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Love Me
15 août 2007

Love Me - Chapitre X

Auteurs : Asa & Miyou
Sujet : Meguru (de Panic Channel), miyavi, Shuuji (de Nobuta wo Produce), et Lay (de Fatima).
Genre : Yaoi, romance, du blabla !
Disclamer : Personne ne nous appartient...

Déclarations des auteurs : J'ai l'impression que l'action est retombée, que c'est redevenu un peu plat... J'espère que ça reste tout de même intéressant à lire, même si les choses ne s'enclanchent que lentement.

***

-Putain, t’es vraiment amoureux de lui, hein..

Meguru, qui était en train de plier du linge, se figea un instant, rougissant jusqu’aux oreilles. Aucune réponse.

-Et moi, dans tout ça, hm ? Qu’est-ce que je deviens.. ? reprit Lay.
-T-t’es un peu gonflé quand même, nee.. c’est toi qui n’a jamais voulu qu’on se mette en couple..

Cette fois, le silence se fit de l’autre côté, comme le grand brun détournait les yeux. Meguru reposa la chemise qu’il tenait, et se retourna pour aller s’agenouiller face à son meilleur ami.

-Lay-chan.. à quoi tu penses.. ? Tu sais très bien que je serais toujours là pour toi, voyons..

Le jeune homme pinça les lèvres, levant ses yeux mouillés vers le ciel.

-Arrête.., murmura Meguru. Ne pleures pas.. Ne pleures pas, nee..

Il attrapa tendrement son visage entre ses mains, venant délicatement lécher les larmes qui avaient roulées, du bout de la langue. Lay se laissa faire, venant ensuite enfouir son museau au creux de son cou.

-Shhh, je suis là, je suis là..

Le petit brun se redressa, et s’assit gentiment à cheval sur ses cuisses, pour plus de commodité. Et il entoura ses épaules de ses bras fins pour le rassurer.

-Calme toi, je suis là.. Je suis là..

***

Il ne s’était assoupi qu’une heure, mais Miyavi s’éveilla en sursaut sur le canapé. Un coup d’œil furtif à ce qui l’entourait lui rappela qu’il était chez Meguru. Poussant un soupire ensommeillé, il se redressa, les sourcils froncés sous l’effort et s’étira légèrement avant de regarder sa montre. Cela faisait une heure et demi maintenant qu’il attendait que le petit brun rentre. « Tu peux m’attendre chez moi nee, je rentrerais directement ! ». Il aurait déjà du être là, mais peut-être qu’il avait eu un empêchement.

Le tatoué sortit son portable de sa poche et composa le numéro de son petit ami. La sonnerie, la sonnerie, la sonnerie… mais pas de Meguru qui répond. Un nouveau soupire retentit et le jeune homme se leva en glissant le mobile dans la poche de sa veste. Tant pis, il n’allait pas attendre indéfiniment, et il était trop fatigué pour avoir de la patience. Trop cassé.

D’un pas nonchalant, il se dirigea vers la porte pour l’ouvrir, les yeux toujours à demi ouverts et les cheveux légèrement en bataille. Surpriiiiise ! Deux corps enchevêtrés, étonnés par l’ouverture soudaine de la porte contre laquelle ils étaient appuyés, tombèrent à la renverse. Et Lay ne put qu’échanger les places, pour permettre au petit brun un atterrissage plus délicat que le sien, leurs lèvres se détachant enfin. 

Avachi contre le torse de Lay, Meguru reprit peu à peu ses esprits, et se redressa lentement, son regard remontant le corps de son petit ami.

-Mi-Miya.., bredouilla t-il, la bouche entrouverte, avant de tilter. Ah !! I-il est quelle heure ?!!
-Il est 20h24… Je vais rentrer.

La fatigue rendait le visage de Miyavi encore plus fermé. Le fait d’avoir attendu plus d’une heure tout seul dans ce grand appartement une personne qui ne venait pas l’avait mis de mauvaise humeur. Et apprendre que la raison pour laquelle cette même personne était en retard était parce qu’elle préférait faire des mamours sur le pallier avec un autre au lieu de rentrer l’irritait d’autant plus. Un peu comme la goûte d’eau qui fait déborder le vase.

Sans un regard pour Lay, le prostitué enjamba les deux corps et s’engagea dans le couloir.

-A-attends !! s’exclama le petit brun en tentant de se relever.

Il manqua retomber sur son meilleur ami, qui venait de le retenir fermement par la manche. Mais il ne comptait pas le laisser partir comme ça.. Il se débarrassa rapidement de sa veste, et rattrapa Miyavi par la main.

-Pa-pardon !! Je-je suis désolé !! J-je ne pensais pas.. qu’il était déjà si tard.. ! rougit-il, le regard fuyant.

Un peu plus loin, Lay se redressa en position assise, la veste de son ami entre ses bras. Et il s’essuya lentement le coin des lèvres, fixant le prostitué avec un mini sourire de vainqueur. Sourire que Miyavi ne manqua absolument pas. Il préféra reporter son attention sur le petit brun, le regard un peu dur à cause du manque de sommeil.

-J’ai essayé de t’appeler, mais tu répondais pas alors j’ai préféré ne pas rester. Quitte à pioncer, autant le faire tranquillement chez moi. Mais bon, au moins je suis rassuré, il t’est rien arrivé, t’étais juste en train de te faire explorer la bouche..

Délicatement, il retira sa main de celle de son petit ami, réprimant un soupire de lassitude. Le cœur du petit brun cessa un instant de battre, tandis que les larmes lui montaient rapidement aux yeux. Il avait fait une bêtise. Les mots de Miyavi étaient durs et froids, intentionnellement cette fois, à son égard.

-J-je l’ai pas entendu.., renifla t-il, en portant ses mains à son visage, comme un enfant perdu. Désolé.. pardon.. je l’ai pas entendu.. désolé.. t’en va pas.. Miya.., chouina t-il, les épaules tremblantes.
-Ordonne-le moi.

Meguru releva lentement les yeux vers lui, les lèvres tremblotantes.

-M-mais.. je.. je peux.. je peux pas.. faire ça.., se mit-il à sangloter, son regard s’accrochant au sien.
-Ordonne-moi de rester, sinon je pars nee.. redemanda Miyavi, le visage de marbre. Je rentre chez moi, et demain j’me tape tous les mecs qui se trouveront sur mon passage. Tu veux ? Si tu n’veux pas, t’as qu’à ordonner, et je resterais.

Des larmes encore plus grosses roulèrent sur les joues rondes du petit brun, et il fit un pas en avant, tendant la main vers son petit ami.

-N-non.. j-je veux pas.. que tu fasses ça..

Ses doigts se refermèrent lentement sur son tee-shirt, qu’il serra très fort.

-R-reste..
-C’est un ordre ?

Un silence, et Meguru baissa la tête, venant se blottir tout contre lui. C’était la première fois que ce mot lui arrachait la gorge.

-Oui.., souffla t-il.

Les traits de Miyavi s’adoucirent et il posa son bras sur les épaules du plus petit, sans pour autant lui rendre son étreinte. Certains hématomes le lançaient un peu comme Meguru se serrait contre son torse, mais il ne dit rien, se contentant de supporter en silence. Au bout de quelques secondes, il attrapa une de ses petites mains pour le reconduire à l’intérieur de l’appartement. Toujours reniflant, le plus petit semblait abattu, complètement penaud. Lay était parti en catimini, laissant juste sa veste accrochée à la poignée de la porte. Mais ça, ce n’était qu’une constatation.

Il se laissa guider à l’intérieur, muet et les entrailles nouées. Il n’aimait pas donner des ordres, encore moins à ceux qu’il aimait. De son autre main, il s’efforçait d’arrêter ses larmes, en se frottant les paupières d’un geste machinal et habituel. Et une fois dans l’appartement, Miyavi referma la porte derrière eux avant d’enfin consentir à embrasser le jeune garçon.

-Il m’aime pas.

Meguru cessa de se frotter les yeux, restant tout bête sous le baiser qu’il venait de recevoir. La voix rauque de larmes, il demanda :

-Tu parles de Lay.. ? Il est jaloux..
-C’est de la jalousie déplacée. S’il veut t’avoir, il n’a qu’à le dire clairement.. Moi je lui laisserais la place.
-Mais tu n’as pas à lui laisser la place ! s’exclama Meguru en fronçant les sourcils, sa voix déraillant légèrement.
-Mais tu le veux toi aussi non ? Si tu le voulais pas, tu saurais le repousser quand il te fait des avances. Rien que tout à l’heure, t’étais tellement absorbé par le baiser que tu t’es même pas rendu compte que ton téléphone sonnait, et tu m’as oublié. Donc, si jamais un jour Lay veut que vous vous mettiez ensemble, ce serait mieux pour toi que je vous laisse faire. Après tout, apparemment t’attends ça depuis des années non ?
-..Il fuirait sûrement encore, si je décidais de te laisser t’effacer, pour me mettre avec lui.., marmonna le petit brun en détournant lentement le visage.

Le tatoué s’écarta doucement, pas parce qu’il était vexé, mais ce n’était pas la peine de rester dans le hall toute la soirée.

-Alors on va supporter ça jusqu’à ce qu’il en ai sa claque de te faire languir ? Si tenté qu’un jour il en ai marre.. Ca a l’air de l’faire jouir apparemment, de te rendre dépendant à lui.

Les larmes lui remontaient aux yeux. Sur ce point, il n’avait jamais compris Lay. Et il avait encore moins envie d’en discuter avec son petit ami officiel. Sans répondre, Meguru ôta lentement ses chaussures, perdant pas mal de centimètres. Et il s’avança dans le salon, allumant la lumière.

-Tu.. tu restes dormir.. ?

Sans plus de commentaire, Miyavi fit de même avant de suivre le petit brun.

-… Ouais..

***

Un soupire s’éleva dans la chambre et le prostitué bougea mollement sur le matelas. Ses yeux s’ouvrirent lentement et il étouffa un bâillement, comme il découvrait la bouille sereine de son petit ami qui dormait encore entre ses bras. D’un geste doux, il passa une main dans ses cheveux et approcha son visage du sien, frôlant sa peau de ses lèvres.

-Hey…

Un léger frémissement, et les yeux du petit brun papillonnèrent, tandis qu’un sourire éclairait ses traits.

-Hey.., répondit-il, venant chercher ses lèvres pour un tendre baiser matinal. Tu as bien dormi.. ? Bien récupéré.. ?

C’était bête à demander, mais il voulait savoir si son petit ami était en forme ou non.

-J’ai bien dormi ouais..

Récupérer, c’était une autre histoire. De toutes façons, c’était impossible de vraiment récupérer avec la vie qu’il menait. Meguru afficha un sourire ravi, et se serra un peu plus contre lui en soupirant d’aise. Ses mains se faufilèrent sous son tee-shirt dans son dos pour caresser sa peau veloutée.

-Nee.. hier, si je t’avais pas retenu, tu l’aurais fais.. ?

Le temps pour le tatoué de se souvenir des évènements de la veille.

-Oui, sinon je l’aurais pas dit.

Le jeune homme entre ses bras fit la moue, et enfouit son museau dans son cou, cette réponse ne le satisfaisant pas le moins du monde.

-T’étais jaloux.. ? demanda t-il d’une toute petite voix.
-… J’étais énervé. J’avais l’impression que tu t’en fichais, que tu m’avais fait déplacer pour rien alors que j’étais fatigué. Tu préférais rester avec Lay en me zappant..

Meguru secoua doucement la tête. Ce n’était pas vraiment ça.

-Non nee.. À la base, c’était même pas prévu que je le croise. J’étais au karaoké avec Yasu et Aoi, et il y était aussi.. Donc on a passé la journée à faire les imbéciles, et il a voulu me raccompagner.. Je pensais pas que tu serais déjà là, il était même pas dix-neuf heures quand on est arrivés devant la porte.. Je.. je ne le préfère pas à toi, nee.. Je t’aime..

Miyavi réprima une grimace. Ils étaient là depuis plus d’une heure et demi, c’était encore pire. Ca voulait dire que le temps n’avait d’autant plus pas compté pour Meguru, s’il ne s’était pas aperçu d’être resté aussi longtemps devant la porte. Ca voulait dire qu’il l’avait vraiment oublié, alors qu’il était avec Lay.

Cette fois, il n’y eut pas de bisou en réponse à la déclaration d’amour, mais plutôt une légère moue.

-Oui oui, c’est ça…

Il le taquinait plus qu’autre chose, là. La petite chose se décolla lentement de lui, ancrant son regard dans le sien, la même moue présente sur ses traits.

-Tu ne veux plus de moi.. ?

Un sourire fleurit doucement sur les lèvres du prostitué qui empêcha son petit ami de s’enfuir trop loin, le retenant par la taille.

-Je t’embête nee.. C’est pas grave, mais fais attention la prochaine fois.. « Quand on aime quelqu’un, on en prend soin, en théorie. »… C’est Shuuji qui m’l’a dit ! rajouta-t-il avec un sourire plus large.

Un petit sourire idiot et gêné se dessina sur les traits ronds de son amant, et il revint se bouiner contre son torse.

-Idiot.. Shuuji a raison nee.. tu m’as manqué..

Miyavi resserra son étreinte, doucement pour ne pas trop éveiller ses blessures, et entremêla ses jambes avec les siennes d’un geste machinal.

-Toi aussi.. j’crois. J’ai pensé à toi.. j’me suis inquiété. J’ai un peu peur, quand t’es triste…
-Tu as peur.. ? Peur de quoi.. ?

Intérieurement, il était tout miel et voyait des étoiles bleues pourvues d’ailes qui voletaient autour d’eux. Il lui avait manqué !

-Je sais pas trop.. J’aime pas. Quand t’es triste, ça veut dire que t’es déçu, non ? … Et si tu es déçu, tu préfèreras quelqu’un d’autre, qui te conviendra mieux.. Je suppose.

Le grand brun avait toujours eut une façon de penser assez primaire pour certaines choses. Il n’avait pas l’habitude des relations sociales, et Shuuji avait toujours été concilient avec lui dès que leur lien dépassait celui de prostitué à client. Et forcément, quand on a coutume d’être utilisé comme objet sexuel chaque jour que Dieu fait, on a un peu de mal avec la psychologie humaine, lorsqu’il ne s’agit pas de sexe.

-Non, pas forcément, sourit Meguru en se recouchant en arrière, l’amenant lentement à le surplomber. Tu peux être triste et avoir de la peine, bien sûr qu’il y a de la déception, mais ça ne signifie pas que l’on préférerait quelqu’un d’autre nee !

Il passa une main tendre dans les longs cheveux de Miyavi, et posa son autre main en plein sur un bleu qu’il ne pouvait pas deviner, sur sa hanche. Le prostitué pinça les lèvres et retint une légère plainte.

-Mais, normalement quand ça ne va pas avec quelqu’un, on change.. Sinon, quel est l’intérêt d’être avec une personne qui ne peut pas te satisfaire.. ?

Ce n’était pas logique. Les sentiments humains n’ont rien de logique, mais il ne s’était pas réellement rendu compte à quel point. Il ne comprenait pas.

-Mais tu me satisfais.., sourit la petite fraise, avant de retirer sa main comme il avait perçu que le jeune homme se crispait. Tu as mal ? Je t’ai fait mal ?? s’enquit-il en relevant délicatement le tee-shirt du tatoué.

Miyavi se crispa très légèrement en sentant la petite main le dénuder, mais ne fit aucun mouvement pour l’en empêcher. Ca aussi, c’était quelque chose avec laquelle il avait du mal : refuser. À part de rares fois, ça ne lui venait même pas à l’esprit. Tellement persuadé qu’il ne s’appartenait pas à lui-même… Du coup, il en oublia de répondre à la conversation qu’ils avaient à la base.

-Ca fait pas trop mal, enfin, c’est juste quand on appuie un peu. Mais c’est supportable. Quand j’ai des vrais blessures, je n’ai pas le droit de sortir jusqu’au rétablissement, c’est trop dangereux sinon.

Il se redressa sur un coude, toujours au dessus de Meguru, et posa une main délicatement sur la sienne.

-Là, c’est un bleu, j’en ai d’autres aussi un peu ailleurs.. Et j’ai quelques petites coupures…

Sa main dirigea celle de son amant un peu plus vers le dos, lentement, comme une caresse.

-Ici nee…

Meguru frissonna fortement. Plus par peur de lui faire mal qu’autre chose. Il cligna doucement des yeux, et se sortit de sous le corps de son amant, le laissant allongé sur le ventre, pour se joncher à cheval sur son délicieux derrière. Et il remonta son tee-shirt jusque dans le haut du dos.

-Han.., souffla t-il à la vue des bleus et diverses égratignures. Je vais te soigner, nee..

On aurait pu croire qu’il allait se lever, aller chercher du coton et de l’alcool, ou n’importe quoi qui aurait servi dans ce genre de cas.. mais, au lieu de cela, il se pencha simplement sur le dos de son homme, laissant sa langue faire tout le travail.

-C’est pas la…

Miyavi s’arrêta au milieu de sa phrase en sentant une douce caresse humide glisser sur sa peau, s’attardant sur ses blessures. Il se laissa aller, insinuant ses bras sous l’oreiller sur lequel il installa sa tête. Ca lui faisait du bien, qu’on s’occupe de lui avec autant de tendresse. Il prenait goût à la douceur. Il soupira doucement d’aise, se détendant lentement sur le matelas.

-T’as une langue magique.. petit chaton brun..

Un sourire se dessina sur les lèvres pleines du petit chaton brun en question qui ne trouva qu’à émettre un faible miaulement en guise de remerciement. Et il continua sur sa lancée, ses longs doigts fins effleurant la peau meurtrie qu’il adorait.

***

Trois coups distincts frappés à la porte. Dansant d’un pied sur l’autre, vêtu d’un mini short et d’un tee-shirt à manches trois quarts, Meguru attendait patiemment que Shuuji ne vienne lui ouvrir. Ce soir, il dînait chez lui !

Après quelques secondes, la porte s’ouvrit sur le grand brun à l’habituel et adorable sourire un peu gêné. Ce sourire s’élargie avec tendresse en découvrant la tenue de son invité. Décidément, Meguru ne lui simplifiait jamais la tâche.

-Bonsoir ! Je t’en pris, entre. Dit-il avec son éternelle politesse en s’effaçant.

Contrairement à ce qu’il pensait il y avait encore quelques jours, il était vraiment content de pouvoir voir le petit brun. Il aurait cru être plus embarrassé que cela, plus mélancolique aussi. Mais non, il était juste heureux de le recevoir. Peut-être que l’épisode récent y était pour quelque chose. Après cet évènement et quelques jours seul, il se sentait un peu plus serein.

-Merci !

Il lui passa devant, enlevant ensuite ses chaussures à semelles compensées. Et dans sa petite tête, une question subsistait. Devait-il le lui montrer, ou juste le lui faire sentir.. ? Un dernier instant d’hésitation, et le petit brun attrapa délicatement le col de Shuuji, pour l’attirer vers lui, et poser ses lèvres sur les siennes. Comme si c’était naturel..

Sauf que ça ne l’était pas, du moins pas pour Shuuji qui sentit ses poils se hérisser en un long frisson remontant sa colonne vertébrale. Ce n’était absolument pas désagréable, mais ce n’était absolument pas correct non plus, à ses yeux. La seule personne que Meguru pouvait embrasser était Miyavi, et nul autre. Même si ça lui fendait le cœur de devoir renoncer à ces jolies lèvres pleines et douces. Les joues rouges, le mannequin repoussa délicatement son invité, rompant le baiser dans un petit bruit fruité.

-Qu-qu’est-ce que tu fais.. ?
-Tu l’as senti ?? demanda avidement le petit brun en le fixant de ses grands yeux pleins d’étoiles.
-Senti quoi ? répondit le jeune homme, de plus en plus étonné.

Et Meguru lui tira la langue dévoilant son nouveau piercing, fièrement dressé au milieu de sa langue. Il émit ensuite un petit rire des plus mignons et entoura la taille de Shuuji de ses bras.

-Miya n’est pas encore au courant ! sourit-il en rajoutant un clin d’œil.

Le mannequin se détendit doucement en comprenant que le jeune garçon ne l’avait embrassé que pour lui montrer sa nouvelle acquisition. Si si, c’était rassurant. Il doutait que le petit brun soit capable d’embrasser n’importe qui pour montrer son bijou. Il l’avait sans doute fait parce que c’était lui et qu’il lui faisait confiance, tout comme la raison pour laquelle il l’avait choisi pour sa nouvelle expérimentation sexuelle.

Se laissant enlacer en tentant d’empêcher son cœur de battre trop vite, il répondit le plus naturellement possible et avec curiosité.

-Ah, tu t’es fait percer ! Tu l’as fait quand ? Ca te fait pas mal ?
-Je l’ai fait jeudi nee ! Comme ça, ça a pu dégonfler ! C’était horrible ! J’ai pu manger que de la bouillie à la paille ce week-end ! chouina t-il en se collant contre lui. Mais maintenant ça va ! Tu l’as vraiment pas senti ? Tu veux que je recommence ??
-Non non, c’est bon ! Je le vois, ça me suffit ! Hm…

Ne sachant pas trop comment le dire, ni quelle réaction cela allait susciter, Shuuji se retint d’ajouter la recommandation d’éviter de l’embrasser comme ça, même si c’était tout à fait innocent. Meguru arbora quelques secondes une petite moue déçue, comme s’il avait voulu tester son nouveau piercing-jouet avec le grand brun.

-Dommage.. ! susurra t-il, aguicheur.
-Hum…

Ca devenait un peu trop tentant pour lui, le grand brun se décolla délicatement de Meguru, s’écarta, et l’invita à aller s’installer au salon.

-Au fait, la dernière fois j’ai croisé un gars bizarre en partant de chez toi..
-Ah bon ? demanda le petit brun, redevenant sérieux. De quoi il avait l’air ?

Il le suivit au salon et se laissa tomber sur le canapé, les jambes en tailleur. Il était tout sourire, radieux, à l’idée d’exhiber sa dernière nouveauté devant Miyavi, le jour suivant.

-Grand, pas moche, il avait un piercing sous la bouche justement… Mais la façon dont il m’a dragué, c’était ignoble… Il a du croire que parce que j’suis un peu connu j’appartiens à tout l’monde.. J’aime pas les gens comme ça, ils croient que tout leur est dû…

En parlant, il s’était installé sur le canapé. Meguru cligna des yeux. Cette description collait parfaitement avec l’une des personnes de son entourage proche.

-Euh.. il t’a donné son nom.. ? demanda t-il, penchant la tête sur le côté.

Le fameux piercing au labret de Lay.. il était pas mal, pour certaines choses.

-Si, il m’a même filé sa carte, mais je l’ai jetée.. Heu.. Na.. Nakayume je crois.. Lay. Pourquoi tu veux savoir son nom ?

Un rire clair échappa à la petite fraise tagada, comme il devinait aisément comment son meilleur ami avait dragué Shuuji.

-C’est mon meilleur ami, nee ! Un ami d’enfance ! On est très proches.. Ca plaît pas trop à Miya d’ailleurs.., acheva t-il en faisant la moue.
-Hein ? Lui c’est ton ami ? Et il drague toujours aussi mal ? Pourquoi ça plaît pas à Miyavi ? Il s’est passé quelque chose ? 
-C’est sa façon de faire du rentre-dedans nee ! sourit Meguru.

Il se tenait les pieds, bougeant les orteils comme au rythme d’une musique inaudible, à l’intérieur de ses bas en résilles blancs.

-Eh bien.. il faut dire, Lay a une fâcheuse tendance à m’embrasser et à me tripoter en sa présence.., avoua t-il, gêné.

Shuuji ouvrit de grands yeux surpris à cette révélation, s’il avait été en train de manger, il se serait étouffé. Bien étonnant d’ailleurs, qu’il ne se soit pas étouffé quand même, à cause de sa salive.

-Ah bon ? Il faut lui dire d’arrêter de faire ça parce que t’es pris ! C’est complètement irrespectueux envers Miyavi !  -léger temps de réflexion-… Hm, Miyavi est jaloux.. ?

Mine de rien, le mannequin suivait de près l’évolution sociale de son ami. Et si Miyavi commençait à être jaloux, c’est qu’il avait fait un grand pas, au niveau des émotions.

-Je lui ai déjà dis ! Deux fois !! Mais il n’écoute pas, nee.. il n’en fait qu’à sa tête..

Il fit une légère pause, se penchant en avant vers lui.

-Miya a dit qu’il était énervé.. et il m’a obligé à lui ordonner de rester.., continua t-il en gonflant ses joues d’un air outré. Et puis, il a dit qu’il aimait pas quand j’étais triste.. et que je lui avais peut-être manqué..

Shuuji sembla réfléchir quelques secondes. Le fait que ce Lay n’en fasse qu’à sa tête ne l’étonnait pas. Le fait que Meguru n’ait pas assez de volonté pour tenir tête à une personne pareille ne l’étonnait pas non plus. Mais il trouvait cela totalement injuste. Pas uniquement pour Miyavi, mais pour Meguru aussi.

-Tu sais, il faut savoir te faire respecter. N’importe qui ne doit pas pouvoir disposer de toi comme ça à tout bout de champ.. même si c’est ton ami d’enfance. Si tu décides quelque chose, il faut que ta décision soit respectée, sinon, selon moi, ça signifie que ton ami n’a pas autant de considération pour toi que ça…

Un sourire.

-Pour ce qui est de Miyavi.. il fait des progrès, je suis content. Lui qui se fichait royalement de tout et de tout le monde à part moi il y a quelques mois. S’il t’apprécie assez pour pouvoir s’énerver, avoir de la peine quand tu es triste, ou même avoir envie de te voir, c’est qu’il a fait de grands pas en avant depuis qu’il te connaît.. Et puis.. tu sais, je pense que s’il t’as demandé de lui ordonner de rester, c’était parce qu’il avait besoin d’être rassuré. Après une dispute, je peux t’assurer que s’il veut vraiment partir, il ne fait pas de manière pour le faire. Là s’il t’a demandé de le retenir, même si c’est une façon maladroite de faire, je pense qu’il voulait inconsciemment se rassurer en voyant si tu voulais vraiment toujours de lui ou pas.

Le petit brun l’écouta attentivement, se mordant patiemment l’ongle peint en noir de son petit doigt. Bien sûr, Shuuji avait raison. Enfin, par rapport à Miyavi, c’était sûr..

-Lay est jaloux, nee.. mais Miya a dit que c’était de la jalousie déplacée.. Moi, je comprends pourquoi il agit comme ça envers moi. Je pense qu’il sait très bien ce qu’il fait. Ce n’est pas qu’il ne me respecte pas, ou qu’il n’a pas assez de considération pour moi, mais juste.. tu sais.. enfin..

Il se tut un moment, rougissant.

-Je.. je suis amoureux de lui depuis longtemps.. mais il n’a jamais voulu qu’on se mette ensemble, comme s’il fuyait quelque chose.. des fois, j’ai l’impression que c’est moi, qu’il fuit..

Le cœur de Shuuji fit un bond dans sa poitrine à cette révélation. Ses joues rougirent et il resta à fixer Meguru quelques instants, osant à peine croire ce qu’il avait entendu.

-Tu es.. amoureux de Lay ? Et Miyavi alors ? C’est pour passer le temps, en attendant que l’autre veuille bien enfin de toi ?

Vraiment, il avait du mal à y croire. Meguru, son petit Meguru ne pouvait pas se servir des gens et de leurs sentiments de cette manière.

-M-mais non !! s’exclama le petit brun, rougissant de surcroît, et vexé d’une telle remarque. J’aime Miyavi ! Je l’aime tout autant que Lay ! L’amour que je lui porte n’a rien à voir avec celui que j’éprouve pour Lay.. d’ailleurs, il ne l’a ni effacé, ni ébranlé, ou surpassé.. ils sont.. tous les deux différents, nee..

Il avait baissé la tête, à présent honteux, et commençait à se dire qu’il n’aurait peut-être pas dû avouer ce secret à Shuuji.. Shuuji qui s’était calmé en entendant l’explication de son interlocuteur. Une tout autre personne que le petit brun lui aurait raconté ça, le mannequin l’aurait envoyé se faire voir, mais ce n’était pas une autre personne. C’était Meguru. Il ne pouvait pas ne pas lui faire confiance, parce qu’il savait que le petit brun avait des sentiments purs et donc peu communs, et aussi parce qu’il l’aimait.

Il s’approcha très légèrement, un peu intrigué et désireux de comprendre, sans plus aucune animosité dans sa voix.

-Tu.. tu es amoureux des deux.. ? En même temps ?

C’était possible une chose pareille ? Même si ce n’était pas le même amour, il y en avait forcément un qui n’était pas de l’amour à proprement parlé, dans ce sens précis du terme.. Si ? En l’entendant lui parler à nouveau gentiment, le jeune homme osa relever ses yeux humides.

-Ou-oui.., murmura t-il tout bas.

Il savait que peu de gens pouvaient le comprendre. Mais il était bel et bien amoureux de deux personnes différentes, qui prétendaient au même titre d’Amour. Il remonta lentement ses genoux contre son torse, et les entoura de ses bras, se demandant intérieurement s’il ne ferait pas mieux de s’en aller.

Cette fois, Shuuji s’avança franchement, venant s’installer juste à côté de lui et passa une main qui se voulait rassurante dans ses cheveux, puis dans son dos. Il laissa un ange passer, caressant ainsi son invité d’un geste apaisant.

-J’imagine que tu ne peux pas choisir entre les deux alors… Mais tu sais, si tu ne fais pas attention à Miyavi, il va partir. Il est très docile, mais il reste un chat sauvage quand il n’a pas de lien qu’il contrôle avec les gens. Je pense que même s’il tombait amoureux de toi, si jamais tout ça le pèse trop, il s’en ira.. Fais attention hein..

Sa main remonta jusqu’à sa nuque pour la gratter tendrement. C’était dur, mais il mettait ses sentiments de côté, pour pouvoir être le plus objectif possible.

-Quant à Lay, il doit comprendre que tu es libre de tes choix, et que s’il ne veut pas se mettre réellement avec toi, il doit te laisser tranquille. Sinon vous n’allez pas être vraiment heureux, tous.

De petites larmes étaient apparues dans les yeux du petit chaton brun, et il finit tout bonnement par venir se blottir contre le torse de son ami, hochant la tête. Il avait raison. Mais lui ne laisserait ni Miyavi ni Lay s’éloigner de lui.

-Je le laisserais pas partir, nee.., murmura t-il en s’accrochant doucement à son haut.

Il enfouit son nez dans son cou et inspira grandement comme il menaçait de mouiller son col.

-Tu sens bon, Shuu-chan.., soupira t-il, avant de déposer sur sa peau un baiser tout mignon.

Le mannequin garda son petit trésor tout contre lui, le berçant doucement. Meguru lui faisait vraiment l’impression d’un enfant dans le corps d’un adulte, comme Miyavi parfois. Une main se posa dans ses cheveux, toujours caressante. Il se fichait éperdument que ses vêtements soient mouillés, tout ce qu’il voulait, c’est que le petit brun aille mieux.

-Merci… Tu as faim ? Le dîner est prêt, je l’ai laissé au chaud, mais ça risque de refroidir un peu quand même..
-Oui, j’ai faim..

Ramenant doucement ses cheveux en arrière d’un mouvement sensuel, le jeune homme esquissa un petit sourire timide, et pinça les lèvres. Sans savoir pourquoi, sur le coup, il avait eu envie de l’embrasser à nouveau. Mais au vu de son entrée en la matière, tout à l’heure, il préférait ne pas recommencer. Shuuji était peut-être un peu trop coincé pour recevoir des baisers en toute amitié.. ? Non, il n’était pas trop coincé.. quoi que. Mais là, c’était plus sa conscience qui lui dictait de ne pas tenter le Diable. Outre le fait que Shuuji était un peu terre à terre, il était un peu trop émotif.

Sur ce, il se leva doucement, invitant Meguru à faire de même, et l’installa à la table déjà dressée, avant de disparaître dans la cuisine pour aller chercher les plats. Une vrai petite femme d’intérieur, quand il s’en donnait la peine…

À suivre...

Début de rédaction du chapitre : 26/07/07. Fin de rédaction du chapitre : 26/07/07.

Si vous êtes arrivés jusque là, c'est que c'était tout de même un minimum intéressant... Ou alors que vous avez lu en espérant que le prochain chapitre soit plus palpitant... Ou encore, vous n'avez même pas lu et vous êtes passés directement par là... Dans le troisième cas, retournez au début et lisez, bande de sagouins ! èé
Promis, le chapitre 11 est haut en couleurs, et des plus passionnants sur tous les plans ! X3

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Commentaires
T
J'espérais que la suite soit plus palpitante ^^<br /> <br /> meuh non ! j'adore ! Mais parfois j'ai envie de claquer Meguru et puis Lay bien sur et meme Shuuji .. -_- <br /> <br /> Bon apres j'en prend un pour moi xD ( c'est ca rêve toujours !! )
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