à faire, et j’ai besoin de ma main pour ça…
-Ah.. pardon.., murmura le grand brun en lâchant ses doigts. Ceci dit, si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas.

Il sortit une petite carte de sa poche, la glissant délicatement dans la poche arrière du jean de Shuuji.

-Appelez-moi, sourit-il avec un clin d’œil. Jour et nuit toujours dispo. ! Et le tout accompagné d’un léger mouvement de hanches des plus sensuels et suaves -qui en fit presque tomber son dentier à une petite vieille non loin derrière.

Le mannequin resta cette fois plus que perplexe et laissa un ange passer, le temps de bien se rendre compte qu’il n’était pas en train de rêver de se faire draguer par le pire des abrutis.. Malheureusement, tout ceci était bien réel, et il ne put pour se consoler que se dire qu’au moins, si ce n’était pas un songe, il avait vraiment pu faire l’amour avec le petit bonhomme qu’il aimait...

-Je n’suis pas intéressé.. Mais heu, merci.. Au revoir.

Et il prit la fuite, littéralement, bien que discrètement.. Laissant cette pauvre vieille dame pétrifiée en compagnie du débile. Une petite moue se forma sur les traits de Lay, qui se traita mentalement d’imbécile. Les stars ne devaient pas toutes aimer le Suce-moi/Baise-moi au premier abord.. Il suivit d’un regard concentré la belle paire de fesses s’éloigner, avant de se décider à re-rentrer dans l’immeuble. Il décocha un aimable sourire à la vieille dame.

-Petit voyou.. ! chouina t-elle ? Débauché !

Un petit rire échappa au grand brun qui se mit à monter les marches quatre à quatre sous son nez, avant de disparaître au tournant. Arrivé en haut, il ne prit même pas la peine de sonner, et pénétra dans le grand appartement, sans bruit éléphantesque néanmoins.

Miyavi avait élu domicile sur le canapé et zappait joyeusement à la recherche de quelque chose qui puisse capter son attention plus de dix minutes. Attiré par le bruit de la télévision, le jeune homme se dirigea vers le salon, à pas légers. Il sourit en remarquant, de dos, la silhouette familière de son meilleur ami, et s’avança pour le surprendre.

Tout miel, il se pencha à son oreille en fermant les yeux, ses mains venant caresser son torse, puis son ventre, avant d’atterrir fermement entre ses cuisses.

-Salut, mon trésor..

  Surpris mais pas gêné pour autant, le tatoué ouvrit un peu plus les yeux en sentant une présence étrangère le saluer de la sorte. S’écartant légèrement du dossier en se redressant, il tourna la tête se retrouver nez à nez avec lui.

-Lay.. je ne suis pas un trésor nee.. Du moins, pas le tien..

Pour le moins étonné, le grand brun se redressa rapidement, levant les mains en signe de « J’ai rien fait !! ».

-Pardon ! J’t’ai confondu avec Meg, de dos ! C’était pas voulu !

Cette fois, il était véritablement gêné, et le rose léger qui était apparu sur ses joues en était le témoignage même. Un peu plus, et il l’aurait embrassé avec fougue.. Un sourire apparut sur les lèvres du prostitué.

-C’est pas grave. Meguru est dans la cuisine.

Lay esquissa un sourire confus, reculant de quelques pas, dans le but de rejoindre la cuisine. Cette fois, il ne pouvait pas se tromper, mais le jeune homme l’avait sûrement entendu venir, vu ce qu’il soupira en sentant un bras passer autour de sa taille, la petite main perverse se glissant entre ses cuisses.

-L-Lay..
-Salut, beauté fatale..
-On avait dit.. hm.. plus de ça, nee..
-Tu as dis, moi, j’ai dis le contraire.., susurra t-il en l’embrassant dans le cou. En plus, t’es tout excité, déjà..

Un sourire pervers, et Meguru rougit, posant sa main sur celle du grand brun.

-A-arrête, nee.., gémit-il en se tortillant.

Et il appela doucement le nom de son amant, pour savoir comment il préférait ses œufs. Miyavi entra dans la cuisine s’en s’insurger de les trouver dans une telle position. Ce n’était pas la première fois.

-Mes œufs ? N’importe… Mais tu sais, fais un truc rapide hein, parce que je resterais pas tard ce soir.
-A-ah bon ? demanda le petit brun, serrant toujours ses doigts sur ceux qui l’interpellaient entre ses cuisses. Pourquoi ? Tu préfères que je fasse une omelette alors ?
-J’veux bien moi, une omelette sucrée.. ! susurra Lay en faisant une bouille d’enfant.
-Une omelette, oui si tu veux.. Je dois rentrer chez moi ce soir, on vient me chercher demain matin. Ca peut être tôt comme tard, il y a pas d’heure fixe, donc il faut que je sois là.
-Tu vas où.. ? chouina le petit brun en attrapant machinalement une poêle. Qui vient te chercher, nee.. ?

Dans sa voix, Lay décela parfaitement ce soupçon de jalousie, qui lui était si familier. Meguru le lui ressortait avant, chaque fois qu’il était question d’une sortie avec Mizuha ou Kanoma. Maintenant, moins.

-Beh, je rentre chez moi, comme tous les week-ends.. Et je ne sais jamais à l’avance lequel des chauffeurs vient me chercher.. répondit innocemment Miyavi.
-Chez toi.. ? répondit Meguru. Chez tes parents.. ? De la famille.. ?
-Tiens donc, une putain qui rentre à la maison le week-end.., marmonna Lay en remontant enfin sa main sur le ventre de son petit protégé. Main qui se fit d’ailleurs immédiatement taper, sans explication aucune. Quoi ?! Tu préférais l’avoir entre tes cuisses ?!! demanda t-il en l’y recalant aussitôt, arrachant un gémissement inattendu qui le fit frissonner d’envie.

Miyavi ignora royalement la remarque de Lay, ainsi que les attouchements qu’il faisait sur son petit ami.

-Heu oui chez moi, là où j’ai été élevé quoi. C’est de la famille, mais pas mes parents, eux ils sont morts quand j’étais petit nee, et je les ai pas connu. 
-L-Lay !! s’exclama le petit brun, les joues rouges, alors qu’il l’empêchait d’avoir une conversation normale avec Miyavi.

Le feu n’était même pas allumé pour faire chauffer quoi que ce soit, l’esprit du petit brun étant accaparé par trop de choses à la fois.

-Pa-pardon.. je savais pas nee.., murmura t-il en baissant les yeux. Tu vas te reposer là-bas ?
-Me reposer ? Je me repose en début de semaine.. un peu.. Quand je rentre le week-end, je dois travailler encore plus sérieusement nee ! Parce que ce sont des clients très importants, qui reviennent régulièrement, et que je dois absolument satisfaire ! J’peux pas me reposer là-bas ! Ou alors quelques heures par-ci par-là, quand il y a des battements entre les passes..

Tout était dit le plus naturellement du monde… Et Lay sentit la petite chose entre ses bras se raidir subitement, et pas à cause de sa main entre ses cuisses. Main qu’il remonta d’ailleurs aussitôt, serrant tendrement Meguru dans ses bras pour tenter de le rassurer. Il avait lâché la poêle sur le coup, l’ustensile de cuisine tombant au sol dans un bruit métallique et désagréable.

-Tu pourrais être un peu plus fin, et tourner ta langue sept fois dans ta bouche, avant de sortir des trucs pareils.., marmonna Lay en fixant Miyavi, tandis que le petit brun demeurait paralysé dans son étreinte.
-Ah.. pardon.. répondit sagement le prostitué.

Il s’approcha d’eux et ramassa la poêle pour la poser sur la table, avant de se tourner vers le petit brun et de passer le dos de ses doigts sur sa joue ronde.

-Désolé.. Je sais que t’aime pas ça.. mais tu voulais savoir nee..

En guise de réponse, Meguru détourna simplement la tête, plus par réflexe dû à son état que par dégoût ou pour éviter le contact. Il aurait aimé que Miyavi soit un peu plus possessif vis-à-vis de lui. Mais il avait beau espérer.. au fond, il savait qu’il n’était pas grand-chose à ses yeux.

Le tatoué laissa sa main retomber mollement, n’insistant pas plus. Il ne pouvait pas obliger le jeune homme de ne pas être dégoûté. Même si certaines choses lui échappaient encore, il avait bien comprit depuis longtemps que les putes suscitaient soit l’excitation, soit le dégoût. Et Meguru était un être pur, par conséquent…

-Je suis désolé. Je vais rentrer maintenant, c’est mieux.

Le cœur de la petite fraise tagada se mit à battre plus fort dans sa poitrine, et même la main que Lay posa tout contre ne put l’apaiser cette fois. Il ouvrit la bouche dans le vide, sa main refusant de bouger pour agripper la manche du prostitué. Ce n’était pas du dégoût. Juste de la peine.

Un regard furtif adressé à Lay, et Miyavi tourna les talons dans le but d’aller rassembler ses affaires. Le petit brun releva rapidement la tête en le sentant tourner les talons, ses grands yeux humides totalement en panique. Et il ne chercha même pas à être délicat envers Lay, se jetant tout bonnement en avant pour attraper le bas de la chemise de Miyavi, et se blottir contre lui.

-N-ne pars pas, nee.., murmura t-il en cachant ses larmes contre son haut.

Le tatoué se retourna, une lueur de surprise dans les yeux et posa d’abord une main sur la tête de son amant. Puis il lui releva le visage et lui offrit un baiser empli de tendresse qu’il approfondit doucement, allant chercher sa langue avec la sienne pour la cajoler toujours aussi tendrement. Une main s’était posée dans le bas de son dos pour le maintenir contre lui avec précaution. Et il rompit le baiser au bout d’un temps indéfini.

-Ne pleures pas Princesse.. Ca va aller, je t’appellerais lundi, d’accord.. ?

Ce surnom, c’était la première fois qu’il lui donnait, et il était sorti tout seul. Comme une évidence. Meguru s’était abandonné entièrement au baiser, sous les râles bien présents de Lay. Lorsqu’il rouvrit lentement les yeux, reniflant doucement, il hocha la tête et resserra sa prise sur la chemise de son petit ami. 

-D’accord.., souffla t-il en retenant quelques larmes. J’attendrais..

Comme si c’était la fin du monde. Comme s’il n’allait pas le revoir pendant des années. Derrière eux, Lay se racla la gorge, heureux de pouvoir gâcher un tel moment. Il se rapprocha des deux tourtereaux, et glissa ses doigts dans les cheveux doux du petit brun.

-Allez, t’inquiètes pas pour lui, je m’en occupe..

Miyavi ne releva les yeux sur le fauteur de trouble que quelques rapides secondes, avant d’adresser un sourire doux à Meguru. Une nouvelle caresse, un autre baiser, et il s’éloigna délicatement du petit corps chaud.

-Je t’aime bien Meguru, t’es mignon..

« Je t’aime bien ».. C’était déjà un progrès, en soi. Même si ce n’était pas ce qu’il souhaitait tout au fond de lui. Meguru se força à lui offrir un sourire, pour le remercier, et se laissa à nouveau aller contre Lay, qui l’attirait contre lui. Il se retourna même, se blottissant contre son torse, ses petits poings serrant les pans de sa chemise ouverte sur un tee-shirt rose et moche, délavé.

-A lundi.., murmura t-il sans le regarder, sa voix étouffée par les vêtements de Lay. Je t’aime..

Cette fois-ci, le prostitué fit demi tour et sorti de la cuisine sans être interrompu, triste d’avoir fait de la peine à ce petit bonhomme auquel il était de plus en plus attaché.

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 24/07/07. Fin de rédaction du chapitre : 25/07/07.

Muhuhuhuuu.... Ne détestez pas Lay les enfants.......

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25 juillet 2007

Love Me - Chapitre VIII

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, et Shuuji (de Nobuta wo Produce).
Genre : Yaoi, romance, sexe, boulettitude aigue, sexe… sexe, et sexe ! Ah, ah 8D…
Disclamer : Pas à nous….. =o=

Déclarations des auteurs : Un peu plus d’action, et beauuucoup de dialogues… Mais surtout : des idiots !

***

    Un coup d’œil à son réveil lui indiqua qu’il était 23h59… Un nouveau soupire. Il avait pourtant eut une journée éreintante, alors pourquoi Diable ne dormait-il toujours pas ? A cause de ce gosse.. Il n’arrivait pas à se le sortir de l’esprit. Son visage tournoyait et tournoyait dans sa tête, sa voix résonnait encore et encore. Ses yeux brillants de candeur et ce sourire capable d’attendrir la plus dure des pierres. Ne parlons pas de son corps… Il l’aimait tout entier, c’était clair, il en était éperdument amoureux. Au point de ne pas en dormir la nuit.

    Un autre soupire et il se tourna sur l’autre côté. La faible lumière du réveil éclairait difficilement son portable posé précautionneusement sur la table de nuit. Non, il ne l’appellerait pas, il se l’était interdit. Et puis, il s’infligerait milles tortures lui-même s’il le réveillait d’un sommeil sûrement  profond. … Mais il avait besoin de parler. De n’importe quoi. Et qui appelle-t-on pour parler de n’importe quoi ?

    D’un geste souple, il allongea le bras et attrapa le mobile. Il fila directement dans le répertoire.. « M ».

-A… A… A…
-Heu.. Miyavi ?
-A…Allo…
-Miyavi-kun ? Ca va ? Tu.. hem, t’es occupé, tu veux que je te rappelles ? J’te rappelle !
-Non, ça va nee..
-T’es sûr ? Tu m’as l’air.. hum…
-Ca va, t’appelle pile au bon moment !

    A l’autre bout du file, complètement étalé sur le dos, le tatoué tentait tant bien que mal de reprendre sa respiration, un petit sourire sur les lèvres.

-Tu voulais quelque chose Shuu-chan ?
-T’es sûr que c’est le bon moment…?
-Oui oui nee, je peux parler !
-Hum.. Qu’est-ce que t’as fait aujourd’hui ?

-Avec Meguru, on est allés dans un parc aujourd’hui ! C’était vraiment un joli endroit nee ! Il y avait pas beaucoup de monde, on s’est baladé ! Tu sais c’que c’est une pomme d’amour ? C’est boooonnnn ! Mais c’est sucré, mais c’est bon ! J’ai pas pu en manger une en entier, alors on l’a partagée. Hum, du coup, j’ai pas pu travailler aujourd’hui, vu que je me suis levé à 13h et qu’il m’a appelé pour sortir à 13h30… Mais bon, je sais pas pourquoi, y a toujours moins de clients à cette période de l’année, alors ça se verra pas trop si j’rapporte un peu moins d’argent je pense… J’espère. Enfin bon ! On est allés au parc, et c’était super joli ! J’en avait jamais vu d’aussi beaux ! Je me balade pas souvent aussi…

    Entre ses bras, lové contre son torse, un sourire satisfait étirait les lèvres du petit brun. Il se redressa lentement, et enjamba gracieusement son amant, venant souffler près du petit appareil :

-Konban wa, Shuu-chan..

    Il arqua un léger sourcil en n’entendant subitement plus aucune voix au bout du fil, mais ne s’en formalisa pas plus que ça. Il attendit un petit moment, le mode « pipelette » de Miyavi ne s’étant pas le moins du monde interrompu, avant de donner un petit coup de hanche, le regard brûlant.

-J’ai encore envie de toi, nee, Miya-chan..

    Le grand brun s’arrêta lentement de parler, fixant son amant avec des yeux voilés d’une légère surprise innocente. Il posa sa main libre sur sa cuisse et répondit à son mouvement par un nouveau coup de bassin, tout aussi subtile, un petit sourire pervers sur le visage.

-Miyavi ?
-Oui oui.. Je suis là…

    Un petit gémissement de désir éperdu échappa à son cavalier, juché sur son bassin, qui se pencha lentement sur son torse pour le parsemer de baisers aussi sensuels qu’éparpillés. Et sa langue entreprit une légère descente, tandis que ses reins continuaient leurs mouvements contre les siens.

    Pas gêné le moins du monde, Miyavi continua sa discussion, ses doigts à présent entremêlés dans les cheveux noirs de Meguru. Son bassin suivant toujours le rythme. Et la petite bouche en vint à en arriver sur le ventre, contournant le nombril le plus naturellement du monde. Complètement chaud bouillant, la petite fraise tagada.. !

    D’un geste sexy, il envoya balader en arrière une mèche de cheveux qui le gênait, puis donna un looong coup de langue sur son membre encore humide de leurs ébats précédents. La voix du prostitué, qui s’était faite de plus en plus suave au fur et à mesure de la descente de son petit ami sur son corps, fut coupée par un gémissement plus ou moins discret. Puis, comme si de rien était, il reprit sa phrase là où il l’avait arrêté.

-Heu, Miyavi, j’crois que j’vais vous laisser.
-T’es sûr ? T’es.. t’es fatigué ?
-Ouais ouais, voilà j’suis fatigué. A la prochaine ! Bip… Bip… Bip…

    Sans plus se formaliser, Miyavi raccrocha et balança le téléphone quelque part sur le lit.

-Il te disait quoi.. ? demanda le petit brun, en lui écartant un peu plus les cuisses, sa langue venant effleurer un endroit qu’il n’avait jamais osé explorer jusque là.
-On parlait de ce qu’on a fait aujourd’hui.

    Il se redressa sur les coudes, laissant le plus petit lui écarter les jambes.

-Hmm.., répondit tout simplement ce dernier, se décidant à enfouir sa langue en lui, espérant une réaction plus poussée de sa part.

    C’était rare qu’il s’aventure à vouloir dominer les choses...

    Et la réaction ne se fit pas attendre. Miyavi se laissa lentement choir en arrière, les yeux dans le vague comme un profond soupire lui échappait. Malgré lui, il écarta un peu plus les cuisses, et étala les bras au dessus de sa tête, offrant totalement son corps à Meguru. Un sourire se dessina sur les lèvres pleines de son partenaire, qui continua à lui donner du plaisir de la sorte un long moment, voulant lui faire pleinement profiter du plaisir qui en résultait. Lorsqu’il finit par se redresser, le regard embué et les doigts tremblants, il se rapprocha, frôlant de sa peau celle un peu plus moite de son compagnon. Son regard se planta dans le sien, laissant parfaitement passer le message. « Et maintenant.. ? »

    Le souffle court, le prostitué laissa passer un ange. Et pour toute réponse à cette question muette, il écarta davantage les jambes en une vague proposition.

-Tu veux.. ? demanda tout bas Meguru, quelque peu hésitant.

    Il ne se pensait pas vraiment doué à ça, et bougea lentement, de manière à se positionner entre les jambes écartées de son compagnon. Une nouvelle caresse sur le membre dressé, et il passa ses mains sous ses cuisses, se demandant quelle serait la meilleure position à prendre pour ne pas lui faire mal.

    Le tatoué se fit violence pour ne pas hausser les épaules. Non, il ne s’en fichait pas, mais exprimer ses désirs n’était toujours pas dans ses habitudes. Si tenté qu’il en ai, parfois. Il laissait la petite fraise prendre ses marques et choisir la position, alors que sa voix s’élevait calmement.

-Je veux bien oui, si tu veux..
-D’accord, souffla le jeune homme, avançant lentement ses hanches contre les siennes.

    L’entrée ne fut pas difficile à trouver, la chaleur qui en émanait étant fortement délicieuse. Meguru se mordit la lèvre, se laissant délicatement glisser en lui.

-N-n’hésite pas.. s-si je.. si je te fais mal, nee.. J-je n’ai jamais dominé personne.., rougit-il fortement.

    Un sourire étira doucement les lèvres de Miyavi. Il leva les mains pour attraper son visage rond entre ses doigts et l’amener lentement à se pencher vers lui. Il se redressa légèrement, juste assez pour pouvoir parcourir le reste de distance qui séparait leurs lèvres, et l’embrassa avec douceur.

-Ne t’en fais pas pour ça, ça ira. C’est ton baptême alors, j’espère que ça va te plaire…

    Le tout était prononcé avec le ton même qu’utiliserait le démon de la luxure.. Ou bien, peut-être était-ce justement lui, le démon de la luxure. Quoi qu’il en soit, impossible de savoir si c’était le contact de Meguru ou s’il avait apprit avec les années à s’adapter à toutes les situations, mais le prostitué savait mélanger tendresse et sexe à la perfection, afin d’obtenir une sorte d’ambiguïté troublante. La petite chose au dessus de lui se laissa embrasser en fermant les yeux, hochant ensuite la tête.

-D’a-d’accord.. Je vais faire de mon mieux.., sourit-il, adorablement gêné.

    Et il reposa ses lèvres contre les siennes, amorçant un mouvement de hanches maladroit, mais pas trop mal pour un début. Prometteur.. Miyavi laissa une main se nicher dans la chevelure de son amant, tandis que l’autre partait à l’aventure du côté de sa hanche. Il suivait la cadence, laissant faire Meguru sans trop le guider, les yeux mis clos et ses soupires étouffés par leurs bouches soudées. Dans sa petite tête ronde, Meguru espérait fortement donner à son partenaire ne serait-ce qu’un dixième du plaisir par rapport à celui qu’il lui offrait à chaque fois. Aussi, ses pensées se laissant absorber par cette idée, il affirma peu à peu sa position, passant ses bras autour de la taille de Miyavi pour le redresser totalement en position assise, et ainsi mieux insister sur ses propres mouvements, allant et venant lentement en lui.

    Soumis, le prostitué se laissait manipuler avec souplesse. Des petits gémissements timides s’échappaient de sa gorge, et ses mains se rejoignirent au niveau de la nuque de son petit ami. Le plaisir envahissait son corps par petites décharges, comme de délicieux frissons éphémères et récurrents. D’autant plus que son sexe frottait contre le ventre de son partenaire à chaque mouvement.

    De plus en plus sûr de lui, Meguru s’enhardissait lentement, y mettant toute la sensualité dont il était capable. Ses lèvres avaient lâchées les siennes, venant déposer de furtifs baisers sur son menton et dans son cou, laissant parfois échapper les mots les plus doux, ses sentiments envahissant chacune de ses paroles. Jusqu’au creux de son oreille. Et Miyavi se mit à respirer par saccades. Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti de plaisir en tant que dominé, il en avait oublié cette étrange sensation d’être abandonné à son amant, totalement différente de celle qu’il avait dans ses autres rapports. Cette fois ci, la soumission n’était plus un calvaire, ni une contrainte, c’était un délice. Un délice presque effrayant.

    Alors que ses mains se crispaient délicatement sur les petites épaules, ses chaires se resserrèrent tout aussi délicatement autour du membre qui le pénétrait et lui faisait perdre pied. Le petit brun, lui, se crispa tout aussi délicatement contre lui, captivé par cette nouvelle sensation aussi étrange que délicieuse. Il continua à aller et venir au même rythme, se sentant lentement perdre pieds, des frissons remontant tout son corps brûlant.

    Un gémissement s’éleva, puis un deuxième. Et les saccades se transformèrent en légers spasmes. Miyavi fit redescendre ses mains sur le torse de son vis-à-vis et l’attrapa par la taille, cherchant à intensifier et approfondir le plaisir qu’il lui donnait. Bougeant sur lui avec un peu plus d’insistance, il se fit de nouveau gémir, les yeux clos.

-Mi-Miyaa.., gémit Meguru, enfouissant rapidement son museau dans son cou.

    Il n’en pouvait plus. Non, c’était sûr et certain, il ne tiendrait pas une minute de plus. Et ce qui devait arriver arriva : il se libéra sans plus attendre au creux de l’intimité de son amant, le corps parcouru de frémissements en tout genre, tandis qu’il bougeait toujours les hanches pour le plus grand plaisir de son partenaire. Partenaire qui le rejoignit bientôt au plafond, passant lui aussi par les rideaux.

    Le tatoué se crispa soudainement dans un dernier spasme, et se déversa sur le ventre de son amant, le corps tremblant, se serrant contre lui, comme un gémissement sensuel emplit la chambre.  Le souffle très court, Meguru répondit amoureusement à son étreinte, le serrant fortement contre son torse, le cœur battant à tout rompre. Les yeux clos, le nez toujours au creux de son cou, il tentait de reprendre une respiration normale, intérieurement très fier de ce qu’il venait d’accomplir. Je l’ai fait !! Je l’ai faiiit !!

***

    Deux jours plus tard, Miyavi avait rappelé Shuuji, comme celui-ci n’avait pas entendu la fin de ses aventures. Et ils finirent par se donner rendez vous dans un bar, comme ils ne s’étaient pas vu depuis la fameuse sortie au parc d’attraction qui avait été témoin du début de la relation de Miyavi et Meguru. Meguru, qui s’était joint à eux, et dévoué pour aller chercher les boissons. Shuuji l’avait littéralement suivit du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse à un croisement… Ou du moins, il avait suivit ses fesses du regard…

-Elles sont jolies hein ?
-Qui ça ? demanda pensivement Shuuji en reportant son attention un peu ahuri sur son ami.
-Les fesses de Meguru nee !
-Hein ?! P-p-pourquoi tu m’dis ça ?!
-Bah parce que tu les regarde, alors je te le dis.. répondit Miyavi, ou l’innocence même.
-A-ah, mais heu.. Je les regardait pas spécialement hein, j’t’assure !
-Ah oui.. ? Mais elles sont jolies hein ?
-Heu, ouais. Abandonna Shuuji devant l’idiotie de son interlocuteur.
-Qu’est-ce que t’as ?
-Rien, pourquoi ?
-T’es pas comme d’habitude. T’aime pas quand je parle de Meguru ? Je te soule ? Dis moi si je parle trop hein !
-C’est pas ça.
-C’est quoi alors ?
-Rien.
-Ah.. bon. …… Tu sais la dernière fois, tu sais quand tu m’as appelé, et bin Meguru a fait son baptême de pénétration !
-Shhhhhh !!!

    Autour d’eux, quelques paires d’yeux s’étaient tournées dans leur direction, sans que Miyavi n’y prête aucune attention.

-Je parle trop fort ?
-… Oui.
-Désolé ! Bref, il a fait son baptême, et…
-Ca va, j’ai compris !
-… et j’ai jouit !
-Putain Miya, moins fort !!
-Ah, pardon.. Et j’ai jouit ! Reprit-il plus doucement, alors que Shuuji se pinçait l’arête du nez. C’était bien nee..
-Bon ça va, tu vas pas me dire la position en plus…
-Bin, c’était..
-J’veux pas l’savoir !!

    Devant l’énervement de son ami, Miyavi se tut subitement, ne comprenant pas pourquoi tout à coup Shuuji était si froid et sec avec lui.

-J’ai encore dit une connerie.. ?
-Non, ça va, mais parle moins fort.. et d’autre chose. S’il te plait.
-Tu veux que je te raconte encore la sortie au parc, avec les beaux arbres !
-Non, autre chose encore…
-La fois où on a fait des crêpes, et j’ai fait tomber la mienne !
-… Autre chose.
-C’est vrai, j’ai déjà dit ça aussi…
-Un truc sans rapport avec Meg, c’est possible ?
-… Tu veux que j’parle de mes clients ?

    C’était une première, Shuuji qui voulait des histoires de ses clients. Miyavi comprenait de moins en moins. Est-ce que soudainement il s’était mis à détester Meguru ?

-Non, bon laisse tomber.
-Je me tais alors…

    A cet instant, le prostitué avait parfaitement l’air d’un enfant en peine.

-Tu comprends vraiment pas hein ?
-De quoi ? demanda-t-il en relevant la tête.
-Tu te demande pas pourquoi j’en ai marre que tu me parle de Meguru ?
-Tu l’aime plus ?
-… Tu comprends vraiment pas ?!
-Mais diiiiiis !
-Miya.. heu, tu le répèteras pas hein ?
-Promis ! Si tu veux, si je tiens pas ma promesse, j’t’offre un coup gratuit !
-Non, c’est pas la peine…
-Je le dirais pas !
-Je.. Shuuji prit une inspiration, regarda autour de lui, et se pencha légèrement sur la table comme il allait parler à voix basse. Je.. je suis amoureux de lui…
-… De qui ? De Meg ?
-Non, du serveur… abruti…
-Tu veux que j’l’appelle ?
-Miyavi tu l’fais exprès ! De Meguru évidement !
-Aaaaah, ouais mais tu m’as dit le serveur !
-Putain…
-Promis je dis rien !
-… Bon, tu comprends maintenant ?
-Ca te rend triste que je te parle de ce qu’on fait à chaque fois ? Pourquoi tu sors pas avec lui des fois aussi ?
-J’ai du travail, et puis, la dernière fois où j’ai été seul avec lui, ça a mal tourné.
-Ouaiis, mais t’étais bourré !
-T’es au courrant ?!
-Beh oui, Meguru m’a raconté nee, mais c’est pas grave hein !
-Si ça l’est, maintenant je peux pas rester seul avec lui.
-T’as qu’à pas boire, et tout ira bien.
-Là n’est pas la question…
-Ano.., se risqua une petite voix derrière Shuuji. Hem je-j’ai croisé L-Lay et.. eto.. je-j’ai oublié, ce que vous vouliez boire.., murmura Meguru, tout juste réapparu, en se tordant les doigts.

    Shuuji fit un bond de trois mètres en entendant la petite voix familière dans son dos. Ses poils s’étaient hérissés sous le coup de la surprise, et il bredouilla rapidement la consommation qu’il avait choisie. Suivit par Miyavi,  beaucoup plus détendu, lui. Le petit brun hocha rapidement la tête, les joues rougissantes, et laissa sa main, qui s’était naturellement posée sur l’épaule de Shuuji, caresser machinalement son cou, avant de repartir en se répétant les boissons demandées, à voix haute.

***

    Bien au chaud sous les draps, blotti dans les bras de son amant, Meguru soupira d’aise. Il frotta un instant sa frimousse contre l’épaule du tatoué, une petite couette toute mignonne retenant ses cheveux en un palmier sur sa tête. Il réajusta d’une main la capuche de son pyjama Kuromi, et murmura :

-Nee, Mi-chan.. ?
-Hum ?
-En fait.. anoo.. comment dire ? Je.. je me disais.. Etooo.. Non, plutôt, je.. j-j-j’ai un.. un.. un fantasme.. et..
-T’as quoi ?
-Un.. un.. un.. .. .. fantasme..

    Un petit sourire naquit sur les lèvres du plus grand.

-C’est quoi ?

    Le petit brun devint rouge coquelicot dans le noir.

-Je.. je me.. de-demandais.. co.. hum.. comment c’était.. de le faire... à.. à.. à trois..
-… J’ai pas entendu nee..

    Le jeune homme ferma les yeux, ses petits poings serrés sur le haut du torse de son compagnon. Il prit une grande inspiration, et reprit, peut-être un peu trop fort.

-A.. à trois !!!
-Ah. Tu veux essayer ?
-B-b-b-b-b-b-baaah.. p-p-p.. pourquoi pas.., répondit-il tout bas.

    Là non plus Miyavi n’avait pas entendu, mais il comprit que la réponse était affirmative. D’un geste doux, il glissa une main sous la capuche pour lui caresser les cheveux.

-Ca me dérange pas moi. Tu veux le faire avec Lay ?
-N-n-n-non ! P-pas Lay, nee.. je.. je veux pas.. mais.. je pensais.. enfin.. peut-être que Shuu..
-Je sais pas si Shuu a déjà essayé ça, peut-être qu’il voudra.. Tu veux que je lui demande ?

    Sans bruit, le petit brun hocha vivement la tête en signe affirmatif, resserrant sa prise sur son homme.

-O-oui, nee.. .. .. .. Je t’aime, Miya..

    Un sourire. Et comme il en avait pris l’habitude, le prostitué répondit par un petit baiser, sur le front cette fois. Et, sans lâcher la taille de son petit ami, il se tourna pour attraper son portable et composa le numéro de Shuuji. Meguru ferma d’abord les yeux, le calme se réinstallant lentement dans sa poitrine. Au mouvement de son amant, il se blottit un peu plus contre lui, un brin de langue effleurant la peau sensible de son cou. Et il ne remarqua même pas qu’il avait prit son portable en mains..

-Shuu-chan ? J’te réveilles ? Ah.. tu dors tôt nee.. Bref, Meguru voudrait savoir…
-M-Miya !! M-mais !! Raccroche nee !! Pas ce soir, pas maintenant !! couina Meguru en se tortillant contre le tatoué.
-… si tu voudrais bien faire un truc à trois avec nous deux nee.. finit Miyavi en regardant son amant avec des yeux interrogateurs.

    Toute force sembla soudain déserter le corps entre ses bras, et un énorme soupir désespéré se fit entendre, jusqu’à l’autre bout du fil.

-Miyaaaaaaa.. ! couina encore Meg, sa voix étouffée par le pyjama qu’il portait.
-Quoi.. t’as changé d’avis ? Il reprit dans le téléphone. Oublies, j’crois qu’il veut plus…
-M-mais non !! C’est pas ça !! Lui dis pas ça neeee !!

    Et, dans un sursaut de courage, il prit le téléphone des mains de son amant, le collant contre sa propre oreille.

-Dé-désolé.. j-je pensais attendre demain matin, au moins.., murmura t-il en guise d’excuses.

    Dans sa propre chambre Shuuji tentait en vain d’analyser la situation.

-Heu.. T-tu.. tu veux que je couche avec vous deux, vraiment ? Ou c’est une blague ?
-J-j’aimerais.. s-si tu es.. si tu es.. si tu es d’accord.. –un blanc- En-enfin !!  J’te force pas hein, je-je comprendrais que tu veuilles pas coucher avec moi !! …
-Heu, non mais.. enfin.. P-pourquoi moi ?

    Soudain, Shuuji se demanda si Miyavi n’avait pas trahit son secret, pour que Meguru lui fasse une proposition pareille. Un ange passa avant que le petit brun n’ait le courage de répondre.

-T-tu es le seul.. avec qui ça pourrait bien se passer.., souffla t-il en rougissant à l’extrême.
-A-ah oui.. ?

    Tout seul dans son lit, Shuuji se mit à rougir également, le cœur battant à tout rompre. Il se doutait maintenant que ce n’était pas une blague, et peut-être même que Miyavi avait tenu sa langue. Dans ce cas là, il était heureux. Heureux que Meguru l’ai choisi lui comme partenaire, lui et pas quelqu’un d’autre. Un deuxième ange passa avant qu’il ne réponde.

-Je… je préfèrerais réfléchir, avant de te répondre..

    Evidement, il avait très envie de coucher avec Meguru, mais la perspective de le voir dans les bras de son petit ami en même temps ne l’enchantait pas outre mesure. Un dilemme venait de se poser.

-J-je comprends.., murmura Meguru. Bo-bonne nuit alors, Shuu-chan..

    Il souhaitait couper court à cette conversation, vu qu’il ne s’était même pas préparé mentalement à l’avoir ce soir là. Sans attendre de réponse, il repassa tout bonnement le téléphone à son amant, s’enfouissant sous les couvertures, toujours blotti contre lui. Reprenant le portable, Miyavi se retint avec force de demander à Shuuji quelle était sa réponse, et lui raccrocha au nez après lui avoir souhaité « plein de jolis rêves érotiques ».

    Contre lui, la petite fraise tagada se tortillait sans arrêt, les joues toujours aussi rouges. Puis, subitement, il se redressa, et fixa son homme avec une petite moue adorable.

-Il.. il a dit.. qu’il devait réfléchir, nee.. Tu crois que c’est bon signe.. ?
-Sûrement.. S’il avait pas voulu du tout il l’aurait dit tout de suite. Là il hésite, mais vu les circonstances, il dira peut-être oui.
-Les circonstances.. ? Quelles circonstances.. ? demanda Meguru, un genou remontant au dessus de la hanche de son koibito.

    Oups… Parfois, les mots vont plus vite que le cerveau, surtout chez Miyavi… Le grand brun réfléchit à toutes vitesse.

-Heu.. Nan rien, c’est un truc entre nous…..

    Meguru cligna doucement des paupières, une once de jalousie passant au fond de ses jolis yeux sombres. Il posa ses mains contre le torse de Miyavi et le renversa sur le dos, lui grimpant aussitôt dessus.

-Fais moi l’amour, nee..

    Les mains du tatoué se faufilèrent immédiatement sous le pyjama du petit brun, venant lui caresser le torse…

    Exactement à cet instant, Shuuji reprenait son mobile pour écrire un mail à Miyavi, lui donnant sa réponse sur un coup de tête amoureux/masochiste. Une réponse positive.

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 23/07/07. Fin de rédaction du chapitre : 23/07/07.

Putain ! O_O On l’a fait ! On l’a faiiit ! Un chapitre en moins de 24h ! Dieu existe les enfants, Dieu existe !

15 juillet 2007

Love Me - Chapitre VII

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, et Lay (de Fatima).
Genre : Yaoi, romance, jalousie, tristage, toussa toussa.
Disclamer : Les j-rockeurs ici présents n'appartiennent qu'à eux même, et grand bien leur en fasse, quand on voit ce qu'on leur fait faire quand on se permet d'utiliser leur image.....

Déclarations des auteurs : Un chapitre dénué de toute action, mais pourtant clé. Et puis.. on est pas en train de réécrire les épisodes de Starsky et Hutch, alors ne vous attendez pas à trop de choses >_>"...

***

« -Lâche-moi, Lay !
-T’as bien prit ton pied, il baise bien j’imagine, hein !
-Arrête, ne parle pas de lui comme ça, on sort ensemble !
-Tu te tapes une pute, c’est tout, Meg’ chéri !! »

Un soupir profond, exaspéré, et le petit brun se tourna de l’autre côté. Comment dormir, alors qu’il repensait sans cesse à ce qui s’était passé le matin même.. ?

« -Et alors ?! Quant bien même c’est son métier, je ne le paies plus ! On sort vraiment ensemble !
-Pfeuh, tu parles !
-Mais pourquoi tu réagis comme ça, Lay, pourquoi tu ne veux pas y croire ?!

La voix du plus petit était devenue criarde, remplie de larmes. Il continua.

-Pourquoi tu ne peux pas croire qu’on veuille de moi sans que je n’ai à payer pour avoir un peu ce dont j’ai besoin ?! Pourquoi tu l’insultes, pourquoi tu t’énerves ?! T’as pas le droit de me faire souffrir et de me faire une crise de jalousie, puisque tu ne veux pas de moi !!

Les nerfs avaient lâchés, les larmes roulaient sur les joues rondes et rougies. Ils en étaient finalement arrivés à exploser, d’un côté comme de l’autre. Plus un mot ne franchissait les lèvres de Lay, qui tendit simplement la main au bout d’un long moment. Meguru la balaya en frappant machinalement dedans, pas trop fort, mais juste assez pour lui faire comprendre. Et il se mit à fixer le sol.

-Non..

Lay déglutit, fit un pas en avant.

-Ca suffit nee, c’est finit..

Sans prendre en compte ses paroles, le grand brun se posta pile devant son meilleur ami, et lui attrapa le menton pour lui faire relever la tête. Les yeux mouillés de Meguru s’ancrèrent dans les siens.

-J’arrête ce p’tit jeu, Lay.. je t’ai donné ta chance plus d’une fois.. je sors avec Miyavi maintenant.. je ne veux plus que tu m’embrasses..

C’était dur, très dur pour la petite fraise tagada. Ses sentiments étaient toujours là, toujours aussi forts, aussi purs. Mais il ne pouvait pas. Pas deux à la fois. Le regard de son interlocuteur était toujours déterminé, et il ne ferma pas les yeux lorsque ses lèvres vinrent se poser sur les siennes, percevant parfaitement les larmes qui s’échappèrent malgré toute la retenue dont Lay faisait preuve.

-Je n’abandonnerais pas.., souffla t-il en relâchant sa bouche. Tu es bien plus précieux que tu ne le penses, pour moi..
-Je l’espère.., murmura Meguru, plus pour la seconde partie de la phrase, que pour l’encourager à ne pas lâcher prise. »

Nouveau soupir, plus en longueur, et il se retourna encore une fois.

-Fais comme ton petit ami, dors, un peu ! murmura une voix froide dont le souffle se répercuta sur sa nuque.

Un sursaut, et le petit brun s’accrocha machinalement au haut de pyjama lapin prêté à Miyavi, qui lui faisait face, et dormait comme un bébé.

-Tais-toi, tu vas réveiller Miya ! J’ai trop chaud et vous m’oppressez ! Le lit est grand pourtant ! Et puis pourquoi tu es encore là ?! siffla Meguru entre ses dents.

Pour toute réponse, Lay se colla un peu plus au dos de son meilleur ami, entourant sa taille d’un bras.

-Dis pas de bêtises, je sais que tu apprécies, quand je fais ça..
-Arrête !!

Il avait haussé le ton, alors que la main s’était glissée sous le haut de son pyjama chaton (oui, Meg a toutes sortes de pyjamas !), et remontait vers ses boutons de chair.

-Lay, putain, arrête ça j’te dis !!

Deux baisers sur la nuque, et le petit brun commença à se tortiller dans son étreinte pour lui échapper. Un soupire filtra entre les lèvres entrouvertes de Miyavi qui, ayant le sommeil léger, commença à s'éveiller. Son corps s'anima lentement, et ses paupières s'ouvrirent dans la pénombre. Et lorsqu'il comprit ce qu'il se passait, un fin sourire étira sa bouche tandis que ses yeux se mirent à briller de malice. Un murmure suave s'éleva.

-Vous faites des bêtises..?

Meguru se figea instantanément, et Lay en profita royalement, lui écartant brusquement les jambes à l'aide de son genou, pour glisser perversement sa main directement entre ses cuisses. Une plainte surprise échappa au petit brun, qui s'agrippa plus fort au col du tatoué sur le coup.

-J'aimerais bien, en effet.., susurra Lay.

Miyavi posa une main sur celles de son compagnon et s'approcha pour l'embrasser doucement. Il ne cherchait pas à alimenter la situation, il les laissait juste faire.

-M-Mi-Mi-Mi.., bredouilla le petit brun sans comprendre pourquoi il n'arrêtait pas l'autre garçon.

Lay s'occupait maintenant pleinement de son membre, le faisant se tendre et rosir entre ses doigts. Une petite plainte de plaisir s'éleva, comme il ne savait pas lui dire tout simplement non. De toutes façons, Lay ne l'aurait pas écouté.

-Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Miyavi.

Le petit chamallow n'avait qu'à dire, et il ferait. Ouvrant la bouche, la petite friandise coincée entre les deux corps tenta d'articuler que ce n'était pas bien, qu'il n'était son amant qu'à lui, mais rien n'y fit, aucune syllabe n'était compréhensible, au final.. et il resserra donc encore plus sa prise, alors que les larmes lui montaient aux yeux.

Avec la pénombre, Miyavi ne pouvait pas voir que les jolies prunelles sombres de son petit ami s'humidifiaient. Par contre, il décela rapidement le malaise dans sa voix. Il était clair pour lui qu'elle était teintée de plaisir, mais que quelque chose d'autre, en plus, contribuait à l'empêcher de s'exprimer correctement. Quelque chose qui clochait. Il amena son visage près du sien.

-Ca va pas ?

La petite fraise tagada gémit plus fort subitement, alors que deux doigts s'aventuraient vers d'autres contrées. Mais cette fois ci, des larmes roulèrent sur ses joues, et pour faire comprendre au tatoué qu'il voulait que Lay arrête, il ne trouva pas d'autre solution que de frotter sa joue à la sienne, pour lui faire rencontrer ses larmes. Miyavi frissonna légèrement au contacte mouillé de sa peau douce et chaude. Sans plus réfléchir, il entoura sa taille de ses deux bras et l'emporta contre lui, hors de porté de Lay, sans même se soucier de l'avis de ce dernier. Et une fois que Meguru était en sécurité, il dirigea son regard vers la silhouette de son meilleur ami.

-Je pense que ça lui plait pas.. Tu le fais pleurer.

Un reniflement, et la petite chose tremblante se bouina contre lui, sa jambe relevée contre sa hanche, et son érection bien présente plaquée contre le bassin de Miyavi. Lay grogna monumentalement à cette interruption.

-Tu comprends vraiment pas comment il fonctionne, hein.. j'me demande vraiment pourquoi il s'est entiché d'toi.., dit-il en se rapprochant d'eux.
-Là n'est pas la question. Tu le fais pleurer, vaudrait mieux que tu arrêtes..

Le grand brun lui attrapa le menton et vint souffler tout contre ses lèvres.

-Il en crève d'envie, là, tout de suite, maintenant.. mais il ose pas se laisser aller..

Il se laissa faire, absolument pas impressionné pour un sous, gardant Meguru dans ses bras.

-Bin.. ne le force pas.
-Je ne le force jamais à rien.., répondit Lay, avant d'happer tout bonnement les lèvres du prostitué.

Toujours aussi docile, Miyavi se laissa faire, répondant mécaniquement au baiser. Entre eux, Meguru se crispa, entendant parfaitement le bruit d'un baiser. Il plaqua alors ses mains contre le torse de son petit ami et poussa de toutes ses forces pour se projeter en arrière et éloigner ainsi Lay, avant de se mettre à cheval au dessus de son amant.

-Ne l'embrasse pas !!
-D'accord.

Le tatoué se lécha machinalement les lèvres alors que ses yeux se posaient avec douceur sur le petit brun au dessus de lui. Perturbé, le jeune homme déglutit, et sursauta doucement lorsque la main de Lay effleura sa joue.

-Allons, Meg'.. calme toi, hm ? Tu sais très bien que je ne te ferais jamais de mal..

Il vint s'installer à cheval sur Miyavi, juste derrière Meguru, et posa délicatement ses mains sur ses cuisses.

-On peut bien s'amuser un peu.. non ? souffla t-il au creux de son oreille, le sentant pertinemment trembler contre lui.

Le prostitué se redressa sur les coudes pour pouvoir mieux capter leurs actions et réactions.

-Lay..
-Quoi ? répliqua ce dernier en posant son menton au creux de l'épaule du petit brun. Meg'.. avoues-le..
-O-o.. n-n-n..
-Je suppose que tu voudras dominer.. Alors ça te coûtera vingt neuf mille yens..
-M.. Mi.. c'est hors de question !!

Le petit brun se pencha subitement, venant happer les lèvres de son idiot de petit ami qui était beaucoup trop laxiste à ses yeux. Et Lay en profita à nouveau derrière lui, lui abaissant son bas de pyjama, pour effleurer son intimité de deux doigts.

-Ah.. d'accord.. marmonna le grand chat sauvage entre les lèvres de Meguru.

Le jeune homme allait enfin se détendre un peu, mais la nouvelle attaque de Lay entre ses cuisses le fit se crisper. Puis, avant qu'il ne comprenne vraiment, ce n'était plus ses doigts, mais quelque chose de bien plus conséquent, qui vint s'insinuer en lui, lui arrachant un cri plus que surpris.

Miyavi releva la tête et jeta un oeil curieux vers ce qu'il se passait du côté de Lay pour comprendre la réaction du petit brun. Fallait-il l'arrêter ? ..Ou pas..? La respiration affolée, une nouvelle plainte passa outre les lèvres de Meguru. Il enfouit doucement son museau au creux du cou de Miyavi, laissant enfin tomber toutes ses défenses. Et un nouveau gémissement se fit entendre, alors que Lay ressortait lentement, et revenait se nicher au plus profond de son être.

-Miya.. je t'aime.., souffla t-il tout bas, comme pour se faire pardonner de ne pas être assez fort pour parvenir à repousser son meilleur ami.

Un petit baiser dans le cou lui répondit, comme d'habitude. Et comme le jeune garçon ne protestait plus, le prostitué le laissa faire sans éprouver aucune once de jalousie, ne s'imaginant même pas que Meguru culpabilisait.

-T'es mignon, Meguru..

Les joues rouges n'étaient pas tellement visibles dans l'obscurité. Lay passa délicatement ses mains sous le torse du petit brun, et le fit se redresser en position assise, offrant ainsi un meilleur spectacle au jeune homme sous eux. Il fit glisser ses doigts sous les cuisses de Meguru, et le souleva, commençant vraiment ainsi à lui faire du bien. Meguru avait fermé les yeux, les lèvres entrouvertes. Chaque fois qu'il y avait pensé, il ne s'était jamais imaginé que cela aurait pu se dérouler ainsi.. Lay était vraiment imprévisible..

-Tu n'veux pas.. t'amuser avec nous..? demanda Lay en fixant le prostitué par dessus l'épaule de sa friandise.

Miyavi se laissa retomber sur le matelas en soupirant, les regardant faire sans aucune réaction.

-"M'amuser"..? Tu m'en demandes beaucoup. S'il veut que je me joigne à vous, Meguru n'a qu'à demander et je viendrais, il le sait. Pour ce qui est de toi, j'ai pas l'droit de te toucher ce soir, si tu veux m'baiser, reviens un autre jour avec l'argent.

Il était un peu froid, il s'en rendait compte, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Tant d'indécision.. Lay ne faisait que ce qu'il voulait sans se soucier de ce qu'on lui disait, quant à Meguru, lui, il ne savait pas ce qu'il voulait justement.. Le prostitué était las de tous ces retournements de situations, et pour être honnête, il n'avait pas envie de coucher là tout de suite. Juste dormir, parce que le lendemain promettait d'être une longue journée.

Le grand brun fronça les sourcils. Si Miyavi continuait comme ça, il allait sûrement refroidir le petit brun.. Aussi, il décida de simplement faire basculer Meguru à nouveau contre le tatoué, lui attrapant les hanches pour y aller plus fort. Le jeune homme soumis poussa un cri de plaisir très peu viril, plantant ses ongles dans la chair tendre du torse de son petit ami. Et il releva la tête, donnant un coup de langue sur le menton de celui-ci, pour calmer sa froideur envers l’autre garçon.

-Mi-Miya-aa..
-Hum ?
-N-ne dis.. pa-aah-as.. des choses.. pareilles.. aah !

Il se serra un peu plus contre lui, et vint lui murmurer à l'oreille qu'il pouvait se joindre à eux s'il en avait envie, mais seulement s'il restait contre lui, malgré le fait qu'il ne soit pas très à l'aise quand c'était son tour de prendre les gens. Imperturbable, Miyavi esquiva subtilement l'invitation, restant immobile.

-Quelles choses ?
-T-tout.. c-ce n'est pas.. à moi.. d-de aaah ! de décider.. p-pour toi..! E-et.. j-je ne veux pas..

Que tu te prostitues devant moi ? Avec mon meilleur ami ? Avec le seul autre homme que j'aime ? Quelle était la véritable fin de sa phrase..? C'était déjà bien difficile de savoir que beaucoup de monde couchait avec son petit ami tout au long de la semaine, alors si en plus il apprenait qu'il en venait aussi à le faire avec Lay..

Le grand brun jeta un oeil las sur le réveil. Deux heures du matin. Il se serait énervé si la fatigue ne pesait pas autant sur ses maigres épaules.

-Bon.. Je vais aller dormir sur le canapé, ça vaut mieux.

Sans attendre la réponse de qui que ce soit, Miyavi s'extirpa du lit, s'étira légèrement et se dirigea hors de la chambre.

-"Amusez"-vous bien..

La porte se referma doucement. Les yeux du petit brun se firent un peu moins embrumés, et il le regarda se lever, la bouche entrouverte. Sur le coup, il tendit la main, pour lui courir après, mais Lay le retint par la taille en le recouchant sur le lit, cette fois-ci sur le dos.

-Toi, tu restes ici.., susurra t-il avant de venir l'embrasser.

Meguru ferma durement les paupières, se laissant néanmoins aller sous les assauts de son "meilleur ami"..

***

Cela faisait maintenant plusieurs jours que la petite friandise n'avait plus aucune nouvelle de son petit ami. Miyavi était parti le lendemain matin avant même que les deux jeunes hommes ne soient levés. Depuis, la petite chose n'arrêtait pas de se demander s'il lui en voulait et s'il comptait le quitter. Lay était redevenu lui-même, de bonne humeur qui plus est, tant que Miyavi n'était pas dans les parages. Au final, Meguru s'était décidé à aller chez lui à l'improviste, ne pouvant plus tenir sans nouvelles.

Le coeur battant, il avait marché dans le couloir délabré de l'immeuble où résidait le tatoué, la semaine. Sans même se donner la peine de mettre son cerveau en marche, il entra dans l'appartement comme dans un moulin. La porte n'étant pas verrouillée, il s'engagea dans les lieux d'un pas plus paniqué que décidé et se stoppa brusquement devant le spectacle qui s'offrait à lui. Sur la table basse du salon, Miyavi chevauchait avec enthousiasme un jeune homme qui lui criait des déclarations d'amour à s'en rendre aphone. À l'intrusion de Meguru, le prostitué cessa tout mouvement, son visage juvénile marqué de surprise, alors qu'au même moment, son client tentait de reprendre ses esprits.

D'abord sous le choc, le petit brun pivota sur lui-même dans un demi-tour, pour ne plus avoir à regarder la scène. Mais, comme les larmes lui montaient aux yeux, il finit par se retourner à nouveau, et aller s'agenouiller aux côtés de Miyavi.

-Je suis désolé !! s'exclama t-il en lui attrapant le poignet. Je suis désolé !!

Lorsque le garçon en pleurs fut dans son champ de vision, le client sursauta brusquement en se redressant, outré.

-Qu'est-ce que vous faites ?!
-Attendez.. demanda calmement le grand tatoué en se levant. Je reviens..

Et sans rien en dire plus, ni même sans se couvrir, il amena son petit ami vers sa chambre pour s'y enfermer.

-Ne viens pas comme ça chez moi sans frapper, tu vas faire fuir les clients..

Ce n'était pas d'une extrême délicatesse, mais il n'y avait aucune mauvaise intention. C'était même dit avec gentillesse. Il passa une main dans les cheveux de la petite fraise.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? T'as fait quoi ?

Les yeux remplis de larmes, le jeune homme se laissa entraîner sans rien dire, avant de se détacher assez brusquement aux paroles de son amant. Les poings serrés, à peine relevés au niveau de sa taille comme un gamin en pleine crise, il se radoucit immédiatemment en sentant la main de Miyavi dans ses cheveux, et se précipita contre son torse chaud, éclatant tout bonnement en sanglots.

-Meguru.. Pourquoi tu pleurs ? redemanda le prostitué sans cesser de lisser ses cheveux.
-Ne.. ne.. ne me quitte pas, s'il te plaît !!
-Mais.. pourquoi je te quitterais ?

De plus en plus intrigué, il fronça doucement les sourcils.

-M-mais.. t-tu donnais plus de nouvelles ! Depuis.. depuis que j'ai couché avec Lay !!
-Ah ? Mais, comme d'habitude c'est toi qui m'appelles, moi j'attendais.. Je pensais que t'étais occupé, alors j'te laissais tranquille. Tu croyais que j'étais faché ?

En posant sa question, Miyavi se décolla de lui pour pouvoir lui faire face. Meguru renifla, le visage strié de larmes, et s'essuya rapidement les yeux en hochant la tête.

-J-j'avais peur de t'appeler.., avoua t-il en baissant les yeux.

Un sourire naquit sur le visage du plus grand. Il se pencha et parsema de petits bisous le visage humide de son vis-à-vis.

-Trop trop mignon ! Ne t'inquiète pas, je suis pas faché !

Deux petits yeux timides et brillants se levèrent de suite sur ceux du jeune homme.

-C'est vrai ?!!
-Bien sûr ! Tu fais ce que tu veux, ça me dérange pas.

Les lèvres du plus petit s'étirèrent en une grimace, des larmes pointant à nouveau le bout de leur nez.

-Mais ça devrait ! couina t-il d'une petite voix aigue.

Miyavi cessa son embrassade et se redressa, les yeux teintés d'innocence.

-Pourquoi ? Tu es libre Meguru, je peux pas te retenir si tu as envie de faire des choses..

-M-mais on sort ensemble ! s'exclama le petit brun. J-je.. je ne suis pas libre de coucher avec quelqu'un d'autre que toi !
-Hum.. Pourtant t'as couché avec Lay l'autre fois, et ça le dérangeait pas qu'on soit ensemble..

La friandise ouvrit la bouche, mais aucun son ne voulut en sortir. Hésitant, gêné, et complètement honteux, il finit par avouer :

-J-j'aurais bien voulu que tu m'en empêches..
-... Mais pourquoi tu t'es pas arrêté tout seul..?

Miyavi ne comprenait pas. La discussion prenait un tournant un peu trop subtile pour lui.

-Je.. je-je peux pas.. p-pas avec lui.. j-je peux pas.., murmura t-il, mort de honte.
-Parce que tu as trop envie de lui ?
-O-oui et non.. j-je.. je suis amoureux de lui depuis le lycée..
-Ah bon.. mais tu me dis que tu m'aime..
-Je t'aime aussi !! s'empressa de s'exclamer Meguru, d'un air déterminé. Et toi, tu voulais bien de moi.. jusqu'à maintenant..
-Bah.. Si j'ai accepté de sortir avec toi c'est parce que t'es mignon et gentil, et que j'aime bien être avec toi.. Lay est amoureux de toi aussi ?
-Je sais pas.., soupira t-il. Mais il est très jaloux de toi..
-C'est peut-être parce qu'il t'aime. Peut-être que vous pourriez vous mettre ensemble.

Le petit brun secoua négativement la tête.

-Il ne veut pas.. il me l'a déjà dit..

Miyavi soupira. Qu'est-ce que c'était encore que cette situation ? Peut-être qu'il manquait de délicatesse et qu'il était trop rentre dedans, mais lui au moins, il était franc dans ses sentiments et ses actes. Il ne comprenait définitivement pas les gens.

-Moi.. Je ne te quitterais pas, pas pour ça en tout cas. Ton histoire avec Lay, il vaudrait mieux la rêgler, mais.. il ne devrait pas y avoir de rapport avec moi. Je veux dire, c'est à toi de mettre les choses au clair avec lui, et.. tu ne devrais pas attendre sur moi pour que je t'empêche de faire telle ou telle chose.. Si jamais je ne suis pas là, il faut que tu puisses faire ce que tu veux par toi-même, et prendre les responsabilités de tes actes.. Et pour ce qui est de la fidélité.. j'suis pas très exigeant, mais si tu préfères que je sois plus possessif.. je veux bien faire des efforts, mais ça ne sera pas spontané..

Les joues de son compagnon devinrent aussi rouges que des cerises mûres, et il s'excusa, encore et toujours, comme d'habitude. Mais il avait essayé pourtant, d'être clair avec Lay, il avait essayé..

-N-non.. je veux que tu sois sincère, avec moi.. Mais.. mais pourtant, je lui ai dis, que je ne voulais plus qu'il m'embrasse..
-Bin, redis lui s'il ne t'obéis pas.. Explique lui.. fais lui la tête, je sais pas moi.. Faut que tu te fasse respecter même si tu es amoureux d'lui.. Il ne devrait pas pouvoir disposer de toi aussi facilement si c'est pas ce dont tu as envie..
-Mais, ce n'est pas que j'en ai pas envie.. mais.. il fait des choses comme ça.. et après, c'est comme si de rien n'était.. on avait plus couchés ensemble depuis le lycée.. je..

Il porta sa main à sa bouche, les larmes franchissant le seuil de ses paupières pour rouler abondament sur ses joues rondes.

-Il faut savoir ce que tu veux poussin..

Miyavi s'approcha de Meguru et passa un bras autour de ses épaules pour l'amener contre son torse. Le petit brun se laissa attirer, son coeur s'apaisant au gentil surnom que son koibito lui donnait.

-Ce que je veux, c'est ne pas te perdre.., renifla t-il en enfouissant son museau dans son cou.
-Hum.. C'est déjà ça. En attendant, moi j'ai perdu mon client.. Tu préfères pas que je prennes une douche, avant de te serrer contre moi ?
-Je peux la prendre avec toi..? demanda tout bas la petite fraise tagada, en ajoutant qu'il le paierait à la place de l'homme qui était parti, s'il le désirait puisque c'était par sa faute.
-T'inquiète pas, je fais payer avant, et il en a déjà eu pour son argent alors ça m'étonnerait qu'il l'ai repris !
-Hmm.., marmonna Meguru en frottant son nez contre sa peau. J'aime pas savoir que des gens peuvent disposer de toi comme ça..

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 27/06/07. Fin de rédaction du chapitre : 29/06/07.

J'avais prévenu hein, qu'il y avait pas d'action.....

5 juillet 2007

Love Me - Chapitre VI

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Shuuji (de Nobuta wo Produce), et...
Genre : Yaoi, romance et bêtises avec leurs appareils génitaux !
Disclamer : Personne n'est à nous.. Cette ligne est blasante.....

Déclarations des auteurs : Je m'excuse d'avance si la rédaction de ce chapitre est bizarre.. ^^" Et si elle ne l'est pas, tant mieux ! 8D

***

Le "ding !" significatif retentit, et les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur une épave qui gisait misérablement appuyée contre le mur de la petite cabine. Les joues rougies et le regard voilé par l'alcool, le jeune homme s'engagea tant bien que mal dans le couloir. Et après des péripéties au pays du chemin qui tourne et qui tangue, après des rattrapages acrobatiques contre le mur pour éviter de s'étaler lamentablement sur le sol tel une larve, il parvint jusqu'à la porte de l'appartement dont le chiffre fixé à la porte, bizarrement, était flou cette nuit. D'un geste dont la délicatesse rivalisait avec celle des éléphants, il fit tomber sa main sur la sonnette, et ne jugea pas bon de la retirer, faisant ainsi retentir le bruit en continue dans la demeure. Et peu importait qu'il était plus d'une heure du matin, il fallait qu'il le voit.

Dans le grand appartement, alors qu’il allait se mettre au lit, un genou sur le matelas, Meguru sursauta. Qui pouvait venir sonner à sa porte -et d’une telle manière- à l’heure qu’il était ? Ne daignant pas lâcher la peluche qu’il avait à la main, les oreilles de sa capuche de pyjama lapin pendant négligemment sur ses épaules, il se dirigea d’un pas peu assuré vers sa porte. Et le bruit strident de la sonnette qui ne s’arrêtait pas..

Les mains tremblantes, il défit la chaînette, puis les verrous, et ouvrit enfin la porte pour se retrouver face à..

-Sh-Shuu-chan ?!!
-Waaaaa ! Un joli lapiiiinnnn !

Shuuji laissa enfin tranquille le pauvre bouton de la sonnette et se laissa choir sur le petit brun, humant profondément le doux parfum de fraîcheur qui émanait de lui. Ses bras entourèrent fermement la fine taille. Le petit lapin n’eut pas besoin de respirer longtemps, pour comprendre que le jeune homme qui venait de s’échouer contre lui empestait l’alcool.

-T-tu es saoûl.., constata t-il.

Gentiment, il l’entraîna à l’intérieur, et referma d’une main tous les verrous.

-P-pas du tout !! Hmm... Bon c'est vrai, j'suis saoûl, mais c'est pas une raison pour le dire !

Shuuji pointait à présent un doigt qui se voulait menaçant devant le museau de Meguru.

-C'pas parce que t'es mignon, que tu dois tout dire comme ça hein ! Hm.. C'est joli chez toi...

Le jeune homme face à lui eut une petite moue surprise à ce qu’il dit, avant de tenter de l’entraîner vers la chambre d’amis. Il savait que les actions et paroles d’un homme saoûl étaient souvent illogiques.

-Hm.. tu vas dormir ici nee, je vais te préparer la chambre..
-T'es gentil, petit lapin.. Vraiment mignon, et adorable, et chou, et je t'aime vraiment beaucoup..

Docilement, comme une bête malade, le jeune homme suivit son hôte en s'appuyant sur lui. Les joues de Meguru commençaient doucement à s’empourprer, malgré tout.

-M-mais oui, Shuu-chan, moi aussi, je t’aime beaucoup..

Et il l’entraînait toujours, faisant de son mieux. Arrivé dans la chambre, il ouvrit les couvertures, et fit s’asseoir Shuuji sur le bord du lit. Mais il demeurait entre ses bras, comme son invité ne le lâchait toujours pas.. Au contraire, il l'attira contre lui, le faisant s'asseoir sur ses genoux pour le fixer avec un regard plus ou moins insistant, comme s'il essayait de le convaincre de ce qu'il disait.

-Enormément ! V-vraiment, beaucoup, beaucoup, énormément ! Je t'aime vraiment, Meguru !
-M-moi aussi, Shuu-chan.., répondit t-il, mal à l’aise.

Il s’était laissé installer, rougissant un peu plus à cette nouvelle position, et étira un sourire hésitant. Qu’arrivait-il à son ami.. ?

-C'est vrai ? Je suis content.. Même si tu aimes Miyavi-kun plus que moi, ça me fait plaisir que tu me dise ça.. Ca me fait.. tout chaud..

Les bras de Shuuji se resserrèrent sur le corps de Meguru pour le coller contre son torse. Le petit brun ouvrit de grands yeux en se sentant un peu plus collé contre son ami, et hoqueta doucement de surprise. Il commençait vraiment à se demander ce qui se passait dans sa tête.

-M-mais oui.. c-c'est vrai, nee.., répondit-il.

Il sentait que Shuuji avait d'une certaine façon besoin d'être rassuré, mais il sentait aussi le malaise de la situation : ce n'était pas dans les habitudes de Shuuji d'être collé-collé avec les gens, même s'ils étaient ses amis..

Le grand brun ferma les yeux en soupirant, et sa bouche se posa sur l'épaule du petit bonhomme sur ses genoux, comme si c'était naturel. Elle se déplaça lentement jusqu'au cou dénudé par une des mains qui avait fait glisser la capuche à oreilles du pyjama. Et du cou, elle chemina plus rapidement jusqu'à son homologue pour un baiser un peu maladroit au début.

Meguru se crispa doucement sur les genoux de Shuuji. D'abord étonné de sentir ses lèvres sur sa peau, il resta totalement paralysé lorsque ces mêmes lèvres atteignirent les siennes. Les yeux grands ouverts, il ne bougea pas d'un pouce, le nom de son ami restant coincé bien au fond de sa gorge.

D'un geste rendu un peu brusque par l'alcool, Shuuji fit basculer Meguru sur le lit pour se placer au dessus de lui. Cela fait, il poussa un soupir dans lequel naquit un début de gémissement, et sa langue s'insinua dans la bouche du petit brun, comme son bassin se pressait contre le sien.

La passion le gagna, et ses mains se mirent à voyager sous les vêtements de son vis-à-vis. Une sur son torse, tandis que l'autre s'engageait sur une fesse. Une petite plainte de surprise et de plaisir échappa au jeune homme sous lui, comme il posait fermement ses mains contre ses épaules dans l'espoir de le repousser un peu. Un frisson le traversa aux mains baladeuses du grand brun et il rougit à nouveau, fermant fortement les yeux. Il aurait voulu lui demander d'arrêter, mais il ne parvenait même pas à détacher sa bouche de la sienne..

Le baiser fut rompu, et la bouche de Shuuji repartit en exploration vers le cou du jeune homme. Ses mains se stoppèrent doucement, et son corps, petit à petit, se fit plus lourd et plus mou. Meguru reprit son souffle, les joues toutes rouges, et balbutia doucement :

-Sh-Shuu-chan.. t-t-tu fais quoi, là..?

Mais Shuu-chan, n'émit pour toute réponse qu'un profond soupir. Déglutissant, le jeune homme sous lui attrapa son visage entre ses mains tremblantes pour le relever. Il fronça délicatement les sourcils en constatant qu'apparemment, Shuuji venait tout bonnement de s'endormir.. pas une mauvaise chose en soi. Il soupira de soulagement, et mit toutes ses forces à l'oeuvre pour inverser leur position, avant de retirer les mains baladeuses de sous son pyjama. Le coeur encore battant, il l'installa confortablement sous les couvertures, et sortit de la pièce comme une flèche pour aller se calmer.

***

Le retour à l'état de conscience est parfois douloureux. Particulièrement le lendemain d'une cuite sévère. La tête de Shuuji protestait férocement contre l'overdose d'alcool en donnant au jeune homme à peine sorti du sommeil l'impression qu'elle allait exploser sous peu. Fronçant fortement les sourcils, le grand brun grogna en bougeant mollement sur le lit, se demandant vaguement qui il tenait dans ses bras.

Au cours de la nuit, certainement attiré par la source de chaleur à ses côtés, le petit lapin s'était rapproché, pour finir contre le torse de son ami. Toujours endormi, il ne broncha pas lorsque Shuuji bougea, et soupira d'aise, les lèvres entrouvertes. Au bout d'un certains temps d'adaptation, et surtout par soucis de savoir où il avait atterri et avec qui, l'homme à la gueule de boit ouvrit les yeux. La première chose qu'il vit : des cheveux brun sous une capuche à oreilles de lapin. Des yeux clos dissimulés sous quelques mèches rebelles, un petit nez rond, et une bouche aux lèvres pleines et entre ouvertes.. Damned ! Heureusement pour lui, Shuuji n'était pas cardiaque ! Son coeur fit un triple salto dans sa poitrine, et sa tête cogna soudainement plus fort à cause du choc.

-Hmhnn..

Contre lui, Meguru bougea tout doucement, relevant délicatement la tête. Il sortait lentement de sa léthargie, ses paupières frissonnant à cause des faibles rayons de soleil qui emplissaient la pièce. Shuuji ne pu s'empêcher de passer tendrement un revers de main sur la joue enfantine de son compagnon de lit. Son coeur ne se calmait pas. Comment était-il arrivé ici, chez Meguru..? Que s'était-il passé la veille ? Apparemment, aux vues de leurs vêtements intacts, ils n'avaient pas couché ensemble.. Mais avait-il réussi à tenir sa langue ?!

Un nouveau soupir, un peu plus éveillé, et les yeux encore tout embrumés de sommeil s'ouvrirent, avec un sourire, pour regarder gentiment le jeune homme contre lui.

-'hayô..

Shuuji se figea lorsque ses yeux croisèrent ceux du petit lapin dans ses bras. Bras qu'il s'empressa de retirer du petit corps à côté de lui. Rapidement, il se redressa sur le matelas, mais trop rapidement pour son état, et ça, sa tête le lui fit savoir. Une main posée sur son front, le visage marqué par la douleur, il jura entre ses dents.

-H-heu.. Comment je me suis retrouvé chez toi..?

Meguru posa sa main dans le bas du dos de son ami, souriant tendrement à le retrouver comme d'habitude.

-Eh bien.. tu es arrivé à une heure du mat', nee.. et vu l'état dans lequel tu étais, il valait mieux que tu dormes ici.. mais..

Il retira soudainement sa main, le souvenir de la veille lui remontant en mémoire. Et il resta figé contre les couvertures, les yeux ronds comme des billes et les joues rouge coquelicot. Shuuji se tourna doucement, autant parce qu'il avait peur du non-dit que par prudence quant au courroux de sa tête endolorie, vers le petit brun qui restait à présent statique sur le lit comme frappé par le regard de Médusa.

-Mais quoi..? Je.. j'ai dit quelque chose..?
-T-tu-t-t-tu n'as pas.. fait que.. parler.., finit par bredouiller Meguru au bout d'un long silence.

Il se redressa trèèès lentement en position assise, la tête baissée, ses joues n'ayant pas perdu un chouilla de leur couleur. Ce fut au tour de Shuuji d'être frappé par le regard de Médusa.. Bien que Meguru n'ait rien à voir avec cette ignoble créature..

-S-sérieusement ?! Je.. P-p-pardon ! Je t'ai.. je t'ai fait du mal ??
-N-n-non !! s'exclama de suite le petit lapin en relevant les yeux sur son ami. T-tu.. tu m'as embrassé.. e-et.. t-tes mains..

Les mains crispées sur les couvertures, le grand brun se mordit violemment la lèvres, les yeux inquiets, tandis que son mal de tête martelait son crâne. Il laissa passer un ange, le temps de réaliser la situation, de paniquer, et de mourir de honte.

-J-je te demande pardon.. J'aurais pas du venir ici, j'devais.. j'devais vraiment être dans un état..

Tout en parlant, il se débattit un peu avec les draps, et une fois libre, se leva du lit.

-M-mais non, c-ce n'est pas grave, nee ! affirma le petit brun en se mettant à genoux sur le lit. T-tu t'es endormi.. avant d'aller plus loin.., rougit-il en attrapant du bout des doigts le haut de la chemise de Shuuji.

S'il avait été plus fragile, le plus grand se serait mis à pleurer de honte et d'indignation contre lui même. Non content de débarquer saoûl comme une barrique chez la seule personne qu'il ne souhaitait pas rencontrer dans ce genre de situation, il se mettait en plus à lui faire des avances plus que poussées ! Et pour couronner le tout, il s'endormait comme une bouse avant d'aller plus loin !! C'était le comble du ridicule, et s'il avait pu, Shuuji se serait transformé en fourmi pour s'enfuir au loin et aller se laisser mourir dans un trou !

-Je suis.. Vraiment.. Je vais rentrer Meguru..

Et sans plus de cérémonie, sous peine de craquer devant le petit brun, il prit congé en sortant rapidement de la pièce. Son compagnon cligna des yeux, portant une main devant sa bouche en se mordant la lèvre. L'avait-il vexé..? Il sauta sur ses pieds comme Shuuji s'enfuyait littéralement, et le suivit dans le couloir.

-Sh-Shuu-chan..! A-attends, nee.. P-pars pas comme ça.. ce.. c'est pas si grave, j-je t'en veux pas, tu sais.. p-prends au moins un cachet..

Mais Shuu-chan n'attendait pas. Maintenant arrivé dans le hall, il remit fébrilement ses chaussures en se forçant pour ne pas regarder Meguru, debout non loin de lui dans son adorable pyjama lapin.

-Non c'est pas la peine.. Je préfère rentrer, je t'appellerais !

Et sans attendre de réponse, il disparut derrière la porte d'entrée en se faisant violence pour ne pas trop la claquer. Meguru ne lui en voulait pas.. Il ne savait pas si c'était le fait que le petit brun ne se rende pas compte de la situation, ou celui qu'il ait débordé à ce point avec le petit copain de son ami, qui lui faisait le plus mal.

Le visage attristé, Meguru ferma les yeux lorsque la porte se referma un peu sèchement. Il ne comprenait absolument pas pourquoi Shuuji le fuyait. Certes, ce qui s'était passé la veille était gênant, mais sous l'effet de l'alcool.. Il soupira doucement, et s'en alla vers la cuisine, se passant une main dans les cheveux, avant de finir par tenir le bout d'une oreille en tissu toute douce dans chaque main.

Shuuji s'était précipité à toute vitesse hors de l'immeuble. En temps normal, il serait resté plus longtemps, aurait préparé un petit déjeuner pour remercier Meguru de son hospitalité et d'avoir pris soin de lui pendant la nuit. En temps normal, il aurait essayé de profiter des moindres secondes passées auprès du petit brun qui faisait chavirer son coeur à chaque mouvement. Mais ce n'était pas un temps normal, et là, tout ce que voulait le jeune homme, c'était s'enfermer chez lui et se maudire mille fois en tentant de se noyer sous sa douche.

Tout enfermé qu'il était dans les abîmes de son esprit torturé, il sursauta brusquement en apercevant Miyavi marcher dans sa direction, visiblement plongé dans la contemplation de son bijou autour du cou. Animé par la panique, Shuuji se mit une nouvelle fois à courir en priant pour que son ami ne le remarque pas, il n'arrêta sa course qu'en s'engouffrant dans le métro, bousculant tous ces pauvres gens qui se rendaient au travail de bon matin. Miyavi se rendait chez Meguru.. Miyavi se rendait chez Meguru..

***

Miyavi, qui n'avait absolument pas remarqué ce qu'il se passait autour de lui dans la rue, arriva devant la porte de l'appartement de Meguru, et lâcha enfin la Saturne miniature qu'il tournait et retournait entre ses doigts depuis un moment. D'un geste nonchalant, il sonna à la porte en se demandant s'il ne venait pas trop tôt.

Dans la cuisine, alors qu'il pressait une orange, les oreilles du petit brun se dressèrent subitement sur sa tête. Il lâcha tout ce qu'il tenait et courut jusqu'à la porte, pour l'ouvrir à la volée. Même s'il savait que Shuuji ne pouvait pas revenir là, tout de suite, il n'y avait qu’une seule personne susceptible de venir sonner aussi tôt à sa porte.

-Miyaviiii !! couina t-il en se jetant à son cou sur le pas de sa porte.

Miyavi rit doucement en réceptionnant le petit lapin qui lui sautait dans les bras.

-Salut, p'tite bestiole !
-Nyah !

Ses jambes se refermèrent autour de sa taille, comme un enfant perdu retrouvant un parent connu. Il fit une petite moue pensive, et demanda :

-Tu as croisé Shuu-chan ? Tu lui as parlé ?
-Shuuji ? Non je l'ai pas vu.. Pourquoi ?

Les mains du tatoué se posèrent machinalement sur les cuisses du petit brun pour le maintenir dans son étreinte, tout en avançant dans l'appartement. Nouvelle moue.

-Il était là tout à l'heure.. il a passé la nuit ici parce qu'il était saoûl nee.. et ce matin, il est parti en trombe..

Une légère gêne se faisait ressentir chez le petit brun, comme s'il avait envie de parler de l'incident de la veille, mais ne savait pas comment Miyavi allait réagir à ça. Miyavi qui se remit à rire en se disant que Shuuji réagissait parfois comme une idiot.

-Je l'ai pas vu c'est bizarre, mais j'étais un peu dans les nuages aussi.. Et il a pas du me voir non plus je pense ! J'aime bien ton pyjama !

Les lèvres du prostitué se posèrent dans son cou pour des petits bisous tous doux. Un petit rire, et il se détendit lentement, venant lui aussi l'embrasser dans le cou.

-Merci ! Shuuji aussi a dit qu'il était mignon. Mais.. Mi-chan, il a dit des choses étranges, après..

Miyavi releva la tête pour faire face à son interlocuteur.

-Ah bon ? Mais s'il était bourré c'est pas si surprenant ! Toi aussi t'as fait des choses étranges la première fois qu'on s'est vus !
-O-o-oui.., balbutia le jeune homme. M-mais.. il a dit.. qu'il m'aimait beaucoup beaucoup beaucoup énormément et.. qu-quand j'ai essayé.. de le mettre au lit.. i-il m'a renversé e-et il a commencé à.. à m'embrasser.. e-et ses mains.. s-sous mon pyjama..

Un rire clair s'éleva et le grand brun serra un peu plus le petit corps dans ses bras.

-Shuuji-kun devait être complètement rond alors !

Le rire de son amant le rassura, et Meguru se serra encore un peu plus contre lui, un léger sourire se matérialisant sur ses traits.

-Ha-hai nee.. C-ce matin, je lui ai dis que ce n'était pas grave, m-mais il s'est enfui..

Une main caressante passa dans son dos.

-Bah t'en fais pas.. C'est pas si surprenant venant de lui, il un peu coincé.. Il s'en remettra !

Hochement de tête, et nouveau sourire beaucoup plus assuré.

-Hai !! Tu as déjeuné ? Ou tu manges avec moi ?
-Heu.. Hm.. J'ai pas mangé.. Mais, si tu veux déjeuner, on peut..
-Ouiiiii !! s'exclama la petite fraise tagada en soudant ses lèvres à celles de son amant pour un baiser des plus passionnés.

***

Même jour, à peine une heure plus tard, le petit brun sortit de la salle de bain en serviette, pas encore lavé, et retourna à la salle à manger, cherchant apparemment quelque chose des yeux. Il sourit rapidement à son koibito, et se focalisa sur ses mains.

-Ah la voilà !

Il trottina jusqu’à lui, et attrapa délicatement la petite télécommande, qui servait aussi à allumer la sono de la salle d’eau.

-Muhu je te l’emprunte !

Miyavi, tout installé sur le canapé qu'il était, releva un regard interrogatif vers son hôte à peine habillé, comme il lui prenait le précieux objet des mains. Lui qui ne découvrait qu'à peine les joies de la zapette et des images qui défilent à l'écran.. Les multitudes de chaînes auxquelles pouvait avoir accès Meguru lui donnaient presque le tournis, un tournis jubilatoire.

-Pourquoi faire..? demanda-t-il en se faisant violence pour ne pas laisser apparaître la moue déçue qui essayait de se fondre sur son visage.
-Mettre la musique pour me doucher, bien sûr, répondit gentiment le petit brun.

Il s'abaissa à la hauteur de son amant et bisouta tendrement ses lèvres.

-Mais, si tu as envie de regarder la télé, je te la rends de suite.. ou alors, tu peux venir te doucher avec moi, et on la regarde après ensemble.. comme tu veux..!

Le grand brun regardait à présent son interlocuteur avec des yeux naïfs et attentifs, ses mains posées sur ses pieds alors qu'il était assis en tailleur. Comme un enfant qui écoute l'explication d'un adulte.

-Bin.. C'est comme tu veux nee.

Prendre une deuxième douche, ou se saouler devant cet énorme écran, instrument magique et fantastique..? Tandis qu'il ne réfléchissait qu'à peine, le regard du tatoué se perdit vers le meuble qui soutenait la télévision. ... Oooooh, des consoooles ! -Placez ici le visage marqué d'émerveillement juvénile- Il n'avait jamais eu le droit d'y jouer.. Même aux Etats Unis.

-Bah.. non.

Une moue se forma sur les traits de Meguru, alors qu'il retenait par tous les moyens sa serviette qui tentait désespérément de se faire la malle.

-Tout à toi de décider si tu veux m'suivre ou non..

Au passage, il décela parfaitement l'émerveillement de son compagnon, quant aux nombreuses consoles exposées en rayon (si, chez Meguru, c'est un véritable magasin !). Il se redressa, et menaça de s'éloigner, la précieuse télécommande en mains, pour forcer son amant à prendre une décision rapide.

Miyavi reporta son attention sur le jeune homme qui amorçait un mouvement de recule.. avec sa précieuuu', enfin, la télécommande. Sans plus cogiter, le prostitué se remit bien vite à raisonner comme il l'avait toujours fait. Si Meguru l'avait invité, ce n'était très certainement pas pour qu'il fasse le mollusque sur son canapé, mais plutôt pour passer du temps avec lui. Ni une, ni deux, le grand brun se leva et s'étira avec des gestes félins.

-Je vais venir avec toi !

Et fort de cette décision, il se pencha rapidement pour rendre le baiser que son compagnon lui avait donné un peu plus tôt. Un fin sourire ourla les lèvres du petit brun, qui se retint de couiner comme un enfant à qui on accordait une sucrerie. Il attrapa doucement la main de Miyavi dans la sienne, et l'entraîna vers la salle de bain sans se presser.

Une fois parvenu là-bas, il referma soigneusement la porte, et alluma la chaîne stéréo qui trônait sur une étagère non loin d'un lavabo, pour emplir la pièce d'une musique rock. Et enfin, rougissant, il ôta le fin tissu qui cachait encore sa nudité. Lorsqu'on lui lâcha la main, le grand brun commença à se déshabiller, retirant son t-shirt sans plus de cérémonie. Rouge jusqu'aux oreilles, Meguru ouvrit la porte de la douche et y entra. Cela faisait depuis bien longtemps -depuis le lycée, même, pour être exact-, qu'il n'avait plus prit une seule douche avec un autre garçon.. Et c'est une fois nu comme un ver que Miyavi le rejoint dans la petite cabine, pour refermer la porte derrière lui.

Un sourire délicat, maladroit l'accueillit. Mais ce n'était pas comme si c'était la première fois que le tatoué le voyait nu.. Lentement, Meguru actionna l'eau, la réglant à température du corps, et chercha des yeux le gel douche, se collant doucement à son amant. Des bras tendres entourèrent sa taille comme le prostitué se laissait aller contre lui, bercé par la sensation du jet d'eau.

-T'es tout rouge..

Un petit rire gêné lui échappa, comme il nichait son visage au creux de son cou, le temps de se détendre un peu et oubliant totalement l'idée d'attraper cette foutue bouteille de plastique, derrière le grand brun.

-J-j'ai pas l'habitude.., bredouilla t-il contre sa peau.

Ce fut au tour de Miyavi de rire. Vraiment, tout à fait adorable.

-T'es mignon Meguru.. trop craquant !

Avec un sourire enjoué, il le serra dans ses bras et posa son front contre le sien, les yeux pétillants. Les petites mains remontèrent autour du cou du grand brun, et il ferma les yeux. Miyavi avait le don de le mettre rapidement à l'aise, contrairement à d'autres personnes. Il déposa un baiser tout choupi sur sa clavicule, et souffla un tout petit, tout mignon :

-Merci..
-De rien..

Les mains du plus grand glissèrent doucement dans son dos. Depuis qu'il s'était mis en couple véritablement avec la petite fraise, Miyavi s'était habitué à faire des câlins et des tendresses sans avoir d'arrières pensées. Et même s'il avait toujours énormément de mal à comprendre ce que son petit ami cherchait chez lui, à comprendre pourquoi il s'était entiché de lui, aller lui rendre visite et sortir avec lui sans forcément avoir à coucher lui était de plus en plus agréable. Même les moments passés au téléphone, il les attendait inconsciemment, en dépit du peu de chose qu'il avait à raconter.

-Je t'aime.., murmura Meguru en soupirant d'aise entre ses bras.

Son coeur battait un peu fort contre sa poitrine, mais il était bien, vraiment bien, là. La main du prostitué se stoppa, et pour toute réponse, il déposa un léger baiser sur l'épaule du petit bonhomme entre ses bras. Il ne pouvait pas lui dire qu'il l'aimait aussi. Ca ne lui venait même pas à l'esprit, d'ailleurs. Mais ces mots, ces simples mots commençaient à lui faire du bien. Ca l'effrayait encore peu, mais il se sentait apaisé. Le petit brun se bouina un peu plus fort, l'eau chaude coulant toujours à flots sur leurs corps nus et enlacés. Il aurait peut-être fallut songer à utiliser du savon, mais apparemment, cela ne leur venait même pas à l'idée.

-Vraiment craquant..

Le tatoué s'écarta juste assez pour pouvoir poser une main délicate sur la joue de son vis-à-vis.

-Tu sais, maintenant quand tu me dis que tu m'aime, ça me fait plaisir.. un peu.. Je suis désolé de ne pas pouvoir te le dire, parce que j'aimerais bien te faire plaisir aussi..

Un sourire confiant et ravi apparut sur le visage rond de son interlocuteur.

-Tu n'as pas à me le dire, si tu ne le penses pas.. et tu me fais déjà plaisir, juste en étant à mes côtés, nee..

Il se hissa lentement sur la pointe des pieds, et posa amoureusement ses lèvres sur les siennes. Répondant au baiser, Miyavi étouffa au fond de sa gorge un "Ah bon.." à moitié convaincu. Meguru ne se contentait vraiment que de.. de quasiment rien, en fait. Certes. Mais il était habitué à rien, justement. De l'amitié, tout au plus, mais habituellement, rien. Alors, ce "presque rien", que Miyavi lui accordait, il s'y accrochait de toutes ses forces. Et il pensait que ça lui suffisait. Que c'était tout ce qu'il méritait. "Quasiment rien".

Le grand brun approfondit le baiser, glissant sa langue dans sa bouche. Un soupir, et Meguru se crispa doucement, comme il adorait ça. Sa main remonta, se faufilant dans les longs cheveux d'ébène de son koibito, tandis que celle de Miyavi recommençait sa lente course dans son dos. Un frisson prononcé et, avant qu'il ne se rende compte de ses gestes, une jambe était remontée sur la hanche du grand brun. Il pu sentir la main se poser sur une de ses fesses, la caressant tendrement. Cette fois, une petite plainte, comme sa langue ne cessait de tournoyer avec la sienne. Cela faisait un petit moment, qu'ils n'avaient pas couchés ensemble..

Le jeune tatoué mit fin au baiser et laissa sa bouche dériver toujours avec autant de tendresse vers son cou. La tête se pencha délicatement, découvrant une zone intime et érogène. Les yeux à demis clos, déjà quasiment éperdu entre ses bras.

-Mi-chan.. je.. j'ai envie de toi.., murmura t-il tout bas.
-J'le sais.. répondit simplement le dit "Mi-chan" dans un autre genre de murmure, un murmure ronronnant.

Meguru rougit, un soupir de plaisir franchissant la barrière de ses lèvres. Comment pouvait-il le déceler aussi vite..? Il n'était pourtant pas encore tendu.. Il était plutôt.. extrêmement détendu, abandonné à son étreinte. Miyavi s'écarta légèrement et s'installa à genoux devant le petit brun, venant embrasser son ventre sensuellement. Petit brun qui reposa son pied au sol, appuyant lentement son dos au mur. Une main remonta devant sa bouche, poing serré, alors que l'autre restait délicatement aposée sur l'épaule de son compagnon.

-H-hh..

Les lèvres de Miyavi caressaient suavement la peau chaude et douce de son petit ami, descendant vers son bas ventre, puis son entre jambe. Tout ça, sans quitter ses réactions des yeux. Le petit bonhomme frissonna, écartant les cuisses tandis que son membre se dressait peu à peu. Ses mains n'avaient pas bougé d'un pouce, son regard de plus en plus embué fixé sur la tête brune au niveau de sa taille. Après quelques baisers mouillés, le tatoué happa délicatement son membre pour le faire aller et venir dans sa bouche avec lenteur et douceur.

La plupart du temps, avant qu'ils ne se mettent ensemble, c'était plutôt.. bestial. Un léger hoquet passa outre les lèvres de la petite fraise tagada, et sa main remonta se nicher dans les cheveux de Miyavi, alors qu'il fermait les yeux. Le prostitué baissa ses prunelles, comme le contact visuel était rompu, et ne cessa ses mouvements sans changer d'état d'esprit. Les mains posées sur ses hanches. Meguru tourna doucement la tête sur le côté, diminuant l'espace entre sa bouche et ses doigts comme un gémissement plaintif lui échappait.

Une des mains du grand brun glissa et vint attraper la base du membre du plus petit, pour le caresser en même temps que sa bouche et sa langue.

-M-Mi.. aahn..

Deux phalanges vinrent se coincer entre ses dents, ses joues prenant une teinte plus que rosée. Miyavi releva les yeux pour voir le visage rouge de son compagnon, et sourit légèrement à sa réaction. Un nouveau gémissement, plus pressant, se fit entendre. La main libre du petit brun glissa, une mèche de cheveux entre les doigts, jusqu'à la lâcher. Il revint lui caresser la joue, tremblant doucement, mais en voulant encore plus. Les mouvements sur sa virilité se firent un peu francs, et la main libre du tatoué se dirigeait vers l'intimité de son amant. Le prostitué frissonnait, comme le trouble grandissait en lui, faisant naître une boule de chaleur dans son ventre.

Les doigts quittèrent la joue, pour se serrer dans le vide tandis que le plaisir se faisait plus fort. Le petit brun écarta encore un peu plus les jambes, souhaitant qu'il le fasse grimper au 7ème ciel. Les phalanges de Miyavi se perdirent entre ses cuisses, caressant son intimité, l'effleurant doucement. Il commençait à se tendre, sans le contrôler.

-Ou-oui.., souffla ce dernier, mordant un peu plus le bout de ses doigts.

Encouragé par la réaction de la petite friandise ambulante, il titilla avec un peu plus d'insistance son intimité, avant de la pénétrer légèrement d'abord, puis de plus en plus profondément, toujours avec délicatesse. Les deux mains remontèrent se plaquer contre le mur, comme le reste du corps, alors qu'il gardait néanmoins le bout de son index entre ses dents, la tête toujours tournée sur le côté. Ses joues étaient rouge comme des cerises, et Meguru se laissait totalement aller sous les attouchements de son amant.

De plus en plus brûlant, le prostitué étouffa un gémissement dans un profond soupire alors que sa main abandonnait le sexe de son amant pour aller ravir son propre sexe, les joues roses.

-M-Miya.., couina Meguru. P-prends moi, nee..

Sans plus attendre, Miyavi se redressa, délaissant alors le membre tendu du petit brun et lui releva une jambe en dirigeant son propre membre vers son intimité. Délicatement, il le pénétra, les dents serrées sur sa lèvre inférieure. Un bras passa rapidement autour ses épaules du tatoué, la petite bouche pulpeuse lâchant enfin le bout de l'index mâchouillé. La petite fraise étouffa une plainte de plaisir, relevant bientôt l'autre jambe contre sa hanche. Le plus grand attrapa les cuisses de son amant tout en s'insinuant au plus profond de lui, lentement. Le torse collé contre le sien, après un temps d'adaptation, il commença à se mouvoir sensuellement au creux de son intimité alors que de très légers gémissements tentaient de filtrer entre ses lèvres.

Meguru arqua son dos, ses mains liées entre elles derrière la nuque de Miyavi. Les yeux entrouverts, il le fixait d'un regard totalement démuni, soumis, dans lequel brillait, tout au fond, des étincelles d'extase. Les joues toujours roses, le tatoué kidnappa la bouche de la petite fraise, sans réfléchir, comme une pulsion incontrôlée. Sa respiration devenait de plus en plus forte, il prenait des couleurs. Un gémissement lui échappa et il sursauta en se retenant de se mordre la langue comme il craignait de mordre celle de Meguru à la place. La petite fraise en question étouffa une plainte dans le baiser, crispant ses doigts sur sa nuque. Il se mit à bouger les hanches plus vite, intérieurement étonné des réactions du grand brun, exceptionnelles à ce jour.

Mue par le plaisir qui vibrait dans son corps, Miyavi accéléra un peu, s'arrachant de nouveaux soupires dans lesquels il tentaient d'avorter tant bien que mal des gémissements timides. Ses joues ne cessaient de rougir d'avantage et ses mains se crispaient sur les cuisses de son amant. Jusqu'à présent, le seul a avoir réussi à lui donner du plaisir était Shuuji, et il n'était pas à l'aise avec ces sensations délicieuses.. Frémissant, Meguru lâcha la bouche de son compagnon pour gémir tout haut, se mettant à trembler. Il adorait ce qu'il lui procurait, spécialement cette fois-ci, sachant que quelque chose venait de changer sans pouvoir mettre le doigt dessus. Une douce plainte sensuelle échappa au tatoué comme il se crispait instantanément.

Le petit brun se cambra un peu plus et sortit un brin de langue qu'il laissa courir sur la peau du cou de Miyavi, chaudement. Et tout aussi chaudement, Miyavi embrassa avec enthousiasme le visage de son amant. Un couinement lui échappa et il se mit à haleter doucement. Et soudain, cela fit tilt dans l'esprit de la fraise tagada : Miyavi prenait vraiment du plaisir ! Il rouvrit un oeil pour fixer son expression jouissive, et sourit, gémissant subitement plus fort à cette pensée. Honteux, le jeune homme rougit subitement plus fort et enfouit son visage dans le cou de Meguru. Il ne voulait pas, il avait peur sans savoir vraiment de quoi, il ne voulait pas qu'on le voit comme ça. Sans barrière, se laissant aller, se faisant plaisir, vulnérable.

La bouche du petit brun se retrouva tout près de son oreille, et il lui susurra qu'il était encore plus beau comme ça, qu'il était heureux, et qu'il l'aimait.. Les joues de Miyavi devinrent tellement rouges qu'il crut qu'elles allaient s'enflammer. Le seul retour qu'il pu donner au petit Meguru était un nouveau couinement timide et plaintif. S'il n'avait pas une mentalité aussi soumise, il se serait enhardi à lui demander d'arrêter.. Arrêter de dire des choses si gênantes, arrêter de le trouver beau alors que tout ça, ça n'était pas pour lui. En réponse, Meguru s'empressa de lui mordiller le lobe, ses chairs se resserrant de plus en plus sur le membre de son amant. Il griffa doucement le haut du dos du tatoué, et se retint de jouir avant lui, pour être sûr que cette fois, il prendrait tout autant son pied que lui.

Légèrement tremblant dans l'étreinte du petit chamallow vivant, le prostitué accéléra progressivement, gardant tout de même une cadence douce. Et il arrachait ainsi à sa petite victime consentante des gémissements plus poussés, plus aigues aussi, alors que ce dernier se démenait pour susurrer des mots tous plus sensuels les uns que les autres. Au bout d'un moment, dans un sursaut du à une violente vague de plaisir, Miyavi fut transcendé par un grand frisson et commença à se déverser au creux de l'intimité de son petit ami. Un tendre râle qu'il ne parvenait pas à taire s'élevait dans la cabine, et ses mains tremblantes agrippaient fortement les cuisses du petit brun, comme tout son corps était parcouru de petits spasmes. Et, dès qu'il le sentit enfin se libérer en lui, le petit chamallow ne se retint pas plus, explosant en un cri entre leurs ventres.

Les muscles du grand brun se ramollirent, tandis qu'il se laissait choir contre son compagnon en soupirant, sonné par son orgasme. Son premier orgasme. Des frissons lui parcoururent tout le corps, et Meguru releva lentement la tête, le sourire aux lèvres, fier de sentir Miyavi dans un tel état et toujours en lui, au lieu de fuir une fois "le travail terminé" comme il en avait l'habitude. En tentant de se redresser, le prostitué eu un léger vertige et reposa son amant au sol après s'être retiré, pour se tenir à la cabine le temps que le micro malaise passe. Le jet d'eau aidant, il se remit vite sur pied et se détourna, toujours honteux d'avoir pris du plaisir, et en plus d'avoir été vu. Le petit brun reposa les pieds au sol, les jambes flageolantes, et sourit en remarquant le malaise de son amant. Gentiment, pour ne pas le brusquer, il lui prit la main et revint se coller à lui.

-C'était bon, nee..? demanda t-il en posant son front brûlant contre son épaule.

Loin de Miyavi l'idée de repousser son compagnon. Pour les raisons que tout le monde aura compris dorénavant : son extrême soumission. C'est donc malgré lui qu'il du supporter le regard doux du jeune garçon sur lui. En temps normal ça n'aurait pas été un problème, seulement maintenant, il se sentait vraiment honteux. Comme s'il avait fait une bêtise. Une main vint tout de même se poser sur la petite tête brune, caressante.

-Hum..

Sa bouche ne laisserait rien passer d'autre à ce sujet.. À moins qu'on l'y force. Un sourire plus prononcé naquit sur les lèvres du jeune homme, qui vint attraper le visage du grand brun, pour qu'il le regarde en face.

-De quoi tu as honte, nee..? demanda t-il en sentant parfaitement ce sentiment emplir la cabine de douche.

Le prostitué se crispa.. Un câlin, il voulait bien, mais il ne fallait pas trop en demander tout de suite.. D'un geste assuré mais pas brusque pour autant, il pris les mains de Meguru dans les siennes pour libérer son visage et détourna à nouveau les yeux.

-C'est.. Je-j'ai..

Bien sûr que si il avait honte. Le nier serait vain et ridicule. Il déglutit, les joues adorablement rouges.

-J'ai pas.. l'habitude.. de ça. .. C'est.. bizarre..

Ah, et s'il vexait le petit bonbon en disant cela ? Ses yeux se tournèrent timidement vers son vis-à-vis, inquiets et guettant sa réaction. Que les relations de petit ami à petit ami étaient compliquées.. Mais tant qu'il garderait ne serait-ce qu'un contact physique avec lui, le petit brun ne s'offusquerait de rien pour le moment. Son sourire s'élargit même en voyant le regard inquiet de son amant pour lui.

-C'est bizarre.. de jouir..? Tu n'aimes pas ça.. ?
-Ah ! S-si !

Si on avait été dans un manga, on aurai pu voir les cheveux de Miyavi se hérisser sous l'effet de la gêne soudaine. Puis l'acalmie..

-Mais.. heu.. C'est bizarre quand même..
-Tu es trop craquant, toi aussi, tu sais..

Et tout en parlant Meguru attrapa le gel douche -enfin!-, l'ouvrit, et fit couler le liquide sur le torse de du prostitué, les yeux brillants de malice. Il l'avait fait jouir. Il-l'avait-fait-jouir..

La douche passée, le tatoué sortit en premier de la cabine, attrapa une serviette et commença par se sécher les cheveux vigoureusement. Meguru sortit à sa suite, ne pouvant résister à lui plotter une fesse au passage. Il s'enroula dans un yukata, se mettant ensuite également à frotter sa petite tête brune. Une fois sec, Miyavi se dirigea vers ses vêtements pour ne remettre que son boxer et son jean. Il posa ensuite soigneusement la serviette sur le porte serviettes et se mit en face du miroir pour se recoiffer vaguement avec ses doigts. Son compagnon ne songea même pas à s'habiller pour le moment, et éteignit rapidement la musique, avant de lui tendre la précieuse télécommande.

-Tiens ! dit-il avec un énorme sourire, avant de se diriger vers la porte.

Les yeux du prostitué s'illuminèrent de milles feux en découvrant l'objet que lui tendait le jeune garçon. Se retenant de sautiller comme un enfant, la télécommande dans ses deux mains jointes, il le suivit à la manière d'un poussin qui suit sa mère.

-On va regarder la télé ? T'as combien de chaînes ? Tu crois qu'on peut en regarder plusieurs en même temps ?

Un rire clair échappa au jeune homme devant lui, tandis qu'il appuyait sur la poignée.

-Je pense pas que ça soit possible non, j'ai qu'une seule TV, même si l'écran est grand ! 

Et il se stoppa net, cessant de sourire, alors que ses yeux se posaient d'abord sur un pied armé d'une chaussette menaçante qui terminait une jambe, jambe qui elle-même était bien accrochée au corps d'une individu vivant.. Miyavi manqua de percuter son petit compagnon. Il perdit lui également son air insouciant, mais ne fut pas spécialement impressionné pour autant.

-Ah.. Bonjour..
-Salut, répliqua sèchement le non invité qui s'était incrusté tout seul.

Il se redressa d'un bond, et attrapa fermement le poignet du petit brun, qui couina de terreur sur le moment.

-J'te l'emprunte, continua t-il sur le même ton, en l'entraînant vers la chambre.

Le grand tatoué le laissa emporter son petit ami sans rien dire, un peu intrigué et ne réalisant pas tout à fait la situation. Sagement, il referma la porte de la salle de bain et se dirigea au salon, en attendant.

-L-Lay-chan.. ch-chotto..!!

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 09/06/07. Fin de rédaction du chapitre : 27/06/07.

Youhou, la "correction" de ce chapitre ne fut pas de tout repos 8D.. Correction entre guillemets parce qu'on ne peut pas dire que j'ai vraiment corrigé à fond ._.
Désolée pour le retard dans la publication, mais nous aussi on a une vie (si si ^^) ! M'enfin ça devrait aller pour le chapitre suivant, puisqu'il a bien démarré ^__^

15 juin 2007

Love Me - Chapitre V

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Shuuji (de Nobuta wo Produce).
Genre : Yaoi, romance et sucrerie.. 8D
Disclamer : Même les barba papa ne sont pas à nous T___T...

Déclarations des auteurs : L'histoire prend un tournant muhu ^^ Essayez de ne pas tomber en lisant ^___^... Enjoy !

***

Les faibles rayons du soleil, lorsqu'ils parvenaient à se faufiler entre les épais nuages gris, ne pouvaient pénétrer dans la chambre. Les fins rideaux étaient tirés et assombrissaient davantage les lieux, engendrant une atmosphère plus intime. Les soupirs et gémissements sensuels emplissaient l'air brûlant qui flottait dans la pièce. Allongé tout contre son client, Miyavi ondulait suavement sur son corps, frottant leurs peaux ardentes l'une contre l'autre dans un ballet sexuel lent et prononcé. Il allait et venait en lui à un rythme soutenu, ses mains maintenaient prisonnières celles de son amant au dessus de l'oreiller, leurs doigts étroitement liés. Ses yeux plantés au fond des siens.

-Aah.. aaah.. aaaah.. !!

Quoiqu'il fasse, il ne parvenait pas à se retenir. Son regard persistait à rester ancré dans celui du grand brun, ses doigts fermement resserrés sur les siens. Et il se tordait, arquait son dos sous le plaisir offert. Le regard plus que voilé, la peau moite, ses cuisses pâles tremblantes.. il adorait ça. Et il tirait délicatement sur ses poignets, juste assez pour que Miyavi le retienne encore prisonnier, cela amplifiant encore plus son plaisir.

Un profond soupir. Le tatoué, sans cesser ses mouvements, pencha son visage près de celui de son client. En une tendre caresse, il effleura ses lèvres des siennes, pendant quelques secondes, avant de lui offrir un vrai baiser. Ses coups de bassin se firent un peu plus brusques, un peu plus rapides. Les cris en devinrent étouffés, mais pas forcément moins forts. Meguru noua brusquement ses jambes dans le dos de son amant, se mettant à bouger ses hanches encore plus rapidement.

Et, encouragé par cette manifestation enthousiaste, Miyavi accéléra également. Graduellement. Pour aller de plus en plus fort, de plus en plus vite. Il rompit le baiser, mais garda leurs bouches en contacte, replongeant ses prunelles dans celles de son vis-à-vis. Le petit brun se mit véritablement à couiner sous l'extase qui le traversait, et souffla tant bien que mal :

-B-Baise-moi.. b-baise-moi, Miya-chan !! Aaah !!

Comme demandé dans ces termes grossiers, le grand brun passa brusquement au cran au dessus. Sa respiration se fit plus courte et plus incertaine, sous l'effet de l'effort fournit. Cette fois-ci, un cri passa outre les lèvres de son amant, puis il se mit à hoqueter. Il tremblait de tous ses membres, se laissant aller sous les assauts de son partenaire avec délice. La plante même de ses pieds s’arquait sous le plaisir offert. Et, soudainement, il se sentit mourir d’extase, se libérant violemment entre leurs ventres. Il se laissa mollement retomber contre les draps, sonné, et souffla avant de tomber dans l’inconscience :

-J-je t’aime.. 

Miyavi se retira délicatement et s'affala à côté du corps inerte de son client. Ce n'était pas la première fois qu'il provoquait des évanouissements, mais par précaution, il s'assura que le jeune homme respirait toujours. Après quoi, le tatoué se redressa pour gagner la salle de bain. La déclaration d'amour que Meguru lui avait faite, en aucun cas il ne la prenait pour sa personne. Cela faisait quelques mois maintenant que le petit brun revenait le voir régulièrement, et il n'était pas rare qu'il crie le nom de Lay plutôt que le sien. Il ne savait pas où en était leur relation à présent, mais le prostitué supposait donc que le petit bonhomme éprouvait des sentiments plus qu'ambiguës pour son "meilleur ami".

Son passage dans la salle d'eau se fit rapide, juste le temps de prendre une douche furtive et d'enfiler un boxer. C'est armé d'un gant de toilette mouillé qu'il réapparut dans la chambre et entreprit de nettoyer doucement le garçon inconscient sur son lit. Après plusieurs allers-retours de la chambre à la salle de bain, Meguru se retrouva propre, vêtu de son sous-vêtement, et confortablement installé sur un énorme pouffe rouge tout mou et tout doux. Et en attendant qu'il se réveille, Miyavi décida de changer ses draps.

Lorsque Meguru rouvrit enfin les yeux, ce fut pour s’étonner de voir non loin de lui, le lit même sur lequel il était il y avait de cela quelques instants. Il cligna doucement des paupières et se redressa lentement sur le pouffe, observant Miyavi qui terminait de refaire le lit.

-Tu.. tu aurais pu attendre, nee.. je.. je t’aurais aidé..
-Tu n'as pas à faire mon lit, Meguru-san. Sourit le grand brun en se redressant après avoir tiré la couverture.

Il se remit sur pieds difficilement et vint entourer sa taille d’un bras, le haut des joues encore rougi. Le petit brun se hissa sur la pointe des pieds, venant déposer un baiser au creux de l’épaule de Miyavi. Il se souvenait pertinemment lui avoir avoué son amour juste avant de s’évanouir.. sa déclaration n’avait-elle donc eu aucun impact sur le tatoué.. ?

-Mi-Miyavi.., commença t-il, en laissant une de ses mains s’échapper vers des contrées assez basses sur le corps du grand brun.

Eternellement docile, le prostitué laissa les doigts de son client glisser où bon leur semblait. Il ne bougea pas, si ce n'est pour tourner la tête vers le plus petit, attentif.

-Oui ?

Un petit sourire tendre naquit sur les lèvres du plus petit. Il relâcha Miyavi, l’incitant à se tourner vers lui sans gestes brusques. Et, lorsque le jeune homme fut pile dans l’axe qu’il souhaitait, il le poussa en arrière pour l’étaler sur le dos, prenant place sur ses hanches en riant doucement. Sa bouche lui vola un rapide baiser claquant, avant de s’aventurer vers son oreille, la mordillant avec amusement. Ses mains n’étaient pas en reste, caressant le torse du grand brun, le pinçant à quelques endroits sensibles, le titillant à d’autres dans le but de le chatouiller.

Même s'il était un peu surpris par cette attitude, Miyavi ne s'en étonna pas plus que ça. Son réflexe de barrière de défense fut vite contré par les petites attentions gentillettes de son partenaire, et il se vit d'ailleurs rire légèrement à ses taquineries. Tressaillant de temps en temps, le tatoué ne trouva pas d'autre moyen de rempart à cette attaque qu'une contre attaque. C'est donc subtilement qu'il parvint à glisser ses doigts entraînés vers les zones sensibles de son vis-à-vis afin de lui rendre la pareille.

Les rires de Meguru s’accentuèrent, muant en de petits cris sous les doigts de Miyavi. Il continuait malgré tout de se tortiller au dessus de lui, intérieurement satisfait de voir enfin une expression sincère sur les traits du grand brun. Et une main dévia -accidentellement ?- vers l’entrejambe de son partenaire de jeu. Mais il n'y eu aucune réaction apparente à ce petit dérapage, le tatoué étant habitué à ce que l'ont touche n'importe quelle partie de son corps. Et tendit qu'une main du petit brun se perdait "malencontreusement", les siennes redoublaient dans leurs chatouilles.

-Ya-yamete yo! riait le jeune homme dessus de lui.

-Sans y prendre garde ?- Il faisait un peu plus pression entre les cuisses du tatoué, alors que sa bouche descendait sur le torse de Miyavi. Il attrapa un grain de chair entre ses dents, tentant tant bien que mal de le mordiller pour prendre sa revanche. Immédiatement, Miyavi avait cessé de malmener les côtes de son client comme celui-ci le lui avait demandé. Et sentant que le jeu dérapait légèrement, il exerça un changement de position en un coup de rein stratégique. Avec des mouvements gracieux il s'installa à califourchon au dessus de Meguru, et attrapa ses mains baladeuses.

-Et maintenant, comment tu t'échappes ?

Un grand sourire sincère fleurit sur le visage du plus petit.

-Avec une attaque de bisous intensive..? demanda t-il plutôt innocemment, faisant claquer sa mâchoire comme s'il désirait le mordre.

Le prostitué amena les mains du petit brun sur le lit au dessus de sa tête et les garda prisonnière de sa poigne.

-Et si je fais ça, comment tu vas faire pour m'embrasser ?

Sur son visage régnait l'air pervers et sadique qu'ont les enfants qui sont sûrs et certains de leur ingéniosité diabolique. Le jeune homme sous lui sembla un instant réfléchir. Il adorait que son partenaire le tienne dans ce genre de position, et son boxer qui se gonflait légèrement ne faisait que le prouver. D'autant plus que cette fois, Miyavi semblait s'amuser ! Et Meguru tenta un coup de rapidité surprise, se redressant comme il pouvait dans l'espoir de happer ses lèvres.

Malheureusement pour lui, le grand brun ne fut pas surpris et se contenta de resserrer sa prise pour l'empêcher de monter trop haut. Un éclat de rire résonna dans la chambre. Le petit brun se mordit la lèvre inférieure, ne pouvant retenir un soupir d'envie. Au fond de son regard brillait une lueur des plus amusée. Et il tenta à nouveau, deux fois d'affilée. Miyavi ne cessait de rire comme un gosse et finit par avoir pitié de tant d'ardeur vaine. Il relâcha les poignets de Meguru et posa ses mains sur son ventre, ne prêtant pas attention au désir qu'il sentait monter lentement en lui.

-T'es mignon, Meguru-san ! Mais je suis plus fort que toi !
-Nee ! se mit à rire le petit brun en posant délicatement ses mains sur ses épaules. Appelles-moi simplement Meguru, ou Meg' ou tout ce que tu veux ! Mais oublies le "san" ! Et puis..

Un sourire pervers, et il le fit à nouveau basculer sur le dos, reprenant ses activités d'antan. Miyavi écarta les jambes et passa une main dans les cheveux bruns de son amant d'un geste machinal. Il décida de se laisser faire, au moins pour quelques instants, ses yeux s'attardant sur lui quelques secondes avant de se perdre sur le plafond abîmé. C'était plutôt agréable d'inverser les rôles pour une fois, et d'être celui qui subit les cajoleries. Sentir sa petite bouche charnue semer son torse de tendres et doux baisers humides, ses mains glisser lentement sur sa peau comme une caresse d'aile de papillon.

Parfois, un brin de langue taquin, mais tout aussi délicat, effleurait sa peau douce. Meguru ferma les yeux. Même s'il n'était pas habitué à être de ce côté là, il s'appliquait à combler le corps de son amant de baisers, pour lui offrir ne serait-ce qu'une once de plaisir. Et sa bouche descendit au niveau de son nombril, avant d'atterrir sur le haut de son boxer, comme hésitante.

Le prostitué releva la tête et se redressa sur les coudes pour lancer un regard neutre au petit brun qui demeurait maintenant entre ses jambes. Est-ce qu'il avait l'intention de lui faire une fellation ? Ca risquait de ne pas avoir beaucoup de succès.. Quoi que. S'il se laissait aller, comme pour la myriade de baisers de l'instant, peut-être que. Shuuji y arrivait bien, lui. Le bonbon non plus n'était pas un client comme les autres, alors après tout..

-J-je peux.. ? demanda maladroitement Meguru, ayant relevé la tête aux mouvements de Miyavi.

Il n'était pas vraiment sûr de lui sur ce plan. Mais pourquoi ne pas essayer.. ? Du bout des doigts, il tripotait délicatement l'élastique du boxer de son partenaire. Un sourire pâle naquit sur les lèvres du tatoué et ses yeux se vidèrent quelque peu.

-Tu peux tout ce que tu veux, si tu as l'argent.
-T-tu sais très bien que tu n'as pas à t'inquiéter pour ça.., rougit le petit brun en secouant doucement la tête. J-je te demande s-si tu en as envie..

L'union d'un bonbon et d'une fraise, ça donne une fraise tagada ! C'est ce à quoi Meguru fit penser à Miyavi en rougissant de la sorte. Et il se mordit l'intérieur des joues pour pouvoir garder cette expression neutre mais doucement absente qu'il avait. Ne pas perdre son sourire, ne pas. Même s'il était plus que rare qu'on lui demande son avis sur ce qui lui ferait plaisir. Il ne devait rien laisser paraître, jamais.

-Considères que je suis une page blanche.. Mes envies se dessinent en fonction des tiennes. Si toi tu en as envie, alors dis-toi que moi aussi. Pour le temps qu'on passe ensemble, tu disposes de moi Meguru.
-Mais.. c'est faux.., répondit tout bas le jeune homme.

Il se redressa lentement, venant coller son torse à celui de son compagnon, tandis que ses mains prenaient délicatement son visage entre elles. Un tendre sourire.

-Tu sais, j'aime bien le Miyavi avec qui j'ai passé du temps jusque là.. mais, je peux te dire.. que j'aime encore plus le Miyavi avec qui je viens de m'amuser à l'instant. Je n'aime pas disposer des gens, alors.. amusons nous ensemble, nee.. ?

Les yeux de Miyavi se fixèrent quelques secondes dans ceux du plus petit avant de dériver, comme ils commençaient à se charger d'émotion. Les joues roses, le grand brun déglutit difficilement en pinçant les lèvres avant de répondre à voix basse.

-Ne dis pas ça.. Ne me demande pas ça.. je n'ai pas le droit de m'amuser avec un client..
-Je dis ce que je pense, nee..

Il eut un petit sourire triste en voyant les yeux de Miyavi se remplir d'émotion, et passa rapidement ses bras autour de son cou pour le serrer fort contre son torse chaud. Le jeune homme devait aussi sentir combien son coeur battait vite dans sa poitrine.

-J'aime le Miyavi que je viens de rencontrer, d'entrevoir.., souffla t-il au creux de son oreille.

Un frisson parcouru le tatoué qui n'avait esquissé aucun mouvement pour lui rendre son étreinte. Soudain, il releva la tête avec une lueur d'illumination dans les yeux. Meguru disait qu'il l'aimait, mais ça ne pouvait décemment pas être de l'amour.. si ? Alors, cette déclaration qu'il avait articulé avant de s'évanouir n'était pas pour Lay ? Posant sa main sur le ventre de son interlocuteur, il éloigna délicatement ce coeur qui frappait son torse à chaque battement.

-Tu te souviens ce que je t'ai dit la fois où on s'est rencontré..?

Prenant sur lui, le jeune garçon se redressa lentement. Il hocha sereinement la tête à la question de Miyavi, une expression on ne peut plus sérieuse sur son visage.

-Je n'espère rien en retour, répondit-il calmement. Je suis habitué. Je tiens juste à ce que tu le saches.

Un ange passa.

-D'accord.

Ce fut la seule réponse du prostitué. Il garda au fond de sa gorge le "Mais tu vas souffrir si tu ne m'oublies pas rapidement.", se doutant que son interlocuteur était pertinemment au courrant de ce que ce genre de sentiment pouvait engendrer. Le "Si jamais tu souffres trop, abandonne moi.", lui, resta emmitouflé dans son coeur sans qu'il n'ait conscience d'avoir cette pensée. Un grand sourire illumina alors les traits du petit brun, et il attrapa rapidement les mains de son homologue masculin entre les siennes.

-D'accord ?! C'est vrai ?! demanda t-il avec espoir. Alors, sortons ensemble, nee !? Nee ?!
-Qu-quoi ?!

Les yeux de Miyavi s'écarquillèrent de surprise devant une telle réaction. Les joues de nouveau rosies, il tenta de rassembler les informations qui avaient fusées dans son cerveau et de les remettre en ordre.

-Mais.. tu veux dire, sortir ensemble dehors, au restaurant ? Ou sortir ensemble, comme.. comme un couple ?
-Hmmm..

Sa bouille sembla un moment pensive, avant qu'il ne s'exclame, avec un grand sourire idiot :

-Les deux !
-.. Mais, je ne peux pas être en couple avec quelqu'un.. Je ne peux pas pendre soin de quelqu'un et puis.. je ne peux pas aimer non plus, alors ça, ça va pas être possible..

Miyavi était un peu gêné de devoir refroidir l'ardeur de la joie du petit brun. Il était si mignon à sourire comme ça, comme un enfant à qui on promettait une barba papa. Et lui, il la lui arrachait des mains.

-Hmhm ! s'exclama Meguru en secouant à nouveau ses mèches brunes. Ca ne fait rien, tout ça ! -mensonge- Tu peux être avec quelqu'un, si tu le décides ! Et puis, je peux prendre soin de moi-même ! Et encore aussi, je ne te demande pas de m'aimer, juste d'être toi, avec moi !

Avec enthousiasme, il déposa un baiser sur les lèvres du tatoué, attendant sa réponse. Les yeux de Miyavi se baissèrent lentement comme il réfléchissait à ce qu'il entendait. S'il le "décidait" il pouvait être avec quelqu'un ? Mais avec une vie comme la sienne est-ce qu'il pouvait décemment accepter une telle proposition ? Il n'avait pas de temps à consacrer à un petit ami à moins que celui ci ne le paie..

Mais en même temps, la perspective de pouvoir voir quelqu'un en dehors des rapports pute/client était plutôt agréable. Ce n'était pas la première fois qu'on lui demandait ce genre de chose, mais jamais personne n'avait mis autant de candeur et de pureté dans sa proposition. Alors, peut-être que..

Ses joues rougirent.. C'était la première fois qu'il hésitait à repousser les sentiments de quelqu'un.

-Je.. Je ne sais pas si je peux.. si j'ai le droit..

Le petit bonbon aux joues roses face à lui se mordit la lèvre, les yeux rieurs. Miyavi était vraiment adorable, quand il se laissait un peu aller. Aussi, il attrapa délicatement son menton entre ses doigts fins, et lui fit relever lentement la tête, plongeant son regard au plus profond du sien.

-Nee.. tu peux réfléchir à ma proposition.. je ne te demande pas une réponse immédiate, d'accord ? Si tu ne sais pas si tu as le droit, c'est que ce n'est écrit nulle part que c'est interdit.

Lentement, une main passa en une caresse des plus douces sur le torse pâle du prostitué, pour terminer sa course entre ses cuisses. Aucune réaction de Miyavi.

-Et.. si c'est le fait de devoir prendre du temps pour quelqu'un et de ne pas être payé dans ces moments là qui te fait peur, tu n'as pas à t'en inquiéter.. j'ai assez d'argent pour pouvoir en jeter à tort et à travers par les fenêtres..
-Mais dans ce cas là, tu seras juste un client..

Non ? Miyavi n'était pas expert en relations sociales, loiiinnn de là, mais le fait de devoir payer pour avoir son temps, peu importe comment on l'utilisait, faisait de n'importe qui un "client". Un sourire amusé. Il y avait du boulot, encore plus que quand il avait rencontré Lay. Avec des gestes lents, il posa gentiment sa main libre au niveau du coeur du grand brun.

-Pas là.., susurra t-il en le fixant au fond des yeux. Et c'est ce qui compte le plus pour moi..
-Où ça ? demanda Miyavi avec des yeux débordant de candeur.

Un petit rire léger passa les lèvres de Meguru. Il se hissa un peu plus sur Miyavi pour effleurer ses lèvres des siennes.

-T'es vraiment trop mignon, nee.. Je parle de ton coeur, là, dit-il en faisant pression de ses doigts sur sa poitrine. Si tu portes une personne dans ton cœur, qui qu’elle soit –un ami, un parent, un petit ami-.. quelqu’un que tu apprécies vraiment, avec qui tu te sens vraiment bien et avec qui tu peux te laisser aller.. ce n’est plus un client, tu ne crois pas ? Peu importe les apparences. Parce que, entre elle et toi, tu sais qu’il y a quelque chose de plus, que tu ne partages qu’avec elle..

Un nouvel ange passa alors que le visage de Miyavi tremblait légèrement. Il y avait certaines subtilités qu'il ne saisissait toujours pas pleinement, mais dans la forme, il comprenait ce que voulait dire Meguru. Cependant, lui..

-Est-ce que j'ai le droit de faire ça..?
-Tout être humain à droit au bonheur, nee.. Tu es humain, toi aussi. Peu importent le rang, la profession, et toutes les choses matérielles de ce monde.

Cette fois-ci, ce ne fut pas un ange, mais un orchestre angélique qui passa entre les deux jeunes hommes. Le regard du plus grand demeurait baissé et commençait à devenir un peu perdu.

-Je n'sais pas.. souffla-t-il tout bas.

Lui n'avait toujours été qu'un chien, un jouet, une pute. À part Shuuji et la personne qui s'occupait de lui, et à présent Meguru, personne ne le voyait autrement que comme cela.

-Réfléchis-y.. j'attendrais.., murmura Meguru.

Il se coucha tout contre son corps, ses lèvres se perdant un bref instant sur son menton. Puis il nicha son visage au creux de son cou, une main toujours contre son coeur, et l'autre ayant réélu domicile sur son épaule.

-J'attendrais autant qu'il le faudra, "koibito"..

***

Les yeux grands ouverts sur toutes les couleurs, toutes les formes, à l'affut de tous les bruits et toutes les musiques, Miyavi ne savait plus où donner de la tête. En entendant des cris derrière lui, le tatoué se retourna instantanément, un sourire émerveillé étirant ses lèvres, et leva les yeux sur le grand huit qui s'élevait au loin. A voir le grand brun dans un tel état d'excitation et d'émerveillement, Meguru se mit à rire. Lui n'était venu que rarement dans ce genre d'endroit, mais ne s'étonnait pas autant des merveilles qui les entouraient. Tout sourire, il se tourna vers Shuuji.

-Nee ! Je vais acheter quelque chose à manger, je reviens !

Il se hissa sur la pointe des pieds pour atteindre la joue de Miyavi, et se mit à courir ensuite vers une file d'attente un peu plus loin. Le prostitué avait rebaissé les yeux vers Meguru en sentant la paire de lèvres s'appuyer sur son visage tandis que Shuuji acquiesçait en souriant. Il le regarda s'éloigner, l'air soudainement pensif. Cela faisait maintenant un peu plus d'une semaine qu'ils avaient eu cette fameuse discussion, et il n'était pas plus décidé à accepter ou pas sa proposition. Il laissa son regard traîner sur son compagnon qui n'avait toujours pas lâché le petit brun des yeux.

-Tu sais, Meguru m'a demandé si j'avais envie de me mettre en couple avec lui..

Comme frappé par une décharge électrique, le jeune homme se tourna vers Miyavi dans un sursaut en s'étouffant de surprise. Il était habitué au manque certain de tact du tatoué, mais là il s'agissait de ce qui était dit plus que de la manière dont ça avait été dit. Les yeux toujours ronds de surprise, il fixait son vis-à-vis, extérieurement inactif. Pourtant, intérieurement, son cerveau marchait en accéléré.

Après tous les efforts qu'il avait fait, c'est Miyavi que Meguru réclamait. Shuuji s'était toujours désespéré de voir que le petit brun n'était absolument pas réceptif à ses signaux, il se disait que peut-être, il était trop subtile.. Meguru était tellement naïf. Alors il avait décidé d'être plus démonstratif, plus directe pour lui faire comprendre qu'il voulait se mettre avec lui. Mais là, en une phrase, sans s'en rendre compte, Miyavi avait fait ses espérances s'écrouler comme un chateau de cartes.

Voyant une lueur de frayeur passer dans les yeux du prostitué, Shuuji se reprit et s'efforça de lui faire un sourire doux. Il ne fallait pas qu'il y ai de malentendu, le grand brun avait déjà assez peu d'estime pour lui-même, ce n'était pas la peine d'en rajouter en enfonçant le couteau dans la plaie avec un silence trop long. Et pas une seule seconde, il n'était question de rabaisser son ami pour pouvoir avoir l'homme qu'il aimait.

-Et tu en as envie ? finit par demander Shuuji en masquant comme il pouvait son inconfort.

Soulagé de ne pas se heurter à un "Mais comment est-ce possible qu'un ange comme Meguru veuille de toi pour autre chose que ton cul ?", le grand tatoué sentit son coeur s'apaiser à cette simple question. Un instant, il avait cru voir du dégoût dans le regard de son interlocuteur, mais sans doute s'était-il emporté.

-Je ne sais pas.. Je crois que.. je ne serais pas contre. Il est gentil, il ne me demande pas toujours de coucher, et il dit qu'il m'aime. Alors peut-être que ça me reposerait un peu, d'avoir quelqu'un comme ça.

Comme en proie à un horrible dilemme, il se tordait les doigts nerveusement. Avoir à parler de ce qu'il désirait lui, de ce qu'il pensait être dans son propre intérêt, et de pouvoir prendre une telle décision sans en référer à la personne qui s'occupait de lui, ça le rendait terriblement nerveux. Aussi s'empressa-t-il de rajouter rapidement..

-Mais je n'sais pas si j'ai l'droit !
-Bien sûr que tu as le droit ! répondit Shuuji du tac au tac, enfouissant au fond de lui la blessure au poignard qu'il avait reçu au coeur en entendant "il dit qu'il m'aime". Il n'y a pas de raison pour laquelle tu n'aurais pas le droit.
-Mais si.. Peut-être que c'est écrit dans mon contrat..
-Ca m'étonnerait qu'il ai pensé à une chose pareille en rédigeant ton contrat tu sais. Mais si tu doute, tu peux le consulter ?
-J'ai peur de lui demander. Je crois que, j'ai pas envie qu'il sache que je peux avoir un petit-ami..
-Et tu sais pourquoi tu préfères qu'il l'ignore ?
-... J'ai peur qu'il me l'interdise..

Un sourire naquit sur les lèvres de Shuuji, Miyavi agissait comme un adolescent.

-Tu peux avoir un petit ami, tu n'auras qu'à ne pas le lui dire. Tout ira bien.
-Mais il y a aussi que, je n'ai pas le temps de m'occuper de quelqu'un.. Si je lui consacre quelques moments dans la semaine, je ramènerais moins d'argent.
-Je pense franchement que tu peux te permettre de ramener moins d'argent avec tout les efforts que tu fournis.. Il n'est pas sur la paille.
-Mais il va se poser des questions.
-Il ne s'en rendra même pas compte !
-Peut-être bien..

Il n'était pas question de faire payer Meguru dans ces conditions. Le prostitué avait au moins mis cet aspect au clair dans sa tête. Pour lui, ce genre de lien ne devait pas se tisser avec de l'argent, c'était incompatible. Et même si le petit brun affirmait que ce n'était pas un problème, Miyavi ne pourrait pas le voir autrement que comme un client s'il continuait de lui donner tous ces billets lorsqu'ils se voyaient. Et la situation n'aurait pas évolué, finalement. C'était comme ça. Lui n'avait pas un coeur aussi pur que celui de la petite fraise tagada, il ne pouvait pas lui faire confiance aveuglément.

-Tu vas essayer ? demanda Shuuji après avoir laissé le jeune homme cogiter quelques instants.
-Je ne sais pas.. Ca ne marchera peut-être pas.. Si ça se trouve, Meguru se trompe, et puis moi, je ne peux pas l'aimer.
-Essais quand même, je pense que ça ne peut être que bénéfique pour toi. Même si tu n'as pas de sentiment amoureux envers lui, je suis sûr que tu as assez de tendresse en toi pour pouvoir compenser un peu. Et si ça ne marche pas, vous ne serez pas le premier couple qui se sépare tu sais, il ne faut pas penser à ça.

Ca lui arrachait la bouche. Ca lui arrachait la bouche et le coeur. Mais Shuuji pensait tout ce qu'il disait. Et autant qu'il pouvait, il se focalisait sur le bien être de Miyavi pour ne pas avoir à penser qu'il avait mal à en crever, et chasser cette foutue envie de fuir qui faisait trembler ses jambes d'impatience.

-Tu crois vraiment que je peux ?
-C'est mon avis que tu voulais non ? Je viens de te le donner : tu peux accepter la proposition de Meguru. Et d'ailleurs, je t'ordonne de le faire, idiot ! s'emporta le jeune homme en souriant néanmoins pour montrer qu'il n'y avait aucune animosité dans ces mots.

Un sourire géné apparut sur les lèvres de Miyavi comme ses joues rosirent un peu. À quoi bon se le cacher plus longtemps, ça résonnait dans sa tête et sa poitrine, Shuuji était véritablement son ami malgré les apparences qui ne faisaient de lui qu'un client sympathique. Le prostitué ne pouvait pas ressentir d'amour, mais qu'importait, l'amitié était certainement le sentiment le plus agréable, doux et sécurisant qui puisse exister.

-D'accord.. je vais lui dire.

Et ce fut bien entendu ce moment là que la petite fraise tagada choisit pour revenir, une barba papa dans chaque main. Il donna un léger coup de fesses-à-fesses sur le derrière de Miyavi et demanda :

-Tu vas dire quoi à quiiiii ??

Pendant que le grand brun frisait la crise cardiaque, il revint à leurs côtés et leur tendit avec un grand sourire une friandise à chacun.

-J’ai pas trois mains alors j’en ai pris que deux, et si ça ne vous dérange pas je vous en piquerais un peu, sourit-il de toutes ses dents.

Et l’ambiance légèrement pesante qui régnait entre les deux jeunes hommes se fit -enfin !- ressentir pour lui.

-Ano.. quelque chose ne va pas ? risqua t-il avec une petite moue.
-Si si, tout va bien. rassura d'abord Shuuji avec un sourire qui se voulait doux, le regard un peu voilé.

Miyavi, lui, était parti dans la contemplation de sa barba papa. Il n'en avait mangé qu'une fois dans sa vie, et en gardait un merveilleux souvenir d'enfance. Il tourna vers Meguru un grand sourire juvénile et se pencha un peu afin de déposer un baiser furtif sur ses lèvres.

-Merci ! E-en fait..

Son coeur se mit à battre désagréablement fort. Il était sur le point de prononcer une phrase qui bouleverserait le court de la vie qu'il avait mené jusqu'à présent. Serrant le bâton qui soutenait son coton rose sucré, le jeune homme inspira doucement.

-En fait, je crois que ce serait bien qu'on se mette ensemble. Si tu veux toujours.

D’abord, un regard vers Shuuji, sa petite moue s’intensifiant au mensonge qu’il venait de dire. Parce qu’il sentait toujours ce genre de choses, Meguru. Mais pas longtemps, comme il se mit à loucher à cause des lèvres qui vinrent se poser d’elles-mêmes sur le siennes un bref instant. La bouche entrouverte, il fixait à présent Miyavi comme si c’était la première fois qu’il entendait ce genre de phrase.

-B-bien sûr que je veux toujours !! s’exclama t-il au bout d’un temps, se jetant sans réfléchir à son cou.

Ses joues étaient rosies par la joie, et il le serra tendrement contre lui, avant de tourner sa petite bouille vers Shuuji, et de se détacher. Gentiment, mais toujours sur l’excitation due au fait que le tatoué ait accepté sa proposition, il attrapa le col du jeune homme et se hissa sur la pointe des pieds afin de déposer un baiser claquant sur sa joue. En guise de remerciement pour tous les conseils qu’il avait pu lui fournir.

Dans un sursaut de surprise, le grand brun avait légèrement tourné la tête. Mauvaise idée. Le baiser de Meguru s'écrasa sur ses lèvres, faisant s'écarquiller ses yeux et rougir ses joues. Précipitement, il s'écarta et baissa la tête dans l'intention de dissimuler le trouble qui s'était installé dans son regard. Rougissant également, le petit brun porta simplement ses doigts à ses lèvres, les joues rouge coquelicot. Pourquoi Shuuji avait-il tourné la tête.. ?

-E-Excuses-moi.. souffla le plus grand d'une voix mal assurée.

Soudain, il releva un visage dont le sourire voilait avec peine la panique naissante.

-Bon ! Et bien je vais vous laisser quelques minutes ! Pour que vous puissiez jouir tranquillement de vos premiers instants en tant que couple !

Shuuji fourra sa barba papa dans les mains du petit Meguru, et après un autre sourire crispé, il s'enfuit littéralement vers les toilettes du parc. Abandonnant à leur sort les deux autres jeunes hommes.

Miyavi quant à lui, était resté sage et silencieux, à observer avec une légère surprise l'attitude de son ami qu'il jugeait étrange et inhabituelle. Et Meguru l'avait regardé s’enfuir, clignant des paupières, encore sous le choc. Puis il se tourna vers Miyavi, et murmura :

-P-pourquoi il se met dans un état pareil juste à cause d’un baiser volé.. ?

Lentement, il retourna se blottir contre le grand brun, et poussa un long soupir. Il pouvait être gêné, d’accord. Mais pas de quoi prendre la fuite…

-Je sais pas. Mais Shuuji est parfois vite dépassé par ce genre de situations avec moi, quand c'est en publique. Un jour il m'a expliqué que, à cause de son métier, il fallait pas qu'il se fasse remarquer..

La barba papa dégageait une douce et forte odeur de sucre qui titillait de plus en plus le museau du tatoué. Seulement, il ne savait pas encore s'il pouvait commencer à la manger.

-Ah bon.. ? demanda tout bas le petit brun, plus prit dans ses pensées qu’autre chose.

Il ne songea même pas une seconde à chercher quel était le travail en question du jeune homme. Normalement, lui aussi était censé se tenir.. Sans parler de Lay ! Et l’illumination se fit. Meguru sauta sur place, tendant à Miyavi la barba papa que Shuuji lui avait remise.

-Tu peux me tenir ça, s’il te plaît ? ... Où est-ce que je l’ai mise.., se mit-il à marmonner.

Il fouillait ses poches, une petite bouille concentrée peinte sur ses traits, jusqu’à sortir victorieusement un étui noir. Il reprit délicatement la sucrerie à son koibito et lui tendit la boîte en rougissant.

-Nee.. est-ce que tu accepterais de le porter, maintenant que tu as accepté de sortir avec moi.. ?

Intrigué le tatoué attrapa le petit coffret et, avec une adorable curiosité dans les yeux, l'ouvrit tant bien que mal, géné par la friandise qu'il tenait dans sa main. Dans l'écrin sombre, reposaient sur du satin noir, une chaîne en argent, et un pendentif en forme de Saturne. Ce bijou valait très certainement une valeur qui n'était pas négligeable, mais cela ne l'impressionna absolument pas. Par rapport aux prix qu'il demandait, Miyavi avait l'habitude de fréquenter des personnes riches, et ce n'était pas rare qu'on lui propose des cadeaux tous plus coûteux les uns que les autres. Mais il s'était toujours obstiné à refuser tous présents qui ne pouvaient être considérés comme un paiement.

-Tu me l'offres parce que je veux bien sortir avec toi ?
-Je te l’aurais bien offert en temps qu’ami plus tôt, mais j’étais sûr que tu le refuserais.. alors, on peut dire ça comme ça, oui, je te l’offre parce qu’il symbolisera notre couple..

Tout rouge, se tortillant les doigts, le petit brun avait eu un peu de mal à avouer ça. En fait, c’était un cadeau comme un autre, pour quelqu’un qu’il appréciait fortement, pour lui. Il aurait bien voulu offrir aussi quelque chose à Shuuji, mais rien ne lui avait sauté aux yeux.

Cette planète était comme un symbole à ses yeux, quelque chose de très spécial. Lay lui avait toujours dit qu’il ne pouvait être né sur Terre. Et Meguru pensait que Miyavi non plus, n’avait pas pu naître ici. Il était bien trop différent des autres personnes qu’il avait pu fréquenter jusque là.

Le grand tatoué sortit le bijou de sa boite et l'observa quelques instants d'un air concentré avant de lever les yeux vers le petit brun.

-J'arriverais pas à l'attacher avec la barba papa dans la main..

C'était dit le plus innocement, et le plus simplement du monde, avec un visage candide tout à fait délicieux. Un sourire éblouissant naquit sur le visage de Meguru, et il tendit une fois de plus sa barba papa à Miyavi, alors qu'il s'emparait délicatement de la chaîne en argent.

-Baisse toi un peu nee, je vais te l'attacher ! 

Il la passa autour du cou du jeune homme, et attendit un instant qu'il soit à sa hauteur, pour pouvoir relier les deux bouts. Puis il passa délicatement ses doigts dans les cheveux bruns de son koibito, pour les remettre convenablement.

-Tadaaa !
- Merci..

Avant de se redresser, Miyavi posa ses lèvres sur celles de son vis-à-vis pour un baiser tout tendre. C'est ce moment là que choisit Shuuji pour réapparaître. Le prostitué s'avança vers lui en souriant comme un enfant, une barba papa dans chaque main.

-Shuuji-kun regarde, mon cadeau !

Derrière lui, le petit brun souriait d'un air doux et attendrit, ses doigts délicatement liés entre eux. Détendu. Miyavi avait beau cacher ses ailes, à ses yeux, il était réellement un ange..

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 03/05/07. Fin de rédaction du chapitre : 09/06/07.

Ouais et bin, le chapitre en 24h c'est pas pour tout d'suite XD... On va tout de même tenter d'avancer plus vite maintenant qu'on est publiées et que les publications se font tous les 10 jours 8D...
À bientôt pour de nouvelles aventures au pays merveilleux de Candy Meguru !

5 juin 2007

Love Me - Chapitre IV

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Shuuji (de Nobuta wo Produce), et...
Genre : Yaoi. Et un peu d'action yeah !
Disclamer : Personne ne nous appartient u_u..

Déclarations des auteurs : On a reprit les rênes de la fic ! Si si ! Et rien de spécial à dire, ça avance, ça avance.. Doucement mais sûrement.

***

Shuuji raccrocha après s'être excusé poliement. Ils étaient gentils, à l'agence, mais lui aussi avait une vie sociale. C'était bien joli de rapprocher les rendez-vous, mais ils pourraient avoir la décence de demander la permission au premier concerné. Le brun avait prévenu, il n'irait pas travailler aujourd'hui, ils n'avaient qu'à redéplacer l'entrevue à la date de départ. Ce n'était pas pour se tourner les pouces, qu'il avait réservé sa journée.

Cessant de ruminer intérieurement contre ces organisations à la mord-moi l'noeud, le jeune homme releva les yeux, fourrant le mobil dans la poche de son jean. Il balaya les alentours du regard en remontant son écharpe contre sa bouche. Cela faisait maintenant un quart d'heure qu'il attendait devant cette brasserie. Lui et sa manie d'être toujours en avance, au cas où. Bientôt, des bruits de pas précipités se firent entendre, et le petit brun s'arrêta juste devant Shuuji, le souffle court. Ses joues étaient rosies par l'effort d'avoir courru, et ses traits étaient quelques peu tirés par rapport à la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Malgré le maquillage, les poches sous ses yeux étaient visibles.

-Bonjour, Shuuji-kun.., sourit-il tristement, après avoir reprit un peu son souffle.
-Bonjour Meguru.. Est-ce que ça va ? s'enquit directement Shuuji.

Evidement, le grand brun avait remarqué la petite mine qu'arborait son camarade. Il était très observateur et remarquait facilement ce genre de choses, mais nul besoin d'avoir des yeux de lynx pour déceler chez le plus petit un certain malaise. Peut-être même un mal être. Le jeune homme avait bien entendu au téléphone, lorsque Meguru avait réclamé un rendez-vous, que quelque chose semblait ne pas aller, mais il semblerait que cette chose soit plus importante qu'il ne l'avait pensé.

-Ca peut aller.., sourit mollement le petit brun. Et vous..?

Il se rapprocha un peu plus de son homologue masculin, et lui demanda s'il ne préférait pas aller s'asseoir à la terasse d'un café pour être mieux installé. Souriant doucement, Shuuji répondit toujours aussi poliment comme à son habitude.

-Je vais bien merci.

Il acquiesça ensuite à la seconde question et emboita le pas pour se diriger vers le café de l'autre côté de la rue. Meguru marchait lentement, comme accablé par un poids invisible. Lorsqu'il se laissa tomber sur une chaise, il soupira fortement.

-Qu'est-ce que vous prendrez ? Je vous invite. Après tout, c'est moi qui vous ait appelé.. Je suis désolé de vous faire manquer votre travail..

Le plus grand s'installa délicatement et releva un visage un peu surpris lorsque le jeune homme repris la parole.

-Heu.. Merci beaucoup.. Je ne sais pas trop quoi prendre.. Vous prendrez quoi vous ? Pour ce qui est de mon travail, ne vous inquiétez pas, ça ne me dérange pas à vrai dire.. ça me fait des vacances..

Il avait laissé traîner sa dernière phrase en détournant un regard blasé sur le sol. Le jeune homme se tourna vers le serveur qui venait d'arriver près de leur table et commanda de milk-shake à la fraise. Puis il se lança dans le sujet principal qui l'avait amené à demander de l'aide à la dernière personne qu'il connaissait.

-En fait, si je vous ai demandé de venir.. c'est.. c'est parce que.. je me suis engueulé avec Miyavi, la dernière fois.. le jour de son anniversaire..

Shuuji ne resta pas longtemps à exprimer sa légère surprise quant au choix de la boisson, Meguru attirant tout de suite son attention.

-"Engueulé" ? répéta-t-il les yeux ronds. Comment ça se fait ?

Il avait tilté sur au fait que le petit brun ai retenu la date d'anniversaire du prostitué, mais ce qui l'interpellait encore plus, c'est que ce même prostitué se soit accroché avec un client. Le petit brun hocha la tête, qu'il soutint rapidement de ses mains, les coudes sur la table. Un nouveau soupir.

-Je.. je ne demandais pas grand chose.. juste un peu de sincérité dans ses mots.. et me reposer avec lui, puisqu'il était plus qu'exténué.. j-je voulais pas grand chose..

Sans pouvoir se retenir, le jeune homme se mit à renifler. Pourquoi pleurait-il, maintenant ? Cet homme, il ne l'avait vu que deux fois dans sa vie.. Shuuji l'observa quelques instants avant de lui tendre gentiment un mouchoir. Pourquoi se mettait-il à pleurer à cause d'un mensonge d'un prostitué..?

-Vous savez.. c'est assez difficile d'être sincère pour Miyavi s'il veut satisfaire sa clientèle.. Et son boulot justement, c'est de satisfaire.. On ne peut pas lui demander de dire ce qu'il pense, ça ne colle pas avec son travail.

Shuuji marqua une légère pause avant de reprendre.

-Est-ce que vous n'essayez pas.. de "remplacer" un compagnon avec Miyavi..? Ou de combler un manque affectif.. Je suis sans doute impertinent de vous demander des choses pareilles et je comprendrais tout à fait que vous ne vouliez pas me répondre.. Mais si c'est le cas, permettez-moi de vous conseiller d'essayer avec quelqu'un d'autre..

Meguru attendit que Shuuji ait fini de parler, pour relever la tête, quelques larmes roulant sur ses joues rondes. En même temps, la surprise était totalement lisible sur ses traits.

-M-mais.. je ne lui demandais pas de me satisfaire ! Je voulais juste fêter un petit peu son anniversaire avec lui, parce que je l'apprécies ! Qu'y a t-il de mal à cela ?

Il utilisa le mouchoir que le jeune homme lui avait passé, et baissa à nouveau la tête.

-Je l'ai même payé, puisque je prenais ce temps sur celui de son travail..

Un léger soupire s'éleva doucement. Ce n'était pas de la lassitude, ni de l'irritation. De la compassion sûrement. C'est ce qu'inspirait à Shuuji ce petit bonhomme sensible, assis en face de lui.

-Il n'y a aucun mal bien sûr.. Mais le fait même que vous le payez prouve que les rapports que vous avez ne sont pas ceux de deux personnes qui apprécient de passer simplement du temps ensemble.. Pour lui, vous êtes un client comme un autre.. et il ne comprendra pas que vous le voyez autrement.. Quand j'ai dit "satisfaire", c'était de n'importe quelle manière que ce soit.. même si vous ne.. passez pas à l'acte.
-M-mais ! Si je ne le paies pas, il ne voudra pas passer du temps avec moi juste comme des amis ! Et.. et puis, il n’appréciera pas.. déjà, la dernière fois, il s’ennuyait !
-.. Vous ne pouvez pas tout avoir vous savez.. Pas avec Miyavi.

La bouche du petit brun se déforma un peu plus, tandis qu'il fixait son homologue masculin, et il se leva lentement. Pourquoi ces deux là ne le comprenaient-ils pas ?! Il ne demandait pas la Lune, bien au contraire ! Il s'inclina rapidement, bredouillant qu'il était désolé d'avoir demandé cette entrevue, et tenta de partir sur la droite, après avoir déposé un billet pour payer leur consommation sous le nez de Shuuji.

Le grand brun se mordit la joue en se rendant compte que, malgré toute la gentillesse et la douceur qu'il avait tenté de mettre dans sa voix, il avait blessé son adorable interlocuteur. Il sentit la culpabilité commencer à ronger sa poitrine comme le petit brun se leva dans l'évident but de prendre congé. Abandonnant le billet sur la table, il se leva à son tour et rattrapa rapidement le jeune homme.

-A-attendez, Meguru !

Pourquoi l'empêchait-il de partir ? Peut-être parce qu'il s'en voudrait trop de le laisser seul en connaissant son état. Parce que le petit bonhomme lui demandait de l'aide et lui n'avait réussi qu'à le blesser. Pourtant, il ne pouvait décemment pas lui dire autre chose que la vérité, sous prétexte de le contenter.. La chute n'en serait que trop brutale, sinon.

Hélé à la hâte, Meguru se figea dans son élan, une main devant sa bouche et le regard fuyant. Il ne voulait pas qu'il le voit pleurer. Non, il n'y avait que devant Lui qu'il se laissait aller, et encore, il avait du mal. Alors, sans répondre, il resta figé, un peu voûté. Mais il n'était pas parti en courant. Un bon point, en soi.

-Je.. Je suis désolé. Peut-être que je me suis montré.. un peu trop froid. J'aimerais vraiment vous aider mais..

Shuuji jeta un coup d'oeil autour d'eux et se sentit mal à l'aise. Avoir une telle discussion en publique, à la vue de tout le monde, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus agréable. Afin d'avoir ne serait-ce qu'un peu d'intimité, il contourna le plus petit pour se placer en face de lui, et ainsi pouvoir parler un peu plus discrètement. Et son visage mua légèrement, devant les larmes qui emplissaient ces petits yeux noirs.

-Vous savez.. Je comprends ce que vous désirez, je sais que ce n'est pas si extraordinaire.. Mais vous le réclamez à la mauvaise personne..

Un reniflement, et le jeune homme osa très lentement relever les yeux sur son interlocuteur, ses deux petits poings clos contre sa bouche, comme un enfant. Des larmes roulèrent un peu plus sur ses joues à ce qu'il lui dit, et il ne résista pas plus à l'envie de chaleur qu'il avait depuis sa dispute avec Miyavi, venant se blottir contre le torse de Shuuji. Les joues de celui-ci rougirent fortement, mais il laissa le petit bonhomme se coller à lui, passant maladroitement un bras autour de ses épaules.

Le visage fermé par la gêne, il balaya la salle des yeux pour se retrouver confronté aux regards tantôt outrés, tantôt plus que surpris des autres clients du café.

-Meguru, on devrait continuer cette discussion ailleurs.. Tout le monde nous regarde.

Et puis, il ne fallait pas qu'il se fasse trop remarquer, non plus.

Entre Meguru et l'avis des gens qu'il ne connaissait pas, il y avait un fossé énorme. Il s'en fichait royalement. Il frotta quelques instants son museau contre la chemise du jeune homme -il sentait très bon-, avant de se reculer d'un pas et d'hocher la tête.

-P-pardon.. V-vous voulez aller chez moi..?

Soudain, Shuuji se souvint des circonstances dans lesquelles il avait rencontré le petit brun. Mais ses larmes effacèrent toutes traces de prémices de doutes.

-Je veux bien, si ça ne dérange pas..

Le petit brun secoua négativement la tête en rougissant. Cela faisait un petit moment qu'il n'avait reçu personne.

-C-ça ne me dérange pas.. m-mais c'est peut-être un peu en désordre..

Il essuya rapidement les larmes sur ses joues, malgré le fait que d'autres les remplacèrent quelques secondes après. Shuuji sourit doucement, affirmant qu'il ne se formaliserait pas du désordre.

***

Lorsque les tasses de thé fumantes furent déposées sur la table à côté des montagnes de gâteaux présentes, le petit brun daigna enfin s'asseoir. L'appartement était grand, beaucoup trop grand pour y vivre seul. Pourtant, Meguru était bel et bien le seul à vivre ici, malgré les quelques vêtements qui traînaient sur le fauteuil à l'entrée -qui portaient le parfum si caractéristique de Lay.

-Dé-désolé.. quand je n'ai rien à faire, je cuisine.. ça me vide l'esprit..
-Moi je lis.., répondit Shuuji en souriant, le remerciant du service par un signe de tête poli. Mais j'aime beaucoup cuisiner aussi !

De part et d'autre de ce grand appartement, des photos de Meguru en compagnie d'un jeune homme ornaient les meubles et les murs. Et le grand brun ne pu s'empêcher de penser que soit ils étaient frères, soit ils étaient amants. Le petit brun avait bien vu le regard de son invité sur ces photos, mais ne précisa rien. Un frêle sourire avait ravivé ses traits, mais il se doutait que cela serait éphémère, comme d'habitude, ces derniers temps.

-J'espère que vous aimerez..

Shuuji détourna ses yeux indiscrets des photos et les posa sur les gâteaux. Après une légère hésitation, il en choisi un au chocolat et releva la tête vers Meguru.

-Est-ce que ça va mieux ? s'enquit-il.
-Oui, merci.., sourit Meguru en portant la tasse à ses lèvres.

Il but une gorgée, et planta son regard sur les gâteaux autour d'eux, pour en choisir un à son tour. Il avait tellement envie de s'excuser auprès de Miyavi..

Shuuji porta la pâtisserie à sa bouche, rassuré de voir les joues du jeune garçon à nouveau sèches. Mais à présent, comment reprendre la conversation ? Il ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie.. Et s'il le blessait encore ? S'il le refaisait pleurer ? Le regard du petit brun se perdit un instant dans le vide, jusqu’à ce qu’il ne se décide à nouveau à ouvrir la bouche.

-Vous savez, Shuuji-san, je.. j’ai véritablement envie d’apprendre à connaître Miyavi.. seulement, je ne vois pas comment l’approcher..

Il soupira, ramenant une de ses mèches brunes élire domicile derrière son oreille, et avala une bouchée de gâteau, ainsi qu’une gorgée de thé.

-Il ne semble vivre que pour les recettes qu’il obtient en offrant son corps..

Après un léger temps de méditation sur les paroles qu'il venait d'écouter, l'invité répondit.

-C'est le cas.. À part ça il n'a rien, c'est comme ça qu'il vit, il ne connaît rien d'autre. Pourquoi est-ce que vous voulez tellement vous accrocher à lui ? Vous pourrez trouver tellement de personnes qui accepteront de faire votre connaissance sans que vous ayez à les payer pour rester avec eux.. Je ne dis pas qu'il n'en vaut pas la peine, mais il ne vous laissera pas l'approcher.. Il ne peut pas comprendre ce que vous cherchez en lui..
-Mais ! Je ne cherche rien de spécial, juste à devenir son ami.. ou plus.. Je ne saurais vous dire ce qui m’y pousse, j’ai juste l’impression que c’est ce qu’il faut que je fasse.. i-il m’attire trop.., rougit-il.
-Mais Meguru, c'est son travail d'être attractif et désirable..

Les jambes du petit brun remontèrent subitement sur sa chaise comme il s'asseyait en tailleur, machinalement.

-Je veux découvrir le vrai Lui, pas cette putain de façade !

Le gros mot lui avait échappé, et il porta de suite sa main devant sa bouche, surpris par ses propres mots. Shuuji émit un petit sourire à cet écart de langue mais ne lui en teint aucunement rigueur. Même s'il était d'une politesse déconcertante, à lui aussi il lui arrivait de se lâcher, et plus souvent qu'on pouvait le penser.

-Comme je vous l'ai dit, il ne vous laissera pas faire.. À moins que vous ne soyez particulièrement subtile dans votre approche.

Le visage du jeune garçon se transforma lentement en une moue boudeuse et consternée, et il soupira fortement.

-Alors, que dois-je faire ? Vous avez une idée sur la manière de l'approcher vraiment ? Vous.. vous m'aideriez.. ? demanda t-il timidement.
-Mais, est-ce que vous êtes vraiment sûr que fréquenter, de quelque manière que ce soit, quelqu'un comme Miyavi soit réellement une chose que vous désirez ? Comment vous pouvez être sûr que vous l'apprécierez ?
-Je ne sais pas, avoua Meguru. Je n'en sais rien. Mais j'en suis sûr, je n'ai aucun doute sur le fait que je l'apprécierais..

Son regard était à la fois tendre et brillant, comme il était réellement persuadé de ce qu'il avançait. Il ne s'était jamais trompé sur ce genre de choses. Et un léger soupire s'éleva alors que l'invité fit une petite moue pensive.

-Moi, si j'ai réussi à obtenir une relation un peu plus complice que celle d'un prostitué à son client.. c'était un peu indépendant de ma volonté au départ.. Je ne l'ai pas trop fait exprès.. Je pense que s'il se laisse un peu aller avec moi, c'est parce qu'il s'amuse.. Il n'y a plus cette notion de travail, même si je le paies, alors il oublie un peu ses barrières..

Le reste, Shuuji se garda bien de le dire, par réserve, par pudeur, et par modestie. Mais il le pensait très fort, il avait apprit à Miyavi ce qu'était le plaisir.

-Hmm.. c'est bien ce que j'ai tenté de faire, en fêtant son anniversaire avec lui.. mais au final, il n'a pas aimé.. je suis sûr qu'il ne m'apprécie même pas un tant soit peu.. il doit vraiment me voir comme un gosse en mal d'affection, qui se raccroche aux jupes de sa nourrice..
-Je n'ai jamais cherché à passer du temps avec lui en toute innocence. C'est pour ça qu'il ne se braque pas, parce que malgré tout il reste un espèce de voile entre nous qui fait qu'il n'a pas trop l'impression que j'essais de l'amadouer pour être son ami.. Il n'est pas bête, je pense qu'il est tout à fait conscient que je ne suis pas un client comme un autre, mais, je reste à ma position de client, alors il ne se méfie pas. Et vous savez, je ne crois pas qu'il pense ça de vous, il voit un tas de personnes défiler sous son nez depuis tellement longtemps, ça m'étonnerait qu'il soit capable de juger qui que ce soit.. Surtout avec la pauvre estime de lui qu'il doit avoir..
-C'est aussi pour ça que je souhaite continuer à le payer.. Mais, ce qu'il y a, c'est que la première fois qu'on a couché ensemble, j'étais saoûl.. et.. je.. j'ai du mal.. à me laisser aller comme ça avec n'importe qui, ou juste pour du sexe..
-..Je vois..

Tout s'éclairait donc. Shuuji s'était demandé comment un bout de chou pareil, qui avait l'air si innocent et si candide, avait pu en arriver à se payer un prostitué. Mais si le bout de chou en question était saoûl au moment de passer à l'acte, ça expliquait tout.

Le jeune homme réfléchit de nouveau, laissant traîner un blanc, avant de reprendre la parole, prenant une grande inspiration.

-Vous avez dit qu'il était exténué.. C'était très certainement pour cette raison que ses nerfs ont lâché et qu'il s'est permis de vous contrarier.. Si vous réessayez de le voir dans un meilleur état, il sera plus disposé à vous accueillir.. Mais bien sûr il ne faudra pas avoir l'air de vouloir faire ami-ami.. et à partir de là, il ne tiendra qu'à vous de le divertir afin de le conquérir..

-V-vous croyez.. ?! demanda Meguru en se redressant, posant ses mains à plat sur la table.

Ses yeux brillaient légèrement d'espoir.

-J-je souhaiterais aller m'excuser au plus vite auprès de lui ! Pensez-vous que demain il soit plus en forme que la dernière fois ?
-Demain on est dimanche.. Vous ne le trouverez pas, le week end.. il rentre chez lui. Je pense que vous devriez attendre jusqu'à mercredi, il sera sûrement moins tendu..
-Chez lui.. ? reprit le petit brun sans vraiment comprendre, avant d'embrayer. Mercredi ? D'accord, je le préviendrais que je passerais mercredi.. ou alors dois-je lui faire la surprise ? Non, il ne vaut mieux pas.., marmonna t-il en se parlant plus à lui-même qu'à son interlocuteur, le souvenir des deux autres hommes lui revenant en mémoire.

Shuuji souriait doucement à présent, observant son hôte réfléchir à voix haute. Il attrapa sa tasse de thé qui avait quelque peu refroidi et la reporta à sa bouche et se délecter du liquide parfumé. Puis la reposa sur sa soucoupe.

-Je pense en effet qu'il ne vaut mieux pas..

Meguru offrit un sourire chaleureux à Shuuji. Il était décidé ! Il reposa tranquillement ses pieds au sol, les balançant délicatement dans le vide le temps de finir sa tasse. Puis il se leva et contourna la table pour venir déposer un gros baiser sur la joue de son invité.

-Merci infiniment, Shuu-chan !

Le jeune homme rougit brusquement à ces marques de familiarité. Et ce fut un peu pris de court qu'il bredouilla :

-C-ce n'est rien.. 

***

Sa venue était totalement prévue, cette fois. Le petit brun monta les marches quatre à quatre, se dépêchant d'arriver à l'appartement de Miyavi. Il venait à peine d'appuyer sur la sonnette qu'une main sortie de nulle part lui attrapa un poignet puis l'autre. Instinctivement, il ferma les yeux tandis que son dos heurtait le mur.

Le coeur battant, il les rouvrit doucement pour découvrir un visage connu. Son coeur se mit à tambouriner contre sa poitrine, et il se mit à se débattre vivement.

-L-Lay !! Lâche-moi !! Lâche-moi !!
-Ecoute moi Meg' ! C'est tout ce que je demande, écoute moi !!

La porte s'ouvrit et Miyavi apparut, nonchalant, et cette fois habillé normalement. Il sortit sur le palier en entendant les voix et souleva les sourcils devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux.

-Hey.. Qu'est-ce qu'il se passe ?
-M-Miyavi.. ! appela timidement Meguru, des sanglots montant dans sa voix.

Il savait que si Lay le maintenait encore un certain temps sous sa prise, il ne pourrait plus lui résister. Lay tourna les yeux vers le nouvel arrivant et fronça les sourcils.

-"Miyavi" ?! C'est ce type que tu te tapes ?! Cette pute ?! s'écria t-il en resserrant sa prise sur les fins poignets de son meilleur ami.

La pute en question posa un regard neutre sur l'homme qu'il ne connaissait pas. Aucune forme de vexation sur son visage, aucune forme de blessure ou de tristesse, aucune animosité, rien que de l'indifférence. Une douce et calme indifférence.

-Vous êtes "Lay" ? Dites, je crois que vous lui faites mal. On peut parler dans mon appart' si vous voulez mais là vous allez ameuter les voisins.. Et j'ai déjà assez de problèmes avec eux comme ça pour rajouter à la liste "acte de violence dans le couloir"..
-J'lui fais pas mal, grogna le grand brun. Il chouine parce qu'il sait très bien qu'il va craquer si j'le lâche pas.. Et j'vois pas pourquoi j'vous ferais cette fleur.. !

Il avait baissé d'un ton tout de même, mais la colère était toujours palpable dans l'air. Meguru tentait de se fondre avec le mur, voulant apparemment à tout prix éviter le contact avec le corps de l'homme devant lui. Les yeux baissés et les poings serrés, il continuait de se tortiller pour qu'il relâche ses poignets, mais ses mouvements étaient de plus en plus faibles.. Un soupire las s'éleva. Miyavi en avait déjà marre de cette situation.

-Faites-le au moins pour lui.. S'il n'a pas envie de craquer c'est qu'il doit avoir ses raisons..
-L-Lay-chan.. s-s'il te plaît.., renifla le petit brun sans le regarder.

Mais le peu de volonté qui restait dans les veines du grand brun pour se retenir de foutre sur la gueule de Miyavi s'était déjà évaporé. Meguru poussa un cri de surprise en se sentant décollé du mur, un poignet toujours emprisonné. Et le poing droit de Lay s'abattit directement dans la mâchoire de Miyavi.

-Uruseiii !!

Soufflé par le coup, le tatoué se tint au mur, courbé vers l'avant et un main sur la joue endolorie. Ses sourcils s'étaient froncés sous l'effet de la douleur mais il se redressa bien vite pour ne plus faire qu'un légère grimace contrariée.

Meguru rouvrit les yeux, tentant de libérer son poignet de sa main libre. Ses yeux s'agrandirent de surprise en voyant qu'il avait frappé Miyavi et il rattrapa de justesse le poing de Lay qui allait s'abattre à nouveau.

-Arrête !! Je t'interdis de le frapper !!

Bientôt, il parvint à se libérer, et se mit entre eux deux, jetant un regard rapide à la lèvre légèrement fendue du grand brun. Le regard de Miyavi s'était éteint, sa petite blessure le lançait mais il n'en montra absolument rien. Si Lay voulait taper encore, il aurait très bien pu, parce que le grand brun ne se serait défendu qu'à peine.

Lay afficha une petite moue agacée en voyant que Meguru défendait l'autre garçon. Mais il ne tenta plus de le frapper. Le petit brun soupira fortement, et se retourna pour aller regarder de plus près la lèvre de Miyavi. Il venait tout juste de prendre son visage entre ses mains, qu'il sentit Lay le prendre par la taille, se collant contre son dos.

-Ne me laisse pas, Meg'.., murmura t-il au creux de son cou. Je suis désolé..

Miyavi se laissait faire docilement, témoin de la scène qui se déroulait maintenant sous ses yeux. Il avait légèrement l'impression de tenir la chandelle, de ne servir à rien. Il avait envie de les laisser s'expliquer entre eux et de rentrer chez lui. Ca ne le regardait pas tout ça, et voir Lay ramper comme une misérable carpette devant le petit brun ne l'enchantait pas.

Un nouveau soupir, et le plus petit passa une main douce dans les cheveux en bataille de son meilleur ami. Son regard était néanmoins fixé dans celui de Miyavi.

-Ecoute.. vas chez moi, nee.. Attends-moi, je serais rentré pour dîner.. On en discutera..

Lay attrapa doucement la main de Meguru dans la sienne, et défit l'un de ses bracelets, avant qu'il n'ait pu répliquer. Et le petit brun frissonna agréablement au baiser qu'il reçut sur une certaine cicatrice. Le grand brun se redressa ensuite, la mine un peu triste, mais s'en alla comme son ami venait de le lui demander. D'un regard neutre, Miyavi observa Lay s'en aller avant de tourner la tête vers son invité.

-Tu devrais sans doute le rejoindre, au lieu de rester avec moi..

Meguru afficha un petit sourire tendre, et passa lentement ses bras autour de son cou.

-Je suis venu passer un peu de bon temps avec toi.. tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement.. 

Ses lèvres se rapprochèrent des siennes, pour venir suçoter le sang qui perlait à sa plaie, en guise de soin. Tandis que les mains du tatoué se posèrent sur ses hanches.

-Bon, c'est comme tu veux.. Consentit Miyavi qui espérait seulement que Lay ne débarque pas de nouveau pour se plaindre.

-On entre alors ?

Un hochement de tête, et Meguru lui prit délicatement la main, passant la porte d'entrée.

-Tu vas mieux ? Tu as toujours l'air assez fatigué, nee.. J-je.. je voulais m'excuser.. pour tout..
-Ca va, c'est mon état normal.. Je suis assez en forme là ! affirma Miyavi avec un sourire. Il referma la porte derrière lui et reprit. C'est rien, t'as pas à t'excuser auprès de moi. Je n'aurais pas du être aussi peu réceptif.
-Non, non ! sourit Meguru. J'ai joué les enfants pourris gâtés, c'est ma faute.. ! Tu n'es pas ma baby-sitter.. et puis.. je m'excuse aussi pour Lay.. Bien qu'on ne soit pas ensemble, il est très possessif..

Miyavi haussa les épaules.

-C'est pas grave, j'en ai vu d'autres..

Soudain, quelque chose le frappa. À part "Meg", il ne savait pas comment appeler le jeune garçon. Machinalement, il amena sa main dans ses cheveux. Sans aucune gêne..

-Dis.. Tu me rappelles ton prénom ?

Toute trace de sourire disparut brusquement du visage du petit brun. Il ne s'en souvenait pas ? Même lui, qui avait pourtant bien bu ce soir là, se souvenait du prénom de son amant. D'un autre côté, c'était vrai que Miyavi croisait beaucoup de monde, mais quand même !

-Tu.. tu ne t'en souviens pas.. ?

Etait-il aussi invisible à ses yeux.. ? Il se mordilla un instant la lèvre, tentant de retenir les tremblements qui agitaient ses mains. Le grand brun fit un sourire contrit.

-Désolé, je n'ai pas une très bonne mémoire des prénoms..
-Me-Meguru.., souffla tout bas le jeune homme, gardant la tête baissée.

Se répétant ce prénom mentalement, Miyavi sourit doucement. Même si l'attitude de son client le laissait un peu perplexe. C'était si grave, qu'il ai eu un trou de mémoire ?

-D'accord, Meguru-san.. Est-ce que tu veux boire quelque chose ?

Meguru secoua la tête négativement, et se colla contre le grand brun. Malgré tout ce qu'il se disait pour se retenir, il avait envie de lui..

-J-je.. s-si tu n'es pas.. trop fatigué.. j-j'aimerais bien.. qu-que..

Souriant malicieusement, le tatoué passa une main dans le dos du plus petit pour l'accueillir contre lui.

-Ne te soucis pas de mon état, je vais bien. ... Qu'est-ce que tu aimerais..?

Il le savait très bien, il le sentait. Depuis le temps, il avait l'habitude de déceler ce genre de chose. Il voulait juste le lui faire dire. Un rougissement prononcé apparut sur les joues du jeune homme, qui continua à balbutier quelques minutes.

-J-je.. j-je voudrais bien.. qu-que tu.. que tu me fasses.. l-l'am.. l'amour..

Charmant. Une vraie petite boule de sucre rose. Toujours souriant, Miyavi attrapa ses mains dans les siennes et décolla son corps du sien, l'entraînant doucement vers sa chambre.

-Viens.. petite chose..

Les joues du petit brun devinrent subitement aussi rouges que des cerises mûres, et il le suivit, resserrant sa prise sur ses mains. Une légère excitation commençait déjà à parcourir son corps, se répercutant au niveau de son entrejambe.

-T-t-tout de suite.. ?
-Quand tu veux.. se contenta de répondre le prostitué, sans le quitter des yeux.
-J-j-je sais pas.., bégaya Meguru d'une toute petite voix.

Il s'était néanmoins recollé contre lui, ne se doutant pas que son excitation était déjà assez grosse pour être sentie. Les lèvres entrouvertes, il parvenait à garder son regard dans celui de son hôte. Miyavi pouffa doucement de rire en s'arrêtant de marcher. D'un geste souple il releva leurs mains un peu plus en liant leurs doigts.

-Moi je crois que tu me veux tout de suite.. Je le sens.. ajouta-t-il d'une voix sensuelle en balançant délicatement son bassin contre celui de son client.

Un gémissement prononcé échappa au petit brun et il rougit encore plus à ce son qu'il n'aurait pas voulu laisser échapper. Sa respiration s'accéléra vivement et il ferma à demi les yeux sous le désir qui s'emparait de lui. Il resserra sa prise sur les doigts de Miyavi et passa sa langue sur ses lèvres sans rien répondre, son sexe parlant pour lui en se tendant encore plus contre le bassin du jeune homme.

Le tatoué se baissa légèrement pour venir embrasser le jeune homme. Sa langue vint d'abord taquiner la sienne avant de s'infiltrer subtilement entre ses lèvres. Après quelques longues secondes de douceurs et de tendresses, il se redressa en souriant.

-Ma friandise, il faut payer avant..

Soupirant de plaisir entre leurs lèvres, Meguru répondit volontier au baiser, les yeux à moitié clos sous le désir qui se répandait en lui comme une drogue. Lorsque le grand brun rompit le baiser, Meguru gémit plaintivement. "Friandise" ? Le voyait-il vraiment comme cela ?

-T-tout ce que tu voudras.., souffla t-il, plongeant sa main dans la poche arrière de son pantalon pour en sortir la somme exacte quémandée par Miyavi.

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 28.04.2007. Fin de rédaction du chapitre : 02.05.2007.

Finalement à force de progresser comme ça, on va finir par vraiment faire un chapitre en 24h ! XD
Dans le chapitre 5, les choses vont sûrement accélérer un peu ! ^o^

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