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Love Me
15 mai 2007

Love me - Chapitre II

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, et Shuuji (de Nobuta wo Produce.. ._.)
Genre : Toujours yaoi, ça n'a pas viré hétéro en court de route.. Et puis ça aurait du mal, il n'y a que des mecs pour l'instant =o=..
Disclamer : Malgré les apparences avec tout ce qu'on leur fait faire, les personnes que nous utilisons pour nos personnages ne nous appartiennent pas T_T

Déclarations des auteurs : Shuuji.. Je vous vois déjà sauter au plafond huhu.. En vérité, je n'avais pris pour ce personnage que le nom de celui de Nobuta.. Et puis finalement, on a pris l'apparence aussi comme ça se serait plus simple à imaginer ^^ (et aussi pax Shuuji est booow *ç*) Donc heu, ne vous arrachez pas les cheveux si le caractère ne correspond pas, ce n'était pas le but de reprendre le vrai XD..
Et, je m'excuse d'avance pour la viditude de ce chapitre, il ne se passe pas grand chose, vous êtes prévenues ._. ...

***

Le soleil léchait ses paupières closes. Aucune source de chaleur près de lui, rien. Pourtant, il avait bien dormi, très bien même. Il s’était assoupi pendant que le grand brun était sous la douche, s’étant difficilement pelotonné sous les draps. Lentement, il se décida à ouvrir un oeil, le refermant aussitôt. Il attendit un long moment, et refit une tentative, plus prometteuse. Où était-il.. ? Ce n’était pas la moquette beige irisée, les draps couleur sang, ou encore, les gros rideaux tirés devant la grande baie vitrée.

Faisant un effort, Meguru se tourna délicatement sur le côté. Et le mal de crâne fut. Emplissant le moindre méandre de son cerveau, annihilant toute pensée d’un seul coup de vent.

-Itaaaaaai.., couina t-il en portant machinalement une main sur sa tempe, un seul œil restant ouvert.

Son regard se porta sur le corps fin roulé au bord du lit, tout à l’opposé de lui, comme s’il avait eu peur de l’approcher, ou n’avait pas eu d’autre choix que de dormir ici. Son cœur fit un bond, et les éléments de la veille lui revinrent en mémoire. La beuverie, sa rencontre avec Miyavi, la montre en guise de paiement, et…

Ses joues prirent directement une teinte grenat, alors qu’il se rendait compte qu’il était nu sous les draps, qu’il avait couché avec un parfait inconnu -qui l’avait néanmoins fait monter au 7ème ciel- et qu’en plus, il l’avait payé pour ça ! Le jeune homme couina de désespoir, relevant dans toute sa hâte le drap jusqu’à son nez pour cacher sa honte. Et la douleur qui le lançait au niveau des tempes ne l’aidait pas vraiment à se sentir mieux et détendu… u_u

Il lança un bref regard sur le dos tatoué qui apparaissait à sa vue, déglutit, et se força à se reprendre. Sans bruit autre que le frottement de sa peau sur les draps, le petit brun alla se caler tout contre le dos de son amant de la veille, passant un bras hésitant autour de sa taille. Sans se soucier de savoir s’il était réveillé ou non, il le tira légèrement en arrière, avec toute la délicatesse dont il était capable, et murmura en refermant les yeux : 

-Tu vas tomber, si tu restes si près du bord, nee..

Miyavi remua mollement et fit un lent demi tour pour se retrouver le front collé contre le torse de son client. Un soupire d'aise lui échappa. Ses sourcils se froncèrent doucement et il étendit les jambes avant d'ouvrir les yeux petit à petit. Et un nouveau soupire passa entre ses lèvres, ensommeillé, las. Prenant appuie sur ses bras, le jeune homme se redressa et s'écarta du corps chaud qui était venu se bouiner contre lui, pour s'asseoir sur le matelas en se frottant un oeil.

-... Salut.

Un troisième soupire s'éleva, le tatoué dirigea son regard encore brumeux sur son compagnon de lit. Comment s'appelait-il déjà ?

-... Me.. Meguru-san..? T'as pas trop mal à la tête ? Tu veux pas une aspirine ?
-Si…

Une moue boudeuse apparut sur les traits ronds du jeune homme, et il se redressa à son tour en position assise, le drap remonté jusqu’au menton, ses bras entourant ses genoux. A quoi pensait-il ? Qu’il reste entre ses bras ? Rêve toujours, gamin.. D’autant plus, il avait bien noté l’hésitation dans sa voix quant à son prénom.

Miyavi devait avoir tellement de clients.. Oui, il ne fallait pas qu’il l’oublie, il n’était qu’un parmis tant d’autres. Et pourtant.. quelque chose de plus fort que lui l’empêchait de s’arrêter là. Se reprenant subitement, il se redressa, découvrant sa nudité et ses joues qui rougirent indubitablement.

-Tu devrais te recoucher.. tu as l’air complètement épuisé.. Je peux m’en sortir tout seul, dis moi juste où tu les ranges..

Il n’avait pas pour habitude de prendre autant les devants.. Le grand brun ouvrit sur lui un regard surpris et un peu plus conscient que le précédent. Qu'il se recouche ? Pourquoi est-ce qu'il lui disait ça ? Est-ce que c'était une moquerie ironique ? Non, une fois ses idées remises en place, Miyavi se rendit bien compte que son nouvel amant avait l'air de quelqu'un de très innocent et candide. Du moins, d'après ce qu'il avait pu observer depuis la veille.

-Ca va, j'ai juste du mal à émerger.. De toutes manières le sommeil est une perte de temps. Tu trouveras tout ce que tu veux contre ta gueule de bois dans la pharmacie de la salle de bain. C'est la porte sur la droite dans le couloir. Et tu peux prendre une douche aussi, si tu veux, puisque hier t'es tombé comme une masse.

En donnant ses indications, le jeune homme avait calé son dos contre le mur en se grattant la tête, sans un regard de plus pour son invité. Ne lui accordant pas plus d'attention que ça. Un hochement de tête vindicatif lui répondit et, tentant de marcher droit le plus possible, le petit brun sortit de la chambre et suivit les instructions données. Il poussa la porte de la salle de bain et la referma sans tirer le verrou. De toutes façons, il ne l’y suivrait pas.

Il avait été un instant perturbé par ses paroles, mais s’efforça de tout oublier, avalant rapidement une aspirine avant de se tourner vers la cabine de douche. Il ne resta pas très longtemps sous le jet d’eau -pourtant agréablement chaud- parce qu’il n’aimait pas monopoliser quoique ce soit, n’étant pas chez lui. Une fois ressorti, il regarda autour de lui en faisant une petite moue adorable, ne trouvant rien dans quoi s’enrouler..

Il finit par enfiler le yukata de Miyavi, beaucoup trop grand pour lui, et retourna dans sa chambre, peignant ses cheveux mouillés avec ses doigts. Il poussa doucement la porte, passant la tête par l’embrasure.

-Miyavi-san, gomen nasai, je..

Il s’interrompit, son regard se posant sur le jeune homme qui s’était rendormi sur le lit. Un sourire fleurit sur ses lèvres.

-« Une perte de temps », nee.. ?

Sans faire de bruit, il se permit de lui emprunter un boxer et un tee-shirt large, ressortant bientôt de la pièce dans la ferme intention de ne pas y retourner avant de lui avoir préparé un bon petit-déjeuner. La cuisine ne fut pas difficile à trouver, l'appartement n'étant pas excessivement grand. Par contre, pour ce qui était de la nourriture, il semblait qu'elle ait déserté les lieux. Par miracle, Meguru trouva tout de même de quoi préparer quelque chose de décent et de consistant. S'armant d'un plateau pour transporter ses assiettes de pain perdu, le petit brun chemina prudemment jusqu'à la chambre où il retrouva son hôte toujours aussi endormi.

Il posa le plateau en équilibre sur un coin libre de la table de nuit, réajusta le tee-shirt sur ses fines épaules et vint se pencher au dessus du jeune homme.

-Miyavi-san...

Ce simple et doux murmure suffit pour que le Miyavi en question sursaute brusquement en rouvrant les yeux. Constatant qu'il s'était endormi, le tatoué fronça les sourcils et réprima un bâillement, contrarié. Il tourna la tête vers la bouille souriante aux joues roses au dessus de lui. Mais à peine eut-il ouvert la bouche pour répondre qu'une odeur sucrée vint titiller ses narines. Là, sur sa table de nuit, reposait...

-... Qu'est-ce que c'est..?
-Je voulais faire des pancakes, mais y avait rien pour.. alors j’ai fais du pain perdu ! Tu ne connais pas ?

Un doux sourire flottait sur son visage. Il avait doucement pouffé de rire au sursaut du jeune homme, qu’il trouvait de plus en plus adorable malgré la carapace qui reposait sur ses épaules. Il se hissa lentement sur le lit, enjamba Miyavi, et s’assit juste à ses côtés, avant d’amener le plateau à reposer sur leurs cuisses.

-Tu aimes ? Tu vas goûter, au moins, nee ? Je vais pas manger tout ça tout seul..

Le plateau, Meguru, le plateau, Meguru... Le regard du grand brun alternait entre la nourriture et le visage poupin de son client, puis descendit ensuite lentement sur le tee-shirt qui était sur le point de glisser pour dénuder une épaule fragile. ... ... Oh, Seigneur, pitié pas ça !

-Pourquoi t'as préparé le p'tit déj ? C'était pas la peine de te donner tout ce mal. Il vaut mieux s'en tenir à ce qu'il s'est passé hier, et uniquement à ça. Il n'y aura rien d'autre, je ne peux rien t'apporter de plus, alors n'attends rien de spécial de moi.

Son regard était neutre. Même pas blasé, juste neutre. Mais pas moins pénétrant. Le sourire disparut rapidement, laissant poindre sur les traits d’habitude souriants une once de tristesse. Meguru baissa la tête, remontant machinalement le pan du tee-shirt qui se faisait la malle. Les larmes lui montèrent rapidement aux yeux.

-M-mais je.. je sais bien ! s’exclama t-il en repoussant le plateau pour s’éloigner un tant soit peu du grand brun. Je.. je voulais juste.. te faire plaisir ! Voir.. un beau sourire.. une expression sincère.. sur ton visage ! Tu.. tu n’as pas à être aussi méchant envers moi, je n’ai rien fais de mal !!

Plusieurs larmes plus abondantes roulèrent sur ses joues, sa peine de cœur de la veille lui revenant en plein dans la figure, comme si ce n’était pas assez. Il se recroquevilla sur le matelas, ne pouvant se résigner à se lever pour partir, même si son esprit lui soufflait que c’était la meilleure chose à faire… Miyavi sembla sans réaction durant quelques secondes, puis se décida à approcher. D'un geste lent, il passa le revers de sa main sur les joues humides du petit garçon émotif.

Intérieurement, il se demandait comment un gamin aussi sensible en était arrivé à s'ennivrer et se payer un prostitué. Le monde avait beau être totalement pourri, et les apparences avaient beau être très souvent trompeuses -et ça, il était particulièrement bien placé pour s'en rendre compte-, il demeurait tout de même certains mystères. Mais le grand tatoué ne laissa rien paraître de cette interrogation et afficha une expression de douceur sur son visage légèrement penché sur le côté. Il ne souriait pas, mais son regard se faisait reconnaissant. Même s'il ne comprenait toujours pas les intentions de son client.

-Hey, chiales pas.. Je suis désolé, j'ai pensé que tu t'enflammais. Je voulais juste te prévenir avant que tu ne te fasses trop de films. ... Je vais manger avec toi si ça te fait plaisir, mais après...

Le jeune homme n'eut pas le temps de finir sa phrase, le verrou de la porte d'entrée qu'il avait fermé avant de se coucher la veille se fit entendre. Il se figea, soudain sur le qui vive comme un animal pris en chasse, avant de se détendre en entendant une voix un peu hésitante l'interpeler. Sans plus se préocuper de la présence de Meguru, il répondit en criant pour se faire entendre.

-Je suis dans la chambre Shuuji-kun !

Presque aussitôt un beau et grand jeune brun à la peau dorée fit son apparition, et Miyavi sortit du lit dans un bond félin. Il attrapa Shuuji par le col pour l'amener contre lui et l'embrasser à pleine bouche, ondulant son corps couvert d'un simple boxer contre celui du nouvel arrivant qui le repoussa doucement, souriant de manière contrite.

-Non Miyavi, je n'ai pas d'argent aujourd'hui..
-Ah.. Qu'est-ce que tu fais là alors ? Répondit Miyavi alors qu'une moue enfantine se traçait sur son visage.

Le regard de Shuuji se dirigea vers le jeune garçon assis sur le lit, le visage et les yeux humides, des vêtements appartenant au tatoué sur le dos, puis vers le plateau de nourriture posé sur le lit. Il leva un sourcil étonné, presque perplexe. Charmant tableau. Tout ça avait parfaitement l'air d'un réveil entre amoureux, mais étant donné le comportement de Miyavi ce n'était absolument pas le cas. Il était un client alors. Il semblait pourtant bien jeune et innocent.. Le corps dénudé pendant toujours à son cou, il ignora la question qui lui était posée et sourit maladroitement.

-Excusez-moi.. Bonjour, je vous dérange sans doute. Je ne reste pas longtemps.
-Non.. non, ce n’est rien, je ne reste plus très longtemps non plus.., murmura le petit brun en reniflant doucement.

Il avait un moment regardé son amant de la veille dans les yeux, alors qu’il daignait faire une minute attention à lui, mais l’entrée du nouvel arrivant et la manière dont il avait été accueilli l’avaient coupé dans tout ce qu’il aurait pu dire. Il se frotta les yeux un court instant, puis se leva lentement pour saluer le jeune homme.

-Enchanté, je suis Meguru.. Uchiwa, Meguru.
-Ah.. Je suis Kiritani Shuuji, enchanté.

Une courbette. Shuuji était surpris par tant de politesses dans une telle situation. Miyavi lui, n'eut pas le temps de s'étonner. Un léger choc fut lisible sur ses traits devenus soudain sérieux. Cette petite chose, ce petit être fragile, était-il possible qu'il soi vraiment de la famille Uchiwa ? Etait-il vraiment concevable que cet adorable poupon ai ne serait-ce qu'un infime lien avec cet homme ?

Meguru resta un moment courbé en deux, avant de se redresser et de ramener une mèche de cheveux encore humides derrière son oreille.

-Vous avez faim ? Il y en a assez pour trois, vous savez, vous pouvez vous servir si vous voulez..

Malgré ses efforts, sa voix était faible, tout comme le sourire qu’il s’efforçait de garder sur son visage. Shuuji trouvait ce jeune homme réellement étrange. Ou plutôt, il contrastait superbement avec l'idée qu'il s'était fait des autres clients de Miyavi. Mais finalement, il était quelqu'un d'assez agréable. Poli, mignon, réservé, agréable.

-Merci mais je vais refuser, je ne reste vraiment pas longtemps.
-Arrêtes de dire des bêtises Shuuji-kun, installes-toi et manges ! Intervint le tatoué resté silencieux jusque là.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres pleines du petit brun qui hocha vivement la tête à la remarque de Miyavi. Ses joues se teintèrent de rouge alors qu’il s’était rapproché, attrapant gentiment le bras du nouveau venu pour qu’il vienne prendre place sur le lit. Son regard se porta ensuite sur Miyavi. Un éclair de folie lui traversa l’esprit, et il retourna se coller contre lui, se hissant sur la pointe des pieds pour que sa bouche puisse atteindre son oreille :

-Eto.. est-ce que.. est-ce que je pourrais.. avoir un baiser.. ? S-s’il te plaît.., murmura t-il, quelque peu gêné.

Le grand brun souleva des sourcils perplexes devant une telle requête. Pourquoi est-ce qu'il lui demandait la permission ? Il suffisait à Meguru de prendre ce qui lui était dû sans se formaliser.. Après tout, c'est à ça qu'il servait : assouvir les envies des autres.

-Ah..? Si tu veux.

Un sourire charmeur se forma sur les lèvres de Miyavi comme il posait son bras dans le bas du dos du jeune homme pour le maintenir contre lui. Et il l'embrassa. Un baiser où se mêlaient tendresse et sensualité. Un soupir d’aise échappa à la petite chose lovée contre son torse nu, et les doigts fins se refermèrent sur le vide, avant de, très lentement, se décider à passer autour du cou. Lorsqu’il se décida à relâcher sa bouche, il garda ses lèvres toutes proches des siennes, les yeux encore clos.

-Nee.. je peux te payer autant que tu me le demanderas.. alors, est-ce que tu voudrais bien..

Il avait commencé à parler sans vraiment réfléchir, et se coupa en rougissant violemment lorsqu’il comprit ce qu’il allait lui demander, ce dont il avait envie au fond de lui. Le grand brun le fixa d'un air perplexe, sans le relâcher. S'il avait autant d'argent, il n'y avait presque plus de doute sur le fait qu'il appartenait bel et bien à la même famille Uchiwa que Miyavi connaissait. Mais pourquoi diable est-ce qu'il lui demandait la permission de disposer de lui ?! La question n'était pas de savoir s'il "voulait bien" ou pas.

-Me demandes pas la permission. Si tu dis que tu peux payer, Meguru-san, je pourrais décrocher la lune et te l'offrir si tel était ton désir.

Il avait dit ça d'une voix doucement sensuelle en plongeant son regard dans celui de son jeune amant, avant de retirer son bras de sa taille et de se désintéresser de nouveau de lui.

-Mais pour l'instant.. Ne me dis pas que t'es venu ici juste pour bouffer, Shuuji-kun !

En effet, le dit Shuuji-kun attendait patiemment en goûtant une tranche de pain perdu. Il releva des yeux surpris vers Miyavi.

-Pardon ? C'est toi qui as insisté pour que je prenne le petit déjeuner avec vous ! S'insurgea-t-il en fronçant les sourcils.
-Et ne fais pas la victime s'il te plait hein ! Continua le tatoué, débordant de mauvaise foi. Pourquoi t'es venu sans argent ?! J'fais pas la charité tu sais !

Les joues du plus petit avaient prit une teinte grenat, et il ne s’offensa pas lorsque Miyavi retourna vers son autre client. Il eut même un petit sourire en voyant que ce dernier avait, lui, goûté à ce qu’il avait préparé. Il s’assit au bord du lit, prenant à son tour une tranche de pain perdu qu’il coupa en deux. Il en mangea un morceau, et releva les yeux sur les deux autres jeunes hommes.

-Hm, ne sois pas si méchant, Miya-chan ! Shuuji-kun, vous avez des problèmes d’argent ? Si c’est vraiment grave, n’hésitez pas à m’en demander un peu, cela ne me manquera pas..

Il avait dit cela le plus naturellement du monde, comme si cela coulait de source de demander ou de prêter de l’argent au premier venu qu’il ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve, tout en finissant sa première moitié de tranche. Deux paires d'yeux ronds se tournèrent vers lui.

-Non non, merci beaucoup, c'est très gentil à vous, mais je n'ai absolument pas de problème d'argent ! J'en ai tout de même un peu sur moi, mais je n'ai rien prévu pour.. Enfin, ce n'est pas pour ça que je suis là.

Shuuji fronça légèrement les sourcils, se rendant compte de la tournure que prenait la discussion. Il était là, chez un prostitué, en train de prendre tranquillement le petit déjeuner sur le lit en compagnie d'un autre client. Il se massa légèrement le front et leva le regard vers le maître des lieux.

-Je voulais juste te rendre la clé que tu m'as confié la dernière fois.. J'ai pensé la mettre dans ta boite aux lettres, mais ce n'est pas toi qui la consulte et tu m'avais dit que tu n'avais pas le droit de me prêter cette clé alors.. je suis monté te la déposer directement ici.

Miyavi soupira doucement en se grattant l'arrière de la tête.

-Et ça t'as pas dérangé d'entrer sans sonner apparemment !
-Je pensais juste la poser sur une table accompagnée d'un mot, mais comme j'ai entendu du bruit j'ai su que tu étais réveillé alors je t'ai appelé ! Quand vas-tu arrêter de me faire des reproches ?

Un grand sourire idiot naquit sur les lèvres du grand brun. Un sourire spontané, différent de tous ceux qu'il avait calculés et programmé jusqu'alors.

-Jamais mon chou ! J'aimes trop la tête que tu fais quand tu te défends !

Et le petit brun était là, à côté, ayant à présent terminé de déjeuner. Il n’avait plus faim. Il se leva discrètement et rassembla ses vêtements, enfilant le pantalon puis le pull, jetant le reste dans une poche plastique. Il se serait presque enfui comme un voleur s’il n’avait pas été aussi bien élevé.

-B-bon.. je.. je vais y aller, je vous laisse..

Miyavi n’avait toujours pas touché au petit-déjeuner, ce qui l’attristait d’autant plus. Il s’inclina devant les deux garçons, forçant un léger sourire sur ses lèvres. Puis se retourna, prêt à aller prendre la porte sans plus de familiarités. Le grand tatoué le regarda un instant avant de le rejoindre et d'attraper son bras pour l'empêcher de partir tout de suite. Il se posta face à lui et posa son autre bras autour de sa taille pour approcher leur deux corps l'un à l'autre. Dans la continuité du mouvement, il s'abaissa légèrement et lui offrit alors un baiser mouillé et sensuel. Un léger hoquet franchit les lèvres entrouvertes sous la surprise, avant qu’il ne s’abandonne à l’étreinte.

-Je pars moi aussi ! Affirma Shuuji en se levant du lit, plus à titre d'information que pour les séparer.

Il attrapa une dernière tranche de pain perdu, posa la clé sur la table de nuit et se dirigea hors de la chambre. Avant de sortir de la pièce, il recommanda tout de même, comme Miyavi lâchait les lèvres de Meguru.

-Reposes-toi Miyavi, tu n'as pas très bonne mine..

Et il passa la porte. Une fois relâché, Meguru remonta lentement ses mains jusqu’à ses joues rouge coquelicot. Dans la continuité de l’autre jeune homme, il bégaya :

-I-il a raison.. t-tu devrais te reposer !

Sur ce, il se retourna, le cœur battant à tout rompre, et s’enfuit en courant, ne laissant pas à Miyavi le temps de lui proposer son numéro. La porte claqua derrière lui, mais pas trop fort, juste à cause de l’émotion. Il déglutit, et distingua la silhouette de Shuuji qui disparaissait à l’entrée de la cage d’escaliers.

-Sh-Shuuji-kun !! Ch-chotto matte kudasai !!

Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il n’avait pas envie de repartir seul.. Il le rattrapa en trottinant, et se cala à son rythme pour la descente des marches, subitement silencieux. Il aurait pu s’abstenir de crier pour qu’il l’attende.. Ses joues étaient toujours aussi rouges.
Le jeune homme observa quelques instants le petit brun, se demandant pourquoi il lui avait demandé de l'attendre si ce n'était pas pour lui parler. Peut-être qu'il cherchait comment aborder le sujet ? Arrivés dans le hall, Shuuji commença à se sentir vraiment mal à l'aise. Meguru était tout mignon, mais c'était une attitude un peu dérangeante compte tenu de la situation. Il ne savait pas comment se comporter. Ce n'est qu'une fois sortis de l'immeuble qu'il commença maladroitement.

-Bon.. Je suis un peu en retard alors..
-Hein ? demanda machinalement le petit brun, sortant enfin de sa léthargie.

Mais qu'est-ce qu'il racontait..

-Ravi d'avoir fait votre connaissance..

Une très légère inclination plus tard, le grand brun amorçait un demi tour en direction de la gare.

-Sh-Shuuji-kun ! J-je..

Il attrapa un pan de sa chemise pour le retenir, avant de se tordre les doigts. Comment allait-il lui demander ça ?

-J-j’aimerais bien.. avoir le numéro de Miya.. m-mais j’ose pas.. re-remonter..

Il releva ses grands yeux de chien battu sur le jeune homme, avec sa petite bouille d’enfant.

-E-et.. s-si tu veux bien.. j-j’aimerais.. avoir le tien aussi..

De toutes façons, Shuuji se dirigeait vers la gare, lieu vers lequel il allait devoir se rendre aussi, après être passé au distributeur, vu qu’il n’avait plus un seul billet en poche.
C'est une paire d'yeux surpris qui s'était posée sur lui.

-Heu.. Je veux bien vous donner le numéro de Miyavi.. répondit Shuuji en sortant son portable d'un geste presque craintif. .. Mais pourquoi le mien aussi ?

Peut-être que Meguru croyait qu'il se prostituait aussi.. Dans ce cas il fallait dissiper le malentendu tout de suite ! Mais d'abord, il valait mieux attendre son explication.

-J-juste comme ça ! se défendit le petit brun en rougissant à outrance.
-Vous pouvez noter ? demanda-il un peu machinalement tout en ouvrant le clapet de son mobile.
-Ha-hai !

Une mélodie guillerette retentit sans aucune discrétion dans la rue et Shuuji sursauta, fronçant les sourcils. Avec hâte, il fit taire la musique avant de regarder autour d'eux, de peur d'avoir dérangé quelqu'un. Meguru sursauta de même, alors qu’il sortait à son tour son portable, recouvert de purikura et autres autocollants. De nombreuses petites choses y étaient aussi attachées et pendaient entre ses doigts. C’était presque pire que le portable d’une lycéenne..

-J'avais oublié l'alarme mémo automatique.. Elle s'active toute seule sept jours avant la date de l'anniversaire, il faudrait que je songe à retirer cette option, c'est embêtant.. En tout cas je ne risque plus d'oublier celui de Miyavi maintenant..

S-son anniversaire est dans une semaine.. ? se demanda mentalement le petit brun, avant d’étirer un sourire comme une idée germait dans sa petit tête.

Le souvenir d'être en retard revint soudain au grand brun qui se reprit rapidement.

-Ah ! Heu, donc vous pouvez noter ? Je vous le dicte.
-A-ah oui ! Je vous écoute !

Un grand sourire était à présent étiré sur les lèvres pleines de Meguru. Il ouvrit de même le clapet de son téléphone portable, affichant une bouille concentrée en notant les noms et numéros des deux jeunes hommes. Une fois terminé, il mit rapidement un rappel pour l’anniversaire de Miyavi et sourit à Shuuji.

-Vous allez à la gare, vous aussi ? Est-ce que.. est-ce que ça vous dérange, si nous faisons le chemin ensemble ? demanda t-il en faisant une petite moue des plus adorable.
-Non.. Ca ne me dérange pas..

Il ne savait pas pourquoi il avait accepté de lui donner son numéro. Mais Meguru ne lui inspirait pas de crainte, et il n'était pas du tout désagréable à regarder.

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 20.03.07. Fin de rédaction du chapitre : 16.04.07.

On a été plus rapides que pour le premier chapitre, c'est rassurant ! XD Espérons que ça continuera d'avancer aussi bien ^o^
Et je vous avais prévenu hein, qu'il ne se passait rien de spécial >.<... Normalement le troisième chapitre  sera un peu plus consistant !

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Commentaires
I
J'ai oublié un "u"...<br /> Gomen gomen -_-"
I
Han mais je le trouve pas beau Shuji moi xD<br /> Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu une fic de yaoi. Le 1er chapître je n'avais pas accroché, mais là, j'aime beaucoup =)
C
Je sais même qui est est Shuuji...-_-"lol<br /> Sinon j'aime beaucoup la fic!! Le contexte est très intéressant et ça promet pas mal de chose!!<br /> Pis sont chou!!!<br /> Tiens au fait, ils mangent du pain perdu les japonais?
S
Je suis choquée...<br /> Shuuji...<br /> Kame!!! <br /> *syncope*
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